Visite dans certains
lieux en vogue de Beijing
ZHANG HUA
AUTREFOIS, les habitants de Beijing préféraient
se promener dans des grands magasins ou des endroits commerciaux
tels que le grand magasin d'État Wangfujing, les marchés
Dong'an et Xidan, les grands magasins Zhongyou, Sogo et autres.
Aujourd'hui, leur intérêt se porte davantage vers la
visite de lieux spécialisés (marché aux fleurs,
rue des vêtements pour dames, marché d'antiquités,
rue du thé, rue de la restauration).
Marché aux fleurs
Laitai
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Le marché aux fleurs
Laitai. |
Située dans la rue Maizidian, du côté
est du magasin Lufthansa, dans l'arrondissement Chaoyang, cette
rue qui s'étend sur 300 m possède une forte touche
européenne. Les vitrines des boutiques sont propres et claires,
et les fleurs sont bien arrangées tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur de celles-ci. En hiver, des fleurs
multicolores font oublier la grisaille de la saison. À la
vue des abeilles qui s'activent à recueillir le pollen, on
ne peut s'empêcher de penser à certains endroits saisonniers
des environs de Beijing.
Les boutiques offrent une grande variété de fleurs
: roses, lis, chrysanthèmes, tournesols, pour n'en mentionner
que quelques-unes. Certaines de ces fleurs sont transportées
de Kunming, capitale des fleurs de Chine, d'autres sont achetées
en gros aux environs de Beijing. Depuis septembre dernier, lors
de son ouverture, cet endroit est devenu un centre de commerce et
de distribution de fleurs du Nord de la Chine.
Assise devant sa boutique Fleuriste des glycines, Mlle Han arrange
un bouquet de roses. Selon elle, les meilleures périodes
de vente des fleurs, ce sont les jours de fête (fête
du Printemps, fête de la Mi-Automne, Saint-Valentin, Fête
des mères et Noël). Son chiffre d'affaires quotidien
atteint alors 4 000 -5 000 yuans.
Les clients de Mlle Han comprennent non seulement des Chinois, mais
aussi des étrangers. Les clients chinois aiment surtout acheter
des roses et des chrysanthèmes, mais les clients étrangers,
des roses, des lis, des tournesols. «
Les clients étrangers ont le coup d'il pour juger les
fleurs. Et pour marchander, ils ne cèdent en rien aux clients
chinois », dit Mlle Han, en
souriant.
Bien que ce marché ne soit ouvert que depuis un peu plus
de quatre mois, les commerçants de l'endroit, qui ont le
sens des affaires, en sont fort satisfaits car il est situé
à proximité de l'école internationale et du
quartier international des affaires. Ayant vu certains chantiers
de construction des ambassades, ces marchands, venus pour la plupart
des célèbres marchés Hongqiao et Xiushui, fondent
de grands espoirs sur le potentiel de ce nouvel endroit.
On y vend non seulement des fleurs fraîches, mais aussi des
fleurs artificielles. Les produits de fabrication artisanale de
la boutique Fleuriste des glycines (magnolias, fleurs de cerisier
et fleurs séchées) conviennent particulièrement
à la décoration des hôtels et des bars. Sous
la lumière douce, ces fleurs ajoutent une touche de romantisme
et de raffinement. Par ailleurs, des pommiers artificiels, des épis
de maïs et des piments trouveront certainement preneurs parmi
les propriétaires de maisons de thé, les restaurateurs
ou les gestionnaires de complexes d'appartements.
Le marché aux fleurs vend aussi des vases à fleurs
de grandeurs et formes différentes et en divers matériaux.
Outre les vases en verre courants, il y a encore des vases en poterie,
fabriqués à la main, de style européen, des
vases en forme de bateau, ceux avec une paire de lions ou évoquant
une trépied antique. Leur prix de vente varie également,
allant de quelques yuans à plus 800 yuans.
Les surprises attendent les clients à chaque détour.
Par exemple, certaines boutiques appartiennent à des gens
venus du Shandong et des broderies traditionnelles sont suspendues
un peu partout. Dans ce marché, on peut encore admirer des
animaux domestiques en vannerie et des chaînes pour attacher
les chiens
Une fois entré dans la boutique de fleurs Xinxin, vous vous
croirez dans une brocante : des battants de fenêtres bien
sculptés sont accrochés aux murs, des vases à
fleurs en porcelaine sont bien disposés sur une étagère
et un zheng (instrument de musique à cordes) est posé
sur une chaise de la dynastie des Qing (1644-1911). Tout cela témoigne
bien de la distinction de la maîtresse des lieux. Selon ses
dires, une partie de ses énergies sont consacrées
à la haute saison des fleurs, au moment où il y a
le plus d'affluence dans sa boutique, et pour le reste, elle s'occupe
de causeries sur les meubles anciens. En somme, elle se fait de
nouveaux amis par la vente des fleurs. Les rencontres ont lieu dans
une ambiance cordiale et amicale.
