TOUTES les expositions universelles précédentes ont été une occasion de présenter des
sciences et techniques, et un grand nombre de nouveautés – produits et techniques – se sont généralisées dans le monde grâce à leur lancement à une expo universelle. Les participants à l’Expo de Shanghai n’ont pas dérogé à la règle et ils y ont apporté leurs derniers acquis scientifiques et techniques.

Dans le pavillon de l’Arabie Saoudite, le visiteur peut découvrir la plus grande salle de cinéma 3D au monde. ZHAO YAYUAN

Les technologies à faibles émissions de carbone

C’est la première fois dans l’histoire qu’une exposition universelle est officiellement qualifiée d’« exposition universelle de technologies à émissions nulles ou faibles de carbone ». C’est que les différentes techniques de ce type qui sont utilisées dans le monde y sont présentées, qu’elles ont été employées dans la construction des bâtiments et des salles d’exposition et qu’elles le sont aussi dans les transports et l’approvisionnement en énergie. Selon l’ingénieur responsable de la construction du Parc de l’Expo, les technologies les plus avancées au plan international dans les domaines de l’économie d’énergie et de la protection de l’environnement sont déjà concentrées dans ce parc.

L’Axe de l’Expo est un très bon exemple. L’utilisation de nombreuses techniques nouvelles a fait de cette construction, d’un kilomètre de long, une « galerie présentant l’utilisation de technologies de protection de l’environnement et de technologies à émissions faibles ou nulles de carbone ». Sa « vallée de soleil » peut, à travers une ouverture grande comme un terrain de football, collecter les rayons solaires à partir d’environ 40 m de haut, puis les conserver sous terre, avec de l’air frais. Au-dessous de cet Axe se trouve un énorme réservoir d’eau d’une capacité de 7 000 t. Selon les plans, ce réservoir doit fournir 50 000 m3 d’eau pendant la durée de l’exposition.

Par ailleurs, dans la zone des constructions permanentes, grâce à une commande informatisée, un système de tuyauterie fonctionnant à l’air comprimé permet de rassembler et de transporter des déchets, ainsi que de réduire leur pollution. C’est également la première fois que l’éclairage DEL (à diode électroluminescente) est utilisé à grande échelle dans une ville. Cette technique fournit 80 % de l’éclairage du parc. L’Expo a aussi mis en place un système de transport sans émission de carbone. En effet, à l’intérieur du Parc, on utilise trois types de véhicules à énergie propre : un trolleybus de nouveau type, un véhicule avec supercondensateur et une voiture hybride avec supercondensateur-batterie.

Le pavillon du Japon expose une vingtaine de techniques de pointe liées au développement durable : la transformation des eaux usées en eau potable; la transformation de l’eau de mer en eau douce; un plancher capable de produire de l’électricité sous la pression des pas; une fenêtre sur laquelle est collé un panneau solaire mince et transparent; et la technique de récupération du CO2. D’autres pays présentent aussi leurs technologies à faibles émissions de carbone.

La zone des meilleures pratiques urbaines est également un laboratoire de diverses techniques nouvelles de ce type. Citons quelques exemples : en résolvant la question de la récupération des déchets organiques et des produits jetables, le bâtiment neutre en carbone présenté par la ville de Londres peut générer l’électricité et la chaleur dont il a besoin. Les objets restants peuvent être utilisés comme engrais biologique.

La maison de Hambourg est équipée d’un mur de briques calorifuges, de fenêtres à triple épaisseur de verre, ainsi que de châssis en bois, isolés avec des matériaux spéciaux qui économisent l’énergie consommée pour se réchauffer en hiver et se rafraîchir en été. Bien entendu, la maison exposée a déjà innové sur la base du modèle original installé dans cette ville. À Shanghai, les nouveaux matériaux de la maison ont augmenté de 20 % l’efficacité de réduction de la consommation énergétique de l’original.

