Sommaire du Juillet 2001
 

Les Daur et Les Ewenki

Les membres de l'ethnie daur vivent principalement dans région autonome de la Mongolie intérieure et dans la province du Heilongjiang et leur nombre atteint plus de 121 000 personnes. La plus grosse communauté vit dans la région de la rivière Nenjiang au Heilongjiang, une zone de riche pâturage et de culture. On en trouve aussi quelques-uns au Xinjiang. Ils sont les descendants des Daur qui se sont déplacés dans les régions occidentales de la Chine sous la dynastie des Qing (1644-1911). Les Daur parlent une langue qui ressemble au mongol et, durant la dynastie des Qing, ils utilisaient le mandchou comme écriture. Depuis 1911, la langue chinoise commune a remplacé le mandchou.

Histoire
On croit que les Daur seraient les descendants des nomades Khitan qui ont fondé la dynastie des Liao (916-1125). À l'origine, ils habitaient les rives inférieures du fleuve Heilong. Durant la dynastie des Qing, leur économie était diversifiée et comprenait la pêche, la chasse, la culture et l'élevage. Les Daur ont souvent servi dans les armées impériales des Qing, entre autres pour repousser les Cosaques en 1643 et en 1651 et, sous la République, pour repousser les Japonais en 1931.

Coutumes
La monogamie était généralement d'usage, et les mariages étaient organisés par les parents. Un homme d'un clan différent peut aller vivre dans la famille de sa femme, mais ne pourra jamais réclamer la propriété familiale. Les liens les plus étroits sont ceux qui se tissent entre les beaux-frères. Lors de toutes les célébrations importantes, la présence des beaux-frères est requise, de même que celle de leur famille.
Les Daur croyaient au chamanisme, alors que certains autres étaient adeptes du bouddhisme tibétain. Leur plus grande fête de l'année se célébrait en mai, alors qu'on sacrifiait des porcs et des bœufs aux dieux pour assurer la prospérité durant l'année à venir. À la fête du Printemps, on offrait des sacrifices aux ancêtres. Les personnes décédées étaient enterrées en fonction de la descendance familiale et l'on enterrait des ornements, des pipes, des ustensiles et parfois des chevaux.
La tradition des Daur était de faire passer une pipe aux visiteurs, hommes et femmes, en signe de respect. Les filles fabriquaient des blagues à tabac fort élaborées et les glissaient dans les poches des jeunes hommes qu'elles voulaient séduire.
La lutte, la course de chevaux et le tir à l'arc sont des sports populaires parmi les Daur. Ils pratiquent également une sorte de football avec un ballon fabriqué de poils de bœuf. Les villages des Daurs sont propres, habituellement bâtis à flanc de montagnes et face à des cours d'eau, et les maisons ont des cours entourées de clôtures en vannerie.
Les femmes ont toujours été renommées pour leur travail à l'aiguille qui décore leurs vêtements de motifs délicats. Les hommes portent des chapeaux de paille en été ou nouent tout simplement une pièce de tissu blanc autour de leur front. En hiver, ils portent des chapeaux de cuir. En été, les femmes portent des chaussettes blanches et des souliers avec motifs, des bottes de cuir et de longues tuniques en hiver.
L'alimentation typique des Daur se compose de nouilles de millet ou de sarrasin mêlées à du lait, des gâteaux de sarrasin ou des flocons d'avoine cuits avec des fèves de soja. La venaison occupe une place importante, particulièrement la viande de cerf, de faisan et de canard. Ils cultivent une grande variété de légumes.
Une inséparable de la vie des Daur : la leleche, une charrette à grosses roues tirée un boeuf.

Vie culturelle

Les Daur possèdent un riche répertoire de danses folkloriques qu'ils aiment présenter lors des fêtes. Les femmes chantent en groupe et la plupart excellent à jouer d'un instrument appelé mukulian. Les hommes en jouent également mais les femmes leur sont supérieures dans le domaine. La littérature daur se base surtout sur l'observation de la nature, mais elle comporte aussi un grand nombre de fables et de légendes. L'une des histoires les plus populaires s'appelle : Le Jeune Stalwart et Dai Fu. Elle racontre les luttes des Daur contre l'oppression des dirigeants durant la dernière moitié du XIXe siècle. Les œuvres contemporaines les plus célèbres sont celle d'un écrivain daur nommé Qin Tongpu. Les Daur ont un amour particulier de la poésie et leur littérature orale s'enrichit de nombreux proverbes. Leur artisanat touche la fabrication de jouets, la broderie et le papier découpé.


Les Ewenki
Cette ethnie a une population d'un peu plus de 26 000 personnes, vivant surtout dans sept bannières de la région autonome de la Mongolie intérieure et dans un district du Heilongjiang. Les Ewenki n'ont pas d'écriture mais une langue parlée formée de trois dialectes. On parle le Mongol dans les zones pastorales et le chinois commun dans les zones agricoles. Les communautés les plus compactes d'Ewenkis sont situés dans la chaîne montagneuses des Grand Hinggan.

