Les
noms tibétains (suite)
Lorsque Songtsen Gampo fonda
la dynastie des Tubo, au VIIe siècle, les nobles qui
avaient rendu des services exceptionnels se voyaient offrir des
titres et des propriétés, et le nom de cette propriété était alors
ajouté devant le nom d’une personne pour indiquer son statut élevé.
Comme ces propriétés étaient héréditaires, les noms se sont donc
transmis de génération en génération.
Avec l’avènement du bouddhisme
et son influence grandissante, un enfant qui se faisait moine
se voyait conférer un nom religieux par un lama. Il abandonnait
alors son nom séculier. Le nom religieux avait un lien avec le
nom de l’abbé du monastère. Par exemple, si ce dernier s’appelait
Jampal Trinle, le nouveau nom du moine pouvait inclure le mot
Jampal ou un mot lié à la religion portant habituellement un sens
de bon augure. Si le moine était promu à un rang plus élevé, on
ajoutait alors un nouveau titre à son nom, par exemple, panchen
lama, suivi du nom. Devant le nom d’un moine, le nom du monastère
ou le nom du siège de ce monastère est habituellement ajouté.
Certains moines n’ont pas de monastères mais un siège; dans ce
cas, le nom de leur siège est ajouté à leur nom personnel. Il
y a aussi des lamas célèbres, nés dans une région ou une famille
particulière, et dans ce cas, le nom correspondant à la région
ou à la famille est utilisé devant le nom de leur réincarnation.
Règle générale, les gens ordinaires
n’ont pas de nom de famille et ils utilisent leur nom personnel
à quatre syllabes : par exemple, Gedun Chopel. Ces noms peuvent
s’abréger en deux syllabes. C’est habituellement la première et
la troisième syllabe qui sont employées pour l’abréviation. Ainsi,
Gedun Chopel devient Gecho. Les noms des gens ordinaires ont tous
une signification. Par exemple, certains sont inspirés de la nature
(Dawa, lune, Nyma, soleil, Pema, lotus), d’autres adoptent l’ordre de leur naissance ajouté à
leur nom (le troisième, etc.) ou le jour de la semaine correspondant
à leur naissance.
(à suivre)
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