JUILLET  2003

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

L’étiquette en société

Présentation d’un hada à un invité.

Les Tibétains expriment leur courtoisie de manières bien caractéristiques et celles-ci sont étroitement liées au bouddhisme. Voici une brève description des formes principales.

1. La présentation d’un foulard ou hada est la forme la plus habituelle de courtoisie. Le hada est offert lors des mariages, des funérailles, des fêtes, des rencontres avec les aînés, un pèlerinage, lorsque les gens partent en voyage, etc. Ce foulard est fabriqué d’un tissu de soie brute tissée de manière relativement lâche; le hada de meilleure qualité est fabriqué d’un tissu de soie. La longueur varie : les plus longs ont de dix à vingt pieds, alors que les plus courts ont de trois à cinq pieds. La présentation du hada exprime l’honnêteté, la sincérité et la loyauté.

Depuis l’Antiquité, les Tibétains considèrent le blanc comme le symbole de la pureté, de sorte que le hada est habituellement blanc, mais il peut aussi être multicolore. Le bleu symbolise le ciel, le blanc, les nuages, le vert, l’eau, le rouge représente le feu et le jaune, la terre. Le hada à cinq couleurs est la forme de courtoisie la plus élevée et est réservée aux offrandes à Bouddha et pour envelopper les flèches lors des cérémonies de mariage.

La présentation du hada remonterait au XIIIe siècle lorsque Pagpa serait revenu d’une rencontre avec Kubilay Khan, le premier empereur de la dynastie des Yuan (1279-1368). Au début, le hada avait une image de la Grande Muraille à une extrémité et portait l’inscription « bon augure ». La tradition serait donc venue de la Mongolie. Par la suite, d’autres explications religieuses auraient été avancées.

La prosternation.

2. La prosternation. La prosternation s’effectue habituellement devant des images de Bouddha, des stûpas et des lamas, parfois devant des aînés. Dans les grands temples, on peut voir souvent des gens qui effectuent le rituel de la prosternation. Une prosternation complète est faite ainsi :  d’abord, les bras sont étirés par-dessus la tête avec les paumes ensemble, puis les paumes sont abaissées au front et à la poitrine. Ensuite, tout le corps se prosterne à plat contre le sol, avec les bras étirés droit devant. La personne revient ensuite à la position de départ et le rituel reprend. Certains dévots peuvent parcourir des kilomètres en se prosternant lors de pèlerinages, ce qui représente une somme de temps considérable.

3.Salutations. Dans les monastères et les temples, la coutume veut que quelqu’un touche de son front le bas des images. Tous posent la paume de leurs mains à la poitrine, s’inclinent et touchent de leur front le bas de l’image pour exprimer leur repentir. Autrefois, en présence d’officiers, de chefs ou de personnages respectés, les gens s’inclinaient profondément et balayaient presque le sol avec leur chapeau, en signe de courtoisie. Maintenant, les gens de la même génération et les gens ordinaires inclinent légèrement la tête et enlèvent leur chapeau en le tenant à la hauteur de la poitrine pour se témoigner du respect. D’autres placent la paume de leurs mains ensemble.

4. Bière d’orge et thé au beurre. Lors des occasions spéciales, les invités se voient offrir de la bière d’orge;  à la campagne, cette coutume est observée en tout temps. Cette bière a un taux de 15 à 20 % d’alcool. La coutume est de prendre trois gorgées et de vider tout le verre, en signe de respect pour l’hôte. Le thé au beurre fait aussi partie des formes de courtoisie. Selon l’étiquette, l’invité ne doit pas prendre la tasse lui-même, mais attendre qu’on lui la tende.

5. Divers. Le suffixe –la est ajouté à la fin du nom d’une personne pour lui témoigner du respect. Certaines bonnes manières à table sont aussi respectées : bouchées pas trop grosses, pas de bruit en mangeant ou en buvant, ne pas passer la main par-dessus le plat de quelqu’un d’autre pour atteindre la nourriture.