Sites et monuments
historiques
Une
des anciennes capitales de Chine, Nanjing est connue pour ses 2
400 ans d'histoire. À l'époque des Royaumes combattants, le roi
Wei du royaume Chu fit bâtir la Cité de Jinling dans la zone de
Qingliangshan. On l'appelle donc encore aujourd'hui " Jingling
". Pendant les 300 ans qui ont suivi la fondation de cette
cité, les six dynasties y construisirent successivement leur capitale,
d'où son appellation d'"ancienne capitable de six dynasties
". Il y a plus de 600 ans, Zhu Yuanzhang, premier empereur
de la dynastie des Ming, y fit construire son royaume, et depuis
on appelle cette ville Nanjing.
Nanjing,
située dans une région vallonnée en aval du Yangtsé, confine à l'est
au riche delta du Yangtsé, et au nord, à la vaste plaine de Jianghuai.
Le Yangtsé traverse la ville au nord-ouest, le mont Zijin en est
le point culminant. Le premier observatoire moderne construit par
la Chine se dresse dans un sommet de la chaîne de montagnes Zijin.
Une fois monté dans cet observatoire, on a une belle vue panoramique
de la ville. En regardant au loin, on peut non seulement trouver
parmi des sites et monuments historiques les traces des dynasties
de toutes les époques, mais aussi éprouver l'influence des tendances
historiques sur cette ville.
À l'est de l'observatoire, le tombeau Xiaoling
des Ming, celui de Zhu Yuanzhang, p remier
empereur de la dynastie des Ming d'il y a environ 600 ans, se cache
au sein des montagnes ombragées. Les tombeaux de ses fils et petits-fils
sont à Beijing, dans " le plus grand tombeau impérial du monde
" — Shi Sanling (Treize Tombeaux). À Nanjing, le tombeau de
Zhu épouse à merveille le relief des hautes montagnes avec son allure
de premier empereur de la dynastie des Ming. Son air majestueux
et grandiose dépasse de très loin celui de ses enfants à Beijing.
Selon M. Chen Qi, jeune directeur adjoint du centre Shangmei relevant
de l'Institut des arts de Nanjing, sa carrière de peintre a commencé
à partir des traces des murs rouges et des morceaux de briques de
cette ville. Pour lui, chaque brique de la ville ancienne possède
une mémoire historique. Les habitants de Nanjing sont vraiment fortunés.
Pendant leurs heures de loisisr, ils peuvent se rendre dans la zone
pittoresque de Zijinshan qui se trouve à une dizaine de minutes
en bus du centre-ville. La grande nature et l'histoire se livrent
sous leurs yeux.
Si
le tombeau Xiaoling des Ming se trouve dans des montagnes ombragées,
le Mausolée de Sun Yat-sen est, quant à lui, bien à ciel ouvert
et embrasse la lumière. Construit en 1929, ce mausolée est le plus
grandiose de ceux dédiés aux grands hommes chinois. De très loin,
on peut apercevoir sa toiture de tuiles vernissées bleu diamant
et le long escalier en pierre blanche. L'âme d'un grand homme du
siècle y repose. Le mausolée est en forme de " cloche ".
Possédant des caractéristiques de l'architecture traditionnelle
chinoise, il s'étend sur une superficie de plus de 3 000 hectares,
dont les deux tiers sont couverts de verdure. Du pied de la montagne,
392 marches y conduisent. Au fronton de la grande porte d'accès
du mausolée, sont écrits les quatre grands caractères de Sun Yat-sen:
Tian xia wei gong (Le monde est à tous).
À l'ouest des monts Zijin, la Cité antique, construite
par Zhu Yuanzhang en profitant de la barrière naturelle de Nanjing,
se dresse encore, malgré les vicissitudes qu'elle a subies, parmi
les édifices modernes. Même aujourd'hui, les véhicules font la navette
par ses grandes portes. Le Yangsté, qui coule au nord-ouest de cette
ville, y possède deux rivières. L'une d'elles est le fossé de rempart,
appelé aussi la rivière extérieure Qinhuai, qui contourne les côtés
sud-est et sud-ouest de la Cité et qui protège naturellement les
murs d'enceinte des Ming, avant de rejoindre le Yangtsé vers le
nord. L'autre serpente vers la ville et forme de nombreux cours
d'eau qui traversent les anciennes ruelles ; ceux-ci s'appellent
la rivière intérieure Qinhuai, et la superficie d'eau totale s'étend
sur 24 km2, soit 38 % de la superficie d'ensemble de l'intérieur
des murs d'enceinte. Les deux rives de la rivière intérieure Qinhuai
sont depuis plus de 1 800 ans une zone commerciale prospère et une
zone de Nanjing où habitaient des familles distinguées et où se
réunissaient les commerçants et les lettrés.
Depuis
1984, le gouvernement municipal de Nanjing, en se basant sur la
stratégie de " faire prospérer la région par le commerce et
le tourisme ", a de beaucoup amélioré les installations d'infrastructure,
protégé et entretenu les sites et les monuments historiques. Il
a fait construire, dans la région de la rivière Qinhuai, la rue
des Mets délicieux, la place de la Citadelle de la porte Zhonghua,
le tronçon commercial de la rue Zhonghua qui combine les styles
des architectures chinoise et occidentale… Tous ces sites sont connus
sous le nom de la zone pittoresque de la rivière Qinhuai.
