ZHANG MAN

Ces dix dernières années, on a procédé à un vaste reboisement dans l’Ouest du pays. À tous les niveaux, les résultats sont encourageants.

«AVANT la reconversion de terres cultivées en forêt, ma famille avait 13 mu (1 mu = 1/15 ha) de champs de maïs et de riz. Comme la production céréalière est basse dans les régions montagneuses, pas une seule année on n’a eu un surplus de récolte », rappelle Zhao Liping, paysan du village de Wenshan du bourg de Caoyutan (district de Hongya, Si-chuan). Il y a dix ans, sa famille n’avait pas d’argent de côté.

Pour améliorer l’environnement de l’Ouest, le gouvernement chinois a décidé, au début du XXIe siècle, de lancer une politique de reconversion de terres cultivées en forêt. Les mesures économiques prises ont encouragé les paysans à libérer les champs convenables pour la plantation d’arbres et d’herbe, afin de les reboiser.

En 2001, la reconversion de terres cultivées en forêt a commencé au village de Wenshan. Zhao Liping cultive maintenant des eucalyptus et des théiers sur ses 13 mu de champs en pente. Selon les politiques en vigueur, il reçoit une subvention de 230 yuans par mu, soit quasiment la somme qu’il gagnait lorsqu’il cultivait du maïs et du riz. Avec les forêts distribuées à sa famille, il a plus de 40 mu de terrain. La rentabilité économique pour sa famille est évidente.

Désormais, la famille de M. Zhao s’est concentrée sur la culture des arbres, des bambous et sur l’élevage des poulets. Il va aussi quelquefois travailler dans des usines ou des mines situées à proximité. Trois ans après la mise en vigueur des nouvelles politiques de reboisement, Zhao Liping a construit un nouveau bâtiment à étages sur l’emplacement de son ancienne maison avec l’argent qu’il avait réussi à épargner.

Aujourd’hui, au village de Wenshan, près de 600 familles ont emménagé dans des maisons à étages nouvellement construites et acheté des motocyclettes. Plus de 80 % des villageois possèdent un téléphone portable. Avant 2001, aucune famille n’habitait dans un bâtiment à étages.

« On n’aurait jamais pensé qu’un village de montagne puisse se développer comme le nôtre aujourd’hui, mentionne Zhao Liping. Il y a dix ans, il n’y avait pas de route dans les montagnes. Après la reconversion de terres cultivées, pour transporter le bois en grande quantité, on a construit des routes. À ce jour, les maisons de plus de la moitié des familles du village ont un accès à la route. »

En plus d’une moto, M. Zhao a acheté une petite voiture Chery QQ et une camionnette pour se déplacer et transporter le bois hors des montagnes.

Le responsable sylvicole du bourg de Caoyutan, Peng Changshu, indique qu’il y a beaucoup de familles plus riches que celle de Zhao Liping dans le village de Wenshan. Après la distribution des terrains reboisés, on a commencé à cultiver le bambou, le cèdre de Chine (Cryptomeria fortunei), l’eucalyptus et le bouleau dont la rentabilité économique est plus élevée. Le gain annuel est d’environ 10 000 yuans par mu. Les familles qui ont exploité 500 mu, 600 mu et même 1 000 mu sous contrats forfaitaires ont gagné beaucoup plus d’argent.

Pendant que les villageois de Wen-shan s’enrichissaient, la reconversion de terres cultivées en forêt s’étendait au Sichuan, aux régions du Centre et à d’autres régions de l’Ouest de la Chine. Fin 2009, dans la province du Sichuan, plus de 28 millions de mu de terres cultivées avaient été reboisés sur une période de dix ans. Le gouvernement central et les autorités locales avaient alloué 29 milliards de yuans qui ont profité à plus de 6,3 millions de familles rurales, soit plus de 22 millions de paysans. En moyenne, chaque famille avait reçu environ 4 000 yuans de subventions.

Dans les onze provinces et régions autonomes de l’Ouest et dans la municipalité de Chongqing, 237 millions de mu de terres cultivées ont été reconvertis ces dix dernières années. Au premier semestre de 2009, la Chine avait payé 118,3 milliards de yuans pour cette reconversion.

« Les résultats directs sont l’amélioration de la qualité de l’air, un sol et de l’eau mieux protégés, une eau de rivière devenue limpide », explique Peng Changshu.

Grâce à l’amélioration remarquable de l’environnement, les habitants du bourg de Liujiang du district de Hongya ont organisé des programmes touristiques comme la « joie chez les foyers ruraux » qui ont touché plus de 120 familles.

Dans les régions de l’Ouest, 237 millions de mu de terres cultivées ont été reconvertis en forêt ces dix dernières années. CFP

 

La protection de l’environnement au cours des dix ans de mise en valeur de l’Ouest La réduction des émissions polluantes est toujours en progression. Toutes les politiques et mesures tendent à se perfectionner. Une politique en faveur des régions de l’Ouest a été appliquée en matière de contrôle du volume total des émissions polluantes. La protection écologique a fait de grands progrès. Pour le moment, la surface des réserves naturelles des régions de l’Ouest couvre 18 % du territoire de ces régions. Des aménagements modèles de l’environnement ont débuté. La pollution de l’eau des principaux bassins est stoppée. La qualité de l’eau d’une partie des rivières est nettement améliorée. Le Conseil des affaires d’État a mis en place une série de plans de traitement de la pollution des bassins fluviaux de l’Ouest. Le pays a renforcé ses efforts concernant la protection environnementale. Les principales activités du pays pour favoriser la protection environnementale de l’Ouest, en vigueur depuis 2000, sont les suivantes: - la construction d’un réseau de contrôle des éléments radioactifs et des eaux de surface du pays; - la construction d’installations de traitement des déchets médicaux et dangereux du pays; - l’établissement du fonds spécial de l’autorité centrale en protection de l’environnement; - l’établissement du fonds spécial de l’autorité centrale destiné à réduire les émissions des principaux polluants; - l’établissement de contrôle en cas d’urgence et de reconstruction de la force de contrôle environnemental après des calamités telles que la gelée, la pluie et la neige; - l’établissement du fonds spécial pour le contrôle environnemental en cas d’urgence dans les régions sinistrées par un séisme; - l’établissement du fonds spécial de construction de la force exécutoire de contrôle environnemental pour le Centre et l’Ouest du pays; - l’établissement du fonds spécial des réserves naturelles d’échelon national; - l’établissement du fonds spécial de prévention et de contrôle de la pollution due à l’élevage intensif du bétail et de la volaille. Le montant total octroyé par l’État pour ces projets a atteint environ 5,2 milliards de yuans. Le pays a mis pleinement en valeur le rôle d’appui des sciences et techniques dans la protection de l’environnement. Les centres d’étude des régions de l’Ouest ont reçu 20,75 millions de yuans de fonds. Pour le contrôle et l’aménagement de la pollution de l’eau, quatre projets répartis en 24 sujets de recherches ont vu le jour, avec l’aide de subventions d’un montant de 1,675 milliard de yuans. On a accordé de l’importance à la formation des cadres et des personnes qualifiées. Le Centre de surveillance de la protection environnementale du Nord-Ouest, celui du Sud-Ouest et le Centre de prévention des accidents nucléaires et de surveillance du niveau de sûreté des radiations ont été établis. Le nombre d’organismes environnementaux a augmenté de 2 131 en 1999 à 3 050 en 2008, soit une augmentation de 43 %. Le nombre de personnes travaillant dans ce domaine a augmenté de 77 %, passant de 17 724 à 31 368.