JIAO FENG
Fascinés par l’antique route de la Soie? Découvrez l’atmosphère mystérieuse des grottes et des vastes étendues désertiques de Dunhuang. Montez à bord, la caravane est sur le point de se mettre en branle...

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Tourisme |
Dunhuang, étrange et phénoménale |
JIAO FENG Fascinés par l’antique route de la Soie? Découvrez l’atmosphère mystérieuse des grottes et des vastes étendues désertiques de Dunhuang. Montez à bord, la caravane est sur le point de se mettre en branle...
![]() LORSQU’UN endroit est associé à des légendes étranges, il est un mystère en soi, et la fascinante ville de Dunhuang (Gansu, Chine du Nord-Ouest) est précisément un tel endroit. Empreint de mystère et d’exotisme, ce lieu a attiré non seulement des touristes curieux, mais également des cinéastes à la recherche de mysticisme et d’une ambiance antique. Il y a deux décennies, le réalisateur japonais Junya Sato s’y est rendu pour tourner son épopée de guerre The Silk Road (1988). Vingt ans plus tard, le très primé hongkongais Gordon Chan a également choisi cet endroit pour tourner le premier film fantastique d’horreur de la Chine, Painted Skin (2008), tiré des Contes fantastiques du Pavillon des Loisirs, une collection d’histoires de phénomènes surnaturels de la dynastie des Qing (1644-1911). Enclave riche sur le plan de l’histoire chinoise, Dunhuang date d’il y a plus de 2 000 ans. La région se situe tout près du désert du Taklimakan, le plus important en Chine, et depuis les temps anciens, elle a servi de carrefour permettant de relier l’Orient et l’Occident. Sise sur l’ancienne route de la Soie, Dunhuang a été témoin de l’introduction du boud-dhisme à partir de l’Inde, et elle a facilité les échanges politiques, commerciaux et culturels entre les civilisations orientales et occidentales.
![]() Les grottes de Mogao comprennent 735 grottes de différentes dynasties. YU XIANGJUN Les Grottes de Mogao et leurs manuscrits bouddhiques Également connues comme les grottes aux Mille Bouddhas, les grottes de Mogao se trouvent à 25 km au sud-est du centre-ville de Dunhuang. Elles forment le plus grand groupe de grottes d’art bouddhique en Chine. Elles en comprennent 735 qui sont alignées sur 1,6 km et réparties sur trois à quatre niveaux, dans une falaise du mont Mingsha. Ces grottes ont été fouillées au cours des diverses dynasties, et parmi elles, 492 sont numérotées; toutes sont décorées de fresques colorées, et certaines abritent même des statues bouddhiques peintes. Le bouddhisme est le thème central de ces fresques et statues. Étant donné que Dunhuang se trouve à proximité de la voie par laquelle le bouddhisme a été introduit en Chine, un grand nombre de ses anciens résidants étaient des convertis. Afin d’aider les gens à comprendre et à apprécier cette religion étrangère, des artistes ont peint des histoires du Bouddha et ont transcrit des écritures sur des murs. En plus de Sakyamuni, ils ont dépeint un grand nombre d’apsaras en vol (nymphes célestes qui habitent dans le ciel). Il y en a plus de 6 000 dans les grottes de Mogao – le plus gros groupe de fresques dans le monde – et leur taille va de 5 cm de long jusqu’à plus de 2 m. Ces fresques sont fréquemment utilisées par les artisans et les concepteurs d’aujourd’hui quand ils veulent représenter Dunhuang. Au moment où ces fresques ont été peintes, beaucoup de moines bouddhistes vivaient à Dunhuang; ils traduisaient et transcrivaient des écritures bouddhiques qui ont par la suite été introduites plus loin à l’intérieur du pays. Le moine Xuanzang (dynastie des Tang, 618-907) est probablement le bouddhiste le plus célèbre de l’histoire de la Chine, et grâce au roman classique Le Pèlerinage vers l’Ouest, sa réputation s’est répandue bien au-delà des frontières de la Chine. Empruntant la route de la Soie, ce moine est passé par Dunhuang pour se rendre en Inde. Il en a rapporté des écritures bouddhiques et a aidé à les diffuser en Chine. Une de ses traductions a été découverte à Dunhuang en 2005. Le climat sec a aidé à assurer la survie des fresques de Dunhuang. Les études prouvent que les grottes de Mogao ont été creusées et sculptées entre les IVe et XIVe siècles, c’est-à-dire pendant plus de dix dynasties. La diversité de style des fresques et de la statuaire reflète précisément les différences de dynasties. Sur le plan de l’histoire, Dunhuang a traversé plusieurs périodes de guerres et de troubles sérieux. Pour protéger les trésors bouddhiques, les moines avaient creusé une grotte et y avaient gardé en toute sécurité plus de 40 000 volumes de manuscrits d’écritures bouddhiques et d’œuvres d’art. Le film The Silk Road dépeint en détail cet épisode de l’histoire. Comme la protection de toutes ces œuvres dépendait du succès ou non à garder la grotte secrète, après avoir scellé les entrées de la grotte, les moines-bâtisseurs ont quitté la ville, et cachant leur identité sous de faux noms, ils ont fait le pacte de ne jamais revenir à Dunhuang. Au