CHINAHOY

28-September-2017

Construire une communauté de destin pour l’humanité

 

AN XINZHU, membre de la rédaction

 

«Dans ce monde, l’interaction et l’interdépendance s’approfondissent sans précédent, les êtres humains vivent dans un même village planétaire et dans un même espace-temps où l’histoire et la réalité se rencontrent, et où le monde devient une communauté de destin marquée par l’interdépenance. »

 

Ce discours a été prononcé par le président chinois Xi Jinping à l’Institut des relations internationales de Moscou, en mars 2013, au cours de sa première visite officielle à l’étranger effectuée après son élection. Par ces mots, il a communiqué pour la première fois au monde le jugement de la Chine vis-à-vis de l’orientation de la civilisation humaine.

 

Le 28 septembre 2015, le président chinois Xi Jinping a prononcé un discours
important sur la construction d’une communauté de destin pour l’humanité,
lors d’un débat général tenu à la 70e Assemblée générale des Nations Unies.

 

À l’heure actuelle, la croissance économique mondiale est morose, le fossé demeure large entre les pays riches et les pays pauvres, et le protectionnisme se répand… Pour résoudre ces difficultés liées au développement, la Chine souhaite « sensibiliser tous les pays à cette idée de communauté de destin pour l’humanité, pour les encourager à tenir compte des préoccupations légitimes des autres pays lorsqu’ils poursuivent leurs propres intérêts, ainsi que pour stimuler non seulement leur propre essor mais aussi le développement en commun avec les autres nations, dans l’objectif d’établir un nouveau type de partenariat plus équitable et plus équilibré propice au développement mondial ».

 

Établir des relations internationales de coopération gagnant-gagnant

 

Arnold Joseph Toynbee, célèbre historien britannique du XXe siècle, avait un jour déclaré : « Si la Chine parvient à ouvrir une voie alternative pour ce qui est des choix stratégiques socio-économiques, elle démontrera alors sa capacité à offrir au monde un don vital pour elle comme pour le reste du globe. Un don qui résulterait de l’union entre la vitalité de l’Occident moderne et la stabilité de la Chine traditionnelle. »

 

 

Peut-être la construction d’une communauté de destin pour l’humanité fait-elle justement partie de ce don majeur.

 

En septembre 2015, lors du sommet organisé en célébration du 70e anniversaire des Nations Unies, le président chinois Xi Jinping a exposé en détail ce qu’il entendait par communauté de destin pour l’humanité : il s’agit d’établir un partenariat caractérisé par le traitement sur un pied d’égalité, la consultation et la tolérance ; d’établir un cadre sécuritaire de justice, de synergie et de partage ; de rechercher des perspectives de développement ouvertes, innovantes, inclusives et réciproques ; de promouvoir les échanges entre les civilisations fondés sur les principes d’harmonie dans la diversité et d’inclusivité ouverte à toutes les différences d’autrui ; et enfin, d’instaurer un écosystème basé sur le respect de la nature et le développement vert.

 

Cette série d’idées, organisées clairement en cinq volets, constitue un recueil de dispositions et de pistes pour édifier une communauté de destin pour l’humanité. Elle dépeint les belles perspectives à saisir dans le développement des relations internationales et avance une théorie innovante aux couleurs chinoises pour ce qui est des relations entre grands pays.

 

 

Comme il faut joindre l’acte à la parole, la Chine assume son rôle de précurseur et de contributeur à cette initiative par le biais d’actions concrètes. Au cours de la mise en œuvre de la politique de réforme et d’ouverture, entamée il y a une trentaine d’années, la Chine s’est hissée de la dixième à la deuxième place dans le classement mondial des plus grandes entités économiques et contribue aujourd’hui à hauteur d’environ 30 % à la croissance économique mondiale chaque année. Dans le même temps, plus de 700 millions de personnes démunies sont sorties de la misère, la Chine contribuant ainsi à plus de 70 % à la réduction de la pauvreté dans le monde.

 

Dans le domaine politique, la Chine s’en tient aux principes de « dialogue et non-confrontation » et de « partenariat et non-alignement ». Elle recherche toujours un terrain d’entente par-delà les divergences. Elle s’attache notamment à accepter le modèle de société et les voies de développement choisis en toute indépendance par les différents pays, à respecter les intérêts vitaux et les préoccupations majeures des uns et des autres, et à délibérer sur les affaires communes avec tous les pays, quelles que soient leur taille et leur influence. Parmi les grandes puissances, la Chine est la première à considérer l’établissement de partenariats comme un principe directeur dans les rapports internationaux. Pour l’heure, la Chine a établi toutes sortes de partenariats avec plus de 80 pays et régions ou organisations régionales, amorçant la création d’un réseau de partenariats dans le monde.

