Une vieille maison tibétaine
CHEN XIAOBO
 |
Le visage est sillonné de rides, mais il est
empreint de calme. |
Binada, une Tibétaine de 62 ans, laisse une impression profonde : elle
travaille sans arrêt du matin au soir, en portant son petit-fils
sur son dos. Son visage
est sillonné de rides, mais il est empreint de calme.
Sa famille se trouve dans le bourg de Jiantang de Shangri-la (autrefois Zhongdian)
de la préfecture de Dechen (Diqing) du Yunnan. Depuis les plus de
40 ans qu’elle est mariée, Binada habite cette vieille maison, mais
a dû en déménagé quelques fois, de sorte qu’elle éprouvé un vif
sentiment à l’égard de cette vieille demeure. La maison est haute
et vaste et de style simple. Sa structure recherchée tire bien profit
des matériaux. Bien que cette maison ait subi les vicissitudes du
temps, elle est connue encore à Zhongdian pour son aspect imposant.
Cette maison comporte deux étages : en haut, au centre, se
trouve une grande salle de près de 200 m2. C’est
l’endroit où la famille se chauffe, prend les repas et accueille
les hôtes. La salle est entourée par 5 -6 chambres de 20 à 50 m2.
Binada en occupe une, et ses trois enfants, qui sont mariés, ont
installé leur foyer dans les autres.
Maintenant, Binada et ses descendants passent une vie calme et aisée. Elle
connaît très bien l’importance de la culture. Dans les années dures,
Binada avait pris une décision : ses trois enfants devaient
terminer leurs études secondaires. Aujourd’hui, elle place ses espoirs
dans la troisième génération. Cette famille possède trois voitures,
des motos, trois téléviseurs et autres appareils ménagers et électroniques
comme un lecteur de vidéocassettes, une machine à laver, un aspirateur,
un autocuiseur, etc. Sa fille ainée, Songliqiong, a ouvert une boutique
d’objets d’usage courant et d’art à Zhongdian. Ses deux gendres
font du commerce. Son fils Songwanbao, âgé de 24 ans, est guide
touristique. Il a acheté une jeep, ce qui l’aide à emmener les touristes
étrangers en excursion à la gorge Hutiao, située à quelques dizaines
de kilomètres. L’année dernière, il s’est marié. Son épouse est
une institutrice de 22 ans de l’école primaire du bourg. Sa chambre
est installée tout près de la grande salle. À part la photo de mariage
de grand format des nouveaux mariés, vêtus à la façon tibétaine
traditionnelle, cette chambre a une touche moderne avec ses meubles
et ses électroménagers : le grand lit confortable, le canapé
et les fauteuils, le cinéma maison, le lecteur DVD, le buffet, ...
font constraste avec la grande salle. Celle-ci, sous la lumière
sombre, exhibe un gros pilier au centre, un brasero, une niche de
bouddha, un plancher poli par le temps et un four à cinq buses qui
crache tout le temps de la fumée...
 |
Deux enfants de la troisième génération de
Binada font leurs devoirs. |
La cour de la maison est entourée par un mur haut et épais. Chaque année,
on en fait l’entretien à l’aide d’une mélange de boue et d’herbe.
Le mur d’enceinte a un mètre d’épaisseur et on peut y marcher. Au
crépuscule, de ce mur, on a un magnifique panorama du plateau
de Dechen. La prairie offre une image simple, mais de prospérité.
Les maisons en bois de style tibétain ressemblent à des points étoilés
sur une image impressioniste, la fumée des cheminées de cuisine
s’élève en volutes. Tout près, la voisine de Binada, également une
Tibétaine, est dans la cour ; elle m’a salué de la tête en
souriant, quelques boeufs marchent
lentement sur leur chemin du retour...
|