Prenons
soin de notre futur
LA
conférence consultative d'échelon ministériel
sur le développement des enfants de l'Asie de l'Est et du
Pacifique est une occasion de consultations importante sur cette
question dans la région. L'Accord de Manille et la Déclaration
de Hanoi, adoptées par les conférences précédentes,
sont déjà devenues des documents directeurs sur le
développement des enfants dans cette région. Du 14
au 16 mai derniers, le gouvernement chinois a organisé la
Ve Conférence consultative d'échelon ministériel
sur le développement des enfants de l'Asie de l'Est et du
Pacifique, à laquelle ont participé plus de 200 officiels
de 21 pays et régions, dont des représentants des
enfants et des organisations non gouvernementales. Cette conférence
a fait l'évaluation des résultats obtenus dans le
domaine du développement des enfants au cours de la dernière
décennie et des problèmes existants, adopté
la Déclaration de Beijing et effectué des préparatifs
pour la réunion spéciale de l'ONU sur le développement
des enfants qui se tiendra en septembre à New York.
Situation du développement
de l'enfant chinois
Cette dernière décennie, les organisations
chinoises pour l'enfant se sont perfectionnées de jour en
jour. Le cadre réglementaire est de plus en plus complet.
En 1990, la Chine a fondé la Commission pour la femme et
l'enfant relevant du Conseil des affaires d'État, organisme
gouvernemental destiné à promouvoir le développement
de l'enfant et à élever la place de la femme. Les
gouvernements à tous les échelons l'ont fait aussi.
En même temps, la Chine a élaboré des programmes
nationaux, et les gouvernements à tous les échelons
qui ont assigné des tâches aux départements
concernés leur ont demandé de réaliser les
objectifs fixés et de procéder à des examens
réguliers. Depuis les années 90, la Chine a successivement
promulgué la Loi de la protection des adolescents, la Loi
de la prévention de la délinquance juvénile,
la Loi de l'éducation, la Loi de la protection maternelle
et infantile, la Loi de l'assurance des handicapés, la Loi
du travail, a révisé de manière continue le
Code pénal, la Loi de l'adoption, la Loi du mariage et autres
en vue de fournir l'assurance législative sur la protection
des droits de l'enfant et la promotion de son développement.
Le
gouvernement chinois considère qu'investir pour l'enfant,
c'est investir dans le futur; dans ce contexte, puisque les finances
ne sont pas suffisantes, le gouvernement chinois s'efforce d'investir
dans le développement de l'enfant et de renforcer l'édification
des infrastructures de service pour ce dernier. Depuis les années
90, le taux de croissance moyen de l'investissement accordé
par le gouvernement dans les domaines de l'éducation de base,
de la protection maternelle et infantile, de la prévention
des maladies et des épidémies a respectivement atteint
19 %, 15 % et 12 % , pourcentages supérieurs au taux de croissance
de la valeur de la production intérieure pour la même
période. Parmi ces investissements, rien que les investissements
dans le " Projet national de l'instruction obligatoire des
régions pauvres ", le " Projet d'éducation
et d'aide aux pauvres " ainsi que dans la transformation et
l'agrandissement des organismes sanitaires et anti-épidémiques
à trois échelons (district, canton et village), la
transformation de l'approvisionnement en eau, celle des toilettes
dans les régions rurales et la production du sel iodé
ont atteint plus 74 milliards de yuans.
À l'heure actuelle, les organismes du gouvernement chinois
qui fournissent les services fondamentaux à l'enfant sont
de plus en plus nombreux et leur qualité s'élève
sans cesse. La Chine a déjà mis en place le plus grand
système d'éducation de base et de protection maternelle
et infantile au monde. En 2000, il y avait 3 180 organismes chinois
de protection maternelle et infantile, et jusqu'à l'année
dernière, le nombre des élèves inscrits à
l'école, en âge de recevoir l'instruction obligatoire
de neuf ans, est passé de 160 à 190 millions. L'instruction
obligatoire de neuf ans a été généralisée
dans les régions dont la population représente 85
% de la population totale du pays.
Le principe dit de " la priorité de l'enfant "
est déjà reconnu par toute la société.
