CHINAHOY

28-November-2013

Élever le niveau de l'ouverture culturelle

 

Le 14 juin 2013, l'Exposition biennale internationale de design a été inaugurée au musée d'art de Ningbo.

 

JIAO FENG, membre de la rédaction

La 3e session plénière du XVIIIe Comité central du PCC, tenue en novembre 2013, a proposé d'établir et d'étendre l'accès au système moderne du marché culturel, et de construire un système public moderne de services culturels, afin d'élever le niveau de l'ouverture culturelle. Les personnalités du milieu ont de fortes attentes.

Briser les barrières sectorielles

Après de nombreuses années de développement, l'industrie culturelle chinoise a commencé à prendre forme, mais des problèmes demeurent, notamment la monoactivité des entreprises, une faible capacité de résistance aux risques et une industrie moins concentrée. Pour s'attaquer à ces questions, il faut que les entreprises culturelles puissantes accélèrent leur intégration industrielle et mènent la fusion et la réorganisation interrégionale et intersectorielle vers différentes formes de propriété.

Selon Wang Changtian, président d'Enlight Media, une société privée de production d'émissions de divertissement, la tendance de développement de l'industrie culturelle est établie, et des mesures plus détaillées sont attendues après la précision des orientations de la politique fixée par cette 3e session plénière. « L'impact le plus direct sur l'industrie culturelle sera sans doute l'attitude du gouvernement – ce qu'il contrôle et comment. Nous sentons un assouplissement progressif. Nous attendons bien sûr un marché et un environnement juridique caractérisés par l'équité et la transparence, plus adaptés au développement des entreprises culturelles. »

Il y a l'espoir que la réforme du système culturel soit accélérée, à la lumière de la proposition faite lors de la 3e session plénière pour « approfondir la réforme du système culturel » et « améliorer le système de gestion culturelle ». Plus de mesures pourront être prises pour accélérer la réforme des entreprises culturelles d'État, promouvoir la fusion et la réorganisation des sociétés engagées dans le secteur cuturel, ainsi qu'assouplir les restrictions d'accès des capitaux privés à l'industrie culturelle. On fera progresser par paliers l'intégration dans les domaines de la presse, de l'édition, du cinéma, de la radio et de la télévision.

Selon M. Wang, la plateforme CCTV (Télévision centrale nationale de la Chine) qui s'est progressivement ouverte ces dernières années, offre un plus grand espace de développement aux entreprises culturelles privées. D'après le bulletin d'appels d'offres concernant les émissions 2014 de CCTV, de nombreuses sociétés privées se sont vues confier la production d'émissions aux heures de grande écoute. « Enlight Media est le plus grand partenaire privé de CCTV. L'année prochaine, plus d'émissions produites par le groupe seront diffusées sur CCTV. On espère réaliser des profits plus importants grâce à la grande production », a-t-il expliqué.

Élever le niveau de l'ouverture culturelle signifie aussi améliorer les mécanismes d'incitation, pour soutenir et encourager les établissements et les entreprises de la culture à participer à la concurrence culturelle internationale et à élargir leurs échanges et leurs coopérations. Selon des statistiques du ministère de la Culture, la Chine maintient de bons liens culturels avec plus de 160 pays et régions du monde, et a signé avec 145 pays des accords intergouvernementaux sur la coopération culturelle ou des plans d'exécution d'échanges culturels annuels. Des marques réputées dans le secteur culturel sont sorties des frontières nationales.

Stimuler le secteur culturel avec le marché

L'année 2013 a vu de nombreux cas de fusion et de réorganisation, qui reflètent le rythme du développement de l'industrie culturelle. Selon les données publiées par le Bureau national des statistiques en août dernier, la valeur ajoutée des industries culturelles a dépassé, en 2012, 1 800 milliards de yuans, soit 3,48 % du PIB.

Durant les trois premiers trimestres de cette année, le volume des investissements privés dans les biens immobiliers de la culture, des sports et des divertissements s'est élevé à 201,8 milliards de yuans, affichant une augmentation de 39,4 % en glissement annuel et une croissance supérieure de seize points de pourcentage à celle des investissements privés en actifs fixes dans tout le pays ; les recettes des guichets étaient de 16,425 milliards de yuans, dont 9,56 milliards émanant des films nationaux, soit une augmentation de 93,8 % en rythme annuel. Au premier semestre, la taille du marché des jeux sur mobiles a excédé cinq milliards de yuans, une progression de 135,3 % par rapport à la période précédente.

