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Francosphère
Avoir envie du soleil de la Méditerranée

Yao Zhongbin et ses amis chinois à Nice

YAO ZHONGBIN

Après trois ans sous le ciel humide et nuageux de la Bretagne, dans une chambre de 8 m2 et une vie partagée entre les études et le travail, tout semblait se solder par un échec : ne pas être admis aux études de master. Quelle allait être la réaction de ce Chinois pour qui vivre en France avait été un rêve enfin concrétisé?

NE pouvant pas obtenir de titre de séjour, je me voyais dans l’obligation de retourner pour de bon en Chine, tout en n’ayant pas un quelconque diplôme valable en poche. À la condition de m’engager à travailler pour lui pendant deux ans, le patron d’un restaurant japonais m’a proposé un visa d’emploi. J’ai toutefois décliné son offre, ne voulant pas rester en France comme travailleur manuel. J’étais venu dans ce pays pour parfaire mon éducation et me familiariser avec les idées modernes, afin de pouvoir rentrer en Chine et utiliser ce que j’aurais appris en Europe.

Un moment décisif

J’ai donc abandonné le travail dans ce restaurant, et pendant l’été, j’ai travaillé dans une exploitation maraîchère où l’on cultivait des tomates de serre. Ce n’était pas pour l’argent, mais pour me donner le temps de réfléchir un peu.

Un soir, comme j’aime bien le faire, je suis parti en voiture, et tout en fumant et en écoutant de la musique, j’ai conduit durant plusieurs heures. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de réfléchir comme cette fois-là, et cette réflexion m’a permis de réaliser qu’il n’est pas difficile d’abandonner une habitude. Deux jours après être revenu de cette randonnée, j’ai donné ma démission et suis rentré en Chine pour décider si je voulais vraiment vivre dans mon pays natal.

Après deux semaines en Chine, j’ai décidé de repartir en France pour y finir mes études de master : il n’était pas question que j’abandonne l’objectif que je m’étais fixé et pour lequel j’avais fait tant d’efforts depuis trois ans.

Après avoir dit au revoir à mes amis de Rennes, je suis parti pour Nice, quittant cette ville où j’avais vécu durant trois ans. J’avais envie de soleil et mon départ me remplissait de joie. Soit dit en passant, j’avais décidé de déménager à Nice parce que je crois avoir une affinité prédestinée avec la Méditerranée. La première fois que je l’ai vue, c’était en Espagne, à l’été 2004, alors que j’allais de Barcelone à Séville. J’avais alors trouvé que la Méditerranée ressemblait à une bande de soie bleue qui ondule au vent. Sa beauté m’avait impressionné.

Cuisiner à la chinoise pour la fête du Printemps

Un nouveau départ

Pour Nice, je n’avais ni cherché de logement à l’avance, ni envoyé de demandes d’admission dans les universités; je m’en allais vers cet endroit inconnu sans y avoir organisé quoi que soit. J’avais l’habitude de faire les choses sans prévoir, puisqu’il me semble qu’on peut trouver du positif partout.

Mes premières nuits à Nice, je les ai passées dans ma voiture, sur le parking à côté de l’université. Après quelques jours de démarches auprès de la Faculté de français de l’université, j’ai finalement réussi à les convaincre de m’admettre, puis j’ai rapidement trouvé un appartement confortable.

Dès lors, ma vie n’a plus ressemblé à ce qu’elle avait été durant les trois années précédentes. Par les activités de l’université, j’ai fait la connaissance d’autres étudiants chinois. De temps en temps, nous faisions la fête chez moi, et comme mon voisin français était très gentil et très amateur de cuisine chinoise, nous l’invitions souvent. C’était un professeur d’art, très curieux de la culture chinoise, et il aimait bien bavarder avec nous. Ces discussions avec lui et d’autres Français m’ont permis de constater que l’idée qu’ils se faisaient de la Chine correspondait encore à l’époque de Mao et de la Révolution culturelle. Quand je montrais à mon voisin des photos sur la vie quotidienne et l’allure de ma ville natale (Changzhou, au Jiangsu), il était toujours très étonné. Nous étions d’accord que la communication et les échanges entre la France et la Chine étaient importants, surtout pour la nouvelle génération.

Le propriétaire de mon appartement était un négociant en vin. J’étais très intéressé par tout ce que cet homme m’apprenait sur le vin français, entre autres sur le processus de fabrication et sur l’art de la dégustation. Il m’offrait même des vins de différentes régions. J’étais étranger, mais je me sentais bien dans cette ville.

Une affinité prédestinée pour la Méditerranée

Et la vie continue...

J’aimais passer du temps à réfléchir. Il y avait un sujet, entre autres, qui me préoccupait. Pourquoi tellement d’étudiants chinois allaient-ils étudier à l’étranger? Que cherchaient-ils? Comment se passait leur vie?

C’est durant cette période de réflexion que j’ai commencé à écrire sur les problèmes que j’affrontais au quotidien. Quelques mois plus tard, mon premier roman Dizhonghai Zuo’an (La rive gauche de la Méditerranée) était terminé. Il raconte la situation pénible des Chinois qui étudient à l’étranger et qui sont admirés par les parents et amis, mais dont personne ne connaît la solitude, la fragilité et la douleur.

Puis, j’en ai écrit un deuxième: Zuo’an Youpan (Regard à droite de la rive gauche). Ce roman a été écrit en partie dans un forum Internet d’étudiants chinois en France. On y apprend que les étudiants étrangers ont envie d’entrer en contact avec la société française, mais qu’ils sont toujours timides et gardent leurs idées conservatrices. Leur groupe reste fermé. La plupart de ces étudiants sont assez pauvres et travaillent dur pour subvenir à leurs besoins pendant leurs études. Il y a aussi des étudiants qui sont issus d’une famille aisée; pour eux, le seul fait d’étudier à l’étranger est déjà un symbole de succès.

Peu de temps après mon arrivée à Nice, j’avais recommencé à travailler. J’ai d’abord fait de la livraison pour un restaurant de sushi, puis durant la deuxième moitié de l’année, j’ai travaillé comme guide pour les touristes chinois. D’ailleurs, Nice en attire de plus en plus.

Ce travail était facile pour moi, vu que j’avais travaillé comme guide touristique en Chine. Nice ne satisfait pas complètement certains touristes chinois, parce qu’elle n’offre pas un grand nombre de monuments; certes, il y a la plage et le soleil, mais les Chinois, surtout les femmes, ne sont pas très amateurs de bronzage, à tel point qu’on dit en Chine que si une fille a la peau blanche, elle ne peut qu’être belle.

Durant cette période, j’ai commencé à penser que, pour bien connaître la société française et continuer mes études dans une grande école, je devais aller vivre à Paris, le centre économique, politique et culturel de la France.

À la fin de l’été, j’ai finalement été admis par l’INSEEC (Institut des Hautes Études Économiques et Commerciales). En octobre de cette année-là, j’ai donc quitté Nice pour commencer ma nouvelle vie à Paris.

Je fondais beaucoup d’espoir dans cette nouvelle vie, car elle laissait espérer tant de choses à découvrir...

(à suivre)

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