Sommaire du Juin 2001
 
 
Les quelque 1,3 milliard de Chinois et la candidature de Beijing aux jeux Olympiques

LE 4e périphérique, récemment construit, a diminué les bouchons de circulation; des entreprises hautement polluantes ont déménagé à l'extérieur ; le ciel est plus bleu, l'eau est plus limpide et le vert l'est beaucoup plus ; des quartiers d'habitation modernes ont remplacé les maisons délabrées. Depuis que Beijing a présenté sa candidature aux jeux Olympiques l'année dernière, ses habitants ont commencé à vraiment remarquer les changements survenus dans leur entourage. Ils espèrent que Beijing réussira, non seulement pour l'honneur, pour le développement de la Chine et des jeux Olympiques, mais aussi pour eux-mêmes.

Tout comme l'a déclaré Meng Jingshan, un chauffeur de Beijing : " Si Beijing réussit, les communications, l'emploi et le tourisme connaîtront un grand changement. Les Pékinois souhaitent tous que Beijing l'emporte. Quant à ma famille, comme nous habitons dans le sud de la ville, il se peut que nous devions être déplacés pour permettre l'aménagement de terrains, et nous pourrons ainsi habiter une maison à étages. "

Meng Jingshan est la première personne à s'être fait remarquer en Chine à cause de la candidature de Beijing. Un simple chauffeur de taxi est devenu, en un jour, l'orgueil de tous les Chinois. En juillet dernier, un reporter américain faisant une interview sur la candidature de Beijing est monté dans sa voiture ; Meng Jingshan, qui n'était pas au courant de l'identité de son passager, parlait avec aisance avec lui et il a tenu les propos rapportés plus haut. Ces paroles ont été publiées dans un journal d'Atlanta et lues par des officiers du gouvernement chinois qui suivent de près les médias étrangers. Ils ont cherché Meng dans presque toutes les compagnies de taxi à Beijing et ont fini par le trouver.

Immédiatement, la télé et les journaux ont effectué des reportages à son sujet, et l'ont qualifié de héro et d'exemple. Ses paroles sensées laissent à penser qu'il a affirmé la volonté des Chinois. En même temps, son histoire a permis à l'homme du commun de Beijing de se rendre compte que ses paroles et ses actions ont également une portée positive pour la candidature de Beijing.

Les activités populaires ont attiré l'attention du public. Quelque 500 couples de nouveaux mariés ont tenu leur cérémonie nuptiale sur le tronçon Juyongguan, et ils ont écrit leur nom sur une longue banderole suspendue le long de la Grande Muraille pour exprimer leur soutien à la candidature de Beijing. Des dizaines de milliers de citoyens ont participé à une course cycliste autour de la ville ; certaines ONG de protection de l'environnement de Beijing ont lancé des campagnes publiques de propagande sous multiples formes et au contenu riche, de même que des activités sportives populaires, des activités de reboisement, d'enseignement et de vulgarisation afin de présenter de manière scientifique et civilisée le thème de la candidature de Beijing. Village global, une ONG du domaine, a profité de cette occasion pour organiser une activité appelée " Ouvrage des anges verts ", espérant obtenir ainsi la participation des enfants, et ensuite de leurs parents, afin de protéger en commun l'environnement. Jusqu'aujourd'hui, on compte 830 000 élèves relevant de 1 150 écoles qui ont répondu à cet appel.

Des compagnies de taxi ont ouvert des écoles du soir et engagé des maîtres pour enseigner l'anglais aux chauffeurs. La compagnie de taxi à laquelle appartient Meng Jingshan l'a également fait. " Heureusement qu'il y avait un interprète, sinon, comment aurais-je pu parler avec le reporter américain ? Maintenant, je pense vraiment que l'anglais soit important. Que je sois fatigué ou non, chaque jour, je trouve sans faute une heure pour apprendre l'anglais. " Où qu'il aille, Meng Jingshan apporte son volume d'anglais. Son objectif est d'apprendre cent dialogues courants cette année. Si jamais, un jour, un étranger monte dans sa voiture, il pourra communiquer avec lui.

