JIAO FENG
Situé dans le district de Yanshan, (département autonome zhuang et miao de Wenshan), le bourg de Pingyuan compte 408 000 mu de terres cultivées qu’on surnomme « Pingyuan bazi ». (Les habitants locaux appellent « bazi » des terrains plats entourant le pied des montagnes.)
Alors que beaucoup d’endroits subissent une sécheresse, le spectacle qu’on y voit respire la prospérité : une grande étendue de serres en plastique où des plants de pastèques poussent vigoureusement; et en bordure de certains champs, des paysans qui s’affairent à charger un camion de pastèques. C’est le temps de la récolte de ce fruit.
M. Zhang Dongmei est originaire de la province du Zhejiang et y cultive ce fruit depuis quatre ans. Selon lui, tous les champs où l’on cultive des pastèques sont maintenant irrigués à l’aide de tuyaux. Grâce à ce système d’irrigation, les pastèques cultivées sont à même de survivre, bien qu’il n’ait pas plu depuis longtemps.
Depuis le début de la sécheresse, l’automne dernier, de 80 % à 90 % des cultures d’automne (dont les semailles se font en automne et la récolte, l’été suivant) ne donneront pas de récolte, alors que les champs de pastèques de la région du bourg de Pingyuan sont toujours verts et qu’on a déjà commencé la deuxième récolte de cette année.
Des paysans s’affairent à peser des pastèques récoltées et à les charger dans un camion. JIAO FENG
D’après les habitants locaux, depuis décembre 2001, on effectue dans cette région des travaux de transformation des terres à rendement bas et moyen. Ainsi, on envisage de transformer 323 000 mu de champs et d’investir près de 350 millions de yuans. Jusqu’à maintenant, le gouvernement a financé sept périodes de travaux dans les champs, principalement la construction et la transformation de canaux de différents types, ainsi que l’utilisation améliorée des ressources d’eau. À l’achèvement des travaux de ces sept périodes, la superficie des champs irrigués par canaux sera de 102 000 mu.
Faute de fonds, il n’est toutefois pas facile d’implanter ailleurs l’expérience du bourg de Pingyuan. En effet, les huit districts administrés par le département sont tous des districts défavorisés à l’échelon national. De plus, les recettes budgétaires locales du département représentent seulement 1,7 milliard de yuans en 2009, alors que ses dépenses atteignent jusqu’à 9 milliards de yuans. Bien que le gouvernement central et le gouvernement de la province du Yunnan aient alloué 40 millions de yuans dans la lutte contre la sécheresse, cette aide financière est peu de chose par rapport aux dépenses quotidiennes de quelques millions de yuans pour lutter contre la sécheresse.
« Au Yunnan, la sécheresse est différente de celle que subit la Chine du Nord : dans cette province de la Chine du Sud-Ouest, elle est liée à un manque d’ouvrages hydrauliques. On ne pourra pas construire des grands réservoirs, des canaux dans les champs et des réseaux de canalisations s’il n’y a pas de gros investissements de la part des autorités centrales. Les ressources en eau ne nous sont donc pas accessibles », explique M. Wu Shenghua, directeur adjoint du Bureau des affaires hydrauliques du département de Wenshan.
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