 

Dans le domaine sécuritaire, la Chine appelle à rejeter la mentalité dépassée de la guerre froide, « l’urgence étant d’établir une nouvelle conception de la sécurité, caractérisée par la synergie, l’intégration, la coopération et la durabilité ». « Subsistant en interdépendance et partageant le même sort », tous les pays doivent jouer un rôle constructif dans la sauvegarde de la stabilité mondiale et régionale. Mue par sa nouvelle conception de la sécurité, la Chine s’efforce d’apporter des solutions aux dossiers brûlants à l’échelle régionale et de servir de médiateur ; elle participe activement aux opérations de maintien de la paix sous la houlette des Nations Unies, étant parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité celui qui envoie le plus de casques bleus et étant parmi les pays en développement celui qui s’est le plus acquitté de ses missions envers les Nations Unies.

 

 

Dans le domaine économique, la Chine exhorte à l’ouverture, à l’innovation, à l’inclusivité et à la réciprocité pour réaliser une coopération gagnant-gagnant et un développement commun. Elle continue à prôner l’économie ouverte, à développer résolument le libre-échange et l’investissement dans le monde entier, à promouvoir la libéralisation et la facilitation des échanges commerciaux et des flux d’investissement, et à s’opposer fermement au protectionnisme. Face au mouvement antimondialisation qui se propage actuellement sur la planète, elle appelle, dans une démarche inverse, à combler le fossé Nord-Sud observé dans le développement mondial pour permettre à tous les peuples de partager entre eux les fruits du développement.

 

Dans le domaine de la civilisation, la Chine s’efforce de promouvoir les échanges et le dialogue entre les différentes civilisations et les divers modes de développement, pour que les parties apprennent l’une de l’autre et se complètent une fois mises en comparaison et en concurrence. « Quel que soit son rang, chaque civilisation incarne la sagesse et l’apport de son peuple. Il convient donc de respecter et de traiter sur un pied d’égalité toutes les civilisations. Il faut également les amener à être plus ouvertes et inclusives pour promouvoir le développement créatif de toute la civilisation humaine », a précisé le président chinois Xi Jinping lors d’un discours tenu au Congrès du Pérou en novembre 2016.

 

Dans le domaine du développement vert, la Chine est devenue un grand contributeur à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Elle est le premier pays à avoir ratifié l’Accord de Paris, jouant un rôle irremplaçable dans la promotion de la lutte contre le changement climatique. « Depuis de nombreuses années, la Chine est un chef de file dans l’exécution de la CCNUCC et a accompli nombre de réalisations à cet égard. Dans l’application de l’Accord de Paris notamment, la Chine a fait montre de son attitude de pionnière », a confirmé Patricia Espinosa Cantellano, secrétaire exécutive de la CCNUCC.

 

 

Devenir un partenaire sincère des pays en développement

 

La construction d’une communauté de destin a tout lieu de débuter dans le voisinage. Ainsi, le concept de « communauté de destin pour l’Asie » a été présenté pour la première fois au Forum asiatique de Bo’ao.

 

À l’édition 2013 de ce Forum, le président chinois Xi Jinping a souligné qu’il fallait enraciner dans les esprits l’idée d’une communauté de destin. Plus tard dans l’année, M. Xi a prononcé un discours devant le Parlement indonésien, dans lequel il a proposé les cinq mesures pour la construction intégrale d’une communauté de destin Chine-ASEAN. En 2014, lors de la Conférence centrale sur le travail relatif aux affaires étrangères, M. Xi a également mis l’accent sur l’établissement d’une communauté de destin avec les pays voisins. En 2015, le thème du Forum asiatique de Bo’ao était « Nouvel avenir pour l’Asie : vers une communauté au destin commun ». Dans son allocution prononcée à la cérémonie d’ouverture, M. Xi a encore une fois explicité le sens de ce thème. Après l’événement, des médias étrangers ont décrit ce forum comme un « centre de conférences » des pays asiatiques symbolisant l’assurance et la solidarité de l’Asie.

 

Ce concept de communauté de destin s’est diffusé jusqu’en Afrique et en Amérique latine. Successivement sont apparues les expressions « communauté de destin sino-africaine », « communauté de destin sino-arabe » et « communauté de destin Chine–Amérique latine et Caraïbes ». Le schéma de communauté de destin a ainsi pris racine dans les diverses régions du monde.

 

En mars 2013, M. Xi a effectué un déplacement sur le continent africain, une de ses premières destinations prévues dans son carnet de visites officielles. Dans son discours prononcé en Tanzanie, il a indiqué que la Chine et l’Afrique formaient une communauté de destin, en cela qu’elles partagent le même passé douloureux, la même mission de développement et les mêmes intérêts stratégiques. Ce discours de 30 minutes a été ponctué, à 30 reprises, par les applaudissements de l’assistance.

 

En juillet 2014, M. Xi a effectué une visite au Brésil et a participé au Forum Chine-CELAC (Communauté d’États latino-américains et des caraïbes). Dans son discours « Avançons main dans la main vers une communauté de destin », il a proposé d’établir un nouveau modèle pour les relations Chine–Amérique latine et Caraïbes suivant un plan global en cinq axes et de bâtir une communauté de destin Chine–Amérique latine et Caraïbes. Ces paroles ont été suivies, là encore, d’un tonnerre d’applaudissements. M. Xi est d’ailleurs le dirigeant étranger qui a été le plus ovationné à cette rencontre.

