![]() |
|
Société |
Haïti : Secours d’urgence après le séisme | ||||||||
LIU QIONG
«CHAQUE fois que nous marchons dans la rue, des Haïtiens nous appellent ‘‘Chinois’’, en créole. Nous les avons impressionnés par nos actions », avait noté dans son journal Zhong Jianqin, un policier de 35 ans qui, depuis décembre 2007, avait été envoyé à deux reprises en Haïti pour des opérations de maintien de la paix. Le 19 janvier dernier, ce journal est rentré en Chine avec la dépouille de son auteur et celles de sept autres policiers chinois du maintien de la paix. Le 12 janvier s’est produit un séisme de magnitude 7,3 dont l’épicentre se trouvait à seulement 16 km de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, qui compte plus de 2 millions d’habitants. C’est le séisme le plus grave s’étant produit dans ce pays en plus de 200 ans. Plus de 200 000 Haïtiens, des représentants de l’ONU et des soldats étrangers de maintien de la paix, dont huit Chinois, ont perdu la vie lors de cette catastrophe. Des secours immédiats Avec la mer, les plages, le soleil et le ciel bleu, Haïti était l’un des endroits les plus intéressants au monde pour les touristes. Pourtant, à cause du séisme, des centaines de milliers de personnes sont mortes ou blessées et des millions d’habitants ont perdu leur logement; par surcroît, l’eau, la nourriture et les médicaments manquent. Trente-six heures après le séisme, les membres de l’équipe chinoise de secours international sont arrivés devant les ruines du bâtiment de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH). L’équipe chinoise a été l’une des premières équipes internationales à arriver sur place. Malgré un voyage de dix-neuf heures en avion, sitôt arrivée, elle a commencé son action. Liu Gang, un membre de l’équipe, a noté dans son journal : « J’ai pleuré quand j’ai vu les ruines du bâtiment de la MINUSTAH. Survivre dans ces décombres est presque impossible. » À 14 h, le 16 janvier (heure locale), cette équipe a trouvé les corps de deux fonctionnaires de l’ONU et les a remis à l’Organisation. Par la suite, les corps de huit Chinois (dont celui de Zhong Jianqin) et de cinq autres personnes de l’ONU ont été trouvés. « Nous avons choisi d’effectuer notre mission de secours dans ce bâtiment en raison de la gravité de sa destruction. M. Hedi Annabi et M. Luiz da Costa, respectivement chef et vice-chef de la MINUSTAH s’y trouvaient. Nous avions les informations de leurs positions, a expliqué Huang Jiangfa, le chef de l’équipe. Évaluer la situation sur place et tenter de sauver le plus de gens possible constituent l’essentiel de notre action. » Malgré la chaleur et les odeurs nauséabondes, l’équipe chinoise de secours international n’a pas ralenti sa cadence. « Le temps joue contre nous », a déclaré M. Huang. L’équipe chinoise s’est aussi rendue dans le quartier Carrefour où la situation était très grave. « Notre action n’est pas influencée par la nationalité des gens; nous apportons du secours là où le besoin est le plus urgent », a-t-il indiqué. Pour soigner les survivants, les médecins de l’équipe ont établi des centres d’assistance médicale devant la demeure du président et celle du premier ministre. « Beaucoup de blessés y sont venus. Leurs blessures et leurs plaies infectées étaient impressionnantes. Mais j’ai aussi constaté leur regard atone et leurs expressions hébétées. Cela m’a étonné », évoque le docteur Han Wei, un médecin expérimenté de l’équipe. Le responsable médical de l’équipe a déclaré que, lorsqu’ils soignaient des blessés, les membres de l’équipe leur distribuaient les Dix points importants pour prévenir les maladies après un séisme, un document en français, et ils diffusaient, par haut-parleurs, de l’information sur la manière de prévenir les maladies. Dès le 18, la section médicale de l’équipe chinoise de secours a commencé des travaux de prévention des maladies à Port-au-Prince en pulvérisant du désinfectant dans les endroits où se concentrait le plus grand nombre de personnes. Plusieurs médias ont émis des commentaires positifs sur l’équipe chinoise de secours international. L’AFP a publié une dépêche rapportant le sauvetage rapide de la Chine après le séisme en Haïti, de même que beaucoup de photos prises au moment où l’équipe est partie de Beijing. Selon le texte, le jeudi, deux jours après le séisme, l’avion qui transportait les soldats chinois était arrivé à Haïti et ils avaient déjà commencé leurs activités de secours international.