De plus en plus de gens ont réalisé l'importance de l'anglais et ont déclenché à Beijing la vogue de l'étude de cette langue.

Wang Ying, une personne âgée du centre de loisirs du comité de quartier Chunshuyuan de Beijing, m'a confié : " Autrefois, souvent, des étrangers nous demandaient la route. Même si nous parlions avec beaucoup de gestes, nous étions incapables de leur indiquer clairement la voie. Aujourd'hui, comme Beijing a présenté sa candidature aux jeux Olympiques, nous devons faire connaître aux étrangers l'esprit de cette candidature et notre vraie puissance. Maintenant, une simple vieille femme comme moi peut parler l'anglais. Beijing réussira à décrocher l'organisation des jeux Olympiques de 2008. "

La SARL de sondage Gallup de Chine a mené un sondage d'opinion publique sur la candidature de Beijing. Lorsqu'elle a demandé à un sondé s'il voulait offrir ses services, cet interrogé, un aveugle, a dit qu'il trouvait bien dommage de ne pas voir les matchs ; cependant, si la flamme olympique est allumée à Beijing, il s'assoiera tous les jours comme tout le monde devant la télé ou la radio pour écouter les matchs jusqu'à la fin des jeux Olympiques.

Cet aveugle n'est qu'un des millions de citoyens de Beijing qui soutiennent sa candidature. Parmi les 1 626 habitants interrogés, 94,9 % y sont favorables.

Selon Sun Si, responsable de cette enquête, un taux de réussite de 30 % dans le cas d'enquêtes commerciales, dont elle avait autrefois la charge, est assez élevé. Pourtant, cette fois-ci, le taux est si élevé qu'il atteint 50 %, c'est-à-dire, cinq personnes sur dix ont accepté la visite ; l'absence de réponses des autres personnes dépend de circonstances incontrôlables, c'est-à-dire personne n'était à la maison ou les adultes n'y étaient pas. De plus, le taux de coopération a atteint 100 %, c'est-à-dire que personne n'a refusé la visite inopinée. Pour compléter le questionnaire, il fallait en général dix minutes, mais bon nombre de personnes interrogées étaient intarissables en répondant à chaque question, elles parlaient quelquefois une demi-heure ou plus. Elles s'empressaient de donner des suggestions à la candidature de Beijing.

Cette société de sondage a ensuite détaillé les résultats du sondage d'opinions et a remarqué que le taux de soutien était pratiquement le même dans toutes les couches de la société et tous les domaines. Selon la répartition de la structure d'âge, le taux de soutien était de 95 % parmi les 18 à 30 ans, de 94 % chez les 31 à 60 ans et de 99 % chez les plus de 61 ans. Ce taux était le même (95 %) pour la ville et la campagne. Il était de 94 % pour les hommes et de 96 % pour les femmes.

En février dernier, cette société a poursuivi l'enquête et elle a découvert que les taux sur le soutien et le degré de participation étaient presque les mêmes, la différence se maintenant dans les limites de la marge d'erreur. Le seul changement légèrement évident était que le taux de connaissance et de compréhension avait augmenté de 4 % à 5 %, ce qui montrait que la candidature de Beijing était connue de tous et avait gagné leur cœur.

Toutefois, l'ombre de la défaite de la candidature de Beijing en 1993 n'a pas encore été totalement effacée de l'esprit des gens. De nombreuses personnes ont clairement évoqué l'amertume qu'elles avaient éprouvée, passant en un rien de temps d'une grande joie à l'abattement. Cette défaite, considérée comme celle d'un pays économiquement faible malmené par des puissances économiques, restera à jamais gravée dans la mémoire du peuple. Malgré eux, elle a fait rappeler aux Chinois, que dans l'histoire moderne, la Chine avait subi des humiliations.

