CHINAHOY

9-December-2010

L’album personnel de Wang Guangmei ( IV ) Les jours avec Liu Shaoqi

LUO HAIYAN*

WANG Guangmei a entretenu de longues relations avec Soong Ching Ling, la fondatrice de notre revue. Elles se sont rencontrées la première fois lors de la cérémonie de fondation de la République populaire en 1949. La nouvelle vice-présidente Soong Ching Ling avait environ 60 ans, mais son visage ne lui en donnait que 30. Elle était modeste, avec des pas légers et un regard clair.

Liu Shaoqi a expliqué à sa femme toute l'admiration qu'il avait pour Mme Soong. Celle-ci ayant rompu avec sa famille afin de se consacrer à la révolution et au travail de Sun Yat-sen, ils se devaient de lui offrir la chaleur familiale. Wang Guangmei a demandé à ses enfants d’appeler « Maman Soong » celle qu'ils voyaient si souvent. Ils lui donnaient des spectacles et lui parlaient de leurs résultats scolaires. Pendant les fêtes, ils lui envoyaient des cartes de vœux.

En 1962, Mme Wang a accompagné la femme de l’ancien président d’Indonésie Bung Sukarno, pour visiter Soong Ching Ling.

Soong Ching Ling aimait aussi les enfants de Wang Guangmei. Elle leur offrait des bonbons, des desserts, et des cahiers. Elle leur écrivait aussi. Alors qu'elle avait 16 ans, Liu Pingping (Wang Qing), troisième fille de Liu Shaoqi, lui a écrit pour raconter ses impressions sur l’équipe de travail à la campagne; Mme Soong lui a répondu le lendemain avec une lettre de plus de 2 000 caractères.

Avant sa première visite à l’étranger avec son mari, Wang Guangmei a écrit à Mme Soong pour lui poser des questions sur l'étiquette. Cette dernière lui a répondu qu'il fallait porter des vêtements blancs dans la journée, noirs pour la soirée; pendant les visites, on pouvait se contenter de chaussures ordinaires, mais les talons étaient obligatoires pour les banquets; le climatiseur devait être éteint la nuit puisqu'il ne fallait pas laisser le ventilateur souffler directement sur le corps; ne pas manger de repas froids ou crus pour éviter la diarrhée, etc.

Lors de la deuxième session du Ve Comité national de la CCPPC, le 28 juin 1979, Wang Guangmei et Soong Ching Ling étaient heureuses de se retrouver.

Lorsque le président Liu s'entretenait avec la présidente Soong, Mme Wang était toujours sur place. Elle leur servait d'interprète, puisque le président parlait le dialecte du Hunan et la présidente, celui de Shanghai.

Avant le Nouvel An 1967, alors que Liu Shaoqi traversait une mauvaise passe, les gens évitaient les contacts avec le couple. Mais, Mme Soong a demandé à son secrétaire d'envoyer son recueil d’articles, les Œuvres choisies de Soong Ching Ling, aux « respectés président Liu et camarade Wang ». Sur la page de garde, elle avait écrit : « Veuillez, camarade Shaoqi et camarade Guangmei, m'indiquer les fautes. » Quand les enfants de Wang Guangmei ont essayé de demander, depuis leur lieu d'exil, des nouvelles de leurs parents, c'est Mme Soong qui a transmis leurs lettres au président Mao et a envoyé son secrétaire voir ces enfants avec des cadeaux et des livres. Mme Wang lui a été reconnaissante de son aide.

Dans la chambre de Wang Guangmei se trouvent les photos des deux personnes qu’elle respectait le plus : Liu Shaoqi et Soong Ching Ling.

En avril 1981, ayant appris que Mme Soong était mourante, Mme Wang est tout de suite partie la voir. Après son décès, Wang Guangmei est retournée présenter ses condoléances. Ensuite, elle a publié dans le Quotidien du peuple un article intitulé Souvenir à jamais qui expliquait que : « La camarade Soong Ching Ling était pondérée et gentille, mais résistante et énergique. Bienveillante et tolérante, elle ne manquait pourtant pas de principes; son intelligence ne l'empêchait pas d'être modeste et prudente. Elle était comme un lotus parfait qui sort de la vase sans être souillé et résiste fièrement aux tempêtes. Elle sera toujours mon modèle... »

 

* LUO HAIYAN est rédacteur principal à l’Agence de presse Xinhua et directeur adjoint de la Maison d’édition Xinhua.

 

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