Le président de l'État et le premier ministre ont
participé à la campagne de vaccination des enfants
lors de la Journée de renforcement de l'immunité;
des femmes ordinaires sont devenues des " mamans " dans
des orphelinats; la Ligue de la jeunesse a entamé le "
Projet Espoir " et le " Projet Chunlei ", lancés
par la Fédération nationale des femmes de Chine, projets
qui ont pour objectif d'aider les enfants, et surtout les fillettes
pauvres déscolarisées, à retourner à
l'école. Tout cela montre que l'amour et le respect pour
l'enfant sont déjà devenus des actions bien conscientes
des citoyens chinois.
Grâce aux efforts conjugués du gouvernement et de toute
la société, le travail sur le développement
de l'enfant a accompli des progrès historiques. Les principaux
objectifs, fixés dans le Programme pour le développement
de l'enfant dans les années 90 ont été réalisés
pour l'essentiel. La Chine a déjà atteint 21 des 24
objectifs fixés lors de la Conférence internationale
au sommet sur l'enfant. Seulement trois objectifs, tels que la "
réduction de moitié du taux de mortalité des
femmes enceintes et en couches en 1990 ", " l'élimination
du tétanos des nouveau-nés " et " le contrôle
du sida ", sont encore en cours de réalisation.
Certes, en tant que pays en développement, la Chine affronte
aussi des problèmes dans le domaine du développement
des enfants. Premièrement, l'écart entre la ville
et la campagne et l'écart entre les régions sont très
marqués. Bien que la Chine ait réalisé pour
l'essentiel l'objectif du développement des enfants dans
l'ensemble du pays, il existe encore des écarts dus à
l'influence de facteurs historiques, géographiques, économiques
et culturels. Le taux de mortalité des bébés
et des enfants de moins de 5 ans, le taux de mortalité des
femmes enceintes et en couches et le taux de malnutrition des enfants
à la campagne sont évidemment supérieurs à
ceux en ville, et ce pourcentage est bien supérieur dans
l'Ouest par rapport à celui de l'Est de la Chine. Parmi un
million d'enfants d'âge scolaire mais non scolarisés,
les deux tiers se rassemblent dans l'Ouest. L'État a pris
toutes sortes de mesures pour améliorer cette situation,
toutefois les infrastructures de l'éducation de base et des
installations sanitaires, le nombre et la qualité des professeurs
et des travailleurs médicaux ne répondent pas aux
besoins de la réalité.
De plus, la pauvreté n'est pas éliminée. Grâce
à 50 ans d'efforts, surtout avec l'application du projet
d'aide aux pauvres depuis les années 90, la Chine a réussi
à tirer de la pauvreté des centaines de millions des
gens, mais jusqu'aujourd'hui, il y a encore 30 millions de personnes,
dont des millions d'enfants, pour qui la pauvreté est encore
une réalité. C'est encore une tâche difficile
de toute la société de leur fournir de bonnes conditions
de vie et de développement.
En plus, avec le développement de la société,
de nouveaux problèmes ont surgi. Depuis la découverte
du premier cas de sida déclarée en Chine en 1985,
le nombre de cas de cette maladie a atteint 20 000, et actuellement
trois sources de propagation existent. On trouve aussi des cas d'enfants
infectés. La propagation du sida n'est pas encore effectivement
contrôlée en Chine. D'après l'enquête
susmentionnée, presque 30 millions d'enfants de 14 à
17 ans n'ont pas suffisamment de connaissances sur le sida. En Chine,
48 % des adolescents ne connaissent pas du tout ou connaissent très
peu le sida, 70 % des enfants de 9 à 13 ans ainsi que 35
% des adolescents de 14 à17 ans déclarent savoir très
peu ce que sont des rapports sexuels. 68 % des enquêtés
savent qu'une relation sexuelle sans mesure protectrice est le principal
mode d'infection du sida, mais seulement 41 % des gens savent ce
qu'est un préservatif.
En outre, la Chine compte 80 millions de migrants. Comment bien
effectuer le travail de protection des femmes enceintes et en couches,
de protection, de nutrition et d'éducation des enfants est
aussi notre tâche importante.