L’aide des pays étrangers À 17 h (heure de Beijing), le 17 janvier, un avion transportant 86 tonnes de matériel de secours partait pour Haïti; c’était le deuxième que le gouvernement chinois y envoyait. Deux jours plus tôt, il avait annoncé un don de produits d’une valeur totale de 4,4 millions $US : médicaments, tentes, lampes portatives, appareils d’assainissement de l’eau, aliments, eau potable et vêtements. La tragédie en Haïti a inspiré de la compassion aux Chinois qui gardent encore en mémoire le séisme du Sichuan, le 12 mai 2008. Au moment de la rédaction de cet article, la Croix Rouge de Chine avait reçu 5 millions de yuans de dons offerts par divers milieux. Malgré le déploiement des opérations de secours, le bilan des victimes ne cessait de s’alourdir, une semaine après le séisme. Selon les prévisions du gouvernement haïtien, le nombre de morts allait dépasser 200 000. Le 21 janvier, le vice-représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, M. Liu Zhenmin, a déclaré que le gouvernement chinois allait augmenter son aide à Haïti, notamment en offrant 2,6 millions $US en argent liquide. Durant cette période, les avions étrangers transportant des secouristes et du matériel de secours atterrissaient à Port-au-Prince. Venant de l’Espagne, c’était trois avions de secouristes et 100 tonnes de matériel de secours. La France a envoyé un détachement comptant 65 hommes spécialisés dans le déblaiement des décombres et six chiens renifleurs. Le 15 janvier, la Corée du Sud a aussi envoyé une mission médicale et une mission de sauvetage. Pour maintenir l’ordre et la sécurité dans les zones sinistrées, les États-Unis ont envoyé un porte-avions et 5 700 soldats. Une vingtaine de satellites appartenant à différents pays ont offert leur service aux opérations de secours; c’est ainsi que les sauveteurs sur place ont pu profiter d’images satellites. D’après M. André Husson, fonctionnaire du Centre national d’études spatiales (CNES, France), à l’initiative de la Charte internationale Espace et Catastrophes majeures, un mécanisme de coopération internationale de réduction des catastrophes, au moins dix pays ont participé à cette opération de secours, entre autres les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, le Japon et l’Inde. Taiwan a également participé aux opérations de secours. « C’est une coopération internationale étroite, tout comme cela avait été le cas après le tsunami de l’océan Indien en 2004 et le cyclone Katrina en 2005 aux États-Unis », commente M. Husson. Depuis sa mise en service en novembre 2000, ce mécanisme qui facilite la coopération entre les pays a réussi la coordination de 260 opérations de coopération internationale visant à réduire les catastrophes. Chaque opération a duré de huit à dix jours. En République dominicaine voisine, le Programme alimentaire mondial (PAM) a installé un centre de répartition du matériel et a réquisitionné des moyens de transport, dont des bateaux, pour transporter des aliments vers Haïti. En plus, le PAM est en train d’établir son bureau provisoire et un centre de secours pour coordonner les opérations aériennes de secours, dont l’envoi d’hélicoptères pour transporter du matériel. Il a d’ailleurs désigné l’entrepôt d’aide humanitaire d’urgence des Nations Unies, situé au Panama, comme faisant partie de la zone de transport. Le 15 janvier, un avion chargé de matériel humanitaire y a décollé et a atterri à Haïti. Toute la communauté internationale est en prière pour cette île très pauvre et souhaite qu’elle puisse passer le cap. Le 15 janvier, l’ONU a indiqué que les aides promises par la communauté internationale pour Haïti avaient atteint 268,5 millions $US.
