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Dossier |
Ressources bioénergétiques : recycler les déchets | ||||||||||
Les bioressources comportent les plantes, les animaux et leurs excréments, les déchets, les eaux usées organiques, etc. En ce moment, le développement de la bioénergie chinoise se concentre dans les régions rurales. Dans le contexte actuel où le développement de l’énergie verte est reconnu par tous les pays, l’exploitation des ressources bioénergétiques préoccupe de plus en plus de gens. Produire de l’électricité à partir des déjections aviaires et des eaux usées En décembre 2008, après avoir emménagé dans le nouveau village de Shuiyu du district de Yanqing (Beijing), la vieille Mme He a commencé à utiliser du méthane à la place du gaz et du bois de chauffage. Le méthane gratuit a été fourni par la Beijing DQY Agricultural Technology Co., Ltd, qui dispose de la plus grande centrale électrique chinoise de méthane utilisant pour matières premières des déjections aviaires et des eaux usées. Étant la plus grande entreprise productrice d’œufs de Chine, DQY a bâti en 2002 une ferme d’élevage dans le district de Yanqing, baptisée le Parc écologique de DQY. Couvrant une superficie de plus de 800 mu (1 mu = 1/15 ha), le parc englobe 13 poulaillers destinés aux poussins, dont chacun abrite 50 000 à 60 000 poussins; 19 autres sont réservés aux poules pondeuses (100 000 à 110 000 poules pour chacun) disposés en cage à huit étages. Le parc est équipé de deux passages souterrains, l’un sert à faire passer les œufs dans l’atelier de traitement et d’emballage avant d’être distribués dans différents endroits et l’autre est utilisé pour transmettre les déjections aviaires et les eaux usées à la Centrale électrique de méthane.
À l’arrivée dans la centrale, ces déchets doivent subir une hydrolyse, une séparation du sable, une inoxygénation et une fermentation pour obtenir du méthane. Ensuite, il faut passer par la désulfuration à deux reprises et une déshydratation simple pour accéder au réservoir de gaz. De là, le méthane est envoyé aux deux moteurs à combustion interne et est transformé en énergie électrique. M. Gu Qing, vice-président exécutif de DQY, explique que la construction de la Centrale électrique de méthane avait vocation à résoudre le problème des matières fécales rejetées par les grands poulaillers. De 2002 à 2004, ce fut la première phase du développement de l’entreprise. « À l’époque, nous n’élevions que 500 000 poules pondeuses, qui évacuaient quelques tonnes ou une dizaine de tonnes d’excréments par jour, faciles à traiter. » Ceux-ci étaient vendus aux paysans locaux. Mais au moment où le nombre de volailles est arrivé à trois millions, les 200 tonnes et plus d’excréments et eaux usées quotidiens ont représenté un problème non négligeable. Lors de la démonstration du modèle de développement pour la deuxième phase, le personnel de DQY a procédé à des investigations techniques dans de nombreux pays et a fini par choisir la production d’électricité à partir du méthane. Parlant de ses avantages, M. Gu souligne : « Elle permet une émission nulle de gaz dans le parc et un modèle économique de recyclage. Le district de Yanqing est propice à la plantation de maïs. Nous avons signé des contrats à long terme avec plus de 60 000 foyers répartis dans six villages. Avec le maïs, nous préparons des fourrages pour les poules pondeuses, pour qu’elles puissent produire des œufs de qualité supérieure. Les déjections aviaires et eaux usées sont utiles pour produire de l’électricité, puis les résidus et liquides du méthane, engrais organiques de haute qualité, sont fournis aux habitants locaux. Cela les aide à cultiver des légumes et fruits organiques. Cela a permis, d’une part à l’agriculture de passer d’une basse à une haute valeur ajoutée, en d’autres termes, de s’orienter vers une agriculture organique; et d’autre part au sol de diminuer sa dépendance aux engrais chimiques, favorisant ainsi son amendement et élevant sa capacité de production. » Parallèlement, l’entreprise a offert gratuitement