Les
jeux Olympiques de Beijing gagneront
ou
perdront de l’argent
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Wang
Qishan, maire de Beijing, reçoit le drapeau des jeux Olympiques. |
Dix
premiers magasins autorisés à vendre des articles spéciaux des
jeux Olympiquesde Beijing. |
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Les
marionnettes de vedettes sportives se vendent bien à Nanjing
(sur la photo : Yao Ming, basketteur chinois). |
Le
stade des sports en forme de nid d’oiseau est l’un des travaux
des jeux Olympiques de 2008. |
Presque tout le monde
estime que les jeux Olympiques gagnent de l’argent, mais la réalité
prouve que ce n’est pas exact. Lors des jeux Olympiques de Los Angeles,
personne ne voulait louer un bureau au comité d’organisation des
JO, de peur qu’il ne soit capable de payer le loyer. Les jeux Olympiques
de Montréal en 1976 ont accusé une perte de plus de 1 milliard de
dollars américains. Les quinze jours des Jeux ont rendu cette ville
lourdement endettée pendant vingt ans. Par conséquent, certains
pays qui étaient en train de demander l’organisation des jeux Olympiques
à ce moment-là se sont retirés volontairement de la candidature.
On peut voir par là que l’échec économique est l’obstacle qui empêche
le développement des jeux Olympiques.
L’histoire de la perte de
l’argent a pris fin aux jeux Olympiques de Los Angeles en 1984.
Sans aucune aide financière du gouvernement, les jeux de cette fois-ci
ont gagné 225 millions de dollars US.
Les jeux Olympiques de Los
Angeles ont redonné aux pays candidats l’espoir de gagner de l’argent.
Mais les jeux d’Athènes ont reconnu des pertes à cause des dépenses
de toutes sortes s’élevant à dix milliards d’euros, ce qui inquiétera
les Chinois qui organiseront les 29e jeux Olympiques
en 2008.
Athènes : exemple
ou leçon ?
Lors des jeux Olympiques d’Athènes, on
ne voyait que des paroles de salutation sélectionnées par le comité
d’organisation des jeux sur les banderoles ou les panneaux publicitaires
dressés partout dans la ville. Seulement, par cela, on peut sentir
la conception culturelle propagée à Athènes.
Après plus de 100 ans de
voyage dans le monde, les jeux Olympiques modernes sont retournés
à Athènes, leur lieu de naissance, et ils sont déjà inévitablement
empreints de marques commerciales. Mais les Grecs se sont efforcés
de laver la couleur commerciale sur la torche olympique. Ils cherchaient
activement le point équilibre entre la tradition olympique et l’intérêt
commercial. Pour diminuer le plus possible l’odeur commerciale,
le comité d’organisation des jeux Olympiques d’Athènes a choisi
l’organisation des jeux par le gouvernement.
L’histoire olympique a enregistré
des cas où le gouvernement de certains pays a gagné de l’argent
à travers les jeux. Les jeux de Séoul en 1988 sont un exemple. Peut-être
Athènes avait-elle l’intention d’organiser des jeux purement culturels,
mais dans la situation actuelle où le coût d’organisation est devenu
de plus en plus élevé, cette ville a perdu de l’argent.
Les jeux Olympiques d’Athènes
se sont efforcés de créer un environnement commercial « purifié »,
le nombre de sponsors, tellement modeste, a créé un nouveau record
dans l’histoire des jeux Olympiques depuis ces dernières années.
Selon la tradition, les panneaux publicitaires sur la place des
compétitions sont toujours les meilleurs moyens pour remercier les
partenaires, mais sur les lieux des compétitions des 28e
jeux Olympiques, on voyait seulement des panneaux de logo et des
mots d’ordre des jeux Olympiques.
Ce serait impossible de
faire la publicité à l’extérieur des palais des sports, même si
les entreprises voulaient payer. Pour organiser les JO non commerciaux,
la méthode du comité d’organisation des jeux Olympiques d’Athènes
donne lieu à des réflexions. Avant l’ouverture des jeux, on a enlevé
plus de dix mille panneaux publicitaires dans la ville pour éliminer
la « pollution visuelle ».