début du XXe siècle, soit plusieurs siècles plus tard, un moine taoïste a découvert la grotte tout à fait par hasard. Après que la nouvelle de cette découverte a été diffusée, des aventuriers occidentaux ont afflué et ont clandestinement sorti de la Chine un grand nombre d’objets de ce trésor littéraire et religieux. La plupart sont maintenant conservés dans des musées publics et privés de Grande-Bretagne, de France, de Russie et du Japon. Pour que les fresques des grottes de Mogao soient protégées des dommages que pourraient causer la lumière du soleil et le vent, on a installé des portes dans toutes les grottes. Le public ne peut voir qu’un nombre restreint d’œuvres. Le gouvernement local a reproduit les grottes pour que les visiteurs aient une vue panoramique des fresques. On s’attend à ce que, d’ici peu, toutes les grottes soient fermées à clé, ne laissant que des reproductions pour étancher la soif des pèlerins et touristes. Conseils de voyage : Il n’est pas recommandé d’apporter des torches électriques, parce que la lumière peut décolorer les fresques plus rapidement. En effet, les pigments de couleur des fresques qui font face à l’entrée d’une grotte sont toujours plus pâles que ceux situés dans les coins plus obscurs. Les guides fourniront l’éclairage nécessaire pour que les visiteurs puissent bien voir les fresques lors de l’excursion commentée. Sables chantants et sources éternelles
![]() Plusieurs dunes en Chine de l’Ouest ont un type particulier de structure qui cause un phénomène étrange : le sable produit un bruit fort lorsqu’il glisse des dunes, d’où le nom du mont Mingsha (des Sables chantants). La dune de Dunhuang est la plus célèbre de toutes, surtout grâce au lac de source qui se trouve à son pied : le lac du Croissant de lune. Les grottes de Mogao ont été creusées sur la face verticale du versant oriental du mont Mingsha. Derrière la falaise, il y a un désert composé de grains de sables fins rouges, jaunes, verts, blancs et noirs appelés aussi sables aux cinq couleurs. Sous la lumière du soleil, le versant multicolore scintille magnifiquement. Le jour, les grains de sable glissent des dunes par gravité, et la nuit, les vents forts les ramènent jusqu’aux hauteurs du versant. Jour après jour et nuit après nuit, ce va-et-vient se poursuit inlassablement, mais pourtant, la dune est toujours au même endroit depuis des siècles. Étreint par une guirlande de dunes indomptables, le lac du Croissant de lune est peut-être encore plus fascinant que le sablier perpétuel qui est à l’œuvre aux versants. Le plan d’eau a 100 m de long, 25 m à son point le plus large et 5 m au plus profond. Il existe depuis des centaines, voire des milliers d’années, et il ne s’est jamais asséché dans ce désert impitoyable où le taux d’évaporation est 100 fois plus élevé que celui des précipitations; il n’a jamais non plus été complètement ensablé. Sur sa rive méridionale se trouve une oasis où des temples avaient été construits au cœur de la verdure. Cette oasis est un havre pour des congrégations de taoïstes. En contraste frappant, sa rive septentrionale est une étendue désertique intimidante et sans vie qui, assez étrangement, semble avoir peu de conséquences nuisibles sur ce lac de source aux eaux lisses comme un miroir. Conseils de voyage : Dans le désert du Parc du mont Mingsha, les touristes peuvent choisir de se promener à dos de chameau ou en voiture électrique. Les sports incluent la glissade et des excursions en véhicule motorisé. Pendant la haute saison, il est recommandé de visiter le parc après 14 h et de bien se protéger de la lumière directe du soleil. Le crépuscule est le meilleur moment pour visiter le lac du Croissant de lune. Avertissement : Pour éviter les coulées artificielles de sable qui pourraient briser l’équilibre écologique et endommager le lac, les touristes sont priés de ne pas escalader la dune sur la rive nord du lac du Croissant de lune. Deux portes de passages À l’ouest de Dunhuang, la route de la Soie se divise en deux (le passage Yumen et le passage Yangguan), et les portes Yumen et Yangguan gardaient les entrées de ces deux routes. Les portes avaient les mêmes fonctions que les bureaux de douane contemporains, et les franchir signifiait quitter la région de la Plaine centrale. Les installations qui s’y trouvaient ont aujourd’hui disparu, ne laissant que des fondations en ruines à partir desquelles les touristes peuvent imaginer la gloire passée de ces portes. La porte Yumen (de Jade) contrôlait la route septentrionale. On l’appelait ainsi parce que le jade de Hotan des Contrées occidentales était transporté par ce passage vers les régions intérieures où il jouissait d’une grande réputation. Ses ruines forment un mur d’enceinte carré en terre jaune damée de 10 m de haut et de 3 à 5 m d’épaisseur qui se dresse abruptement dans l’horizon infini du désert du Gobi. Selon les registres, la porte Yumen a connu son apogée du IIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle apr. J.