Devant la maison de Madrid se trouve un arbre « magique » capable de créer un microclimat. Avec son ossature en acier, cet arbre ressemble à un kiosque chinois sous lequel les gens peuvent s’asseoir pour se reposer. Quand il fait chaud, ses feuilles « magiques », qui n’absorbent pas la chaleur, cachent le soleil et règlent automatiquement leur angle pour accélérer la circulation de l’air. En haut de l’arbre, une éolienne fournit l’électricité dont a besoin l’ordinateur qui contrôle cet arbre. Finalement, fabriqué en matériaux spéciaux, le revêtement du sol sous l’arbre ne transmet pas la chaleur.

Devant la maison de Madrid se trouve un arbre « magique » capable de créer un microclimat. TANG ZILAI

Les nouvelles sources énergétiques

En plus des énergies solaire et éolienne, l’énergie cinétique, l’énergie sonore, ainsi que la chaleur émanant des appareils électroniques domestiques et des corps humains ont aussi servi dans la construction du Parc d’exposition.

Pour l’instant en Chine, le Parc de l’Expo universelle de Shanghai est la plus grande zone urbaine où se concentre l’utilisation de l’énergie solaire. Le pavillon Thématique, le pavillon de la Chine et le pavillon des Villes de l’avenir sont tous équipés d’appareils à énergie solaire. Dans le parc, la capacité de production d’électricité solaire est de 4,5 MW.

L’ascenseur de la « maison écologique » de Shanghai peut récupérer et conserver l’énergie cinétique produite quand il monte et descend. Pratiquée encore à petite échelle, la production d’électricité solaire thermodynamique basse température, une nouvelle technique de production d’énergie, a fait son entrée dans le Parc de l’exposition. Sur le toit du pavillon des Entreprises, on a installé un panneau solaire de 2 200 m2. Grâce à cette technique, l’eau chaude d’un réservoir peut être chauffée à 95 °C et produire de l’électricité pour une puissance supérieure à 200 kW. Cette technique révolutionnera le secteur des énergies nouvelles de la Chine, selon M. Zhang Gaozou, responsable de ces travaux.

Au plafond de la grande salle conique du pavillon de l’Allemagne est suspendu un gros ballon métallique qui a 3 m de diamètre et qui pèse 1,2 t. Avec sa membrane équipée de 400 000 diodes lumineuses, le ballon brille, oscille et tourne quand on crie. Plus on crie fort, plus il se balance rapidement et plus il brille.

La maison de Hambourg présente aussi aux visiteurs une technique moins énergivore : l’énergie passive, dont la lumière du soleil, la chaleur diffusée par des appareils électriques à l’intérieur de la maison et la chaleur diffusée par les résidants de cette maison.

Les robots

Durant l’Expo, 37 robots « Haibao » sont au service des visiteurs aux aéroports Hongqiao et Pudong, ainsi qu’à l’entrée du Parc de l’exposition, du pavillon de la Chine et de l’Axe de l’Expo. Ils peuvent dialoguer en chinois, japonais, coréen, anglais, français et allemand, de même qu’indiquer la route sur une carte. Ils peuvent aussi fournir des informations sur la température, les salles d’exposition, les représentations artistiques, etc. Des robots musicaux de fabrication chinoise sont également présentés.

Depuis sa naissance en 1959, le robot suscite toujours une attention particulière. Il est issu du secteur industriel, mais son utilisation s’est ensuite peu à peu répandue dans les secteurs de la santé, des services, des loisirs, de la sécurité, ainsi que de la recherche scientifique et technique. Par leur talent, les différents types de robots incarnent le thème de l’exposition : « Meilleure Ville, Meilleure Vie ».

Dans le pavillon du Japon, il y a des robots de « service domestique ». Ceux-ci peuvent marcher et aisément faire des gestes avec leurs mains, voire exécuter un joli morceau au violon, comme ils l’ont fait en 2005 lors de l’Exposition universelle d’Aichi. Dans le pavillon de la Suède, le chœur Absolut Vodka – composé de vingt-deux musiciens robots de taille et de type différents – exécute une mélodie de voix de synthèse, harmonieuse et surréaliste. Avec le soutien d’un logiciel d’intelligence artificielle dans les coulisses, c’est une coopération entre l’homme et le robot.