La tâche de maintien de la paix va continuer Huit Chinois ont péri lors du séisme. « Ici, la situation est tellement complexe que nous ne pouvons pas imaginer ce qui se passera dans le futur. Accomplir le travail des collègues décédés est la meilleure façon de leur rendre hommage », raconte M. Hu Yunwang, directeur politique de la Brigade de la sécurité frontalière de la province du Guangdong. Ces derniers jours, s’étant remis de ses premières émotions, il a retrouvé le calme pour se préparer au pire. Après le séisme, avec trois autres de ses collègues, M. Hu, 44 ans, a été envoyé en renfort des policiers chinois déjà stationnés en Haïti. En 2007, à la tête de la 6e Brigade de policiers chinois, M. Hu et son groupe ont accompli près de 200 opérations dangereuses et urgentes en Haïti. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon l’avait alors qualifié d’« émissaire du maintien de la paix, fierté de la Chine ». Cette fois, il a succédé au policier Li Qin qui a péri lors du séisme; il était directeur politique de la 8e Brigade de policiers chinois en Haïti. Quand le tremblement de terre s’est produit, quatre officiels des forces chinoises de maintien de la paix et quatre policiers chinois envoyés par le ministère de la Sécurité publique se trouvaient justement au siège de la MINUSTAH pour discuter des affaires du maintien de la paix avec des fonctionnaires de l’ONU. Il y a 142 policiers chinois stationnés en Haïti. Ils y sont arrivés en juin 2009 pour effectuer une mission de maintien de la paix de huit mois. Ils forment le 8e groupe envoyé par la Chine. Après le séisme, les policiers chinois ont immédiatement commencé à travailler aux opérations de secours, sans se soucier de leur propre sécurité. La policière Wang Xueyan a extrait cinq survivants des décombres. En avril 2004, pour mettre un terme au désordre social, sur l’ordre du gouvernement haïtien, le Conseil de sécurité de l’ONU avait voté une résolution pour envoyer une mission de stabilisation en Haïti. Le 17 octobre suivant, en réponse à cette demande de l’ONU, la Chine avait envoyé sa première brigade de policiers pour participer aux opérations de maintien de la paix dans ce pays. Cette brigade avait alors secondé celles d’autres pays et les policiers locaux pour s’occuper de la sécurité; elle était également chargée de la sécurité lors des activités importantes ainsi que d’organiser et de former les forces de sécurité locales.
Aguerrie aux activités de secours lors de catastrophes, l’équipe chinoise de secours international a vraiment lutté contre la montre pour sauver des vies, et sa rapidité d’intervention a suscité des éloges.
Liste des policiers chinois qui ont perdu la vie lors du séisme en Haïti
Zhu Xiaoping, 48 ans, directeur du Département de l’équipement et des finances, ministère chinois de la Sécurité publique; Guo Baoshan, 60 ans, directeur adjoint du Département de la coopération internationale, ministère chinois de la Sécurité publique; Wang Shulin, 58 ans, chercheur au Département de l’équipement et des finances, ministère chinois de la Sécurité publique; Li Xiaoming, 35 ans, fonctionnaire au Département de la coopération internationale, ministère chinois de la Sécurité publique; Zhao Huayu, 38 ans, chef des policiers chargés des affaires civiles; Li Qin, 47 ans, directeur politique de la Brigade des policiers chinois en Haïti; Zhong Jianqin, 35 ans, fonctionnaire chargé de la presse de la Brigade des policiers chinois en Haïti; He Zhihong, 35 ans, fonctionnaire chargée des communications de la Brigade des policiers chinois en Haïti. |
Les 60 ans de la RPC |
Du petit magasin aux boutiques sur Internet | ![]() |
![]() | Les changements de la vie nocturne |
Toit du monde |
Le Tibet a accueilli 2,25 millions de touristes au cours du premier semestre de 2011 |
Tendance |
À la chinoise |
Bonne année du Tigre
|
Mots clés pour comprendre la Chine |
Shufa
|
![]() |
Livre |
![]() | Forêts de Chine |
Proverbe |
San ren cheng hu 三人成虎 |
Beijing Information | CHINAFRIQUE | La Chine | Éditions en langues étrangères |
China.org.cn | Xinhuanet | Quotidienn du peuple | CCTVfr | RCI |
À propos de nous | Service de publicité | Nous contacter Conseiller juridique | Abonnement Droits d’auteur : La Chine au présent |