LI WUZHOU
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Société |
De Wenchuan à Yushu : une capacité de secours renforcée |
LI WUZHOU
![]() « Lorsque nous affrontons une difficulté dans un endroit, on nous porte secours de partout », dit la tradition chinoise. Les sinistrés de Yushu ont certainement compris que toute la Chine s’était mobilisée pour les aider. Faits à l’appui. LE 14 avril, la terre a tremblé dans le district de Yushu (département autonome tibétain de Yushu, province du Qinghai). De magnitude 7,1, ce séisme a fait 2 220 morts, 70 disparus et plus de 10 000 blessés. Après le tremblement de terre de Wenchuan, en 2008, c’est le plus grave qu’a subi la Chine. La localisation en haute altitude de la région (la moyenne pour le district est de plus de 4 000 m), et donc le manque d’oxygène, ont constitué des défis importants pour les secours et la réinstallation des sinistrés, et ils compliquent aussi la reconstruction de la région. Ayant subi les dures épreuves du séisme de Wenchuan, cette fois-ci, la Chine a été plus rapide et plus efficace dans le secours qu’elle a apporté aux sinistrés.
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Organiser les secours d’urgence Le jour même du séisme, secourir les sinistrés est devenu une affaire nationale de première importance. Tous les services de secours ont été rapidement mobilisés pour la plus grande opération de secours jamais organisée dans cette région de haute altitude. Le président Hu Jintao et le premier ministre Wen Jiabao ont immédiatement donné des directives importantes et ont demandé de déployer tous les efforts nécessaires dans ce travail. Le même jour, le Centre national de commandement des secours aux sinistrés du séisme relevant du Conseil des affaires d’État a été constitué; sa direction a été confiée au vice-premier ministre Hui Liangyu. Celui-ci est arrivé dans la zone sinistrée à 20 h ce soir-là et a commencé à organiser rapidement le travail de secours. Le président Hu a écourté sa visite en Amérique du Sud pour se rendre dans la zone sinistrée. De même, le premier ministre Wen a reporté sa visite dans trois pays d’Asie. Le lendemain du séisme, il était déjà à Yushu pour guider les opérations de secours. Les différents départements gouvernementaux ont également coopéré dans les activités de secours. Ainsi, seulement trente minutes après le séisme, le Bureau sismologique de Chine, le ministère des Affaires civiles, le ministère de la Santé, le ministère des Transports et Communications de même que le ministère de la Sécurité publique étaient déjà mobilisés pour coordonner d’urgence les différentes unités de secours en provenance de toute la Chine et pour envoyer rapidement dans la zone sinistrée des équipes médicales et du matériel de secours. Le gouvernement central a débloqué 200 millions de yuans comme fonds de secours (auquel 300 millions ont été ajoutés plus tard). La Commission nationale du développement et de la réforme a affecté d’urgence une subvention de 50 millions de yuans du budget central... Les soldats de l’APL (Armée populaire de Libération) et la Police armée populaire ont été les premiers à procéder aux opérations de secours dans les zones sinistrées. Dix minutes après le séisme, les militaires stationnés dans le département de Yushu s’affairaient déjà aux opérations de secours, et dans les heures suivantes, ils ont été rejoints par ceux venant de différentes régions des provinces du Qinghai et du Sichuan, ainsi que de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang. De même, l’armée de l’air a participé aux opérations, et l’armée de mer a aussi envoyé des avions de télédétection servant à fournir des informations précises pour secourir les survivants. Le Qinghai et les provinces environnantes n’ont pas perdu une seule minute pour apporter de l’aide dans la zone sinistrée. Peu après le séisme, de nombreuses routes menant de l’aéroport de Yushu et de la ville de Xining (capitale de la province) à la zone sinistrée ont été réparées. Quelques heures après le séisme, des secouristes, des experts en séisme et des médecins sont arrivés rapidement en provenance des provinces du Sichuan, du Gansu et de la Région autonome du Tibet... À 18 h, le 23 avril, 1 455 personnes avaient été sauvées et on avait trouvé 1 029 cadavres. Cinquante-deux équipes médicales regroupant 3 032 personnes étaient arrivées à Yushu et y avaient soigné 9 145 blessés. Le directeur de l’Institut de l’Amérique latine de l’Académie des relations internationales modernes de Chine, le Dr Wu Hongying, affirme : « Ayant subi les épreuves du séisme de Wenchuan, la Chine avait déjà établi un mécanisme de réaction d’urgence lors de catastrophes nationales ou internationales. Le séisme de Yushu fait ressortir une fois de plus la supériorité du système socialiste de la Chine, celle de rassembler toutes les forces pour mener à bien une grande opération difficile et urgente. Les activités de secours lors du séisme en Haïti avaient mis à l’épreuve la capacité de réaction de la Chine. » En effet, le 13 janvier, à 11 h 30, le jour même du séisme en Haïti, l’équipe chinoise de secours international était rassemblée et partait pour ce pays trois heures plus tard. Selon M. Tian Yixiang, directeur du Bureau des secours d’urgence du quartier général de l’état-major de l’APL, l’armée va établir huit groupes de 50 000 personnes aguerries aux activités professionnelles de secours, et d’ici à la fin de l’année, celles-ci auront ainsi une capacité tous azimuts de secours d’urgence.
