FÉVRIER 2002

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Yang Xiaoyang, un peintre célèbre

Wen Chunyan

 

Source du fleuve Jaune.
AVANT de faire la connaissance de Yang Xiaoyang, j’avais d’abord vu son œuvre. C’était en septembre 1997. Lors d’une visite au Musée révolutionnaire et militaire de Chine, j’avais remarqué l'une de ses œuvres, exposée dans la salle consacrée à la guerre antique. Parmi de nombreuses œuvres exposées dans ce musée, celle de Yang m’avait profondément marquée.
Le 20 juillet 1999, en après-midi, j’ai rencontré Yang Xiaoyang pour la première fois. J’avais pris rendez-vous avec deux collègues pour l'interviewer. Au premier regard, je me suis aperçue qu’il était relativement jeune et plein de vigueur.
Dans la salle de l’hôtel Jiaoyu, nous nous sommes tous les trois assis autour de lui, et nous l’avons écouté parler pendant des heures. J’aime beaucoup l’écouter, car il a l’esprit vif, une voix posée, un ton assuré et le charme débordant d’un homme mûr. L’ambiance qui régnait -lumière douce et doux parfum des fleurs autour- m’ont permis de mieux graver son histoire et ses sourires dans ma mémoire. Dès le lendemain, j’ai rédigé un article intitulé Yang Xiaoyang, le plus jeune recteur de l’Institut des Beaux-Arts de Chine. Depuis lors, j’ai décidé de rapporter, de ma propre plume, sa vie exceptionnelle.

J’admets que la peinture m’attire mais que je ne la comprends pas. Ce fut difficile pour moi de comprendre Yang Xiaoyang. Chaque fois que je vois ses œuvres, je les scrute afin de trouver les sources d’inspiration de sa création et de perfection de sa peinture. Après avoir admiré beaucoup de ses œuvres dans différents endroits, je suis toujours stupéfaite du nombre de celles-ci et de sa capacité à maîtriser les scènes grandioses. Progressivement, les caractéristiques de ses œuvres se sont révélées à moi : thèmes sociaux et culturels d’importance, description d’une puissance symphonique, composition panoramique, romantisme épique, ainsi que conception civilisée de l’histoire préconisant les échanges plutôt que l’opposition.

Un homme à la barre sur le fleuve Jaune.
Amateur, dès l’enfance, d’histoire et de civilisation chinoises et imprégné inconsciemment de la peinture occidentale par sa famille, Yang Xiaoyang nourrit un vif intérêt pour cette peinture. Durant ses études, il a dessiné des croquis combinant l’influence chinoise et occidentale. Ayant visité une trentaine de pays, il est entré en contact avec presque toutes les œuvres occidentales célèbres de toutes les écoles sous des époques différentes. C’est ainsi que la plupart de ses œuvres sont teintées, du thème à la forme, d’une touche tant chinoise qu’occidentale. Pourtant, depuis toujours, sa préférence pour les thèmes de l’Antiquité chinoise a permis à ses œuvres de ne pas être simplement le témoignage synthétique d’un artiste ayant de vastes connaissances sur l’ancien et le moderne. Aujourd’hui, à ses yeux, la combinaison du style chinois et occidental est déjà un style d’une époque révolue. Ne pas cesser d’innover, aller au-delà et tenter de créer la perfection, ce courage et cette grandeur d’âme ne sont pas des traits propres aux gens du commun.
Yang Xiaoyang est non seulement un artiste, mais aussi un éducateur des beaux-arts de la nouvelle génération. En ce qui concerne ce type d’éducation, il a avancé les conceptions de « Grand Institut des Beaux-Arts » et de « grands beaux-arts ». Il désire aussi faire de l’Institut des Beaux-Arts de Xi’an (Shaanxi) un institut des beaux-arts de premier ordre, aussi bien au pays que dans le monde. Tout cela témoigne de ses hautes visées et de ses vastes horizons. Depuis qu’il occupe le poste de recteur de l’institut, il a créé l’atelier de peintures de l’Institut des Beaux-Arts de Xi’an à la Cité des arts de Paris et a fondé les branches de Shenzhen et de Qingdao de son institut. Par ailleurs, il a projeté et a dirigé l’activité « La Chine en longueur et en largeur », laquelle a permis à son institut de parcourir pour la première fois tout le pays, soit près de 70 000 km. La série de mesures de réforme qu’il a implantées vont bon train. Sous son guide, l’Institut des Beaux-Arts de Xi’an s’est fait tout de suite remarquer. Tout le monde est émerveillé par le grand talent et la stratégie audacieuse de ce jeune recteur de l’Institut des Beaux-Arts.
Magnanime et généreux dans sa conduite, Yang Xiaoyang est inflexible dans sa cause. Il fait tout son possible pour simplifier les choses complexes de la vie afin de pouvoir se donner entièrement à la création. Il mange de manière frugale et se vêt simplement. Ces derniers dix ans, dès qu’il en a le temps, il feuillette souvent Lao Zi, son livre de chevet.

 

Document

Yang Xiaoyang, peintre célèbre et recteur de l’Institut des Beaux-Arts de Xi’an.

Yang Xiaoyang est né en décembre 1958 et a été admis en septembre 1979 à la section de la peinture traditionnelle chinoise de l’Institut des Beaux-Arts de Xi’an. En juillet 1983, il y a terminé un premier cycle d’études universitaires et a continué des études de maîtrise à cette même école. En 1986, à la fin de ses études, il a commencé à y enseigner. Il a été directeur adjoint puis, directeur de la section de peinture traditionnelle chinoise de l’institut et membre de la Fédération nationale de la jeunesse de la Chine. En octobre 1993, il a été élu professeur associé, dérogeant ainsi à l’usage établi, et il a reçu le titre de spécialiste ayant eu une contribution remarquable au Shaanxi (catégorie jeune et âge moyen). En 1994, il a pris les fonctions de vice-recteur de l’Institut des Beaux-Arts de Xi’an. En 1997, il a été élu professeur et, depuis juillet dernier, il est recteur de cet institut. Il a aussi été couronné du titre d’expert ayant eu une contribution remarquable à l’échelon national. En 1999, il a figuré sur la liste des dix personnages des milieux de l’éducation du Shaanxi. En 2000, l’Association américaine des artistes d’outre-mer lui a conféré le titre de « Personnage éminent du monde » et le ministère de l’Éducation lui a décerné la médaille d’or du « Prix de la paix mondiale ».