-C., pendant la dynastie des Han. Au IVe siècle, la route de la Soie a ouvert un itinéraire plus au nord, et la popularité de la porte a peu à peu décliné. Également construite dans le désert du Gobi, la porte Yangguan était une contemporaine de la porte Yumen, mais elle était située plus au sud. La porte était proche de deux points d’eau : l’étang Wowa et le ravin Xitu. Plus loin à l’ouest s’étendait le désert du Taklimakan, et cette localisation explique pourquoi la porte du passage Yangguan a survécu à celle du passage Yumen. À l’époque où les chameaux étaient le moyen de transport principal, l’eau était très importante pour la survie dans le désert. Toutes les caravanes et tous les voyageurs qui se dirigeaient vers le désert s’arrêtaient à la porte du passage Yangguan pour se ravitailler, de sorte que la porte est restée en service beaucoup plus longtemps que la porte Yumen. En 1274, le voyageur italien Marco Polo s’est rendu à Dunhuang en passant par la porte du passage Yangguan et a noté les coutumes locales dans son journal de voyage. Après le XIIIe siècle, la porte n’était plus qu’un souvenir, car d’énormes quantités de boue et de vase charriées par des inondations constantes l’avaient submergée. L’étang Wowa survit en tant qu’élément du Réservoir du barrage jaune, et l’emplacement de la porte Yangguan est encore connu comme la Plage antique. Selon les habitants locaux, l’endroit regorgeait autrefois d’articles en jade, de tessons de poterie, de pièces de monnaie et d’armes anciennes. Construit en 2003, le Musée des ruines de la porte du passage Yangguan couvre une superficie de 100 000 m2 et présente l’histoire, l’architecture et l’art populaire concernant cette ancienne porte. Pour quelques euros seulement, les visiteurs peuvent y acheter un « passeport-souvenir » de la route de la Soie. Conseils de voyage : Le village de Putaogou (vallée du Raisin) se trouve sur le chemin de retour de la porte Yangguan. Les visiteurs peuvent s’y arrêter pour découvrir le folklore local, prendre un repas typique de la campagne de la Chine du Nord-Ouest ou cueillir des fruits frais. La porte du passage Yumen se trouve à 90 km au nord-ouest du centre-ville de Dunhuang, et celle du passage Yangguan, à 70 km au sud-ouest de Dunhuang. Il n’y a aucun transport public entre elles. Les visiteurs doivent louer une voiture ou se joindre à un groupe de voyage à Dunhuang. Avertissement : Ceux qui veulent s’y rendre seuls devraient utiliser un véhicule tout-terrain. Ils peuvent suivre les voies déjà tracées dans le désert du Gobi, mais ils devraient réserver les services d’un guide local pour éviter de se perdre.
![]() Les formations Yardang et la ville fantôme En langue ouïgoure, yardang signifie « monticule abrupt en terre ». C’est un phénomène d’érosion éolienne typique des zones arides. Le Géoparc national Yardang de Dunhuang se trouve à 180 km au nord-ouest de la ville de Dunhuang, et il est mieux connu sous son surnom plutôt effrayant de « Cité fantôme ». Ce surnom fait référence au regroupement mystérieux de yardang qui s’y trouve. Le parc couvre une zone de 25 km d’est en ouest et de 5 km du nord au sud. Ses masses de terre d’un rouge brun clair sont couvertes de rangées de formations naturelles de monticules de terre, toutes bien alignées les unes par rapport aux autres. On dit qu’elles présentent plusieurs des architectures célèbres du monde, dont le temple du Ciel (Beijing), le palais du Potala (Lhasa), les Pyramides et le Sphinx (Égypte), de même que des mosquées arabes et des châteaux européens du Moyen Âge. En marchant dans les « rues » et sur les « places » naturellement formées ainsi que dans les environs des nombreux « bâtiments » de la « Cité emmurée », on peut entendre un étrange son persistant, un peu comme des pleurs. Les gens du pays insistent pour dire que ces pleurs sont ceux des fantômes. En réalité, les « cris des disparus de la Cité fantôme» sont produits par la friction du vent qui souffle sur les étranges ondulations des formations géomorphologiques. En Chine, c’est le géoparc le plus important et celui qui offre la plus grande superficie de merveilles naturelles de formations terrestres; il constitue un attrait touristique irrésistible. Un grand nombre de cinéastes y ont aussi été attirés, dont Zhang Yimou, qui a choisi cet environnement étrange pour tourner son film Hero, de renommée mondiale. Conseils de voyage : La meilleure saison touristique va de mai à octobre. En raison du fort écart de température entre le jour et la nuit, les fruits locaux – abricot, pêche, jujube, raisin, poire et melon Hami – sont très sucrés. L’artisanat local inclut des objets en jade et en os sculptés; les artisans s’inspirent la plupart du temps des fresques de Dunhuang ou des chameaux. La nourriture locale se compose principalement de viande de mouton et de bœuf, de même que de farine de blé. Dunhuang a un aéroport et une gare ferroviaire, et le transport y est commode.
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