L’étiquette
en société
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Présentation
d’un hada à un invité. |
Les Tibétains expriment leur courtoisie de manières
bien caractéristiques et celles-ci sont étroitement liées au bouddhisme.
Voici une brève description des formes principales.
1. La présentation d’un foulard ou hada
est la forme la plus habituelle de courtoisie. Le hada est
offert lors des mariages, des funérailles, des fêtes, des rencontres
avec les aînés, un pèlerinage, lorsque les gens partent en voyage,
etc. Ce foulard est fabriqué d’un tissu de soie brute tissée de
manière relativement lâche; le hada de meilleure qualité
est fabriqué d’un tissu de soie. La longueur varie : les plus
longs ont de dix à vingt pieds, alors que les plus courts ont de
trois à cinq pieds. La présentation du hada exprime l’honnêteté,
la sincérité et la loyauté.
Depuis l’Antiquité, les Tibétains considèrent
le blanc comme le symbole de la pureté, de sorte que le hada est
habituellement blanc, mais il peut aussi être multicolore. Le bleu
symbolise le ciel, le blanc, les nuages, le vert, l’eau, le rouge
représente le feu et le jaune, la terre. Le hada à cinq couleurs
est la forme de courtoisie la plus élevée et est réservée aux offrandes
à Bouddha et pour envelopper les flèches lors des cérémonies de
mariage.
La présentation du hada remonterait au
XIIIe siècle lorsque Pagpa serait revenu d’une rencontre
avec Kubilay Khan, le premier empereur de la dynastie des Yuan (1279-1368).
Au début, le hada avait une image de la Grande Muraille à
une extrémité et portait l’inscription « bon augure ». La tradition
serait donc venue de la Mongolie. Par la suite, d’autres explications
religieuses auraient été avancées.
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La
prosternation. |
2. La prosternation. La prosternation s’effectue habituellement
devant des images de Bouddha, des stûpas et des lamas, parfois devant
des aînés. Dans les grands temples, on peut voir souvent des gens
qui effectuent le rituel de la prosternation. Une prosternation
complète est faite ainsi : d’abord, les bras sont étirés par-dessus
la tête avec les paumes ensemble, puis les paumes sont abaissées
au front et à la poitrine. Ensuite, tout le corps se prosterne à
plat contre le sol, avec les bras étirés droit devant. La personne
revient ensuite à la position de départ et le rituel reprend. Certains
dévots peuvent parcourir des kilomètres en se prosternant lors de
pèlerinages, ce qui représente une somme de temps considérable.
3.Salutations. Dans les monastères et les temples,
la coutume veut que quelqu’un touche de son front le bas des images.
Tous posent la paume de leurs mains à la poitrine, s’inclinent et
touchent de leur front le bas de l’image pour exprimer leur repentir.
Autrefois, en présence d’officiers, de chefs ou de personnages respectés,
les gens s’inclinaient profondément et balayaient presque le sol
avec leur chapeau, en signe de courtoisie. Maintenant, les gens
de la même génération et les gens ordinaires inclinent légèrement
la tête et enlèvent leur chapeau en le tenant à la hauteur de la
poitrine pour se témoigner du respect. D’autres placent la paume
de leurs mains ensemble.
4. Bière d’orge et thé au beurre. Lors des occasions spéciales,
les invités se voient offrir de la bière d’orge; à la campagne,
cette coutume est observée en tout temps. Cette bière a un taux
de 15 à 20 % d’alcool. La coutume est de prendre trois gorgées et
de vider tout le verre, en signe de respect pour l’hôte. Le thé
au beurre fait aussi partie des formes de courtoisie. Selon l’étiquette,
l’invité ne doit pas prendre la tasse lui-même, mais attendre qu’on
lui la tende.
5. Divers. Le suffixe –la est ajouté à
la fin du nom d’une personne pour lui témoigner du respect. Certaines
bonnes manières à table sont aussi respectées : bouchées pas
trop grosses, pas de bruit en mangeant ou en buvant, ne pas passer
la main par-dessus le plat de quelqu’un d’autre pour atteindre la
nourriture.
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