AVRIL 2004

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Faits saillants du mois

Ballet National de Canton
Bretagne – Lorient, Grand Théâtre
30 avril

« Ville en plein essor économique, Guangzhou se devait de posséder sa propre compagnie, vitrine culturelle de la province du Guangdong dont elle est la capitale. La compagnie travaille dans une double direction : défense du répertoire classique chinois et du ballet occidental. Cette troupe d’un très haut niveau technique possède à son répertoire Le Lac des Cygnes, Roméo et Juliette, Le Corsaire, Paquita  ou Turandot, d’après Puccini, sa dernière création, mais aussi des ballets à thème national comme Mei Lanfang, Les Amants Papillons, ou Le Fleuve Jaune, réglé sur la cantate éponyme, l’un des plus grands succès publiés en Chine. Sous la direction de Wang Dandan, le Ballet national de Guangzhou fait preuve d’une impressionnante vitalité et d’un dynamisme qui force l’admiration. » (B. Gruber)

Regards croisés : Shandong et Bretagne
Bretagne – Rennes, Parlement de Bretagne
Du 13 au 30 avril

Six photographes, trois Français et trois Chinois, ont été sélectionnés pour cette manifestation. Chacun présente son regard personnel sur la Bretagne et la province du Shandong, deux provinces jumelées depuis 1988. Les années croisées 2003 – 2005 commémorent quarante ans de relations diplomatiques entre la Chine et la France. Les Chinois, sans être conquérants, explorent le monde, et les Bretons sont d’éternels voyageurs. À proportion égale, il y a presque autant de Bretons dans les ports du globe que de Chinois à San Francisco ou Johannesburg. Le Shandong et la Bretagne sont des provinces maritimes et agricoles, le jumelage est donc naturel, évident.
La photographie, comme beaucoup d’arts visuels, n’a pas besoin de la parole pour être comprise, perçue ou émouvoir. Mais la langue maternelle du photographe influence-t-elle les choix esthétiques ou subjectifs de celui-ci? Sans essayer de répondre à cette question de façon scientifique, c’est en croisant les regards que nous saurons si un Chinois perçoit la Bretagne différemment d’un Français et vice-versa. Parce que l’exposition voyagera en France et en Chine, ce sont non seulement les regards des auteurs, mais également ceux des visiteurs qui se croiseront. Si ce projet est ancré dans les deux régions, la Bretagne et le Shandong, la dimension internationale, propre à ces deux régions ouvertes sur la mer, est favorisée par l’utilisation d’images photographiques accessibles à tous quelles que soient leurs langues ou cultures d’origine.

Le jardin du lettré, synthèse des arts en Chine
Ile de France - Boulogne Billancourt, Musée Albert Kahn
Du 6 avril au 17 octobre

Le pavillon Chunqiu dans le parc Liyuan au bord du lac Taihu de Wuxi.

En Chine, poésie, calligraphie, peinture, mais aussi musique et théâtre, se retrouvent dans une œuvre d’art totale que constitue un jardin. L’exposition du musée Albert Kahn exprime cette osmose, désirée et suscitée par le lettré-créateur du jardin, qui offre une ouverture et un voyage vers l’infini.
Photographies, plans, programmes audiovisuels, mais aussi une trentaine d’objets et œuvres d’art empruntés à sept musées de la province du Jiangsu permettent d’appréhender tant la poésie que les spécificités architecturales du jardin en particulier. En présentant les « trésors » du Sage, il s’agit d’évoquer l’esprit du studio du lettré, comme cadre de méditation sur la nature et de conception d’un art paysager.
L’exposition met donc en valeur le patrimoine de cette province de la Chine du Sud, berceau de l’art du jardin, avec laquelle le Conseil Général des Hauts-de-Seine a tissé des liens économiques et culturels particulièrement solides, depuis 1993. Pour la première fois, en France, une manifestation culturelle honore la relation intime du lettré à son jardin.

Les montagnes célestes
Galerie Nationale du Grand Palais
Jusqu'au 30 juin

Un temple du mont Jiuhua, un des quatre monts sacrés du bouddhisme.

