Qu’on
nous permette de porter la moitié du ciel !
LIN LIN
Ces dernières années, le nombre des déléguées de l’APN
et des membres féminins de la CCPPC ne cesse d’augmenter ;
celui-ci représente près du tiers du total des délégués et des
membres. « Comment élever le statut des femmes et défendre
leurs droits et intérêts » est un sujet que suivent de près
les délégués et les membres. À la IXe CCPPC, 52 projets
ont touché l’équité entre les genres.
La culture traditionnelle chinoise a imposé aux femmes
une position « particulière » ; les « trois
obéissances (au père, au mari, au fils aîné en cas de veuvage)
et les quatre vertus (chasteté, retenue dans les paroles, décence
dans les manières, ardeur au travail) » sont encore bien
ancrées dans la mentalité et les actions de beaucoup d’hommes
d’aujourd’hui. Li Xin, une jeune fille zhuang, a dit, non sans
émotion : « Dans mon pays natal, il y a beaucoup de
femmes travailleuses et courageuses. Elles travaillent dans les
champs, dans la maison et s’occupent aussi de leur mari et de
leurs enfants, sans jamais penser à elles-mêmes. Lorsque leurs
droits et intérêts sont bafoués, elles ne savent pas se défendre.
Elles sont vraiment nobles et pitoyables à la fois ! »
Pour encourager l’égalité entre hommes et femmes, il faut élaborer
des lois et règlements pour que, d’une part,
tout le monde respecte les femmes et protège leurs droits
et intérêts, d’autre part, pour
que davantage de femmes élèvent leur propre niveau culturel et
renforcent leur conscience du besoin de se protéger. Ce n’est
qu’à cette condition que les femmes pourront réellement être libérées.
La mère de Guo Yanting, une étudiante tu, était une cadre
de la région du Qinghai. Elle a pris sa retraite à l’âge de 55
ans. En voyant sa mère déprimée, Guo s’est inquiétée. Selon Yao
Zhenwei, professeur de l’Université médicale de Chongqing et membre
de la Société Jiusan (du 3 septembre), la différence concernant
l’âge de la retraite pour l’homme et la femme pose trois grands
problèmes. Premièrement, cette différence est injuste pour les
femmes titulaires de diplôme et d’un titre professionnel élevé ;
deuxièmement, elle ne favorise pas la formation, la croissance
et l’utilisation des femmes cadres ; troisièmement, elle
encourage plus facilement les mauvaises coutumes voulant que l’homme
soit supérieur à la femme. L’âge moyen des femmes est supérieur
à celui des hommes, la conduite et la compétence des femmes dans
tous les postes ne cèdent en rien à celles des hommes, la retraite
anticipée des femmes est un grand gaspillage de ressources humaines.
Surtout dans les régions peuplées d’ethnies minoritaires, les
femmes cadres qui connaissent bien le développement économique
et les exigences des populations de l’endroit constituent le pilier
principal du développement politique et économique de ces régions.
Il est impératif de réviser et d’améliorer les « Règlements
provisoires sur les fonctionnaires », de persister à
demander le même âge pour la retraite des hommes et des femmes
et un traitement égal, ainsi que d’assurer des droits et intérêts
égaux sur les plans politique et économique entre les fonctionnaires
masculins et féminins.
Quand permettra-t-on aux femmes de porter vraiment la
moitié du ciel qui leur revient et quand cessera-t-on d’en faire
seulement un sujet de la Journée internationale des femmes, de
l’APN et de la CCPPC, pour en faire un sujet éternel du commun
des mortels ?