Nurenjie, la rue des vêtements
pour dames
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Magasin de vêtements
à la chinoise, situé rue Nurenjie, le carrefour
des femmes élégantes. |
Séparée seulement par une rue du marché
aux fleurs Laitai, la rue Nurenjie est le plus grand marché
de vêtements pour dames de Beijing. Ce marché, qui
regroupe quelque 1 100 éventaires, est le rendez-vous des
filles à la mode. Ses marchandises comprennent principalement
des vêtements du Guangdong, de Hongkong et de Taiwan et ceux
importés de la République de Corée, ainsi que
des chapeaux, des chaussures et des articles d'usage courant. Ce
marché est divisé en trois zones (A, B et C), et la
zone A possède deux étages. Au rez-de-chaussée,
on vend des vêtements pour dames de différentes marques
et pour différentes saisons, et à l'étage,
des cheveux postiches, des cosmétiques et des parures.
Aujourd'hui, les vêtements à la chinoise sont de plus
en plus en vogue. Leur confection et leur style sont de plus en
plus élégants et ont gagné la faveur des clients.
À Nurenjie, on vend des vestes à motifs de dragon,
de caractère chinois fu (bonheur) et de roses, de même
que des qipao (robe chinoise avec longue ouverture sur les côtés).
Une cape brodée, en soie pourpre et couverte d'un crêpe
transparent, attire par ses coloris flous et démontre bien
la compréhension de la culture chinoise de son concepteur.
Malgré le prix élevé du vêtement (200-300
yuans/pièce), cette sorte de cape séduit quand même
de nombreuses clientes. Selon les dires de la jeune vendeuse, les
clients des vêtements à la chinoise sont surtout des
femmes des milieux culturels et artistiques. Pour suivre la mode,
elles n'hésitent pas à débourser les deux ou
trois cents yuans demandés.
Il y a quelques années, des chanteuses et des danseuses de
la République de Corée sont venues en visite en Chine;
leur coiffure, leur façon de s'habiller et leur maquillage
servent toujours de modèle aux femmes chinoises.
Le magasin Hanfeisi est l'un des magasins de vêtements à
la coréenne de Beijing. Selon Mme Li, la maîtresse
des lieux, il y a quatre ou cinq magasins de vêtements de
ce genre au service des femmes dans la trentaine de Beijing. On
y vend surtout des vêtements sport, pour le travail, du prêt-à-porter
et des vêtements mode, mais tous ces vêtements reprennent
certaines couleurs dominantes : noir, rouge et blanc. La veste est
de coupe courte, et le pantalon à pattes d'éléphant
a une taille basse. Le choix des vestes est tellement grand, qu'il
est pratiquement impossible de ne pas en trouver une à sa
taille. En ouvrant son bottin de clients, la jeune propriétaire
dit « Dès la sortie de
la nouvelle ligne de vêtements, j'avertis tout de suite mes
clientes régulières (mannequins, actrices, hôtesses
de l'air et jeunes vendeuses de Niurenjie). »
Chaque jour à 17 h, des mannequins défilent dans la
zone A. Elles portent des vêtements qui leur appartiennent
ou qui ont été fournis par un magasin. Après
le défilé, les clients peuvent s'informer de l'origine
des modèles qu'ils préfèrent. Il s'agit évidemment
d'une participation directe des femmes pour promouvoir les ventes
des vêtements.
Ce marché immense offre aussi des aires de repos pour la
clientèle. Si la faim vous tenaille, vous pouvez vous prendre
au McDonald's voisin; il est aussi possible de choisir du poulet
ou des brochettes de mouton aux étalages situés à
l'entrée de cette zone. Il y a également des étals
de fruits et de boissons.
Chaque zone de Nurenjie est séparée par une rue piétonne.
Au centre de cette rue, des bancs, entourés de fleurs, sont
installés ; c'est un endroit calme où la clientèle
peut se reposer avec la famille et les amis.
La rue du thé parfumé
Malian
Dans
l'arrondissement Xuanwu, la rue du thé parfumé Malian
s'étire sur 1,5 km. Les deux côtés de la rue
regroupent plus de 200 boutiques de thé, des ateliers d'emballage
et d'autres qui vendent des services à thé. D'après
des statistiques officielles, les ventes annuelles des huit marchés
de vente en gros de cette rue ont atteint près d'un milliard
de yuans, soit le dixième de tous les marchés de thé
de Chine.
