CHINAHOY

30-November-2017

Le XIXe Congrès du PCC : un nouveau jalon historique

 

 

EVANDRO MENEZES DE CARVALHO*

 

 

 
   Le 26 février 2017, des habitants de la ville de Hefei (Anhui) peuvent
s'installer dans leurs nouveaux appartements grâce à un projet de
rénovation mené à bien par le gouvernement local.
 
 

Le XIXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC) va inaugurer un nouveau cycle politique qui sera marqué par la célébration du 100e anniversaire du Parti en 2021. Ce jour festif et historique annonce aussi la promesse d'atteindre le premier but centenaire fixé par le gouvernement chinois : faire de la Chine « une société de moyenne aisance » qui garantisse les principaux besoins de tous les citoyens, à la ville comme à la campagne. En outre, l'un des objectifs est de doubler, par rapport aux chiffres enregistrés en 2010, le PIB et le revenu moyen par tête d'habitant. La Chine étant un pays de plus de 1,3 milliard de personnes, il s'agit là d'un objectif audacieux. En dépit des incertitudes de l'économie mondiale et des défis de l'économie domestique, il n'y a aucune raison de douter que la Chine réunisse les conditions nécessaires pour atteindre ces objectifs.

 

Depuis qu'il a été élu secrétaire général du Parti lors du XVIIIe Congrès du PCC en 2012, Xi Jinping encourage les réformes dans des secteurs importants de l'économie nationale, instaure des directives et prépare le pays à renforcer son rôle sur la scène internationale. Cette action n'est pas uniquement motivée par l'intérêt national, elle est aussi la conséquence de l'arrivée d'une nouvelle ère au cours de laquelle l'ascension de la Chine dans le monde la conduit à assumer de plus grandes responsabilités.

 

Si l'on regarde ces cinq dernières années, la direction du PCC a été inébranlable face aux défis qui se sont dressés devant lui, et il a été cohérent avec les objectifs du pays. La quête du rêve chinois, un concept évoqué par le président Xi au cours des premiers jours de son mandat, a mobilisé la population dans la réalisation de ses aspirations portant sur la stabilité économique et une protection sociale améliorée ainsi que sur un rêve de grandeur pour la nation. Pour un peuple connu dans le monde pour son pragmatisme et sa volonté d'obtenir des résultats, le rêve chinois a été également un appel au réveil de la créativité en faveur de l'innovation. Dans le contexte de la nouvelle normalité économique où le PIB chinois se situe autour de 6,5 %, la transformation des aspirations du peuple en une promesse économique et sociale concrète est la clé pour maintenir à plein régime le moteur de l'économie. Il existe aussi un dialogue nouveau entre le meilleur de la tradition chinoise et le meilleur de sa modernité. Les valeurs confucéennes sont revisitées et adaptées, les jeunes gens commencent à manifester de l'intérêt et à ressentir une fierté pour la culture chinoise, ils découvrent de nouvelles manières de donner un sens aux défis du présent, tandis que les personnes âgées comprennent mieux les avantages des nouvelles technologies.

 

 

 
Le 26 avril 2017, des enfants participent à une activité de lecture des classiques
antiques chinois dans le quartier de Jiushiqiao de l'arrondissement Luyang (Anhui).
 
 
 

Le président Xi, en sa qualité de noyau dirigeant de la Chine conscient du contexte actuel, a eu raison de désigner la lutte contre la corruption comme l'une de ses politiques prioritaires au sein du Parti dès le début de son mandat. Il est utile de rappeler que lors de la 6e session plénière du Comité central issu du XVIIIe Congrès du PCC, tenue l'an dernier, deux réglementations plus sévères ont été approuvées dans la direction de la vie politique à l'intérieur du Parti. Désormais, la lutte contre la corruption n'est plus une campagne temporaire : elle est devenue une politique permanente. En combattant les fonctionnaires corrompus, en créant des mécanismes et des institutions pour éradiquer la corruption et en adoptant un modèle de recrutement des nouveaux membres du Parti avec un critère moral élevé, le PCC jette les bases d'une nouvelle vision de la future société chinoise. Cette politique est à la source de la promotion de l'État de droit en Chine, annonciateur de nouveaux paradigmes dans la direction de l'État et de la société.

 

Le XIXe Congrès est, par ailleurs, un événement qui a attiré l'attention du monde entier. Cela n'est pas dû uniquement au succès économique chinois, mais aussi à la façon dont le président Xi exerce sa direction. La diplomatie chinoise recherche des « bénéfices mutuels », établissant un contraste avec l'histoire de la diplomatie occidentale qui a traité avec les pays pauvres et en développement par la colonisation, les laissant avec de profondes cicatrices. Les initiatives diplomatiques de la Chine vont dans le sens de projets concrets qui apporteront l'espoir à beaucoup de personnes et de pays capables de comprendre et de tirer parti de cette nouvelle ère. L'initiative des nouvelles Routes de la soie est en effet un grand projet du XXIe siècle. Il s'agit de l'expression la plus convaincante de l'ouverture au monde du gouvernement chinois et, plus encore, du partage généreux des bénéfices du rêve chinois avec le monde.

 

Sous cette lumière, la réussite du PCC dans la conduite de l'économie de la Chine, depuis la politique de réforme et d'ouverture lancée par Deng Xiaoping, a montré au monde les qualités et les avantages du modèle de gouvernance chinois. Certains diront peut-être qu'il s'agit d'un modèle appliqué seulement en Chine pour des raisons historiques et culturelles. Mais quand je pense aux pays colonisés qui ont adopté le modèle de gouvernance du colonisateur, il me semble évident que les modèles politiques peuvent être greffés. L'important est que cela soit fait consciencieusement et volontairement, et, de préférence, en prenant en compte les caractéristiques historiques et culturelles de la nation en question.

 

La montée de la Chine requiert un important dialogue sur les modèles de gouvernance, sur les réussites et les faiblesses du capitalisme et du socialisme, ainsi que sur ses perspectives futures pour le XXIe siècle. Le XIXe Congrès et la proximité du centenaire du PCC seront l'occasion parfaite pour commencer à en débattre.

 

*EVANDRO MENEZES DE CARVALHO est directeur du Groupe d'études Brésil-Chine de la Faculté de droit de la Fondation Getulio Vargas (FGV Direito Rio), coordinateur du Groupe de recherche des BRICS à l'Université fédérale de Fluminense (UFF) et rédacteur en chef de l'édition brésilienne de La Chine au présent.

 

 

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