« Sous le système de gestion de la production et le système moderne du marché culturel, on trouve la définition des rapports de propriété, la reconnaissance de la loi du marché et de la chaîne industrielle, ce qui représente un plus grand progrès que le mode de gestion unifié qui était orienté par le contrôle de l'opinion publique », a estimé Wang Yafei, président de Time Publishing and Media Co., Ltd.

La caractéristique la plus importante du nouveau cycle de réformes est la simplification de l'administration et la décentralisation des pouvoirs. L'Administration générale de la presse, de l'édition, de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision a annulé 21 formalités d'approbation concernant les commandes et les foires ou expositions nationales de publication, tout en déléguant les pouvoirs d'approbation aux organismes de reproduction de DVD et ceux de reproduction des publications électroniques ; le ministère de la Culture a décentralisé la censure du contenu des entreprises de la culture sur Internet, et des expériences pilotes commenceront par les jeux et la musique en ligne. « On transfère au marché ce qui y rentre. Nous allons œuvrer au niveau institutionnel pour encourager le développement culturel », a affirmé Qi Yongfeng, directeur de la commission académique de l'Institut du développement culturel de l'université des Médias de Chine.

Améliorer le système public des services culturels

Avec le développement de l'industrie culturelle, les services culturels connaissent une croissance rapide. Grâce au mécanisme de garantie financière des institutions culturelles publiques basé sur les finances centrales et locales, les musées des beaux-arts, les bibliothèques publiques et les centres culturels sont tous ouverts gratuitement au public, et un réseau public de services culturels couvrant les régions urbaines et rurales a pris forme.

À l'heure actuelle, le taux de couverture de la radio et de la télévision est respectivement de 96,31 % et de 97,23 %, et plus de 300 000 « Bibliothèques de village » ont été créées, dont 200 000 dans le Centre et l'Ouest ; on a quelque 2 400 bibliothèques publiques à l'échelon des districts (taux de couverture de 87,16 %) et 2 862 centres culturels à l'échelon des districts (taux de couverture de 100 %), 38 000 maisons de la culture à l'échelon des bourgs (quartiers), soit un taux de couverture de 94,8 %.

Le XVIIIe Congrès du PCC a proposé d'améliorer le système public des services culturels et d'augmenter leur efficacité pour la construction complète d'un système public de services culturels à l'horizon 2020. « On doit, selon les principes fondamentaux d'intérêt public, d'égalité et de facilité, penser de manière innovantee, et augmenter l'efficacité des services pour satisfaire les besoins culturels et spirituels variés du peuple », a conclu Cai Wu, ministre de la Culture.

L'évolution de la politique culturelle

En octobre 2000, la Chine a pour la première fois mentionné officiellement « industrie culturelle » et une « politique de l'industrie culturelle », en appelant à améliorer cette dernière et renforcer la construction et la gestion du marché culturel pour promouvoir le développement des industries culturelles.

En novembre 2002, la Chine a fait la distinction entre cause culturelle et industrie culturelle, ce qui marque une percée substantielle pour la construction légitime des industries culturelles.

En décembre 2005, la Chine a pris les premières décisions importantes sur la réforme du système culturel, permettant aux organismes culturels transformés institutionnellement en entreprises d'introduire des investissements non gouvernementaux pour la conversion à l'actionnariat.

En juillet 2009, le gouvernement chinois a promulgué le Plan de relance de l'industrie culturelle, et cette industrie est devenue un moteur puissant pour conduire l'économie chinoise dans un nouveau cycle de croissance.

En octobre 2010, la Chine a pour la première fois proposé de faire de l'industrie culturelle un secteur pilier de l'économie nationale.

En octobre 2011, la Chine a pour la première fois proposé la construction d'une puissance culturelle socialiste, en établissant un dispositif complet pour approfondir la réforme du système culturel et promouvoir le développement et la prospérité de la culture socialiste. On a appelé à construire un système moderne des industries culturelles, encourager et guider les entreprises culturelles non publiques, ainsi qu'approfondir la réforme des établissements culturels étatiques.

En novembre 2012, la Chine a proposé de promouvoir la construction d'une puissance culturelle socialiste, d'augmenter l'envergure, la concentration et la spécialisation des industries culturelles, de construire et développer un système moderne de communication pour élargir l'ouverture culturelle.

En novembre 2013, la troisième session plénière du XVIIIe Comité central du PCC a proposé d'améliorer le système de gestion culturelle, d'établir et d'étendre l'accès au système moderne du marché culturel, et a été également proposée la construction d'un système public moderne de services culturels pour améliorer le niveau de l'ouverture culturelle .

 

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