 

Depuis toujours, la Chine attache de l’importance au progrès commun avec les pays qui, comme elle, sont encore en voie de développement. Ces pays doivent unir leurs forces pour prétendre à une place au centre de la scène internationale. C’est pourquoi en 2016, la Chine a convié à tour de bras les pays en développement à participer au Sommet du G20 à Hangzhou, afin de hausser la représentativité et la voix des pays en développement au sein du G20. En 2017, en marge du Sommet des BRICS, la Chine a également organisé le Dialogue des marchés émergents et des pays en développement, en vue d’établir un réseau de partenariats et de bâtir la communauté de destin entre divers pays.

 

Dernièrement, le concept de communauté de destin, jusque-là réservé au monde réel, a été étendu au cyberespace. La 2e Conférence mondiale de l’Internet s’est tenue en 2015 à Wuzhen avec pour thème : « Bâtir une communauté de destin dans le cyberespace par l’interconnexion, la synergie et le partage ». Ce thème est révélateur de la position de la Chine vis-à-vis de l’Internet : la cybersécurité représente un défi mondial qui n’épargne aucun pays ; le maintien de la cybersécurité constitue une responsabilité commune de la société internationale.

 

En bref, comme l’ont rapporté les médias internationaux, l’initiative de construire une communauté de destin est devenue la nouvelle stratégie chinoise adoptée dans le traitement des affaires étrangères, et celle-ci dessine un ordre international plus juste et plus équitable.

 

Apporter au monde la sagesse chinoise

 

Le terme de « communauté de destin » désigne en fait un esprit implanté au plus profond de la culture chinoise millénaire.

 

D’après le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, le concept de communauté de destin est enraciné dans la longue civilisation chinoise et la pratique diplomatique du pays. Il répond aux exigences de tous les pays qui souhaitent sincèrement et poursuivent tenacement la paix, le développement, la coopération et le progrès.

 

La nation chinoise préconise depuis toujours l’harmonie mondiale. Ce concept de communauté de destin pour l’humanité est justement conforme non seulement au savoir-vivre imprégné dans la culture et à la tradition diplomatique de la Chine, mais aussi aux besoins des temps actuels et au désir des peuples d’évoluer vers une vie meilleure.

 

Dans le salon chinois au siège général des Nations Unies, à New York, sont accrochées deux peintures chinoises intitulées Un monde interactif et Un foyer commun. Selon l’appréciation de Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations Unies, ces deux œuvres reflètent le rôle important joué par la Chine dans le développement pacifique du monde. La Chine ne se contente pas de lancer l’idée d’avancer vers une communauté de destin pour l’humanité ; elle s’illustre en acteur responsable de ce concept.

 

Le 28 septembre 2015, lors d’un débat général tenu à la 70e Assemblée générale des Nations Unies, M. Xi a indiqué : « Il faut hériter des buts et principes de la Charte des Nations Unies et les faire rayonner, pour établir un nouveau type de relations internationales fondées sur la coopération gagnant-gagnant et pour bâtir une communauté de destin pour l’humanité. » C’est la première fois que M. Xi expliquait son concept de communauté de destin sur l’estrade des Nations Unies. Le 18 janvier 2017, cette fois-ci à l’Office des Nations Unies à Genève, M. Xi a prononcé un discours important intitulé Construire ensemble une communauté de destin pour l’humanité, qui proposait clairement de « construire une communauté de destin pour l’humanité afin de réaliser un développement gagnant-gagnant et un bénéfice partagé ».

 

En février de la même année, les Nations Unies ont adopté une résolution sur la dimension sociale du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, dans laquelle il était évoqué, pour la première fois dans une résolution onusienne, l’idée de « construire une communauté de destin pour l’humanité ». Puis en mars 2017, lors de la 34e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Chine a publié, au nom de 140 pays, la déclaration conjointe Promouvoir et protéger les droits de l’homme, construire ensemble la communauté de destin pour l’humanité. C’est dire à quel point l’expression « communauté de destin pour l’humanité » est de nos jours employée dans l’arène internationale.

 

Par conséquent, la Chine offre sa sagesse pour le progrès de la civilisation mondiale, tout en soumettant un programme complet en phase avec cette idée.

 

Depuis trois ans, l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie a franchi une nouvelle étape, passant de la théorie à la pratique, de la planification à l’exécution. Le « cercle d’amis » de la Chine, quant à lui, s’est progressivement élargi. En outre, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures a déjà engrangé de nombreux résultats. Ainsi, à mesure que les initiatives chinoises s’érigent en consensus internationaux, elles génèrent une série de biens publics constructifs au profit du monde entier.

 

António Guterres, nouveau secrétaire général des Nations Unies, a accueilli favorablement cette initiative proposée par Xi Jinping. « La Chine est désormais un pilier important du multilatéralisme, dont l’objectif consiste justement à forger une communauté de destin pour l’humanité », a-t-il conclu.

 

 

1.      

Nouvelle ère

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