Sourires de la troupe de jeunes artistes Xiaohuoban— Une troupe relevant du Palais des enfants de l’Association
chinoise du bien-être
( 2010-06-29 )

LI WUZHOU

À l’inauguration de l’Exposition universelle de Shanghai, une bande d’enfants joviaux, élégamment vêtus et agitant des rubans multicolores, dansaient sur la scène, en accompagnant le chanteur japonais Ta-nimura Shinji et Andrea Bocelli, chanteur lyrique italien aveugle. Le premier interprétait la célèbre chanson Subura, alors que le second faisait vibrer la corde sensible des spectateurs avec sa chanson Nessun Dorma. Le sourire enjoué de ces enfants portait aux quatre coins du monde le message d’amitié des enfants chinois.

Ces danseurs appartiennent à la troupe de jeunes artistes Xiaohuoban, relevant du Palais des enfants de l’Association chinoise du bien-être. À Paris, il y a huit ans, éprouvant à la fois de l’inquiétude et de l’espoir, ils avaient donné un spectacle à l’occasion de la réunion pendant laquelle la candidature de Shanghai avait été sélectionnée pour organiser l’Expo universelle. À l’inauguration de cette Expo, ils étaient de nouveau sur scène, mais cette fois-ci, c’est en maîtres qu’ils l’occupaient.

Lors de la répétition d’une nouvelle danse pour la cérémonie d’ouverture de l’Expo

Ambassadeurs de tous les enfants chinois

Fondée en 1955 par la regrettée Soong Ching Ling (épouse de M. Sun Yat-sen et présidente d’honneur de la République populaire de Chine), la troupe Xiaohuoban comprend 800 membres et est la plus ancienne troupe d’enfants à Shanghai. Elle est divisée en sept disciplines : danse, chorale, théâtre, instruments à clavier, peinture et calligraphie, instruments à cordes et instruments de musique traditionnelle. Depuis plus de 50 ans, cette troupe est le berceau de nombreux artistes et autres personnages. Par exemple, le célèbre peintre Chen Yifei y a commencé à rêver de peinture, et Huang Ying, chanteuse d’opéra connue dans le monde entier pour son rôle de Madame Buttefly, en est également issue.

Depuis sa fondation jusqu’aujourd’hui, la troupe a diverti beaucoup de chefs d’État et hommes politiques venus en visite en Chine; elle a aussi été invitée par une trentaine de pays. Elle a donné des représentations dans des événements internationaux, dont les Jeux olympiques de Beijing, une réunion au sommet de l’APEC, les Jeux olympiques spéciaux de Shanghai, une Conférence annuelle de la Banque asiatique et un Sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). « Lors de la réunion de l’APEC tenue à Shanghai en 2001, l’atmosphère était un peu tendue et les discussions se multipliaient entre les délégués de différents pays. Malgré cela, les représentations données par ces enfants ont ému les présidents Bush et Poutine », nous dit en souriant Mme Chen Baihua, chef de la troupe. Le sourire candide de ces enfants a touché plus d’une fois le cœur des spectateurs de différents pays du monde, de sorte qu’on les surnomme les « Ambassadeurs des enfants chinois ».

En 2008, la troupe Xiaohuoban a obtenu le « Coming Up Taller Award », conféré annuellement par le President’s Committee on the Arts and the Humanities des États-Unis. C’est le premier ensemble chinois à avoir obtenu ce prix. En 2007, une délégation de ce Comité a effectué une visite en Chine. Après avoir vu des représentations données par les enfants de la troupe, les membres de la délégation ont unanimement convenu de l’à-propos du concept incarné par ces enfants : une éducation humaniste et artistique stimule la créativité des enfants et forge chez eux une conception positive de la vie. La délégation a apprécié les fruits de cette éducation, estimant que cela serait une inspiration pour l’éducation artistique des jeunes dans leur pays.

Des enseignantes nattent les cheveux des petites danseuses avant leur entrée en scène.

Pas de remplaçants

Le spectacle de la cérémonie d’ouverture de l’Expo de Shanghai était divisé en quatre parties, et la troupe Xiaohuoban a pris part à trois d’entre elles.

Les 132 enfants qui ont participé à ce spectacle avaient répété pendant plus de deux mois et avaient dû s’adapter à de nombreux changements au programme. « Quand le réalisateur décidait d’une nouvelle chorégraphie, les professeurs devaient l’enseigner tout de suite à chacun des enfants qui se plongeaient ensuite dans la répétition. Si, après coup, le réalisateur trouvait que l’effet visuel n’était pas bon, le projet était encore remplacé par un autre. Il est tout à fait normal qu’un geste soit modifié huit ou dix fois, et même une vingtaine ou une trentaine de fois, cela forme la capacité d’adaptation des enfants », expliquent MM. Xie Jing et Jiang Yufei, respectivement chef adjoint du Centre de danse du Palais des enfants et vice-directeur de la troupe Xiaohuoban.

