JUILLET  2003

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

L’importance de la montagne pour un Tibétain

 

En vivant dans une région qui porte non seulement la marque de la haute altitude mais aussi celle de nombreuses chaînes de montagnes, les Tibétains ont intégré une relation spéciale avec la topographie de leur habitat. D’abord, le relief et la topographie s’offrent directement au regard, sans être dissimulés par une forte couverture végétale. En outre, les couleurs associées par les Tibétains aux trois étages du monde, le blanc, le jaune et le bleu, ont été inspirées par les couleurs mêmes des paysages : montagnes enneigées, jaune de la steppe, bleu des lacs. Cependant, dans cet ensemble, la montagne prend une importance toute particulière. Les sommets sont non seulement valorisés, mais aussi marqués par des amas de pierres. Ils sont aussi susceptibles d’exercer un effet faste ou néfaste sur la vie. C’est ainsi que les Tibétains ont développé une conception des montagnes qui identifie celles-ci à des divinités du terroir ou à leur habitat. Bien avant l’introduction du bouddhisme, autour du VIIe siècle, la religion tibétaine était axée surtout sur le culte des dieux-monts. Les Tibétains considèrent ces dieux comme les maîtres d’un territoire déterminé, les protecteurs. Ils forment même une société calquée sur la société humaine. Les montagnes ont même des liens de parenté entre elles et, souvent, la montagne est considérée comme le père et le lac comme la mère. Le couple montagne/lac forme donc le lieu saint parfait.