L’importance
de la montagne pour un Tibétain
En
vivant dans une région qui porte non seulement la marque de la haute
altitude mais aussi celle de nombreuses chaînes de montagnes, les
Tibétains ont intégré une relation spéciale avec la topographie
de leur habitat. D’abord, le relief et la topographie s’offrent
directement au regard, sans être dissimulés par une forte couverture
végétale. En outre, les couleurs associées par les Tibétains aux
trois étages du monde, le blanc, le jaune et le bleu, ont été inspirées
par les couleurs mêmes des paysages : montagnes enneigées,
jaune de la steppe, bleu des lacs. Cependant, dans cet ensemble,
la montagne prend une importance toute particulière. Les sommets
sont non seulement valorisés, mais aussi marqués par des amas de
pierres. Ils sont aussi susceptibles d’exercer un effet faste ou
néfaste sur la vie. C’est ainsi que les Tibétains ont développé
une conception des montagnes qui identifie celles-ci à des divinités
du terroir ou à leur habitat. Bien avant l’introduction du bouddhisme,
autour du VIIe siècle, la religion tibétaine était axée
surtout sur le culte des dieux-monts. Les Tibétains considèrent
ces dieux comme les maîtres d’un territoire déterminé, les protecteurs.
Ils forment même une société calquée sur la société humaine. Les
montagnes ont même des liens de parenté entre elles et, souvent,
la montagne est considérée comme le père et le lac comme la mère.
Le couple montagne/lac forme donc le lieu saint parfait.
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