D’après M. Fang Fuqian,
professeur d’une école, « Organiser les JO en se conformant
à son esprit revêt une signification importante, mais du point de
vue économique, l’organisation non commerciale n’est pas une méthode
intelligente. »
Du Wei, directeur adjoint
de l’association de la recherche sur l’économie des jeux Olympiques
de Beijing, a ainsi estimé les actions d’Athènes : « Chaque
pays, chaque ville a sa propre conception. L’organisation non commerciale
et purifiée est la conception d’Athènes. Pourtant l’histoire n’est
pas la réalité. En plus de faire valoir l’esprit sportif, les JO
sont inévitablement entrés dans une époque commerciale. Au lieu
de refuser le commerce, les JO d’aujourd’hui doivent chercher un
point de jonction entre les jeux et le commerce. Bien qu’on ne gagne
pas d’argent aux JO d’Athènes, on a réussi à trouver le moyen d’économiser
de l’argent. Transformer le vieil aéroport en palais de basket-ball
et en palais d’escrime est un brillant exploit. Le retardement du
temps d’achèvement des travaux de construction des palais de sports
peut économiser les frais de l’entretien. Les habitants de la ville
d’Athènes ont été mobilisés pour louer leur maison aux touristes,
ce qui a résolu le problème de l’insuffisance des lits des hôtels
et a aussi rapporté des revenus aux habitants.
Beijing : Qui peut
gagner de l’argent ?
Le 1er septembre
2003, dans une cérémonie, Jacques Rogge, président du Comité international
olympique et Liu Qi, président du comité d’organisation des JO de
Beijing, secrétaire du comité du Parti de la ville et membre du
Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois,
ont conjointement ouvert la serrure dorée en forme de monnaie chinoise
ancienne, ce qui symbolise l’ouverture de la porte du marché des
JO de Beijing. L’ouverture de cette porte aux entreprises internationales
signifie le commencement de la guerre commerciale des JO.
L’odorat de l’entreprise
est toujours très fin. En fait, lorsque la nouvelle de la réussite
de la candidature de l’organisation des JO venait d’être annoncée,
certaines entreprises se sont mises en action. Jusqu’à maintenant,
certains projets d’immobiliers profitent de cette occasion pour
élever le prix de l’immobilier.
Peu après la fin des JO
d’Athènes, l’entreprise de Yangzhou qui a été chargée de produire
2 millions de mascottes des JO, a visé déjà le marché des jeux de
Beijing. Actuellement, elle est en train de faire des préparatifs
pour obtenir le bulletin de commande.
Il est tout à fait normal
que les entreprises gagnent de l’argent, mais les individus ne veulent
pas non plus perdre de l’argent. Lorsqu’on demande à Kong Li, étudiant
de l’école normale supérieure du Shaanxi, si les jeux de Beijing
devront gagner de l’argent ou non, il n’hésite pas à répondre :
« Oui, bien sûr, il faut gagner de l’argent. Plus on gagne,
plus c’est un succès. »
Il y a des gens qui veulent
faire du commerce. Un jeune homme compte faire la présentation de
la fabrication des baguettes artisanales et les vendre aux touristes
étrangers sur place. « C’est faire coup double, on fait valoir
la culture culinaire chinoise tout en gagnant de l’argent »,
a-t-il dit.
Quelle est l’attitude du
gouvernement à cet égard ? Le montant global de l’investissement
dans les JO de 2008 atteindra 1 500 milliards de yuans, dont la
plupart proviennent du gouvernement. C’est un investissement énorme.
Il faut absolument penser aux rémunérations. Le jour de l’obtention
de la candidature de l’organisation des JO de 2008, on comptait
faire de ces jeux les meilleurs jeux. Finalement la raison l’emporte
sur la vanité. Lorsque le JO d’Athènes étaient en train de se dérouler,
Beijing a déjà commencé le mouvement pour amincir l’envergure des
travaux des palais de sports. En plus du stade en forme de nid d’oiseau
qui a été le premier à subir cet amincissement, presque tous les
travaux doivent être revus.
