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La place du Peuple de Chaozhou. |
Chaozhou
se ramifie dans le monde entier (IV)
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M. Rao Zongyi (au centre) est un sinologue de renommée internationale. |
M.
Li Ka-Sheng (à dr.) a financé la construction de l’hospice
de vieillards de Jinshan de Shanghai. Sur la photo : M. Li Ka-Sheng et Mme Chen Tiedi, présidente de la
fondation philanthropique de Shanghai, inaugurent conjointement
cette construction. |
Chaozhou est une ville côtière
de la Chine du Sud-Est qui a été l’un des berceaux de la « route
maritime de la Porcelaine » ainsi que son point de départ.
Cette route menait aux pays d’Asie, d’Afrique et d’Europe en traversant
respectivement les ports anciens de Guangzhou, de Yangzhou, de Wenzhou
et de Quanzhou.
La province du Guangdong est le pays natal
renommé de plus de deux millions de Chinois d’outre-mer et de compatriotes
de Taiwan, de Hongkong et de Macao (dont le tiers proviennent de
Chaozhou). Depuis la dynastie des Song (960-1279), les hommes d’affaires
de Chaozhou ont laissé leur marque dans une quarantaine de pays
du monde, surtout en Asie du Sud-Est.
À Chaozhou, presque toutes les familles
ont des relations outre-mer. En s’appuyant sur leur civilisation,
leur dialecte s’est transmis aux quatre coins du monde.
Lutter durement pour édifier une entreprise
M. Yang Ximing, autrefois
deuxième secrétaire de l’ambassade de Chine, accrédité en Thaïlande,
est aujourd’hui le directeur du Bureau des affaires étrangères des
ressortissants chinois de Chaozhou. À une réception qui avait été
organisée par le gouvernement chinois à Bangkok pour célébrer la
Fête nationale de la République populaire de Chine, il a rencontré
un commerçant indien qui parlait couramment le dialecte de Chaozhou,
et il a été surpris de l’étendue de son savoir. Après s’être informé
davantage, il a appris que ses relations fréquentes avec des commerçants
de Chaozhou lui avaient beaucoup apporté.
Embrassée par les monts,
Chaozhou est une ville qui est bordée par la mer, à l’est. Dans
l’Antiquité, en raison de forte population de la ville et de la
pénurie de terres, les ancêtres ont vécu dans la pauvreté. À l’époque
des Ming (1368-1644), l’application de la loi martiale en mer a
poussé des groupes d’hommes d’affaires des régions de Chaozhou et
de Shantou à tenter leur chance en Asie Sud-Est. Ils sont ainsi
devenus les premiers immigrés dans ces régions.
Vivant depuis des générations dans cette
région côtière, les habitants de Chaozhou aiment les aventures.
Ils sont travailleurs et aptes à supporter les difficultés et les
privations. Autrefois, des immigrés n’ayant pas un rond ont mené
une vie dure en terre étrangère. Ils ont d’abord travaillé comme
coolie, puis comme pêcheur ou comme travailleur de la saline. En
s’appuyant sur un morceau de toile imperméable d’une superficie
de 50 cm ×
100 cm, ils ont lutté durement pour édifier
leur entreprise.
Dans le monde, les hommes d’affaires de
Chaozhou jouissent toujours d’une grande réputation pour leur réussite
économique. Dans le numéro 6 de la revue Zibenjia (Capitaliste)
de Hongkong, la liste des Chinois riches de l’île démontre la grande
puissance économique des hommes d’affaires de Chaozhou. Ces derniers
sont doués pour le commerce. Dans les milieux financiers thaïlandais,
plus de 20 des 25 entreprises privées sont financées par des hommes
d’affaires de cette ville.
Harmonisant bien les civilisations
chinoise et étrangère, les succès obtenus par les Chinois d’outre-mer
de Chaozhou révèlent leur style confucianiste en affaires. Après
les dynasties des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911), le développement
du commerce de Chaozhou a offert des débouchés aux personnalités
locales. Acheter auprès des dignités locales a permis à certains
hommes riches d’embrasser la carrière officielle.