Histoire
Les ancêtres des Ewenki gagnaient leur vie en pêchant, chassant et en s'occupant de la reproduction des rennes dans les forêts situées au nord-est du lac Baikal et le long du cours supérieur du fleuve Heilong. Par la suite, ces gens se sont déplacés vers le cours moyen du Heilong. Durant la dynastie des Yuan (1279-1368), les Ewenki étaient appelés le " peuple des forêts " et durant les Ming (1368-1644) le peuple " qui se déplace à dos de rennes ". Durant les Qing (1644-1911), ils ont été appelés les Kemunikans, ceux qui savent utiliser les rennes. En 1635, les Kemunikans passèrent sous la domination des Mandchous. En 1732, 1 600 Ewenki furent appelés à remplir des fonctions de gardiens aux frontières des steppes Hulun Buir. Leurs descendants forment aujourd'hui la Bannière autonome des Ewenki. Un groupe d'aide appelé nimoer, formé de quelques familles, parfois jusqu'à dix, était habituellement formé par les Ewenki pour faire paître les troupeaux. Les membres du groupe appartenaient tous au même clan. Au fil de l'histoire, ce système n'a pas toujours été juste et égalitaire mais a été souvent dominé par des seigneurs féodaux. Durant les Qing, les Ewenki ont frôlé l'extinction à cause des guerres. Pendant l'occupation japonaise, certains Ewenkis ont été entraînés à fumer de l'opium et certains autres ont été utilisés comme cobayes lors d'expériences bactériologiques des Japonais. Si l'on ajoute les épidémies de diverses maladies qui ont alors sévi, la population de cette ethnie a subi une diminution draconnienne. En 1945, il en restait moins de 1 000. Avec le développement de la production, les conditions de vie des Ewenki se sont améliorées et en 1958, la Bannière autonome des Ewenki fut établie. Depuis lors, les Ewenkis sont surtout actifs dans l'élevage, la culture du fourrage, les services vétérinaires. L'industrie est surtout centrée sur la machinerie de ferme, les outils et l'habillement. Il y a encore beaucoup d'Ewenki qui s'occupent de chasse, mais ils se sédentarisent de plus en plus et diversifient leurs sources de revenus.

Économie et mode de vie
Dans le passé, la dispersion des Ewenki a donné un développement social très inégal parmi les membres de cette ethnie : certains étaient des nomades, d'autres, fermiers, d'autres encore, fermiers-chasseurs. Ceux qui demeurent dans la Bannière autonome des Ewenki sont des nomades qui se déplacent avec leurs troupeaux à la recherche de bons pâturages et d'eau. Les Ewenki excellent à l'équitation. Dès qu'ils ont six ou sept ans, les garçons et les filles apprennent à monter à cheval; les filles apprennent à traire les vaches et à participer à des courses de chevaux autour de dix ans et un peu plus tard, à manier le lasso.
La fête du Mikuole est une fête traditionnelle de cette ethnie et se tient en mai. Les familles se parent de leurs plus beaux atours et partagent du vin, des mets plus raffinés et d'autres délices préparés pour l'occasion. C'est le temps où les nomades comptent leurs agneaux et prennent connaissance de leur richesse, et pour les jeunes, de démontrer leur adresse au lasso pour attraper les chevaux et les castrer.
Les Ewenki sont des gens honnêtes, chaleureux et hospitaliers. Dans les régions pastorales, les invités sont souvent accueillis avec du tabac, du thé au lait et de la viande mijotée. On offre généreusement de la viande de renne, de la venaison et des saucissons faits de museau d'élan. Lorsque les Ewenki partent en longue tournée de chasse, ils laissent ce qu'ils ne peuvent pas apporter avec eux-aliments, vêtements et outils-dans des dépots non verrouillés en forêt. D'autres chasseurs dans le besoin peuvent ainsi prendre ces choses sans demander la permission à leur propriétaire. Ces choses "empruntées " seront remises plus tard lorsque le chasseur rencontrera le propriétaire.
La monogamie est pratiquée. Les membres d'un même clan n'ont pas le droit de se marier entre eux. Un mariage ewenki est une occasion pour danser et faire la fête. Les danses folkloriques ewenki sont simples et sans retenue. Les mouvements des pieds sont vigoureux et très rythmés, ce qui caractérise bien l'honnêteté, le courage et l'optimisme de cette ethnie.
Mythes, fables, ballades et devinettes forment la littérature orale. Broderies, gravures et peintures font partie des décorations que l'on trouve souvent sur les ustensiles. Les Ewenki sont également habiles à graver l'écorce de bouleau et à découper toutes sortes de formes d'animaux pour en faire des jouets pour enfants.
La plupart des Ewenkis sont animistes; ceux des zones pastorales sont des adeptes du bouddhisme tibétain, et quelques-uns, de l'église orthodoxe orientale. Les Ewenkis vénèrent également leurs ancêtres décédés, et parmi certains chasseurs ewenkis, ont retrouve aussi une vénération envers l'ours. Après avoir tué un ours, les Ewenki vont effectuer une série de rituels : on rassemble en paquet la tête, les os et les entrailles de l'ours et on les dépose dans de l'écorce de bouleau ou de l'herbe séchée, puis on suspend le tout dans un arbre pour donner une inhumation éolienne à l'ours. Les chasseurs pleurent et se prosternent et offrent du tabac à l'animal mort. Auparavant, on organisait aussi une inhumation éolienne pour les morts, mais celle-ci est maintenant remplacée par l'enterrement. Dans certaines régions, chaque clan a son totem, un canard ou un cygne, en guise d'objet de vénération. On ne peut tuer aucun de ces deux animaux.


-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-
Retour

Adresse: 24, rue Baiwanzhuang, Beijing 100037, Chine
Fax: (0086-10) 68328338
Site Web: http://www.chinatoday.com.cn
E-mail: chinatoday@263.net
Tous droits réservés à La Chine au présent