Organiser les jeux avec
économie est déjà devenu un principe directeur pour les JO de Beijing.
Selon les informations actuelles, le coût de construction du stade
« nid d’oiseau » est descendu de 4,2 milliards de yuans
à 2 milliards de yuans. On estime que le projet d’amincissement
pourra économiser un milliard de yuans. Mais le projet final sera
arrêté au mois de mai de l’année prochaine. Ce projet consiste essentiellement
à réduire l’envergure des travaux et à changer la structure architecturale.
Le contenu principal de ces mesures de réajustement comprend trois
points : premièrement, tout en assurant la qualité des travaux,
il faut en faire baisser le coût au maximum; deuxièmement, il faut
augmenter le taux d’utilisation des ressources actuelles ;
troisièmement, il faut remettre à plus tard la date de l’achèvement
des travaux de certains palais de sports aux fins de diminuer le
coût de construction. La date de la finition prévue pour la fin
de 2006 sera remise en 2007.
Tout en profitant de l’expérience
d’Athènes, Beijing ne néglige pas de gagner de l’argent. En 1999,
Beijing a proposé que les recettes budgétaires des JO atteindront
1,625 milliard de dollars américains. « Vu l’enthousiasme de
l’investissement des entreprises chinoises et étrangères sur le
marché olympique, ce budget est encore prudent. À ce moment-là les
recettes réelles seront beaucoup supérieures, » a exprimé Hein
Verbruggen, président de la commission de la coordination des 29e
jeux Olympiques relevant du CIO.
Selon les dires de Jacques
Rogge, président du CIO en février, désormais les pays organisateurs
des J.O. obtiendront une plus large part des recettes de télédiffusion
du CIO. La Chine, en 2008, recevra environ 240 millions USD de gains
de télédiffusion, avec une augmentation de 30 millions USD par rapport
aux Jeux d’Athènes.
Le secteur tertiaire prend
une place prédominante parmi les industries concernées par les J.O.
Les experts estiment que les Chinois y gagneront 3 billions de yuans
de profits, dont une moitié viendra du secteur tertiaire. En ce
qui concerne les services qu’exigeront les Jeux, il reste encore
beaucoup à faire pour la ville de Beijing. D’où la nécessité impérative
de former du personnel compétent du secteur. Par ailleurs, les Jeux
de Beijing attireront beaucoup d’investissements étrangers, qui
se dirigeront principalement vers la nouvelle industrie que sont
les services.
Du slogan soulignant l’« excellence »
des XXIXe Jeux à celui qui exige l’« économie », il y a un changement
considérable, digne d’attention et de commentaires. S’y voit le
pragmatisme des Chinois. Selon Liu Qi, président du Comité d’organisation
pour les jeux Olympiques de Beijing (COJOB), « l’économie ne
veut pas dire que le niveau des travaux de préparation s’abaisse »,
« le principe d’économie et la qualité des Jeux ne sont pas
contradictoires ». La dimunition des frais de construction
du stade « nid d’oiseau » susmentionné n’affectera pas
la qualité de sa conception de style exceptionnel. Bref, les Chinois
espèrent tirer le plus de bénéfices que possible de cet engagement
financier.
Les gains des jeux Olympiques
depuis 1984 |
Les J.O. de Los Angeles
en 1984 : 250 000 000 USD
Les J.O. de Séoul
en 1988 : 300 000 000 USD (record de gains des J.O. gouvernementaux)
Les J.O. de Barcelone
en 1992 : 5 000 000 USD
Les J.O. d’Atlanta
en 1996 : 10 000 000 USD
Les J.O. de Sydney
en 2000 : 1 756 000 000 USD
Les J.O. d’Athènes
de 2004, au lieu d’avoir des profits, ont connu des pertes.
On n’a pas encore évalué le montant de celles-ci.
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