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Tourisme
Jiangsu, voyage au pays de la beauté

Avec raison, on compare souvent la province du Jiangsu à une magnifique peinture sur rouleau. C’est que, quel que soit son itinéraire, le visiteur peut y découvrir de la beauté à chaque détour.

La rue Shantang a conservé son style et son apparence d’antan, ainsi que les anciennes coutumes de ses habitants. YU XIANGJUN

AU XVIIe siècle, le sinologue américain Philip A. Kuhn expliquait en ces termes ses impressions sur le Sud du Yang-tsé : « Son luxe mine le moral des gens comme un bonbon qui carie les dents. »

En réalité, dans la culture chinoise, celle de cette région est la plus élégante et celle qui accorde le plus d’importance à l’esthétique.

Située au centre de la région côtière de la Chine et sur le cours inférieur du fleuve Yangtsé, la province du Jiangsu est l’un des centres de la culture du Sud du Yangtsé. Dans cette province, la plaine occupe 69 % de la superficie, et l’eau, 17 %; d’ailleurs, le Jiangsu dispose d’un environnement si favorable que, depuis toujours, il est considéré comme un grenier à riz et un panier à poissons.

Aujourd’hui, le Jiangsu est l’une des provinces les plus développées et les plus peuplées de Chine. Plus de 99,5 % de sa population appartient à l’ethnie han, de sorte que la culture des Han y est profondément enracinée. Le transport et le tourisme y sont bien développés, ce qui fait du Jiangsu l’un des itinéraires touristiques les plus agréables et les plus beaux en Chine.

Le Jiangsu n’est qu’à 40 min de train à l’ouest de Shanghai. Contrairement à cette métropole, les éléments de la culture traditionnelle y sont omniprésents : petits ponts, cours d’eau et petites maisons.

La beauté naturelle de l’eau : la rue Shantang et la rivière Qinhuai

Dès qu’on a passé la porte Changmen de Suzhou, on peut se promener sur la rue Shantang, celle qui a inspiré la « rue Suzhou », construite par l’empereur Qianlong (1735-1796) au palais d’Été de Beijing.

Le jardin Zhuozheng (Humble Administrateur) est le plus grand jardin de Suzhou. CNSPHOTO

Cette rue, dont l’histoire remonte à plus de 1 100 ans, est « la plus célèbre du Jiangsu ». Au fil du temps, grâce à son transport routier et fluvial bien développé, cette rue est devenue une zone commerciale. Aujourd’hui, elle a conservé son style et son apparence d’antan, ainsi que les coutumes anciennes de ses habitants. On y a aussi reconstruit des boutiques de vêtements de la dynastie des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911), un ancien théâtre, le foyer des compatriotes de Tingzhou et d’anciennes maisons de thé. La rue a aussi gardé son style simple, avec ses trois couleurs typiques : noir, blanc et gris. Sur les deux côtés de la rue se dressent des maisons construites à l’époque des Ming et des Qing.

À 200 km de la ville de Suzhou, la rivière Qinhuai traverse la ville de Nanjing. Le tronçon qui coule dans cette ville est appelé « neihe » (rivière intérieure). Selon la légende, le premier véritable empereur de Chine, Shihuangdi des Qin (règne de 221 à 210 av. J.-C.), aurait voyagé sur cette rivière, d’où son nom Qinhuai (Qin, le nom de la dynastie de cet empereur, et huai, l’ancien nom de ce cours d’eau). Étant donné qu’à Nanjing la rivière coule sur 9,6 li (1 li = 500 m), on l’appelle aussi Shiliqinhuai (la rivière Qinhuai de 10 li).

Du IIIe au VIe siècle, Nanjing a été le centre culturel du Sud du Yangtsé. À cette époque, les quartiers bordant la rivière Qinhuai étaient très prospères et le commerce fleurissait, de sorte que des familles illustres y habitaient et des intellectuels s’y rassemblaient. Le XIVe siècle a été la période la plus prospère de cette zone, avec une population très dense et un grand nombre de bâtiments.

Aujourd’hui, c’est la nuit que la rivière dévoile ses plus beaux atouts. En faisant une excursion en bateau, vous pouvez assister à une représentation de théâtre sur le thème des guerres de l’Antiquité, tout en admirant les lumières sur les deux rives.

D’autres sites de Nanjing vous attendent également : le jardin Zhan-yuan (le mieux préservé de la dynastie des Ming dans cette ville), le temple de Confucius, le parc Bailuzhou, la porte Zhonghuamen et le quartier de l’embarcadère Taoye au pont Zhenhuai. Chaque site possède son histoire.