![]() Tirer parti de l’expérience acquise à Wenchuan Après le séisme de Wenchuan, le dispositif de secours d’urgence et la capacité de mobilisation de la Chine ont nettement été améliorés. L’ingénieur en chef du Service national de sauvetage d’urgence en cas de séisme, M. Qu Guosheng, a indiqué : « Après le tremblement de terre de Wenchuan, on avait pris seulement quelques dizaines de minutes pour évaluer la catastrophe et amorcer le dispositif de secours d’urgence. Pour celui de Yushu, les activités de secours ont été déployées encore plus rapidement. » « À Yushu, sur le plan des techniques et des équipements, les activités de secours ont été supérieures à celles qui avaient été déployées à Wenchuan», observe M. Wang Hongwei, professeur adjoint de l’Institut de gestion publique de l’Université du Peuple de Chine. Sous le commandement centralisé du Conseil des affaires d’État, les professionnels ont d’abord élaboré des programmes à partir de la situation concrète de la catastrophe, et ils ont ensuite coordonné les différents intervenants pour déployer les secours. Les informations ont été publiées promptement. L’Office d’information du Conseil des affaires d’État a installé des centres d’information à Xining et à Yushu afin d’y tenir des conférences de presse, d’assurer la publication des informations et d’offrir des installations aux quelque 650 journalistes chinois et étrangers qui s’y sont rendus pour couvrir l’événement. On a aussi publié des informations précises concernant les dons. Par ailleurs, les associations de volontaires ont bien coopéré avec le gouvernement, et le soutien logistique a été organisé rondement pour les groupes de secouristes. Vu que plus de 90 % des habitants de la région sont d’ethnie tibétaine, la Commission nationale des affaires ethniques a aussi envoyé un groupe de 500 interprètes dans la région sinistrée. Bref, tout ce déploiement a été facilité par l’expérience acquise à Wenchuan.
![]() L’humain, au centre des préoccupations Le 21 avril dernier, la Chine a observé un deuil national à la mémoire des victimes du séisme de Yushu. Cette journée-là, toute activité récréative et sportive a été suspendue dans tout le pays, et la une des journaux et les pages d’accueil des sites Internet ont été publiées en noir et blanc. De plus, le gouvernement a organisé des funérailles pour les victimes du séisme selon les us et coutumes locaux. Les opérations de secours ont également fait preuve de respect pour la vie. Par exemple, lors des sauvetages, on a demandé aux secouristes de ne procéder à des amputations qu’en cas de stricte nécessité, et l’aide psychologique a été fournie en même temps que le sauvetage. Pendant les 72 premières heures, moment clé pour sauver des vies, les secouristes ont sorti des décombres 1 433 personnes vivantes. Durant les jours suivants, ils ont poursuivi inlassablement leur recherche pour retrouver d’autres survivants. Entre le troisième et le septième jour, ils ont sauvé 22 autres personnes. Jusqu’au dixième jour, ils ont fouillé tous les décombres à la recherche de survivants. Parallèlement, on s’est assuré que la vie des survivants soit la meilleure possible. Dans les 48 heures après le séisme, les sinistrés ont obtenu des tentes et des moyens de subsistance, et les blessés ont pu être soignés immédiatement. On a également planifié d’envoyer les orphelins dans d’autres villes, notamment à Beijing; pour leur part, des élèves des écoles secondaires locales ont été envoyés dans d’autres provinces pour y poursuivre leurs études. Le gouvernement a aussi manifesté de la sollicitude envers les secouristes: comme le département de Yushu se trouve dans une région de haute altitude qui est très enclavée, le gouvernement provincial du Qinghai a conseillé aux secouristes volontaires de ne pas tous se rendre en même temps dans la zone sinistrée, et il a renvoyé dans la plaine ceux qui n’étaient pas en mesure de s’adapter à la situation du haut plateau. Des exemples touchants « Lorsque nous affrontons une difficulté dans un endroit, on nous porte secours de partout », voilà la tradition en Chine. Lors du séisme, de nombreuses ONG et des centaines de volontaires sont venus apporter leur aide. Certains d’entre eux avaient participé aux activités de