du méthane à environ 200 foyers ruraux aux alentours, dont celui de la vieille Mme He. « Cette pratique présente des avantages pour l’environnement écologique, en plus de bons bénéfices sociaux », ajoute M. Gu. Les bénéfices économiques et sociaux « gagnant-gagant » DQY a investi 60 millions de yuans dans l’achat du terrain, de techniques clés et d’équipements de production d’électricité en provenance du méthane. La construction de la Centrale électrique de méthane a débuté en 2006, et en novembre 2007, les équipements fonctionnaient normalement. En hiver de cette année, l’entreprise a mis le chauffage au méthane en marche pour les poulaillers et le jardin de plantations du Parc écologique. Le 9 avril 2009, la centrale a réalisé pour la première fois le couplage au réseau électrique national, en lui vendant de l’électricité, qui a été transportée dans les régions de Beijing, Tianjin et Tangshan (Hebei); et au besoin, elle en a acheté auprès du réseau électrique national. Des actions insensées ? M. Gu Qing explique : « En cas de charge pleine, la centrale est en mesure de produire de l’électricité, en moyenne plus de 40 000 kWh par jour, mais 20 000 kWh suffisent au Parc écologique quotidiennement. En outre, le travail s’y effectue dans la journée, autrement dit, 98 % de l’électricité nécessaire est dépensée durant ces heures-là. Étant donné l’équilibre de la production, si nous employons l’électricité que nous produisons, il arrive qu’elle ne suffise pas la journée et qu’elle soit de trop la nuit. » En vertu de la Loi sur l’énergie renouvelable mise en place en 2006 en Chine, l’État subventionne à hauteur d’au moins 0,25 yuan par kWh toute entreprise qui produit de l’électricité à partir d’énergies renouvelables, sans compter les bénéfices tirés de la vente d’électricité. M. Gu poursuit : « Ceci représente un revenu en supplément; en effet, rien que pour cette vente, DQY peut obtenir 7 à 8 millions de yuans par an. »
Les revenus apportés par la centrale à DQY ne s’arrêtent pas là. Conformément au Protocole de Kyoto, si les pays en voie de développement réduisent l’émission de bioxyde de carbone par leurs propres efforts, les pays développés peuvent en acheter les indices. Depuis l’achèvement de la centrale, DQY a réduit chaque année l’émission de bioxyde de carbone de plus de 90 000 tonnes; ces indices peuvent lui rapporter aussi, après vente au gouvernement hollandais, 7 à 8 millions de yuans. Dans l’esprit de M. Gu, la construction de la Centrale électrique de méthane vaut vraiment la peine. Interrogé sur ses raisons, il répond : « Si nous ne profitions pas du méthane pour produire de l’électricité, nous serions obligés de bâtir un terrain de traitement des eaux usées et des déchets, qui nécessite également des frais considérables. Vu sous cet angle, la centrale nous a permis beaucoup d’économies. » Dès 2008, DQY a commencé à créer une filiale à Huangshan dans l’Anhui, qui suivra le modèle du Parc écologique du district de Yanqing. Les travaux seront achevés l’année prochaine. Malgré tout, M. Gu avoue que la généralisation de ce modèle à une vaste échelle nationale est difficile à concrétiser. La Chine compte actuellement 700 000 fermes d’élevage de poules pondeuses inscrites, mais d’une faible envergure. La Chine est le plus grand pays producteur d’œufs du monde, mais ses secteurs de poules pondeuses sont trop dispersés. M. Gu rajoute : « L’année dernière, la Chine a produit plus de 380 milliards d’œufs, dont 330 millions venant de DQY, soit moins d’un millième. De nombreuses autres fermes sont dans l’impossibilité d’investir dans une centrale électrique de méthane, faute de fonds. » La difficulté de la vulgarisation du modèle de DQY témoigne exactement du développement des ressources de la bioénergie en Chine, caractérisé, selon M. Wang Jun, par la dispersion et la faible envergure. À part le méthane, les autres techniques bioénergétique en sont encore aux balbutiements du développement industrialisé. La paille des céréales, un trésor Étant donné que 80 % de la population chinoise demeure à la