Au début des dernières années 50, la seule
société générale de thé de Beijing
qui s'occupait de l'approvisionnement et de la vente du thé
à Beijing y était installée. Au fur et à
mesure de l'implantation de la politique de réforme et d'ouverture,
des hommes d'affaires perspicaces du Fujian, du Zhejiang, du Guangxi
ou d'autres provinces se sont regroupés dans la rue Malian
dans les années 90. C'est pourquoi on y retrouve si souvent
l'accent méridional.
Dans la Cité du thé, vous pouvez trouver quelque deux
cents boutiques disposées en rangs serrés. Dans ces
magasins modernes à trois étages, des marchands de
thé renommés vendent non seulement des espèces
de thé de première qualité (dahongpao du mont
Wuyi, maofeng du mont Huangshan, biluochun du lac Taihu, tieguanyin
d'Anxi, longjing du lac de l'Ouest, etc.), mais encore des espèces
parfumées, populaires et économiques (thé parfumé
du Guangxi, thé du Fujian, de Songyuan, de marque Houwang,
(Roi des singes), thé de Beijing, etc.). Par ailleurs, on
y vend aussi du thé renommé (pu'er de Menghai, kuding
de Hainan et gaoshan de Taiwan), du thé importé des
pays étrangers (thé Madai d'Argentine, thé
noir du Sri Lanka et de l'Inde et thé d'orge grillée
de la République de Corée), ainsi que des tisanes
( au chrysanthème, au chèvrefeuille, au pangdahai,
(Sterculia Scaphigera) aux roses, etc. Comme chaque unité
de vente possède sa base de production de thé pour
assurer un approvisionnement direct, le prix de vente est 30 à
50 % moins élevé que celui d'autres endroits.
Dans n'importe quelle boutique de cette rue, vous pouvez déguster
une tasse de thé offerte par le propriétaire. Une
chose intéressante concerne la doctrine du thé de
Lu Yu, un sage de Chine. Celle-ci vous aide à acquérir
beaucoup de connaissances sur le thé. Si vous vous intéressez
à cette doctrine, le propriétaire vous conseillera
d'acheter un livre au 2e étage.
Si vous aimez boire le thé nouveau, vous ne manquerez pas
de participer à la démonstration des procédés
de séchage du thé à la marmite. On dit que
des feuilles de thé sont cueillies sur le champ à
8 ou 9 h, mises à bord d'un avion à midi et qu'elles
arrivent à l'aéroport de la Capitale à 14 h
ou 15 h. La démonstration commence autour de 16 ou 17h. C'est
justement l'heure de pointe, rue Malian. Après la démonstration
des procédés traditionnels de séchage à
la marmite, ce thé nouveau, bien préparé, exhale
un parfum d'une exquise délicatesse. C'est pourquoi le thé
nouveau se vend toujours bien.
Une maison de thé se trouve au 3e étage de la Cité
du thé. Sous la direction d'un maître qualifié,
une cérémonie du thé s'y tient tous les jours.
On peut y découvrir une grande variété de services
à thé, y apprendre des méthodes de préparation
et de dégustation, mieux connaître les conditions de
culture et la qualité du thé et partager la joie de
la culture du thé sous des procédés traditionnels.
Le service à thé joue un rôle important dans
la dégustation. Le service à thé le plus renommé
est celui fabriqué avec la poterie de Jingdezhen : sa porcelaine
céladon possède le niveau artistique le plus élevé
et sa porcelaine peinte est très connue en Chine. Les ouvrages
des grands maîtres Gu Jingzhou et Jiang Rong ont acquis une
grande réputation pour ce qui est des théières
de Yixing, province du Jiangsu. Ces dernières années,
les services à thé du four Jianzhan et le Centre Lu
Yu ont attiré beaucoup de clients. On peut y acheter non
seulement ces types de services à thé, mais aussi
voir la salle de thé spécialement pour moine.
La maison de thé Songyuan possède aussi un snack à
thé pour les clients. On y offre des jiaozi (raviolis), des
pains farcis, des soupes aux petits jiaozi farcis au thé
de différentes espèces (wulong, pu'er, thé
vert ou noir, etc.). Les prix vont de dix yuans à 180 yuans.
La rue de la restauration
Guijie
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Lanternes nocturnes du centre
Guijie |
Sur la grande avenue Dongzhimen, une centaine de petits
restaurants ouverts jour et nuit sont regroupés sur 1,5 km.
Connu pour sa cuisine de différentes régions, on appelle
ce tronçon de rue, Guijie.