secours à Wenchuan ou en étaient des survivants, d’autres étaient des rescapés du tremblement de terre de 1976 à Tangshan (Hebei), alors que d’autres encore provenaient de Hong Kong, Macao et Taiwan. Quelques heures seulement après le séisme, des gens ont commencé à faire des dons en argent. À 17 h, le 25 avril, les services de secours avaient recueilli près de 3,5 milliards de yuans, sans compter du matériel de secours pour une valeur de 4 milliards de yuans. Le 19 avril, une soirée de collecte de dons pour les sinistrés de Yushu avait aussi eu lieu à Xining, et elle avait permis d’amasser plus de 670 millions de yuans et du matériel pour une valeur de 200 millions de yuans. Le lendemain, la CCTV avait organisé à son tour un téléthon au cours duquel 2,175 milliards de yuans avaient été recueillis. Les sociétés commerciales ont elles aussi assumé leur responsabilité sociale. China Telecom, China Mobile et China Unicom ont immédiatement affecté dans la région sinistrée des véhicules d’urgence équipés d’appareils de télécommunication, des générateurs d’électricité, des véhicules de réparation de câbles, ainsi que des téléphones par satellite. Plus particulièrement, ces sociétés ont émis la directive de ne pas interrompre le service aux usagers de Yushu, même en cas de compte en souffrance. Des commerces venus de l’extérieur se sont rapidement installés à Yushu pour créer des points de vente et permettre de stabiliser les prix, et ils ont fait don des profits qu’ils réalisaient. Le défi de la reconstruction Le séisme de Yushu a détruit les habitations de 15 000 foyers, et 100 000 sinistrés devront être déplacés et réinstallés. Dans certains villages, presque toutes les habitations s’étaient effondrées. De plus, les infrastructures ont été gravement détruites. Dans les régions les plus gravement touchées, les routes principales ont été endommagées, alors que les services de télécommunication, d’électricité et l’approvisionnement en eau potable ont été paralysés. Des équipements publics ont aussi été détruits dans des organismes administratifs, des hôpitaux et des écoles. Le 19 avril, le Centre national de commandement des secours aux sinistrés du séisme a décidé de mettre sur pied l’Équipe de reconstruction de Yushu, sous la direction de la Commission nationale du développement et de la réforme. En fait, la reconstruction a commencé immédiatement après le séisme. Dès le 1er jour : réparation d’urgence des routes et remise en état des télécommunications à l’aéroport. Le 2e jour : rétablissement du système de télécommunications dans tout le district et du système d’approvisionnement en eau dans certains de ses secteurs, rétablissement de l’alimentation en électricité dans des lieux importants comme les centres d’installation des sinistrés et les services hospitaliers. Le 3e jour : envoi des officiels et experts locaux dans le Sichuan pour tirer des expériences de la reconstruction de Wenchuan. Le 4e jour : reprise des cours dans certaines écoles. Et ainsi de suite. Le plan de la reconstruction postséisme a clairement fixé le principe suivant : « Priorité à l’environnement, planification scientifique et importance égale accordée à la protection de l’environnement et au développement. » Ce plan a pour objectif de faire de Yushu une ville de l’écotourisme sur le plateau. Selon le plan préliminaire, la reconstruction devrait être complètement terminée dans trois ans. Cependant, comme Yushu se trouve sur un plateau à haute altitude, la période propice aux travaux est courte, sans oublier le coût élevé du transport des matériaux. Une reconstruction d’une telle envergure sera donc confrontée à de grandes difficultés. D’ailleurs, étant donné que Yushu est situé à la source du Yangtsé et des fleuves Jaune et Lancang (Mékong), une reconstruction aussi vaste constituera un problème également pour la protection de l’environnement local. Quelqu’un avait proposé d’y fonder une cimenterie pour assurer l’approvisionnement nécessaire. Cette proposition a été immédiatement rejetée par le préfet du département de Yushu, M. Wang Yuhu : « Nous préférons que le développement et la reconstruction soient un peu moins rapides plutôt que de nuire à l’environnement. » |
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