Novembre 2004

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Plus d’efforts, plus de médailles d’or

L’équipe féminine chinoise de volley-ball reprend son entraînement. Les beaux mouvements des plongeurs.

Après la cérémonie de félicitation des médaillés d’or, M. Cui Dalin, chef adjoint de la délégation chinoise aux jeux Olympiques d’Athènes, a retrouvé son calme dans son bureau de la Direction d’entraînement sportif de Chine. L’obtention de 32 médailles d’or, record sans précédent dans l’histoire sportive de la Chine, et spécialement 4 médailles d’or dans les épreuves athlétiques, nautiques et de la natation, lui a donné assez de courage pour faire face aux JO de 2008 à Beijing et aux énormes interrogations des habitants au sujet des Travaux 119 (un projet de la formation des champions olympiques). Dans les gymnases récemment rénovés, une équipe de la plus grande envergure a déjà commencé son entraînement, bien que les nouveaux champions et les entraîneurs soient encore très pris par toutes sortes d’activités.

Les travaux 119 commencés en 2001 en Chine signifient 119 épreuves dans les trois grandes disciplines athlétique, nautique et de la natation. Ces disciplines sont désignées comme disciplines importantes dont l’objectif est l’obtention des médailles. La Chine espère concurrencer avec les États-Unis et la Russie aux JO de 2008, donc il faut absolument créer des exploits dans ces disciplines.

D’après les informations fournies par l’Administration nationale des sports, en 2008, le budget accordé par l’État dans le domaine sportif atteindra 2,7 milliards de yuans, cela ne comprend pas le « budget national spécial pour les jeux Olympiques», le « budget spécial pour la fortification de la santé du peuple » et le « budget spécial pour la construction et la restauration des installations sportives ». On dit que le montant budgétaire atteindra 4 milliards de yuans.

Les jeux Olympiques sont aussi une compétition économique. On dit que l’entraînement de Liu Xiang a nécessité 3 millions de yuans l’année dernière. « Cela vaut la peine », a dit Bao Mingxiao, directeur du centre de recherche sur les sciences sportives de l’Administration nationale des sports. Mais ce ne sont pas les plus importantes dépenses. De toutes les disciplines, le cyclisme, la gymnastique, le tir, le tir skeet, le scull et l’escrime nécessitent plus d’équipements, parce que le matériel et les munitions du tir sont importés et sont utilisés quotidiennement . Les installations et le costume pour le cycliste sont aussi une dépense courante énorme. Les trois disciplines : natation, plongeon et natation artistique consomment plus d’installations. Le prix du changement d’eau dans la piscine se situe autour de 10 000 yuans par jour. Ces neuf disciplines attirent le plus de budget. Pour la gymnastique qui a besoin le plus d’équipements, Qian Kui, entraîneur de l’équipe nationale de gymnastique, a expliqué : « De 2001 à 2003, les dépenses annuelles sont de 20 millions de yuans dont 1 million de yuans pour l’entretien des équipements, 2 millions de yuans pour la nourriture des 115 sportifs, 850 000 yuans pour les subventions et 17  millions de yuans pour les frais d’administration, le salaire des entraîneurs, les frais d’exercices spéciaux des sportifs. Il y a un autre budget spécial pour la construction des gymnases. Pour préparer les jeux Olympiques de 2004, l’équipe de gymnastique a utilisé 44 millions de yuans pour rénover le matériel et les équipements. En 4 ans, la somme totale a atteint 80 millions de yuans.

Beaucoup de personnes, y compris Cui Dalin, se réservent de donner leur opinion sur l’octroi d’un budget si élevé, car ils ne veulent pas supporter une pression si grande. Mais actuellement, du point de vue de l’économie de marché et du niveau du sport en Chine, il ne faut pas d’abandonner la méthode de la gestion du sport par l’État qui restera inchangée jusqu’en 2008. « Maintenant, beaucoup de pays imitent cette méthode de notre pays, parce qu’elle permet d’obtenir rapidement les résultats prévus, » a dit Cui Dalin.

Lu Shanzhen, entraîneur de l’équipe nationale de gymnastique, met beaucoup d’attention sur l’état psychologique et la nourriture des sportifs. Jeunes membres de l’équipe nationale de natation artistique à Sanya de l’île de Hainan.

Plus humain et plus scientifique

La plupart des membres de l’équipe nationale sont nés dans les années 80 et 90 du siècle dernier. La recherche de la personnalité et la démonstration de la valeur individuelle sont les caractères communs des gens de cette époque, c’est pourquoi l’équipe nationale a fait beaucoup de changements sur la méthode d’exercice et le système de la formation des sportifs.

Dans l’entraînement ordinaire, Liu Xiang paraissait un peu négligent. Selon la nouvelle méthode de son entraîneur, dans la période de la préparation des jeux Olympiques, même si la densité de ses exercices a été réduit de 2 ou 3 heures par jour, Liu n’a pas travaillé d’arrache-pied. Après la course de deux tours, il a pris un petit repos. C’était  toujours sa méthode d’exercice. Il a fait souvent un tour de moins sur ce qu’on lui avait demandé. « Ma course de haies compte sur la méthode de mon entraîneur et le don naturel, a dit Liu, le don naturel comprend deux sens : la condition physique et la compréhension. Quant à moi, c’est la compréhension. 

