CHINAHOY

29-June-2017

La visite de Li Keqiang en Europe renforce les relations de confiance

 

Le 2 juin dernier, le premier ministre Li Keqiang, le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker en conférence de presse

 

XIA BIN*

 

Du 31 mai au 2 juin, le premier ministre du Conseil des affaires d'État de Chine, Li Keqiang, a effectué une visite officielle en Allemagne et en Belgique. Il a participé à la rencontre annuelle entre le premier ministre chinois et la chancelière allemande et au 19e Sommet Chine-UE. Cette visite de trois jours dans ces deux pays a été marquée par deux grandes rencontres et de multiples activités importantes. Cette visite en Europe a permis d'obtenir de nombreux résultats fructueux et de faire entendre la voix de la Chine.

 

Une attitude

 

En vertu de l'article 15 du Protocole d'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) signé par la Chine en 2001, les nations membres de l'OMC doivent cesser, le 11 décembre 2016, d'avoir recours à l'approche du « pays de substitution » pour mener des enquêtes antidumping sur la Chine. Cependant, jusqu'à aujourd'hui, il est encore des États membres qui, faisant fi de cette stipulation, refusent de remplir leurs obligations en persistant à ne pas vouloir accorder le statut d'économie de marché à la Chine.

 

Lors de la visite de Li Keqiang en Europe, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré : « Nous adhérons aux principes et aux règles de l'OMC. Nous soutenons aussi l'UE dans le respect de ses obligations mentionnées par l'article 15 du Protocole d'adhésion de la Chine à l'OMC. »

 

À l'issue du 19e Sommet Chine-UE, le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker se sont exprimé lors du point presse en soulignant que l'UE et la Chine avaient eu une discussion sérieuse sur les questions qui intéressent les deux parties, telles que le respect des obligations de l'article 15 du Protocole d'adhésion de la Chine à l'OMC, les consensus augmentent et les divergences se réduisent.

 

Au château de Val Duchesse à Bruxelles où Li Keqiang s'est entretenu avec son homologue belge Charles Michel, ce dernier a estimé que les règles internationales devaient être respectées et les engagements pris, honorés. La partie belge entend, elle aussi, jouer un rôle actif pour que l'UE remplisse ses obligations liées à l'article 15 du Protocole d'adhésion de la Chine à l'OMC.

 

« L'Allemagne, l'UE et la Belgique ont toutes montré une attitude très positive quant au respect des obligations de l'article 15 du Protocole d'adhésion de la Chine à l'OMC », a signalé Chen Fengying, ancienne directrice du centre d'étude sur l'économie mondiale de l'Institut des relations internationales contemporaines de Chine. Dès l'instant où la partie européenne joindra le geste à la parole, les obstacles entravant les relations économiques et commerciales avec la Chine seront balayés et de nouvelles perspectives s'ouvriront.

 

Un message double

 

Lors de son séjour en Europe, Li Keqiang a prononcé un discours respectivement au Forum Chine-Allemagne « Façonner l'innovation ensemble », et au 12e Sommet des affaires Chine-UE. Qu'il s'agisse de son intervention en Allemagne soulignant la coopération sur l'innovation et un environnement d'investissement ouvert, ou celle de Bruxelles appelant au maintien du système multilatéral des échanges économiques et commerciaux et à la promotion du développement équilibré du commerce bilatéral, Li Keqiang a transmis au monde, avec constance, un message double : la Chine s'en tient à la globalisation économique et œuvre à la promotion de l'investissement et du commerce.

 

« La Chine, en tant qu'entité économique mondiale majeure, s'est prononcée en faveur de la justice. Elle a fait entendre une voix positive en faveur de la globalisation économique et de la défense du libre-échange, ce qui témoigne du sens des responsabilités d'un grand pays », a estimé Ruan Zongze, directeur adjoint permanent de l'Institut des études internationales de Chine. À son avis, l'Allemagne, l'UE et la Belgique ont toutes les trois favorablement réagi à la globalisation économique avec pour point commun leur opposition au protectionnisme.

 

Il a également fait remarquer qu'au terme de la rencontre annuelle entre le premier ministre chinois et la chancelière allemande ainsi que du 19e Sommet Chine-UE, ce qui figure en tête de liste reste, dans les deux cas, l'engagement réciproque de « forger une économie globale ouverte ». La priorité donnée à cette question parle d'elle-même.

 

Quant à la promotion pour faciliter l'investissement et le commerce, la Chine et l'Allemagne ont toutes les deux déclaré qu'elles feraient progresser l'ouverture dans les deux sens et soutiendraient la libéralisation du commerce et les facilités d'investissement.

 

Devant l'auditoire du l2e Sommet des affaires Chine-UE, Li Keqiang a insisté : « À l'heure actuelle, la tâche urgente est de maintenir le libre-échange, relancer les deux puissants moteurs du commerce et de l'investissement, pousser l'économie mondiale à se remettre sur les rails d'une reprise stable de manière à ce que la globalisation économique profite à davantage de pays et de populations. »

 

Dans la liste des acquis du 19e Sommet Chine-UE, les deux parties estiment que les négociations en cours sur le traité de l'investissement sont prioritaires. On peut s'attendre, dans un avenir prochain, à un paysage économique des marchés chinois et européen ouverts dans les deux sens, sur un pied d'égalité, avec des bénéfices mutuels et des résultats gagnant-gagnant.

 

Des résultats tripartites

 

Les accords conclus et les documents signés par la Chine d'une part, et respectivement l'Allemagne, l'UE et la Belgique d'autre part, sont le couronnement de la tournée européenne de Li Keqiang.

 

Selon Ruan Zongze, la coopération sur l'innovation et l'alignement de la stratégie chinoise « Fabriqué en Chine 2025 » avec la stratégie allemande « Industrie 4,0 » sont deux points d'importance primordiale dans la liste des résultats issus de cette rencontre annuelle entre le premier ministre chinois et la chancelière allemande. De par sa capacité d'innovation et son industrie de construction mécanique, l'Allemagne occupe une position dominante dans le monde, tandis que la quête de la Chine pour la coopération et l'alignement de stratégies reflète son principe de mettre en œuvre les politiques pertinentes selon les conditions nationales des pays partenaires.

 

Aux yeux de Chen Fengying, la liste des acquis du 19e Sommet Chine-UE reflète davantage les visions et concepts communs des deux parties. Par exemple, les deux parties s'en tiennent fermement au maintien des principes de l'OMC pour construire une économie mondiale ouverte ; elles réitèrent le renforcement du rôle essentiel de l'OMC dans le système commercial multilatéral pour sauvegarder un système commercial multilatéral transparent, non-discriminatoire, ouvert et inclusif, basé sur les règles ; elles sont également favorables à l'entrée en vigueur de l'Accord sur la facilitation des échanges.

 

Par ailleurs, lors de la visite de Li Keqiang, la Chine a également signé avec la Belgique de nombreux documents sur la coopération bilatérale dans les domaines des infrastructures, de l'industrie, du contrôle de qualité, des télécommunications, de la logistique et des ports. Comme l'indique Chen Fengying, malgré la taille moins grande de l'économie belge, il faut tenir compte du fait que la Belgique est géographiquement au cœur de l'UE. La coopération amicale dans la durée entre la Chine et la Belgique ne manquera donc pas de jouer le rôle de passerelle dans les relations Chine-UE.

 

 

*XIA BIN est journaliste de China News Service.

(Article publié le 5 juin sur http://www.chinanews.com)

 

 

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