Sur le site Web du Comité de candidature de Beijing aux jeux Olympiques, des internautes ont laissé leurs impressions. L'un a écrit : " Il y a huit ans, je pleurais avec Beijing, aujourd'hui, je vis au même rythme et partagerai le même sort qu'elle, comme par le passé " ; Un autre a déclaré : " Il y a eu une occasion d'organiser les jeux Olympiques qui s'est présentée à nous et nous avons fait des efforts pour l'obtenir. Néanmoins, les choses ne sont pas allées comme nous le voulions et nous en avons été désolés. Si le Ciel nous donne encore une occasion, nous allons dire que nous pouvons et que nous voulons organiser les Jeux. S'il faut absolument ajouter un délai à cette promesse, nous espérons que celui-ci soit 2008 ! " Un autre encore a noté : " Plus de 2,6 milliards de yeux fixent leurs regards sur toi, Beijing, et plus de 1,3 milliard de cœurs battent avec toi. Plus de 2,6 milliards de mains te soutiendront, Beijing, en 2008. "

S'il n'y avait que les habitants de Beijing qui étaient enthousiastes au début, la ferveur s'est répandue par la suite à l'échelle nationale. Les internautes de tous les coins du pays ont spontanément collectionné des signatures sur la candidature de Beijing par Internet ; une compagnie de Shenzhen a tenu un " match de montée des escaliers pour la candidature de Beijing aux jeux Olympiques ", auquel des gens ont participé à qui mieux mieux ; un patient atteint de cancer du Sichuan partira à vélo de Chengdu et traversera 21 villes pour arriver à Beijing, apportant avec lui une banderole avec les signatures d'un million de gens. Il a expliqué: " Bien que je sois une malheureuse victime du cancer, la mort ne peut me priver de ma confiance ferme et de mon enthousiasme débordant pour soutenir la candidature de Beijing. " Durant son trajet, il franchira des montagnes et des montagnes à vélo et sera confronté au manque d'oxygène et à la prolifération de ses cellules cancéreuses, et même au grand défi de la mort. Quant à lui, il a ajouté : " La force spirituelle est infinie. Moi et ma famille sommes pleinement préparés mentalement. Je n'aurai pas de rancune ni de regrets si je peux transmettre les vœux des 80 millions d'habitants du Sichuan aux 21 moyennes et grandes villes et les transmettre ensuite à Beijing ! "

" Par rapport à 1993, les Chinois semblent plus raisonnables cette fois-ci ", indique Li Qing, docteur en psychologie sociale, le point de vue des gens sur la candidature de Beijing n'est plus teinté de fortes couleurs politiques et nationalistes. On traite davantage la candidature sous l'angle des facteurs humains, du développement, ainsi que de la nature des jeux Olympiques et de l'esprit olympique. "

Yu Shunye, âgé de 41 ans, se passionne depuis sa tendre enfance pour le sport, et il possède une excellente maîtrise du vélo et de la moto, pouvant mettre ses deux mains dans son dos, sans tenir les guidons, son corps et sa tête en sens inverse et conduire sans se retourner. En 1981, en utilisant ce savoir-faire, il a parcouru 28 km en 24 minutes à une vitesse de 70 km/h, et il a établi un record du monde inscrit au Guinness, devenant ainsi le premier personnage à faire ainsi de la moto dans le monde.

Yu Shunye est maintenant chef de la troupe de représentations de sauts en véhicule relevant du groupe touristique de Lüshun et de Dalian. Il sautera à moto, le corps en sens inverse des guidons, le tronçon Jinshanling, un tronçon de la Grande Muraille entre Beijing et le Hebei, afin de réaliser son désir longtemps caressé de " défier la limite ultime et de prendre son envol vers Beijing en l'honneur de sa candidature. " Sur une piste de la hauteur d'un édifice de dix étages, il doit sauter à moto une brèche de 20 m. Selon la présentation, effectuer un tel saut de la Grande Muraille est la cascade la plus difficile, puisque la moindre imprudence peut projeter le conducteur hors de sa moto. En outre, la vélocité du vent atteint souvent une force 4 à 5 aux environs du tronçon Jinshanling. Tout cela constitue des défis pour Yu Shunye.

Il m'a confié que le saut de la Grande Muraille est son rêve d'enfance. " A ce moment-là, je vais sauter du côté de Chengde vers Beijing, ce qui représente le soutien du peuple chinois pour la candidature de Beijing et aussi un exemple permettant de révéler au monde l'esprit olympique des Chinois", dit-il.

LI YU


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