campagne, la paille des céréales et le petit bois constituent les principaux combustibles de vie, d’où l’importance du développement des ressources de la bioénergie. En mai 2007, le ministère de l’Agriculture a promulgué le Programme du développement du secteur bioénergétique de l’agriculture (2007-2015), qui en formulait l’objectif concret : en 2015, les foyers ruraux profitant du méthane devront atteindre 60 millions, alors que la capacité de production annuelle de méthane arrivera à 23,3 milliards m3; des travaux d’envergure pour la production de méthane basés sur des fermes d’élevage devront concerner 8 000 sites, pour une capacité de production annuelle de méthane totalisant 670 millions m3; le volume d’utilisation annuelle des combustibles obtenus par la solidification de la paille parviendra à environ 20 millions de tonnes, parallèlement à la création de quelque 2 000 stations d’approvisionnement en gaz issu de la paille, avec une capacité de production annuelle de 730 millions m3. En même temps, il faudra développer, de manière appropriée, la plantation des cultures énergétiques, en vue de satisfaire les besoins du pays en matières premières de combustibles biologiques liquides. « Autrefois, pour préparer le repas, nous utilisions soit du bois de chauffage, soit du gaz naturel liquéfié. En règle générale, nous avions besoin de quatre bonbonnes de gaz naturel liquéfié par an. Maintenant, avec le gaz produit à partir de ressources bioénergétiques, 30 yuans nous suffisent en moyenne par mois », confie M. Pan Hu, un habitant du village de Jiang-jiatai du district de Yanqing. Jusqu’à présent, des stations de gaz produit à partir de ressources bioénergétiques ont vu le jour dans sept villages du bourg de Dayushu, dont Jiangjiatai. Selon M. Lu Baoqing, chef adjoint du bourg, le district de Yanqing est un gros producteur de paille. Ses 300 000 mu de champs de maïs peuvent générer 150 000 tonnes de paille par an, dont 90 000 tonnes servent de fourrage pour les vaches, la moitié du reste sert pour la cuisine et l’autre moitié est brûlée sur le terrain. « La paille occupant de l’espace, les paysans n’ont aucune envie de la transporter chez eux », explique M. Lu. La station de gaz produit à partir des ressources bioénergétiques de Jiangjiatai a été mise en service il y a deux ans. Selon M. Pan Hu, les paysans y vendent maintenant leur paille supplémentaire. D’après M. Lu, l’achat de la paille est calculé au prix du marché, mais le paiement du gaz est réglé au coût de revient. « En fait, c’est un ouvrage de bien-être, qui n’a pas de rentabilité économique pour le gouvernement. La construction d’une station nécessite en général 1,3 million de yuans, qui ont été payés, depuis 2006, par la municipalité, le district, le bourg et le village », poursuit-il. Toutefois, les avantages sociaux et environnementaux sautent aux yeux. M. Lu confirme : « Avant, beaucoup de fumées sortaient de presque tous les foyers. Mais maintenant, dans le district de Yanqing, les jours de climat favorable dépassent 280 par an, ce qui l’a placé à la tête des districts en banlieue de Beijing. » La construction de la station peut être considérée comme une révolution de la cuisine dans les campagnes, qui, jadis remplie de fumée, est devenue propre et claire. Les habitudes de vie des paysans ont elles aussi connu des changements sensibles. Parlant des projets d’avenir, M. Lu Baoqing souligne que le gouvernement du bourg a décidé de bâtir encore deux nouvelles stations afin de permettre aux 15 des 25 villages administratifs sous sa compétence d’utiliser le gaz produit par la bioénergie d’ici 2012. En outre, le gouvernement du bourg tente de convaincre une usine du domaine de s’installer dans le bourg afin de produire des équipements comme les réchauds alimentés par ressources bioénergétiques. « Cela contribuera à la vulgarisation de l’ouvrage de gazéification de la bioénergie du district, mais aussi nous aidera à passer de la consommation à la production des nouvelles sources d’énergie. » |
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