Les Mongols
Les
Mongols, dont la population s'élève à 4 802 400 personnes, vivent
pour la plupart dans la région autonome de Mongolie intérieure,
alors que les autres habitent au Liaoning, au Jilin, au Heilongjiang,
au Xinjiang, au Qinghai, au Gansu, au Ningxia, au Hebei, au Henan,
au Sichuan, au Yunnan et à Beijing. Ils ont leur propre langue,
tant à l'oral qu'à l'écrit, et ils parlent trois dialectes. L'écriture
mongole a été créée au XIIIe siècle, sur la base de l'ancienne écriture
des Huihu, l'ancien ouïgour, elle a été révisée et s'est développée
jusqu'à sa forme actuelle.
Histoire
À l'origine, les Mongols
étaient une tribu qui se déplaçaient le long de la rivière Erguna.
Au VIIe siècle, ils se sont déplacés vers les steppes de l'ouest
de la Mongolie, pour s'établir finalement dans la région à l'est
des monts Kentey au XIIe siècle. Par la suite, leurs descendants
se sont divisés en nombreux groupes tribaux et certains se sont
installés autour du lac Baikal. Au début du XIIIe siècle, Temujin
a unifié toutes ces tribus pour former une nouvelle communauté nationale
appelée Mongols. En 1206, ce chef convoqua une conférence de clans
sur les rives de la rivière Onon, et lors de celle-ci, il a été
élu le Grand Khan de tous les Mongols et on lui conféra le titre
de Genghis Khan. Ce fut la fondation d'un khanat féodal de régime
aristocratique qui a promu l'essor de la société mongole.
Les
conquêtes militaires suivirent : Zhongdu (Beijing actuelle) en 1215,
puis des régions d'Asie centrale et du sud de la Russie. En 1260,
Kublai Khan devint Grand Khan, fonda la dynastie des Yuan en 1272
et asservit toute la Chine sous son régime centralisé en 1279. Les
dynasties suivantes placèrent les régions habitées par les Mongols
sous l'administration de plus de 20 postes de garnison commandés
par des seigneurs mongols. Au début du XVe siècle, les Mongols wala
et tatars confirmèrent leur alliance aux Ming. Durant les Qing (1644-1911),
des seigneurs mongols présentèrent souvent des tributs à la cour
des Qing, mais il y eut aussi des rébellions contre le gouvernement
central. Elles furent réprimées par la cour des Qing lors d'expéditions
punitives, et les régions mongoles furent réunifiées sous le contrôle
des autorités centrales. Les Qing instituèrent alors le système
des ligues et des bannières. La période de la guerre de l'Opium
de 1840 plongea les Mongols dans la pauvreté et leur population
connut alors une nette diminution. Cependant, les Mongols livrèrent
des luttes héroïques et persistantes pour assurer leur survie. En
1859, ils défièrent même les ordres du gouvernement des Qing qui
les enjoignaient de se rendre et l'ennemi dut battre en retraite.
Durant la révolution
de 1911, les Mongols poursuivirent leur lutte pour protéger leurs
pâturages et leurs terres des Seigneurs du Nord. Durant la guerre
de Résistance contre le Japon, les guérillas mongoles luttèrent
contre les envahisseurs japonais. Après la guerre, un gouvernement
provisoire appelé " république de Mongolie intérieure ",
fut établi par Bying Dalai et d'autres Mongols; cependant, Ulanhu,
un chef communiste mongol, mobilisa les masses et convoqua l'Assemblée
populaire de Mongolie intérieure, ce qui causa la débandade de ce
soi-disant gouvernement provisoire. La fondation de la Fédération
du mouvement autonome de Mongolie intérieure suivit en 1945 et le
1er mai 1947, la région autonome de Mongolie intérieure fut inaugurée
officiellement.
Culture
Les
Mongols possèdent une tradition culturelle raffinée. Ils ont créé
un système d'écriture au XIIIe siècle et ont produit de nombreuses
oeuvres historiques et littéraires de grande valeur, dont les livres
de Tuo Tuo, un historien mongol de la dynastie des Yuan, et des
études sur la géographie, commandées par cette dynastie. L'architecture
mongole dans la construction urbaine et dans celle des palais était
unique en son temps. Les Mongols ont également produit de nombreux
dictionnaires et livres de grammaire durant les dynasties des Ming
et des Qing et traduit des livres de chinois, ce qui assura la promotion
des échanges entre cette ethnie et celle des Han. Les Histoires
de Shageder sont considérées comme le trésor de la littérature mongole.
Les autres grandes oeuvres sont l'Histoire de Gessar Khan et l'Histoire
de la vie de Jianggar, une épopée du XVe siècle.