La beauté de l’aménagement paysager: les jardins

Tout comme les peintures traditionnelles de montagnes et d’eau, les couleurs des jardins de Suzhou sont d’une élégante simplicité. Les bâtiments en noir, blanc et gris évoquent la tranquillité et le confort, tout en faisant ressortir la beauté de la végétation. Dans son essai Les Jardins de Suzhou, le célèbre écrivain Ye Shengtao a écrit : « Les jardins de Suzhou sont les prototypes des jardins de l’ensemble du pays. Les autres jardins en sont à peu près tous inspirés. Si on veut visiter des jardins chinois, il ne faut pas rater ceux de Suzhou. Dans un jardin, quel que soit l’endroit où se trouve le visiteur, il peut profiter d’une image parfaite. » Cette dernière phrase illustre la caractéristique la plus importante des jardins de Suzhou. Pour que de petits jardins donnent une impression de relief et de mystère, on a utilisé beaucoup de murs décorés, de galeries et de fenêtres finement ciselées.

Selon les registres de la ville, à une certaine époque, il y a eu jusqu’à 200 jardins à Suzhou; maintenant, il en existe encore environ 60. Parmi eux, les Canglangting (Pavillon des vagues), Shizilin (Forêt du lion), Zhuozhengyuan (Humble Administrateur) et Liuyuan (Attardez-vous) sont les quatre à ne pas manquer. Ils représentent la quintessence des jardins privés de quatre dynasties : Song (960-1279), Yuan (1279-1368), Ming et Qing.

La beauté de la complexité : brocart et broderie de Suzhou

En juin dernier, l’Institut de recherche sur le brocart Yunjin de Nanjing a fait cadeau d’une kasaya (longue robe des moines bouddhistes) au supérieur du temple Shaolin. Se distinguant par le rouge de sa couleur de fond, la qualité supérieure de sa soie et le fil d’or (d’une valeur de 50 000 yuans) utilisé pour tisser les losanges et les dessins bouddhiques, cette kasaya a nécessité près de huit ans de travail, de la conception jusqu’à sa complète réalisation.

Le tissage du brocart Yunjin a une histoire de plus de 1 500 ans. En 417, la dynastie des Jin de l’Est (317-420) a établi à Suzhou l’Administration des brocarts (Jinshu), un organisme spécial qui gérait leur fabrication. Cet organisme est considéré comme le symbole de la naissance du brocart en Chine. À partir de la dynastie des Yuan, ce brocart n’a été fabriqué que pour la famille impériale. D’un grand raffinement et utilisant des matériaux de grand prix, le brocart Yunjin s’achète à prix fort. Fils d’or, d’argent ou de bronze, fils de soie très fins et plumes d’oiseau sont ses matériaux principaux, dont les plumes de paon qui sont souvent utilisées pour donner le vert sur le brocart.

La fabrication du brocart Yunjin exige la coopération de deux personnes sur un métier à tisser à deux niveaux. CNSPHOTO

La fabrication du brocart Yunjin exige la coopération de deux personnes sur un métier à tisser à deux niveaux. Même pour les artisans les plus qualifiés, une journée entière de tissage ne permet de produire que 5 cm de ce précieux brocart. Pour en faire un de 78 cm de largeur, il faut 14 000 fils de soie, sans compter que le tissage des motifs et le procédé de tissage sont aussi complexes que la programmation d’un ordinateur. Pour l’instant, il n’y a qu’environ 50 personnes en Chine qui maîtrisent la technique de tissage de ce brocart.

Le Musée du brocart de Nanjing conserve plus de 900 produits précieux, mais c’est la reproduction du fameux vêtement ayant été découvert dans le tombeau Mawangdui des Han, à Changsha (Hunan), qui attire le plus l’attention. Cette œuvre, dont la réalisation a exigé 13 ans de travail, ne pèse que 49,5 g et a été fabriquée en utilisant le fil de seulement cinq cocons de ver à soie.

