Le pavillon de la Chine, la Couronne orientale
( 2010-04-29 )

JIAO FENG

La Chine souhaitait que son pavillon soit bien identifiable et elle semble avoir gagné son pari : son pavillon est le clou de l’Expo universelle.

 
Le pavillon de la Chine, la Couronne orientale   CFP

SANS aucun doute, dans tout le Parc de l’exposition, le pavillon de la Chine est la construction la plus distinctive et celle qui attire le plus l’attention. C’est une construction permanente de l’Expo, et comme c’est le cas pour les constructions symboliques des expositions universelles précédentes, il constituera pour Shanghai un symbole très chinois et fortement imprégné de culture orientale.

La culture orientale

Situé au cœur du parc et occupant une superficie totale de 160 000 m2, le pavillon de la Chine est composé de trois pavillons : le pavillon national, le pavillon régional et celui de Hong Kong, Macao et Taiwan.

« J’avais un principe, c’est que, de loin et dès le premier coup d’œil, cette construction puisse être reconnue comme chinoise », nous confie le Dr He Jingtang, responsable de l’équipe de conception du pavillon de la Chine, membre de l’Académie d’ingénierie de Chine et directeur de l’Institut d’architecture de l’Université des sciences et technologies de la Chine du Sud. La conception de ce pavillon est tout à fait fidèle à ce principe.

Baptisé « Couronne orientale » et haut de 69 m, le pavillon national cristallise et symbolise l’esprit chinois et les éléments caractéristiques de la culture chinoise. Avec ses 13 m de haut, le pavillon régional se caractérise par sa large plateforme qui sert de fondation au pavillon national; les deux pavillons sont donc superposés, signifiant l’unité du Ciel et de la Terre. L’idée d’un tel pavillon vient des riches traditions de la culture orientale. Dans la philosophie chinoise, « l’union du Ciel et de l’Homme » constitue le cœur de la culture traditionnelle. Dans l’Antiquité, la plupart des constructions chinoises suivaient cette ligne de pensée prônant l’harmonie entre l’homme et la nature.

La plus grande caractéristique de l’architecture traditionnelle chinoise est sa structure en bois. Cette architecture comprend des fondations élevées et une structure constituée d’une charpente et de poutres supportant un grand toit en surplomb. Ce type de structure donne lieu à une construction libre de la contrainte imposée habituellement par les murs et les fenêtres, de sorte que l’habitat se marie parfaitement avec la nature. Pour avoir un beau dispositif de soutien du toit, les artisans chinois d’autrefois ont créé une sorte de console (appelée dougong) qui joignait les piliers à la structure du toit, et c’est cette console qui a inspiré les architectes du pavillon de la Chine.

Les éléments traditionnels

Comme tout le monde le sait, en Chine, le rouge symbolise la richesse et le bonheur. Le pavillon national est peint en différents dégradés de rouge, devenant de plus en plus clairs du haut vers le bas, mais la couleur principale est le rouge gugong, le rouge du Palais impérial.

Les pictogrammes constituent un trait important de la culture chinoise. Qu’il s’agisse de l’extrémité des poutres du pavillon national ou de la façade du pavillon régional, toutes sont décorées de caractères chinois de style zhuanshu (style sigillaire). Dans le premier cas, les caractères permettent non seulement de cacher élégamment les bouches de ventilation du bâtiment, mais aussi de faire ressortir la quintessence de la culture chinoise; dans le deuxième cas, ils interprètent bien le contenu des vingt-quatre périodes du calendrier traditionnel chinois.

De plus, dans la conception de ce bâtiment, les architectes ont réussi à intégrer des éléments de l’artisanat traditionnel chinois. Les 76 marches de l’escalier du pavillon sont faites de granit, taillées à la main par les artisans. Cette vieille technique de taille de la pierre est appelée « sanzhanfu » (trois coups de hache).

Que le pavillon du pays organisateur de l’Expo universelle possède ses propres caractéristiques architecturales n’est pas suffisant. Les concepteurs en étaient bien conscients. Résultat : le grand espace creux entre les quatre piliers de 33 m qui supportent le toit du pavillon national ignorent la conception du mur de l’architecture traditionnelle chinoise, reflétant un esprit d’ouverture et de service au public; en effet, cet espace symbolise la chaleureuse bienvenue offerte aux invités du monde entier et a pour fonction de rendre la foule moins compacte.

Les caractères sigillaires décorant les extrémités des poutres du pavillon national permettent de cacher élégamment les bouches de ventilation du bâtiment.  YU XIANGJUN

Les technologies modernes

Le pavillon de la Chine a introduit les techniques les plus avancées du monde pour correspondre au concept d’économie d’énergie et de protection de l’environnement. Tous les murs extérieurs ont été peints avec des revêtements non polluants et non radioactifs. Toutes les fenêtres isolent très bien contre la chaleur pour réduire la consommation d’énergie, et des panneaux solaires ont été installés sur la terrasse du pavillon national. En outre, l’eau de pluie purifiée est utilisée pour les W.C. et pour irriguer les terrains boisés. Le pavillon de la Chine utilise pleinement l’éclairage économe en énergie. Même lorsqu’il est entièrement illuminé, le pavillon ne consomme que 100 kWh par heure.

D’une superficie de 27 000 m2, le belvédère du pavillon régional a été aménagé comme un jardin, et après l’Expo, il deviendra un endroit public de loisirs et de repos.

Essai d’éclairage décoratif de la première section de l’exposition, dans le pavillon de la Chine. Son thème est : « Les traces de l’Orient ».  CFP

Les histoires chinoises

L’exposition présentée au pavillon national est divisée en trois sections, chacune à un étage différent. La visite s’effectue du haut vers le bas.

Intitulée « Les traces de l’Orient », la première section se trouve à 49 m de haut. Dans le cinéma à charpente d’acier, 700 visiteurs peuvent visionner le film Histoire du printemps (8 min), qui raconte le processus d’urbanisation que la Chine actuelle est en train de traverser. Sur un écran géant, ils peuvent également admirer la célèbre peinture Sur les rives de la rivière Bianhe, le jour de la Pure Clarté, agrandie des centaines de fois et projetée grâce au multimédia. Portée à l’écran, la vie urbaine décrite par cette peinture célèbre est encore plus vivante : les personnages s’activent, les chameaux avancent et la ville peut même passer du jour à la nuit. De plus, beaucoup d’objets historiques, dont la peinture originale, sont aussi exposés dans cette section.

La deuxième section est l’aire d’expérimentation dans laquelle les visiteurs peuvent participer à un voyage de découverte des villes millénaires. De plus, en car touristique, ils traversent une forêt artificielle, un pont de pierre, une vallée et un jardin pour découvrir la sagesse de l’architecture chinoise.

La troisième section montre aux visiteurs ce que sera une vie dont les activités émettent moins de carbone. En leur offrant l’expérience d’une vie respectueuse de l’environnement, cette section montre que vivre de cette façon correspond à la pensée traditionnelle orientale. La Chine a pris conscience de l’importance de l’environnement et de la gravité du changement climatique; elle fournit une réponse originale pour réaliser le développement durable à l’échelle mondiale.

Cette exposition est fidèle au thème global de l’exposition : relever les défis que pose une société moderne urbanisée.

 

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