Selon les caractéristiques de Liu Xiang, son entraîneur programmait son entraînement. Après beaucoup de recherches, il a enfin trouvé une méthode qu’il qualifiait de « révolutionnaire ». Sous sa direction, Liu ne s’entraînait que 3 heures par jour et 18 heures par semaine. Avant les grandes compétitions, la densité de son entraînement est encore moins forte que d’habitude. Cette méthode d’entraînement permet à Liu d’être toujours en bon forme, justement parce qu’elle colle  bien à son caractère. C’est aussi une des raisons du progrès rapide de Liu. Pour lui, « franchir les haies donne une sensation incomparable de se surpasser ».

En Chine, la plupart des sportifs sont formés dans des écoles de culture physique pour amateurs. Dans la situation actuelle de la Chine, former un sportif demande 7 ou 8 ans. Il existe des écoles de culture physique pour amateurs à chaque étape de l’éducation traditionnelle. Dans ces écoles, l’entraînement est en première place et l’enseignement culturel est secondaire. Durant la scolarité, les sportifs peuvent participer à différentes compétitions sportives. Les meilleurs élèves peuvent être sélectionnés et envoyés à l’équipe provinciale et à l’équipe nationale. Dès lors, ces sportifs deviennent professionnels.

On s’inquiète, dans certaines disciplines du sport, de ce que les conditions physiques des Chinois ne leur barrent la route du succès. Pour surmonter ces obstacles, on procède à une méthode de sélection des sportifs à la fois physique et psychologique. Dans un pays qui compte 1,3 milliard d’habitants, les ressources humaines pour la sélection sont abondantes.

Lu Shanzhen, entraîneur général de l’équipe féminine nationale de gymnastique, a dit : « J’espère que les membres de mon équipe puissent discuter le programme d’entraînement avec moi, au lieu de le suivre au pied de la lettre. Seuls les sportifs de cette qualité pourront bien faire face aux épreuves des grandes compétitions. »

Les méthodes d’entraînement scientifiques sont bien respectées et ont obtenu de résultats satisfaisants. Auparavant, les entraîneurs faisaient leur travail suivant leur propre expérience. Si les sportifs n’étaient pas en bonne forme, on réduisait la densité de leurs exercices, mais aujourd’hui, ils font leur travail suivant la méthode scientifique au lieu d’observer l’état physique des sportifs. Ils peuvent établir le programme d’entraînement suivant les résultats d’examens médicaux.

Mais cela ne suffit pas pour l’entraînement des rameurs de canoë. Certains rameurs sont équipés de cardiographes et de GPS (système de navigation par satellite) et des canoës sont pourvus de techniques de pointe pour que les sportifs chinois mesurent leur écart avec les sportifs de top niveau. 

Les succès de l’équipe chinoise de canoë sont dus aux travaux 119. Yuan Shoulong, chef adjoint de cette équipe, a dit : « La discipline du canoë est complètement basée sur la haute technologie. L’Administration nationale des sports a dépensé 1,6 million de yuans pour acheter de l’Allemagne avec urgence un démarreur qui pourrait économiser 0,1 ou 0,2 seconde, ce qui nous a beaucoup aidé. » C’est la réalité. Après l’entraînement hivernal et estival, le résultat de Meng Guanliang, champion des jeux Olympiques, s’est beaucoup élevé. Il y a six mois, son résultat de 1 000 mètres était encore 4 minutes environ, mais avant l’ouverture des JO d’Athènes, son meilleur résultat s’est déjà approché de 3 minutes 50 secondes, ce qui a jeté une bonne base pour qu’il décroche la médaille d’or.

Ces dernières années, l’Administration nationale des sports a acheté de l’étranger beaucoup d’ordinateurs portables, d’appareils photographiques et des produits de techniques de pointe pour certaines disciplines importantes. « À part cela, il y a aussi dans notre équipe des docteurs en psychologie et en biologie qui peuvent fournir de nouvelles conceptions dans l’entraînement des sportifs », a dit Wei Di, directeur du centre de sport nautique.

Le rajustement de l’équilibre psychologique est le plus important dans la préparation des JO. Le groupe de psychologues organisé par l’institut des recherches scientifiques relevant de l’Administration nationale des sports a préparé spécialement pour chaque sportif qui participerait aux jeux Olympiques une brochure à ce sujet. Grâce à ce petit livre intéressant et aux disquettes en compact de la musique qu’on leur a fournis, ils pouvaient se détendre, s’exalter et concentrer leur attention dans les compétitions.

Dans le domaine de la nourriture, l’Administration nationale des sports a élaboré un projet sur la nourriture nutritive et sur la formation des nutritionnistes pour l’équipe nationale. Depuis 3 ans les critères de nutritions établis selon les caractéristiques des épreuves différentes ont déjà été appliqués dans la préparation des JO de 2004. Grâce à ce système, les sportifs d’une vingtaine d’équipes nationales ont effectivement rétabli leur puissance physique et réajusté leur entraînement. La formation des nutritionnistes met l’accent sur la préparation des jeux Olympiques de 2008.

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