Une
fois que le visiteur est arrivé dans le secteur du temple de Confucius,
le plus animé de la zone Qinhuai, et qu'il s'y promène dans la rue
pavée de briques, il peut éprouver tant le choc que la fusion de
la civilisation occidentale et de la culture antique de la Chine.
Les deux côtés de la rue sont flanqués d'anciens édifices disposés
en rangs serrés. On trouve, au-dessus de ceux-ci, des maisons de
thé et des débits de boisson d'une beauté classique à la chinoise,
et au-dessous, des restaurants Kentucky au décor moderne. Vus de
loin, les lampadaires épousent la forme des lanternes populaires
chinoises, mais en approchant, on remarque qu'ils sont décorés d'annonces
de Coca-Cola… La demeure Gongyuan du sud du Yangtsé était le plus
grand lieu d'examens impériaux de la Chine antique, et elle expose,
dans différentes salles, des statues en cire, grandeur nature, des
candidats aux temps anciens.
Les
deux rives de la rivière Qinhuai offrent également le temple de
Confucius, dédié aux offrandes faites à Confucius dans l'Antiquité,
et la ruelle Wuyi, qui doit son nom à l'armée impériale qui y était
stationnée en costume noir. Les marchés à l'est et à l'ouest du
temple de Confucius jouissent toujours d'une grande renommée; on
peut y découvrir les calebasses portant des souhaits de sécurité,
peints à l'intérieur à la façon des dessins des flacons de tabac
à priser, les gravures microscopiques des Luo de Chine, les shengjie
(corde nouée) de Chine, les théières en grès pourpre, les encriers
Baoyan, les éventails en soie légère, les pierres bizarres, les
laohua ( peintures faites au fer à repasser), etc. Tout cela regorge
de la vitalité de la technologie et de la culture traditionnelles
chinoises. Quant aux spécialités culinaires de Qinhuai, elles ont
une longue histoire, une grande popularité et offrent une grande
variété ; citons entre autres les œufs aux cinq épices, le riz glutineux
fermenté au fromage de soja, la galette au sésame sucrée et salée
et la soupe au sang de canard. À la nuit tombante, on peut admirer
en bateau les paysages des deux côtés de la rivière Qinhuai, ainsi
que les demeures populaires qui attirent les touristes vers le fin
fond des ruelles.
Ayant
très tôt été influencée par la civilisation occidentale et en ayant
subi le choc, l'urbanisation de Nanjing se révèle être une combinaison
des éléments chinois et occidentaux. Néanmoins, si la campagne reste
relativement facile à atteindre, c'est que la culture traditionnelle
profonde a été bien conservée. Cependant, sous le choc de la vague
de réformes et d'ouverture, les paysans de la banlieue de Nanjing
se sont débarrassés du joug des concepts traditionnels, ils ne se
résignent plus à jouer un rôle secondaire sur la scène de l'économie
de marché, et ils sont bien décidés à accomplir des coups de maître
dans la réforme.
Jiangxinzhou est un îlot de 15 km2 de superficie
et de 12 000 habitants situé dans le nord de la ville de Nanjing.
Le taux de reboisement y atteint 45 %. Les paysans de cet îlot,
profitant de leur supériorité, ont ouvert un musée du folklore,
une maison de thé, un musée des coutumes nuptiales, une visite d'un
jour dans une famille paysanne et une excursion folklorique.
Zhou Ailing est une ménagère fort capable; elle
a exploité le thé Yuhua, le thé au gratin de riz, le thé au riz
et aux œufs sautés et le thé au soja. Elle a aussi collectionné
les services à thé antiques. Les services à thé en cuivre de la
dynastie des Ming, exposés dans la salle, sont ceux qu'elle a achetés
dans la campagne de l'Anhui pour 3 000 yuans.
Lu
Weisheng est un paysan d'une quarantaire d'années. Son idée d'ouvrir
un musée sur l'agriculture lui est venue des touristes. Un jour,
il a entendu murmurer un voyageur : " Le paysage de l'ilôt
Jiangxinzhou est merveilleux, mais il manque d'un endroit qui donne
la possibilité de s'y amuser " En général, Lu ne peut se résoudre
à abandonner ses instruments aratoires usagés, et il les considère
comme des trésors. Pourquoi ne pas ouvrir un musée agricole en recueillant
toutes sortes d'instruments aratoires dispersés dans le folklore,
s'est-il dit. Il a donc parcouru tout le pays et y a recueilli plus
de 500 objets liés au travail agricole afin de les exposer. Il a
lancé différentes épreuves auxquelles les touristes peuvent participer:
fabrication du papier, impression, décorticage du riz, fonctionnement
de la noria. Grâce à sa sagesse, seulement l'été dernier, il a reçu
20 000 touristes.
À l'Observatoire Zijinshan, au crépuscule, la
ville semble disparaître petit à petit mais ,
en un clin d'oeil, toutes les lumières du soir illuminent Nanjing.
Les routes avec rideau-abri qui s'étirent sur quelques dizaines
kilomètres ressemblent à un dragon d'or. Dans le quartier le plus
animé de Nanjing, des hôtels, des grands bâtiments commerciaux forment
un paysage splendide sous les néons. La nuit, Nanjing est magnifique.
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