CHINAHOY

1-April-2010

San ren cheng hu 三人成虎

 

Trois hommes donnent naissance à un tigre

Un mensonge répété plusieurs fois est habituellement considéré comme une vérité. Les Chinois citent souvent San ren cheng hu ou « Trois hommes donnent naissance à un tigre » pour illustrer cette idée.

Cette expression a été citée pour la première fois par Pang Gong, un fonctionnaire de l’État de Wei durant la période des Royaumes combattants (475–221 av. J.-C.). L’État de Wei avait signé, avec l’État de Zhao, un accord qui établissait une alliance entre eux. Comme cela était la coutume à l’époque pour minimiser les soupçons entre les deux parties, le roi de Wei avait envoyé en otage son fils dans l’État de Zhao pour une durée déterminée, et Pang Gong avait été choisi pour accompagner ce prince de Wei.

Avant le départ, Pang Gong eut une brève discussion avec le roi :

- Si quelqu’un dit à Votre Majesté qu’un tigre est en liberté au marché, allez-vous le croire?

- Je ne le croirais pas, bien évidemment.

- Si une deuxième personne venait vous dire qu’un tigre est en liberté dans la rue, le croiriez-vous alors?

- Je commencerais probablement à me poser des questions.

- Si une troisième personne vous rapporte qu’un tigre se promène dans la rue, accepteriez-vous finalement la nouvelle comme un fait?

- (Après avoir réfléchi un moment) Oui, je donnerais probablement foi à ce messager.

- Après que je serai parti pour l’État de Zhao, il se peut qu’il y ait plus de trois personnes qui parlent dans mon dos. J’espère que le roi ne fondera pas son jugement en se laissant influencer par les autres.

Le roi le rassura en disant : « Ne vous inquiétez pas. Je vous fais confiance et je sais me faire ma propre idée. »

Après le départ de Pang Gong, un grand nombre de ses collègues se mirent à le calomnier devant le roi. Peu à peu, le roi éprouva de plus en plus de doutes sur la loyauté de son fonctionnaire.

Lorsque Pang Gong revint avec le prince qui avait terminé son mandat d’otage, il n’avait plus la faveur du roi.

De nos jours, on utilise cette expression pour mettre les gens en garde contre les menteurs.

Proverbe

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