Aux plans de la science médicale, de l'astronomie et du calendrier,
les Mongols ont beaucoup subi l'influence des Tibétains et des Han.
La médecine mongole était très connue pour sa thérapie lamaïste,
particulièrement efficace en chirurgie et dans le traitement de
fractures. Les Mongols ont aussi particulièrement développé la médecine
vétérinaire. En mathématiques, Ming Antu a été très renommé. Au
moment où il travaillait à l'Observatoire impérial, sa contribution
au développement des mathématiques et de la cartographie a été très
apprécié. Grâce à lui, le premier atlas de la Chine, tracé selon
des méthodes scientifiques, a pu être achevé.
Autrefois, les Mongols croyaient dans le chamanisme. Au XIIIe
siècle, la secte rouge du lamaïsme recruta de nombreux adeptes parmi
eux. Au XVIe siècle, de nombreux seigneurs et pasteurs passèrent
à la secte jaune. Pendant la dynastie des Ming et des Qing (1368-1911),
le nombre de lamas devint très important, ce qui freina la croissance
démographique des Mongols et ralentit le développement de la production.
Les Mongols sont connus
comme un " peuple de musiciens et de poètes ". Leur chant
sonore, osé, passionné et sans restriction reflète leur vrai tempérament.
Le " haolibao " est une forme populaire de chant mongol
où la mélodie est fixée mais où les mots sont improvisés. Les danses
mongoles sont également très connues. Le violon à tête de cheval
est l'instrument favori Il fournit un accompagnement idéal aux solos
grâce à ses sons bas, profonds et mélodieux. Une forme de théâtre
est également particulièrement populaire parmi les Mongols : le
Wulanmuqi, qui signifie cavalerie légère. Les membres de la troupe
voyagent à dos de cheval ou dans des charrettes tirées par des chevaux
pour donner des spectacles aux pasteurs sur les steppes.
Us et coutumes
Dès leur jeune âge, les Mongols montent à cheval, c'est pourquoi
cet animal joue un rôle important dans leur vie. Tout Mongol aime
à prouver sa valeur en démontrant sa maîtrise de l'équitation, du
tir à l'arc et de la lutte. " Nadam ", qui signifie "
jeux " en Mongol, est le nom d'une foire mongole traditionnelle
qui se tient en juillet et en août de chaque année. Parés de leurs
plus beaux atours, les Mongols participent à des courses de chevaux,
à des épreuves de tir à l'arc et de lutte, chantent, et dansent.
Habillement.Ceux qui vivent dans les régions pastorales portent
des robes de fourrure doublées de satin ou de tissu en hiver et
des robes amples à manches longues en été. Le costume mongol est
habituellement rouge, jaune ou bleu foncé. Tant chez les hommes
que chez les femmes, une ceinture rouge ou verte, une tabatière
et un couteau à dépecer la viande dans une gaine décorée sont des
accessoires courants. Des bottes en feutre qui montent jusqu'aux
genoux sont souvent portées. En hiver, les hommes et les femmes
se coiffent d'un chapeau en forme de cône; ils aiment également
porter un turban en soie ou en tissu. Les filles séparent leurs
cheveux par une raie au centre et les embellissent de deux grosses
pierres.
Alimentation. Dans les régions pastorales, le boeuf, le mouton
et les produits laitiers constituent l'alimentation courante, alors
que dans les régions de culture, les gens aiment à manger des céréales.
Le thé est indispensable. La bouse de vache séchée est un combustible
courant.
Habitation. Les pasteurs
mongols vivaient habituellement dans des yourtes qui avaient un
diamètre de dix pieds et sept à huit pieds de haut. Le toit en forme
de parapluie possédait une ouverture, ce qui assurait ventilation
et bonne protection contre le froid et le vent. De plus en plus,
les pasteurs mongols délaissent cet ancien type d'habitation et
construisent des maisons qui ressemblent à celles que l'on trouve
dans le reste du pays.
Mariage. Les Mongols
pratiquent la monogamie. Autrefois, les mariages étaient arrangés
par les parents ou par les seigneurs féodaux et la dot était très
élevée. Avant le mariage, on psalmodiait des écritures bouddhiques
et on implorait la protection du ciel. Aujourd'hui une famille
mongole comprend les parents et leurs enfants. Lorsqu'un fils se
marie, il vit habituellement dans une maison séparée, située non
loin de celle de ses parents. Dans les régions d'élevage, on trouve
également des familles formées de nombreux frères mariés.
Les Mongols sont des gens chaleureux, directs et hospitaliers.
Ils invitent très facilement les visiteurs à passer la nuit dans
leur demeure. En guise d'accueil, ils sont fiers de servir du thé
au lait et du vin fabriqué à base de lait.
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