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Francosphère
Le métro de Paris

YAO ZHONGBIN

Après trois ans à Rennes, marqués par les difficultés et la grisaille, puis un an à Nice, il a fallu prendre une décision. Yao Zhongbin a choisi d’aller à Paris pour étudier le commerce international.

M. Yao Zhongbin
 

AU terme de mon année à Nice, au cours de laquelle j’ai abondamment profité du soleil de la Méditerranée, j’avais retrouvé forme et courage, et j’étais décidé à aller à Paris. Même si les 8 000 euros de frais d’inscription pour mon cycle d’études à l’école de commerce me posaient un gros problème, au moment de partir, comme à chaque départ, je me sentais calme et détendu : j’étais habitué à cette façon d’aborder les changements en partant de rien.

Réflexions

Je suis arrivé à Paris dans le petit matin paisible : la ville était encore endormie. Comme l’année d’avant, j’ai d’abord dormi dans ma voiture, mais j’ai bien vite trouvé un logement : deux jours après mon arrivée, je m’installais dans le 94, au sud du 13e arrondissement; je partageais un confortable appartement de trois pièces avec deux autres étudiants chinois. Il était facile de trouver des boutiques asiatiques à proximité de notre logement; c’est à cette période que j’ai commencé à connaître la communauté chinoise de Paris.

Elle est concentrée dans les 13e, 3e et 19e arrondissements. D’après de nombreux Chinois, le 13e rappelle la ville de Guangzhou des années 1980 : petits restaurants, boucheries et épiceries traditionnelles se côtoient dans des rues animées présentant des panneaux publicitaires de différentes tailles. Il y a eu plusieurs vagues d’immigration chinoise en France; certaines personnes, arrivant pour la plupart des provinces du Fujian et du Guangdong, sont venues travailler dans la restauration et l’importation d’aliments asiatiques. Une génération suivante, plutôt en provenance de la province du Zhejiang, a tenté sa chance dans des domaines plus larges, dont le textile. Au marché d’Aubervilliers, le commerce des vêtements et textiles était vraiment prospère. Mais il existait un problème : les produits, certes moins chers, étaient de qualité médiocre, voire de contrefaçon. En tant que Chinois, j’espère qu’un jour, grâce au développement économique et social, « Fabriqué en Chine » sera remplacé par « Créé en Chine ».

Mon emploi du temps était très chargé : de 8 h à 20 h, je suivais des cours de commerce international pendant lesquels se déroulaient des débats, des présentations et des simulations de négociations.

Après les cours, dans le métro, je croisais parfois des jeunes Chinois de mon âge, l’air fatigué, qui sentaient la friture. Cela me faisait penser à ma vie à Rennes et me faisait beaucoup réfléchir : Pourquoi sommes-nous là ? Pourquoi sommes-nous partis si loin pour travailler si dur ? Que cherchons-nous vraiment ?

Le métro de Paris

Découvertes

Je savais bien qu’à Paris il existe des personnes ayant immigré illégalement de différents pays, dont la Chine. Le dimanche, quand je me promenais dans le 13e ou à Belleville, je croisais ces gens, et j’étais très curieux de leurs conditions de vie, leurs raisons d’émigrer en France sans papiers, leurs sentiments personnels, etc. J’ai commencé à écrire le roman Ba li di xia tie (Le Métro de Paris) qui raconte l’histoire d’un jeune chinois venu en France par voie illégale, pour gagner sa vie à Paris. Après avoir fait pendant quelque temps un travail éreintant dans un restaurant, bien loin des clichés romantiques répandus sur la France, il se trouve encore complètement perdu, toujours à la recherche d’un épanouissement de son âme.

J’ai fini de rédiger ce roman en mai 2007. Même s’il a été bien apprécié des étudiants à qui je l’ai fait lire en France, je ne croyais pas qu’il serait un jour publié; c’est pourtant arrivé, en septembre 2009, en Chine.

Afin de financer mes études, je travaillais comme guide et chauffeur pour des touristes chinois. En faisant ce travail, j’ai rencontré beaucoup de gens de différentes provinces et de divers métiers, ce qui m’a aidé à connaître la société chinoise d’aujourd’hui. J’ai observé des fonctionnaires, des entrepreneurs, tous intéressés par l’ouverture à l’international. Certains Chinois m’ont aussi raconté la dure situation des étudiants diplômés, ce qui m’a encouragé à faire encore davantage d’efforts afin d’acquérir connaissances et expériences.

J’avais de la chance de vivre à Paris, c’est une ville formidable! Au printemps, alors que le soleil est doux et chaud, j’aimais me promener au bord de la Seine, les dimanches après-midis, ou prendre un café avec des amis dans des quartiers sympathiques comme les Champs-Élysées, Montmartre, le Quartier Latin. Après les cours, chaque vendredi, les étudiants de ma classe avaient l’habitude de prendre un verre dans un bar à côté de l’école. Nous étions de nationalités différentes et aimions parler de la façon de s’intégrer au milieu du commerce et des échanges internationaux; beaucoup d’étudiants français voulaient découvrir la Chine et espéraient y travailler ou faire de l’import-export entre nos deux pays.

Adieu la France

En avril 2008, la cérémonie de remise des diplômes a eu lieu. Ce jour-là, sur mon visage, comme sur tous les autres, on pouvait lire la joie de la victoire, mais dans mon cœur, ce sentiment était mêlé d’excitation et de tristesse.

Deux mois après, je suis retourné en Chine pour de bon.

Avant mon départ, j’avais visité Paris comme un touriste, prenant des photos devant la Tour Eiffel, l’arc de Triomphe, au bord de la Seine; j’ai aussi visité le Louvre, Fontainebleau et d’autres lieux connus, parce que je n’étais pas sûr de revenir un jour.

En Chine, j’ai été embauché par une entreprise chinoise où je suis chargé de l’export. La Chine s’est développée très rapidement, mais à quel prix! Derrière les beaux chiffres de la croissance se cachent la pollution, la disparition de monuments historiques et le gaspillage des ressources. C’est pourquoi beaucoup de jeunes Chinois qui ont étudié dans les pays développés s’y sont plu et certains ne veulent pas revenir en Chine. Cependant, d’après moi, il vaut mieux faire face aux problèmes plutôt que de les esquiver.

De 2002 à l’obtention de mon diplôme en 2008, j’ai passé six ans de ma jeunesse en France. Même si mes camarades d’université sont déjà installés dans la vie, travaillant pour la plupart dans une banque et vivant tranquillement, certains déjà avec un enfant, alors que je suis revenu sans rien dans les poches et devant commencer ma carrière professionnelle, je n’ai jamais regretté mon expérience française. Elle a considérablement enrichi ma vie et surtout m’a laissé de nombreux souvenirs; chaque fois que je marche dans le métro de Shanghai ou de Beijing me reviennent des images du métro de Paris...

 

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