CHINAHOY

28-September-2010

L’album personnel de Wang Guangmei ( II )

LUO HAIYAN*

Wang Guangmei (avec Taotao) et Liu Shaoqi (avec Dingding) à Xibaipo, en 1948.
 

WANG Guangmei et Liu Shaoqi se sont mariés dans le village de Xibaipo (pro-vince du Hebei), siège du Comité central du PCC d’alors. La cérémonie était très simple et la maison nuptiale comportait deux pièces en terre : l'une pour habiter, l'autre pour travailler. Dans la chambre à coucher, outre les livres apportés de Yan’an, il n’y avait qu'un lit et deux chaises en bois. À cette époque-là, Liu travaillait souvent une dizaine d’heures d'affilée avant de se rendre le soir à des réunions. Dès qu’il avait du temps, il accompagnait Wang Guangmei pour une promenade dans la campagne.

En 1949, avec la libération de Beijing et la fondation de la Chine nouvelle, la famille de Liu Shaoqi a déménagé à Zhongnanhai où siège le gouvernement.

Après son mariage, Wang Guangmei est devenue la mère des cinq enfants nés des deux unions précédentes de Liu Shaoqi, puis elle a donné naissance à un fils et à trois filles. Dans cette famille nombreuse, Wang Guangmei a toujours traité tous les membres sur un pied d’égalité. Sans jamais se mettre en colère devant eux, elle savait cependant rester ferme. Douce et aimable, elle aimait son mari et ses enfants, contribuant avec sagesse à la vocation de celui-ci.

Une photo de famille à Zhongnanhai. De gauche à droite : Liu Tingting, Liu Aiqin, Wang Guangmei, Liu Taotao et Liu Pingping. Liu Xiaoxiao est devant Wang Guangmei.

Les revenus mensuels du couple étaient d’un peu plus de 500 yuans, ce qui n’était alors pas une petite somme d’argent. Pourtant, même en faisant très attention, la famille ne vivait pas très à l’aise, car tout cet argent était utilisé pour payer le loyer et les frais quotidiens et aider les amis et les parents éloignés. Lorsqu'un de ses enfants voulait un vélo pour aller à l’école, la première dame de Chine ne pouvait que lui expliquer que l’argent manquait et qu’il fallait attendre.

De même, cette vie humble les obligeait à porter des vêtements rapiécés. En été, personne ne pouvait boire à sa soif.

Taotao et Pingping, heureuses d’être avec leurs parents.

Elle était très stricte dans les études des enfants. Pour forger la persévérance et la constitution physique des enfants, le couple avait élaboré un « échéancier d’épanouissement » détaillé : savoir nager à neuf ans, faire de la bicyclette à onze ans, se débrouiller seul à treize ans et partir de la maison à quinze ans.

Pendant les trois ans de famine (1959-1961), Wang Guangmei a laissé ses enfants habiter à l’école. Alors que l'un d’eux s’était évanoui à deux reprises à cause de la faim, une vieille amie lui avait reproché d’être trop cruelle. Confuse, elle a demandé conseil à son mari qui lui a répondu avec intransigeance que leurs enfants devaient partager les malheurs que le peuple subissait. Ainsi, à l’âge adulte, ils s’efforceraient de faire le bonheur de leurs compatriotes.

Liu Yuan, le fils cadet, se souvient des moments heureux avant la Révolution culturelle : « Chaque fois qu'il passait à table, mon père prenait une petite quantité de tous les plats. Il mangeait ensuite en baissant la tête, et dès qu’il avait fini, il sortait. Il ne parlait jamais beaucoup durant le repas. Après qu’il avait mangé, nous les enfants, nous nous bousculions pour prendre ses restes. »

Aux collines Parfumées, avant d’entrer à Beijing.

À partir du Nouvel An chinois de 1963, le marché est devenu plus prospère grâce aux nouvelles mesures économiques. Toute la famille de Wang Guangmei est allée visiter Changdian, le lieu traditionnel des foires du Nouvel An chinois. Les enfants mangeaient de la barbe à papa, les parents, ravis, en dégustaient aussi.

Dans ce moment de félicité, cette famille spéciale partageait le bonheur de centaines de millions de Chinois.

 

* LUO HAIYAN est rédacteur principal à l’Agence de presse Xinhua et directeur adjoint de la Maison d’édition Xinhua.

 

 

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