Dès le coucher du soleil, des lanternes suspendues sont allumées
le long de l'avenue, et des effluves agréables émanent
des marmites mongoles. À cette heure-là, voitures
et bicyclettes sont bien alignées devant les restaurants.
Avec l'amélioration des conditions de vie, beaucoup d'habitants
de Beijing aiment sortir au dehors pour bien manger. Dans ces endroits,
les mets sont préparés avec soin et le bouillon est
servi en bonne quantité. Les mets diffèrent nettement
selon les saisons. Les couleurs sont éclatantes ou légères.
On sert divers condiments : sucrés, salés, acides,
piquants, aux cinq épices. Les huit cuisines renommées
de Chine (celles de Beijing, du Guangdong, du Sichuan, de Yangzhou,
du Shandong, de Shanghai, de Hangzhou et musulmane) sont bien représentées.
Elles se caractérisent par les préparations suivantes
: sauter, cuire en épaississant avec de l'eau et de la fécule
et frire. Elles ont souvent pour ingrédients principaux les
spécialités régionales. Les plats les plus
appréciés sont : poisson, crevette, crabe, poulet,
et autres viandes.
La marmite mongole est un plat hivernal très ancien et fort
apprécié en Chine et à l'étranger. Elle
se prépare avec les meilleurs morceaux de gigot. La viande
est préalablement découpée en fines tranches,
plongée quelques instants dans le bouillon contenue dans
une marmite en cuivre, chauffée par-dessous grâce à
des braises de charbon de bois qui maintiennent l'ébullition.
La viande se sert avec différents assaisonnements : pâte
de sésame, sauce aux crevettes, coriandre hachée.
Le poulet grillé de Chongqing est très en vogue depuis
son introduction du Sichuan. En hiver, dès qu'on commande
une marmite mongole, le patron du restaurant offre gratuitement
un demi-poulet grillé, cuisiné à partir d'un
poulet de grains. Sa préparation lui donne un goût
piquant et parfumé fort délicieux.
M. Yan travaille dans une compagnie d'assurance de Beijing. Durant
les soirées d'hiver, il aime bien se rendre en voiture avec
des amis, vers un restaurant de cuisine du Sichuan, situé
près du quatrième périphérique et tenu
par des hommes d'affaires du Guangxi, pour y goûter le crabe
parfumé et piquant, un plat délicieux, fort répandu
à Beijing. Ne craignant pas le froid, ces braves ont attendu
pendant une demi-heure pour finalement goûter ce plat dont
ils avaient tant entendu parler. Un des amis a dit, en plaisantant
: « Si on me demande mon avis
sur ce plat, je dois dire que son goût tellement piquant est
vraiment délicieux. Si quelqu'un est affecté d'un
bégaiement insupportable, une fois qu'il aura goûté
à ce plat, il aura la parole facile. »
Le patron, doué d'un sens inné des affaires, avait
inscrit à la craie sur son petit tableau noir : «
Si quelqu'un mange deux kilos de crabe parfumé et piquant,
je lui en donnerai un demi-kilo. Ses affaires prenant de l'ampleur,
en fonction des conditions locales, il a augmenté le nombre
de places pour satisfaire sa clientèle.
Informations
:
Heures d'ouverture du marché aux
fleurs Laitai : 5-23 h
Heures d'ouverture de la rue Nurenjie
: 9-21 h
Pour s'y rendre : Bus n°s 3, 707, 405, 416, 300, 302, 847,
831 et 830
Parking : Facile avant 10 h, un peu moins lors des jours de
congé et de fêtes. Le vélo ou le taxi sont
des moyens de transport plus pratiques. Pour prendre un repas,
le restaurant Mumin se trouve au côté opposé.
Avant 21 h, tous les restaurants sont ouverts. Après
21 h, certains bars peuvent vous offrir des spécialités
du Nord-Est de Chine.
Heures d'ouverture de la rue du thé
Malian : 8-19 h
Pour s'y rendre : Bus n°s 609, 414, 708 et 339
Parking : La Cité du thé Malian offre 150 places.
Pendant les fêtes ou les jours de congé, si l'espace
manque, il est possible d'utiliser le parking du supermarché
Carrefour situé au sud de la rue Malian. Dans la section
nord de cette rue, des restaurants attendent la clientèle.
La rue de la restauration Guijie offre
un service 24 h
Pour s'y rendre : Bus n°s 107, 106, 24, 116, 13 et 124.
En métro, il faut descendre à la station Dongzhimen
ou Yonghegong.
Parking : La plupart des restaurants n'en ont pas. Pendant la
nuit, vous pouvez garer votre voiture en bordure de la rue,
sans crainte de recevoir une contravention. |
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