Pudong déploie ses ailes

L’animation de la zone de Waigaoqiao.

La société américaine Coca-Cola est la plus grande du genre dans le monde; elle a installé 25 chaînes de production en Chine, dont la plus grande est située à Pudong. L’ascenseur et la borne d’incendie, ainsi que d’autres fruits de la grande révolution industrielle, ont été inventés en Europe et aux États-Unis. Ils ont été utilisés à l’étranger dans les années 20 et 30 du XIX^e siècle et ont été introduits à Shanghai trente ans plus tard. Par la suite, les industries de la construction navale et de filature de la soie y sont apparues et s’y sont développées rapidement. Shanghai s’est distinguée en Chine dans la période de transition allant du Moyen Âge à l’ère industrielle contemporaine,  alors qu’elle est devenue une ville portuaire importante. Après la fondation de la Chine nouvelle, en tant que ville importante, Shanghai a continué à contribuer grandement dans les domaines des finances, des impôts et des capitaux. Un septième du revenu financier de la Chine provenait alors de Shanghai.

Au XX^e siècle, en tant que points d’essai, quatre villes côtières du Sud de la Chine ont été ouvertes avant les autres. Shenzhen s’est fait remarquer et est devenue la ville ayant l’économie la plus dynamique en Chine.

Dix ans plus tard, alors que l’ouverture et la réforme de Shenzhen obtenaient de grands succès, Shanghai faisait face à de grandes difficultés. Cette ville, munie de très bonnes bases économiques, tournait au ralenti. À l’époque, l’équipement industriel était vieux et les logements des habitants étaient exigus et en nombre insuffisant. Toutes les installations paraissaient très délabrées. Les Shanghaïens, insatisfaits de cette situation, voulaient progresser, mais ils se sentaient à l’étroit dans cette ville plusieurs fois centenaire.

Selon un spécialiste, Shanghai a voulu d’abord se développer vers le nord et on y a construit le complexe sidérurgique de Shanghai et celui de Baoshan. Mais l’espace du nord n’était pas assez vaste. À l’ouest, ce sont les provinces du Jiangsu et du Zhejiang. L’économie y était assez développée, mais ces provinces ne sont pas des provinces côtières. Cette situation ne permettait pas à Shanghai de réaliser son rêve de devenir le centre financier de l’Extrême-Orient. Le troisième projet consistait à s’étendre au-delà de la rivière Huangpu et de construire la zone de Pudong.

Située à l’est de cette  rivière qui coupe la ville de Shanghai en deux, la zone de Pudong occupe une superficie de 556 km², soit 1e douzième de la superficie totale de Shanghai. Mais autrefois, l’appellation de Pudong ne signifiait que sa localisation géographique, c’est-à-dire à l’est de la Huangpu. Située en face de la vieille ville de Puxi, cette zone ne figurait pas sur la carte. La Huangpu coule sur 114 km et constitue la rivière mère de Shanghai. Elle traverse la ville de Shanghai par le côté sud-ouest et, à l’embouchure de Wusongkou, elle rejoint le Yangtsé, qui, à son tour, se jette dans le Pacifique.

Dans l’histoire, il n’y a jamais eu de pont reliant les deux rives de la rivière Huangpu. Bien que Pudong et Shanghai soient séparées seulement par la rivière, l’économie de Pudong tirait de l’arrière par rapport à celle de la vieille ville de Shanghai, alors déjà connue comme la « Paris de l’Orient ». À l’époque, sur les rives de la rivière, il y avait des quais, des usines et des dépôts. À Pudong, dans les années 90, il y avait déjà un millier d’entreprises dont la valeur de production industrielle représentait 20 milliards de yuans; ceci étant dit, la plus grande partie de la zone de Pudong restait agricole.

Le 18 avril 1990, le comité central du Parti communiste chinois et le Conseil des affaires d’État ont annoncé l’ouverture et l’exploitation de Pudong. Sur les plans, la superficie de la nouvelle zone de Pudong équivalait presque à celle d’autrefois et était sept fois plus grande que la zone de Puxi de la vieille ville de Shanghai. Un homme d’affaires étranger a dit : « La base de Shanghai est solide et cette ville possède des lieux favorables comme Pudong. C’est rare dans le monde qu’une grande ville dispose, à proximité, d’un terrain encore inexploité. Pour un investisseur, c’est un endroit intéressant. »

― La première année d’exploitation de Pudong a été nommée « l’année de la réforme financière ». Actuellement, 3 300 établissements financiers de Chine et de l’étranger sont implantés à Shanghai. Parmi les 50 premières grandes banques du monde, plus de 80 % y ont établi des succursales.

― La tour Jinmao, le bâtiment le plus haut en Chine, la Perle de l’Orient, la plus haute tour de télévision d’Asie, la zone d’exploitation financière et commerciale de Lujiazui, la zone de transformation pour l’exportation de Jinqiao, la zone franche de Waigaoqiao et la zone de technologies de pointe de Zhangjiang ont été établies à Pudong.

― Depuis 2000, la valeur de production du secteur tertiaire de Shanghai représente plus de la moitié de la valeur globale du PIB de cette ville. En d’autres mots, Shanghai a monté d’un cran sur sa voie vers un statut de centre économique, financier et commercial.

― En 2001, la conférence de l’APEC s’est tenue à Pudong. Jusqu’à maintenant, plus de 200 chefs de gouvernement étranger ont déjà visité la zone.

― En 2002, Shanghai a réussi à obtenir le droit d’organiser l’Expo universelle de 2010.

Aujourd’hui, il y a trois grands ponts sur la rivière Huangpu et deux tunnels souterrains. Le métro, le train léger et le train à sustentation magnétique ont tissé un réseau urbain de transport complet reliant les deux rives de la rivière Huangpu.

Un journaliste américain a posé cette question : « L’exploitation de Pudong n’est-elle pas simplement un maquillage et un embellissement de Shanghai ? » Un cadre local a alors répondu avec intelligence : « Shanghai ne vieillit pas, l’exploitation de Pudong la rend plus jeune, c’est comme un slogan publicitaire : ‘ J’avais 20 ans l’année dernière, mais j’en ai 18 cette année. ’ » L’exploitation de cette zone a donné une nouvelle vivacité à Shanghai, bien que celle-ci soit arrivée avec beaucoup de retard, 150 ans après l’ouverture de cette ville.