À l’exposition, le visiteur verra des robots non seulement capables de jouer de la musique sur des instruments, mais qui sont aussi habiles à faire de la boxe Taiji. Dans le pavillon des Entreprises, un robot haut de 1,7 m s’active à gesticuler habilement et même à faire des tours et des pirouettes, tout comme le ferait un être humain.

Sur le balcon du pavillon des Entreprises, un robot cuisinier du nom d’AIC-AI accueille les visiteurs et est capable de préparer plus de 400 types de plats. Il suffit d’en choisir un et d’appuyer sur le bouton correspondant à ce choix pour qu’AIC-AI se mette à cuisiner en quelques minutes. La plupart des visiteurs ayant dégusté les plats de cet aimable robot se sont montrés fort satisfaits. D’ailleurs, le marché s’intéresse à AIC; la compagnie a déjà reçu des commandes.

Dans le pavillon du Shaanxi, on trouve deux robots qui représentent, grandeur nature, l’empereur Xuanzong de la dynastie des Tang (618-907) et sa favorite Yang Guifei. Ils ont l’air tellement vivants qu’on a l’impression de sentir l’élasticité de leur peau et de voir leurs veines; en admirant leur sourire, on a envie de dialoguer avec eux.

Les techniques audiovisuelles

Dans cette Expo, beaucoup de pays utilisent des techniques audiovisuelles avancées pour présenter leurs nouvelles technologies, leurs nouveaux matériaux et leurs acquis scientifiques.

Le pavillon du Japon présente le « mur de la vie » nouvellement exploité. Un téléviseur est intégré dans le mur du salon. Composé de trois écrans plasma (152 pouces chacun), le plus grand dans le monde, ce mur a 10 m de large. On a l’impression d’en faire partie.

Dans le centre du pavillon de la Chine, un mur entier de 100 m de long est couvert d’un écran multimédia. La célèbre peinture de la dynastie des Song Sur les rives de la rivière Bianhe, le jour de la Pure Clarté y est projetée. Elle est des centaines de fois plus grande que son original.

Dans le pavillon de l’Espace se trouve un globe de 32 m de diamètre. À l’intérieur de ce globe, il y a un court « tunnel obscur ». Lorsque le visiteur traverse ce dernier, d’innombrables caméras filment son visage. Une fois sorti du tunnel, un film thématique sur la protection de l’environnement est projeté dans le dôme du « globe », haut de 6 m. Le film s’intitule « Nous n’avons qu’une planète ». À la fin du film, les visages des visiteurs apparaissent en formant le titre du film.

Le pavillon de la State Grid of China invite le visiteur à participer à une expérience exceptionnelle. Dans une « boîte magique » éblouissante, entourés sur six côtés d’une centaine d’écrans DEL, les visiteurs profitent d’un son stéréo 16 pistes et d’une profusion d’images audiovisuelles.

Dans le pavillon de l’Arabie Saoudite, le visiteur peut découvrir la plus grande salle de cinéma 3D au monde; elle est grande comme deux terrains de basket-ball. En se tenant debout et en regardant un écran circulaire géant de 1 600 m2, les spectateurs admirent le paysage mystérieux du désert. Dans le pavillon de la Nouvelle-Zélande, une galerie multimédia longue de 112 m guide le visiteur dans « les villes de la nature », alors que dans le pavillon de la Suisse, le film The Alps est projeté sur un écran IMAX. Pour ce qui est du pavillon du Brésil, il possède une zone nommée « Villes vivantes et Brésil dynamique »; cette zone est constituée d’un écran panoramique géant, lui-même divisé en quatre sections, chacune de 12 m de large sur 4 m de haut. À travers des dialogues en hébreu et en chinois, le pavillon d’Israël présente la culture juive, traditionnelle et d’aujourd’hui; un spectacle audiovisuel présenté par des ampoules flottantes 3D y attire également les visiteurs.