Chaque jour, après les cours, les enfants se rendaient rapidement à la répétition au Palais des enfants et rentraient souvent très tard à la maison. Malgré cela, ils devaient se lever à six heures pour aller à l’école. Alors que le plus âgé n’a que 14 ans et le plus jeune, 6 ans, malgré les difficultés, personne n’a demandé d’être retiré de la répétition. « Nous n’avons pas de remplaçants. S’il s’avérait impossible de danser sur scène après une dure et longue répétition, ce serait un grand coup pour n’importe quel enfant », signale la chef de la troupe.

Parmi les enfants qui ont pris part au spectacle de la cérémonie d’ouverture de l’Expo, il y avait une fillette de 7 ans qui est originaire des États-Unis; elle a adopté le nom chinois de Li Xiaofeng. Elle est maintenant en première année à l’École primaire rattachée à l’Université normale de Shanghai. Malgré son jeune âge, elle suit des cours de danse au Palais des enfants depuis l’âge de 4 ans. Au spectacle de la cérémonie d’ouverture, la dernière partie avait pour thème « À l’Exposition universelle »; durant cette partie, trois familles représentant les races jaune, noire et blanche sont apparues sur scène. Trois enfants qui se distinguaient par la couleur de leur peau se sont serrés la main pour exprimer la décision de l’homme d’affronter tous les défis de l’avenir en s’unissant, se soutenant et en agissant en synergie; parmi les trois, c’est justement Li Xiaofeng qui était l’enfant de la famille blanche.

En 2007, une délégation du President’s Committee on the Arts and the Humanities des États-Unis a visité le Palais des enfants de l’Association chinoise du bien-être. PHOTOS : YU XIANGJUN

« La danse m’apprend la persévérance »

Sun Anni, une écolière de cinquième année, a écrit dans son journal : « Quand on a répété la danse Subura, le professeur m’a demandé de regarder le ciel et d’imaginer la voûte étoilée. À ce moment-là, quand j’ai levé la tête, j’ai vraiment cru voir les étoiles. Ce n’était toutefois qu’une illusion, parce que j’étais fatiguée de danser. » Le lendemain, quand le professeur lui a demandé de répéter encore une fois la danse, elle s’est mise à pleurer. Malgré cela, quand il l’a prise en pitié et lui a demandé de se reposer une journée, elle lui a répondu : « En pleurant, j’exprime ma nervosité, mais je peux continuer à danser. »

« La danse m’apprend la persévérance » est la phrase la plus populaire parmi les enfants de la troupe. Chang Shuai, une lycéenne de Shanghai, aime aussi cette phrase. Maintenant qu’elle a été admise à l’Université Harvard (États-Unis), elle confie : « J’adore danser, et cela fait douze ans que je participe à la troupe de danse; j’ai commencé quand je suis entrée à l’école primaire. »

Ding Dishu, étudiante en première année de lycée, a aussi participé à cette troupe dès sa première année scolaire. Elle a pris part à plusieurs de ses représentations et a également participé à des spectacles à l’étranger, dont en Russie, au Japon et en Espagne. En novembre 2009, au moment où le président Obama a effectué une visite à Shanghai, elle faisait aussi partie de la troupe d’accueil.

« Quand on s’adonne à une activité artistique, il faut faire de gros efforts pour atteindre un niveau élevé. En règle générale, les enfants de la troupe sont toujours assidus, et ils ont donné des représentations non seulement lors de grandes activités internationales, mais aussi dans de petites soirées de quartier. En fait, ces enfants subissent une grande pression à cause de leurs études, et c’est parfois difficile d’équilibrer la danse et les études, explique Chen Baihua. Il faut une ténacité admirable. Quand on a procédé aux répétitions pour la cérémonie d’ouverture de l’Expo, ces enfants étaient toujours en pleine forme. Ils faisaient leurs devoirs pendant les pauses et après la répétition, à 23 h. Ils sont aussi très laborieux; à la fin de la répétition, ils nettoyaient même la salle et rangeaient les affaires de la troupe. »

Mme Yao Jing, vice-directrice de la troupe Xiaohuoban, affirme : « Les enfants de cette troupe ont le sens des responsabilités, ils pensent toujours aux autres. » Quand ils ont eu leur première répétition pour Nessun Dorma au Centre culturel de l’Expo, ce centre n’était pas encore achevé, et il était un peu dangereux d’y circuler. Les enfants plus âgés ont aidé les plus petits à monter l’escalier. Les professeurs en ont été très touchés.

Voyage à Shanghai
Infos de service
    Mascotte