Il
faut traiter avec objectivité le phénomène de l’« augmentation
des exportations agricoles de la Chine »
SHEN
HONGLEI
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Chen
Xiwen, lors de la conférence de presse. |
À la
conférence de presse sur l’agriculture et la campagne, tenue l’autre
jour dans le Grand Palais du Peuple, j’ai posé la question suivante:
« Durant la première année, l’adhésion de la Chine à l’OMC
ne semble pas avoir beaucoup influencé l’agriculture;
que pensez-vous du choc qu’a subi l’agriculture chinoise à la
suite de cette adhésion ? » La réponse de Chen Xiwen,
directeur adjoint du Centre de recherches sur le développement
du Conseil des affaires d’État, a permis aux gens d’avoir une
vision plus objective sur l’augmentation actuelle des exportations agricoles de la Chine.
Chen Xiwen a déclaré: « L’année
dernière, les exportations de céréales de la Chine, surtout du
maïs, ont connu une augmentation nette. En 2002, le volume d’exportation
du maïs a dépassé 11 millions de tonnes, mais les céréales importées,
y compris le maïs, le soja et le blé, n’ont été
que de quelque 800 000 tonnes, soit une diminution nette.
Il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, l’année dernière,
la production de céréales a connu une légère augmentation en Chine,
soit une croissance de 1 % du volume total, alors que chez d’autres grands pays producteurs
de céréales, les rendements ont diminué à cause de la sécheresse.
Dans ce contexte, la production mondiale de céréales a diminué,
ce qui a causé une augmentation des prix. Résultat : les
produits agricoles étrangers, dont les céréales, ont eu de la
difficulté à entrer sur le marché chinois, alors qu’au contraire,
les exportations agricoles de la Chine ont eu des occasions d’augmenter
leur volume, dont celui des céréales. Deuxièmement, depuis avril
dernier, le gouvernement chinois a rajusté certaines politiques
intérieures pour s’adapter aux exigences de l’OMC. Par exemple,
il a aboli le fonds ferroviaire perçu pour le transport
des céréales par chemin de fer. Pour l’heure, par rapport à la
période d'avant avril dernier, le transport sur 1 000 km d’une
tonne de céréales coûte 33 yuans de moins.
Pourtant,
nous devons réaliser avec lucidité que l’apparition en Chine d’une
offre en céréales supérieure à la demande et de prix à la baisse
n’est pas un phénomène à long terme, mais un problème conjoncturel.
Parallèlement, la réduction de la disponibilité globale
des céréales, menant
à une hausse subite des prix, n’est pas non plus un phénomène
régulier, mais un problème particulier. Par conséquent, le niveau
plus élevé des exportations de céréales par rapport au niveau
des importations, enregistré en Chine en 2002, n’est fort probablement
qu’un phénomène temporaire. Toutefois, la possibilité existe toujours
que les céréales du marché international entrent davantage en
Chine. »