Si on dit que le brocart Yunjin de Nanjing représente l’allure impériale, la broderie de Suzhou illustre la finesse et l’élégance féminines. Dans les régions situées au sud du Yangtsé, la broderie était un savoir-faire indispensable, non seulement pour les filles des familles ordinaires, mais aussi pour celles des grandes familles. Ce qui marquait la différence entre les deux, c’est que la broderie des grandes familles avait un caractère artistique. C’est depuis l’Antiquité que la province du Jiangsu dispose d’une grande quantité de soie. Puis, à partir du Xe siècle, chaque famille de cette province a commencé à élever des vers à soie et à faire de la broderie. Même à cette époque, la broderie avait déjà atteint un niveau très élevé, caractérisé par des « petits points serrés et des couleurs délicates et brillantes ». La broderie du Jiangsu est surnommée la « peinture à l’aiguille », puisqu’elle s’inspire des techniques picturales. Sous les Qing, presque toutes les broderies utilisées par la famille impériale provenaient des brodeurs de Suzhou. Par rapport aux autres styles de broderie, celle de Suzhou se distingue par des motifs élégants, une conception intelligente, une technique délicate et une couleur raffinée. Dans une broderie de ce type, tous les motifs (montagnes, rivières, édifices, personnages, fleurs et oiseaux) sont très vivants. La broderie à double envers représente la quintessence de la broderie de Suzhou.

La beauté sereine : les temples bouddhiques

Le temple Tianning se trouve à l’extérieur de la porte Est de la ville de Changzhou. Le Grand Canal Beijing-Hangzhou coule devant, et derrière s’étend le parc Hongmei, le plus beau en son genre dans cette ville. Tous les jours, un grand nombre de bouddhistes s’y retrouvent.

L’histoire du temple Tianning remonte au milieu du VIIe siècle. Il a été détruit à cinq reprises par des incendies, mais il a été reconstruit à chaque fois. Ses salles principales ont été reconstruites à la fin du XIXe siècle, sur une période de 40 ans. Le temple est connu pour ses salles, ses sculptures de bouddhas, ses cloches, ses tambours et son ding en bronze (récipient utilisé pour les rituels), tous de grande taille.

Sa salle des Rois célestes figure parmi les quelques grandes salles du pays. À l’intérieur, les quatre rois célestes, hauts de 7,8 m, sont alignés, deux de chaque côté. Ce sont les sculptures des quatre rois célestes les plus hautes du pays. L’architecture la plus imposante de ce temple est la salle Daxiong, reconstruite sous le règne de l’empereur Guangxu (1874-1908) de la dynastie des Qing; c’est une réplique de la salle du Xe siècle. Sur les murs sont enchâssées les sculptures de 500 arhat. D’un mètre de hauteur, chacune de ces sculptures est recouverte d’or et offre une apparence différente. Lors de la fête du Printemps, les habitants de Changzhou ont l’habitude d’aller poser la main sur les arhat pour demander la chance au cours de la nouvelle année.

Avec ses 153,79 m, la pagode du temple Tianning a été récemment reconstruite d’après le modèle de celle du Xe siècle. Elle est maintenant la pagode la plus haute du pays.

Quant au temple Hanshan (à Suzhou), il remonte au début du VIe siècle. Entouré par des étendues boisées, le temple a aussi un jardin verdoyant. En plus d’y aller pour prier le Bouddha, le visiteur peut y admirer des inscriptions sur stèles, écrites par des calligraphes célèbres de différentes époques.

Lors du passage à la nouvelle année, à la fête du Printemps, les habitants de Suzhou se rassemblent dans ce temple millénaire pour écouter les 108 coups de cloche. D’après les bouddhistes, sur un an, il y a 108 ennuis dans la vie. Les 108 coups de cloche peuvent donc dissiper les ennuis de l’année.

La beauté des sons : l’opéra Kunqu

Le dialecte du Jiangsu est tout en douceur et en rythme. Il a été l’un des premiers dialectes de la langue chinoise, et il a gardé un grand nombre de prononciations qui étaient en vogue autrefois. Parler ce dialecte, c’est un peu comme chanter; il est toutefois l’un des plus difficiles à comprendre pour les gens qui ne sont pas originaires de cette région.

L’opéra Kunqu Mudanting (Le pavillon des pivoines) joué par de jeunes artistes. CNSPHOTO

L’opéra Kunqu, l’un des plus anciens de Chine, représente la beauté de ce dialecte. Son nom vient de sa ville d’origine : Kunshan. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’opéra Kunqu était la distraction la plus populaire parmi les lettrés et les mandarins. Cet opéra reflète justement leurs goûts, et ce sont eux qui lui ont donné son rythme lent et son style romantique.

Avec l’émergence de la classe citadine au XIXe siècle, l’opéra Kunqu a peu à peu perdu sa place. Au moment de la fondation de la Chine nouvelle, il n’y avait aucune troupe professionnelle d’opéra Kunqu. En 2001, cet opéra a été classé sur la liste du patrimoine mondial immatériel, et il attire de nouveau l’attention de tous. À Suzhou, on peut écouter cet opéra dans les théâtres et les maisons de thé.

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