Dans le commerce, l’esprit
confucianiste traditionnel préconise la « juste raison ».
Cette tradition du bon sens s’est transmise de génération en génération
au sein des Chinois d’outre-mer de Chaozhou.
Travailler honnêtement
D’après des études, les hommes d’affaires
du Shanxi et de l’Anhui jouissent d’une grande réputation dans l’ensemble
de la Chine. Pour vivre, les hommes d’affaires de Chaozhou ont toujours
respecté la bonne tradition de leurs ancêtres et s’unissent étroitement
autour de leur Foyer de l’Association des compatriotes. Pendant
de longues années extrêmement difficiles, ils ont toujours gardé
leur accent et la nostalgie de leur province. Un sinologue français
a dit : « Les hommes d’affaires de Chaozhou sont toujours
fidèles à leur parole. »
M. Rao Zongyi, sinologue
de renommée internationale originaire de Chaozhou, estime que les
hommes d’affaires de Chaozhou ont maintenu l’« honnêteté »
de leurs ancêtres en édifié une éthique commerciale élevée. Ainsi,
l’« honnêteté » est le point qui leur a
permis de bâtir leurs succès.
En Thaïlande, le Foyer de
l’Association des compatriotes de Chaozhou est un bâtiment à cinq
étages. Cette construction luxueuse de style palais est équipée
aussi d’installations de parking, d’un théâtre, d’une salle de réunion
et d’une salle de banquet de grande dimension. Se considérant comme
une grande famille, de génération en génération, plus de 4 millions
de Chinois d’outre-mer vivant en Thaïlande nourrissent l’attachement
à leur lieu d’origine en se basant sur leur nom de famille, leurs
liens du sang et leurs croyances.
Ne jamais oublier le
pays natal
À Chaozhou, les échanges avec l’extérieur
ne se faisaient pas que par l’intermédiaire des marchands, mais
aussi par les Chinois d’outre-mer qui s’expatriaient un temps, mais
qui n’oubliaient jamais leur pays natal qu’ils assistaient financièrement.
En outre, ils aimaient souvent y revenir passer la fin de leur vie.
Ainsi, plusieurs Chinois d’outre-mer sont rentrés dans leur lieu
d’origine où ils ont fait des dons en argent pour construire des
sanctuaires à leurs ancêtres, des digues, des routes et des services
de bien-être.
M. Li Ka-Cheng, l’homme
le plus riche en Asie, est né dans une petite ruelle de Chaozhou.
Ayant débuté en fabriquant des fleurs en plastique, il a édifié
un groupe financier possédant quantité de sociétés. Important pilier
économique de Hongkong, son groupe a investi plus de 60 milliards
de yuans pour soutenir l’œuvre éducative de sa patrie. Dans sa ville
natale, il a financé la construction de l’université de Shantou, de deux hôpitaux
et de 70 écoles primaires. En un peu plus de vingt ans, les Chinois
d’outre-mer de Chaozhou ont versé 500 millions de yuans pour la
construction de plus de 600 écoles primaires.
Ces Chinois résident en
France, aux États-Unis et au Canada ; ils sont hautement appréciés
par le gouvernement local pour leurs succès dans les milieux industriel
et commercial. En 2003, le Teochew International Convention a organisé
une soirée amicale. À cette occasion, le président français Jacques
Chirac avait adressé des félicitations par écrit : « Vous
êtes une colonie qui est fière des glorieuses traditions de la civilisation
chinoise. En France, vous avez établi des relations entre l’Occident
et l’Asie. » Aujourd’hui, les Chinois d’outre-mer de Chaozhou
sont suivis de près par les peuples du monde, car ils constituent
une fenêtre permettant aux étrangers de connaître la Chine actuelle.
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