Pour créer un environnement approprié au développement
des enfants au nouveau siècle, le Conseil des affaires d'État
a déjà élaboré le Programme chinois
pour le développement des enfants 2001-2010 et toutes les
provinces, les régions autonomes et les villes relevant directement
de l'autorité centrale ont déjà fixé
ou sont en train de fixer leurs programmes de ce genre. Sur la base
de l'analyse et de l'évaluation de la situation de développement
des enfants chinois, ce nouveau programme ayant pour but de former
des hommes qualifiés pour la réalisation de la modernisation
de la Chine au XXIe siècle fixe des objectifs à atteindre
dans quatre volets: l'enfant et la santé, l'enfant et l'éducation,
l'enfant et la protection légale, l'enfant et l'environnement.
Ce nouveau programme insiste sur la création d'un environnement
approprié au développement des enfants et d'un environnement
humain qui le soit également à la mentalité
de l'enfant. L'implantation de ce nouveau programme, programme d'action
à l'échelon national, est sous la responsabilité
des départements gouvernementaux et nécessite la participation
des milieux sociaux.
La Déclaration
de Beijing
La
Déclaration de Beijing qui guide le développement
des enfants dans la décennie à venir a été
adoptée à l'unanimité par les participants
de cette conférence. Dans cette déclaration, on y
met l'accent sur le fait que l'enfant est notre futur. Nous devons
tout faire pour créer un environnement dans lequel il pourra
déployer pleinement sa potentialité et jouir de ses
pleins droits. Conformément à la Convention des droits
de l'enfant, nous devons bannir toutes les sortes de discriminations
et d'inégalités, dont l'élimination de la discrimination
envers les femmes et du phénomène du travail des enfants.
La Déclaration possède des principes communs d'action:
1. Élargir la coopération entre les enfants, les jeunes
et le gouvernement, la coopération entre la société
et l'individu pour soutenir le mouvement mondial des enfants et
la création d'une société favorable aux enfants.
2. Examiner et évaluer l'application des règlements
de la Convention des droits de l'enfants. 3. Mettre le bien-être
des enfants au centre des affaires de l'État et faire de
ce bien-être un objectif important du progrès social
du pays. 4. Intervenir dans toutes les étapes importantes
de la croissance des enfants pour protéger leurs droits et,
tout spécialement, garantir le meilleur traitement qui soit
pour les nourrissons, bien travailler à l'enregistrement
de leur naissance et de leur nationalité. Offrir une éducation
de base de haute qualité, des opportunités de développement
individuel et de participation aux affaires favorables à
la société. 5. Encourager la mise en uvre du
plan d'action pour la décennie à venir. 6. Renforcer
le rôle du gouvernement et des ONG dans la prise de décision
de l'État. 7.
Élargir la coopération dans plusieurs domaines à
propos de l'enfant, en vue d'appliquer le plan à tous les
niveaux. 8. Offrir et renforcer le service social. 9.Renforcer le
rôle des organisations qui représentent les intérêts
des enfants et des jeunes et qui reflètent leurs idées.
10. Connaître et soutenir le rôle des parents et de
la famille, en tant que protecteurs des enfants, et élever
leur capacité de les protéger et de mieux s'en occuper.
11. Renforcer la capacité des fournisseurs de services sociaux
et celle des fournisseurs d'autres services pour le développement,
la protection et le soin des enfants. 12. Encourager le partage
des responsabilités entre les organisations de quartier,
le gouvernement, la société, les organisations culturelles
et religieuses, populaires et infantiles, y compris les médias,
pour garantir les intérêts des enfants. Soutenir le
rôle important d'autres organisations autorisées dans
la protection des intérêts des enfants. 13. Donner
la priorité à l'élaboration du plan sur l'amélioration
de la situation de l'enfant auquel les enfants participent pleinement.
14. Il faut reconnaître que, bien que la mondialisation assure
la croissance de l'économie dans plusieurs domaines, elle
néglige également de nombreux pays pauvres, de sorte
qu' il est nécessaire d'évaluer de nouveau les politiques
économiques qui exercent probablement des influences négatives
sur les enfants et de fournir à ces enfants et à leur
famille un réseau d'assurance sociale afin de les soustraire
à ces influences causées par la mondialisation. 15.
Utiliser au maximum les opportunités fournies par les techniques
d'information avancées et le progrès des télécommunications,
et, parallèlement, éviter ces mauvaises influences
exercées sur les enfants. 16. Assurer les intérêts
des enfants sur tous les plans, bien les implanter et élever
la transparence d'exécution. 17. Rendre la convention pour
les enfants et la responsabilité à leur égard
plus effective.
QIAO TIANBI
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