On ne saurait passer à côté de ces symboles que sont les montagnes et rivières pour le monde chinois. Le Grand Palais vous invite donc dans cet univers de mysticisme autour de ces « hôtes des brumes ». Cent cinquante œuvres prêtées par la République populaire de Chine expriment cette spiritualité dans des arts profanes, mais surtout en peinture (depuis la période Song jusqu'à la dernière dynastie des Qing) qui est la part vive de l’exposition.
Objets d’un culte à part entière, les montagnes « sacrées » ou dites « célèbres », mais aussi les « grands fleuves », apparaissent très souvent dans les traditions relatives à la religion antique et aux premiers mythes de la Chine.
Au sein des montagnes et rivières se dessinent, enveloppés de mystère, les mondes des esprits, et ce sont d’elles que procèdent les spéculations touchant aux mondes réels et métaphysiques, au partage entre le vif et le mort, et les bénédictions nécessaires qui assurent à l’homme une bonne destinée dans l’au-delà….Et quand se précise en Chine une réflexion humaniste, vers le VIe siècle avant notre ère, ces « hôtes des brumes » se présentent comme donateurs de l’ineffable Voie que l’homme doit redécouvrir pour réaliser pleinement son humanité.
 L’exposition se propose donc de suivre, grâce à quelques œuvres prêtées par les musées chinois (complétées par quelques autres provenant des collections nationales françaises), la longue histoire d’une quête spirituelle. Clairement attestée dans les pièces archéologiques trouvées dans les tombes (jade, bronze, céramique….) – œuvres premières par leur ancienneté, mais aussi parce qu’elles illustrent un substrat mythologique et religieux pérenne dans l’histoire de la Chine - , cette quête s’est traduite dans les arts profanes, et tout particulièrement dans la peinture, très bien représentée dans l’exposition par une centaine d’œuvres dues aux plus grands peintres chinois. Elles couvrent une longue période allant du XIIe au XIXe siècle.
Les peintures ont été choisies en vue de rassembler des œuvres maîtresses conservées dans les grands musées de Chine, mais aussi d’illustrer la dimension réflexive, philosophique qui se fit présente dans les créations picturales elles-mêmes, avec l’émergence des artistes-lettrés, auteurs et théoriciens de leur art. Cette exposition retrace un phénomène unique dans l’histoire mondiale de la peinture par son ancienneté et son ampleur.
Exposition organisée avec le soutien de LVMH – Louis Vuitton

Le premier homme en Chine
Ile de France – Paris, Musée de l’Homme
Jusqu'au 3 janvier 2005

Le Musée de l’Homme présente Les premiers peuplements de Chine : 70 années de coopération franco-chinoise, une exposition consacrée à l’époque préhistorique de la Chine. Panorama inédit des travaux de recherche en préhistoire depuis le début du XXe siècle, cette exposition est aussi une occasion unique de dévoiler au public les dernières découvertes dans ce domaine.
Le visiteur parcourt les principaux sites préhistoriques ayant permis de reconstituer l’évolution des hommes en Chine depuis plus de 800 000 ans jusqu’à il y a 20 000 ans. Restes humains, restes fossiles d’une faune, parfois disparue, et outils lithiques sont exposés dans le contexte de leur découverte. Ils introduisent, site après site, l’avancée des connaissances sur les premiers Hommes de Chine, en somme la préhistoire de la Chine dans son actualité et sa globalité.
Documentée à partir de fossiles majeurs issus des collections du Muséum national d’Histoire naturelle, mais aussi des principaux instituts de recherche chinois, cette exposition explore les découvertes capitales permises par une coopération active entre les deux pays depuis plus de 70 ans et met en évidence l’exceptionnelle richesse archéologique du patrimoine chinois.

Retour de Chine
Ile de France – Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts
1er semestre

Établissant un lien entre deux cultures, l’exposition Retour de Chine montrera les points communs entre des artistes d’une même génération. Tous en effet sont nés dans un contexte économique stable, où le niveau des études s’est considérablement élevé et s’est étendu au plus grand nombre. Ces jeunes gens ont grandi avec la télévision et ses prolongements que sont les cassettes vidéo et les DVD.
Cette génération sait prendre en compte dans les deux cas, en France comme en Chine, un héritage culturel dense qui suscite de part et d’autre des réactions différentes et peut-être pas si lointaines.