La zone d’exposition des services de télécommunications et d’information au parc Shougang, l’un des sites du CIFTIS de cette année, le 5 septembre 2022
L’édition 2022 du Salon international du commerce des services de Chine (CIFTIS) s’est tenue du 31 août au 5 septembre au Centre national des congrès de Beijing et au Parc Shougang.
Le commerce mondial des services se développe à un rythme fulgurant depuis les années 1980, faisant l’objet d’une attention croissante, et la concurrence économique mondiale passant du commerce des biens à celui des services. Selon l’OMC, les exportations mondiales de services sont passées de 395,66 milliards à 6 071,63 milliards de dollars pendant la période 1980-2021, soit environ multipliées par 15 au cours de ces 31 dernières années, contre 10 pour les marchandises.
Des mesures promotionnelles
Depuis 2012, la Chine a mis en place une série de mesures destinées à favoriser le développement de qualité du commerce de services avec des progrès réguliers. En 2015, le Conseil des affaires d’État a publié les Avis relatifs à l’accélération du développement du commerce des services, proposant pour la première fois et de manière exhaustive les objectifs stratégiques et les principales tâches pour le développement du commerce des services.
En 2017, 13 départements, dont le ministère du Commerce, ont publié le XIIIe Plan quinquennal pour le développement du commerce des services, afin de former un nouveau modèle basé sur la coordination des ressources du marché international et national, et caractérisé par une coordination étroite entre l’intérieur et l’extérieur et par le développement ouvert.
En 2021, 24 départements, y compris le ministère du Commerce, ont publié le XIVe Plan quinquennal pour le développement du commerce des services, incluant pour la première fois le commerce numérique dans la planification de développement du commerce des services, et proposant de créer des zones modèles de commerce numérique.
Dans le domaine du commerce culturel, la Chine a pris des mesures pour améliorer le niveau d’ouverture culturelle et développer des entreprises dans ce domaines tournées vers l’exportation, notamment les Avis du Conseil des affaires d’État sur l’accélération du développement du commerce culturel extérieur et les Avis relatifs à la promotion du développement de qualité du commerce culturel extérieur.
La Chine ne cesse de perfectionner la construction des vecteurs et des plateformes pour le développement innovant du commerce des services. Jusqu’à présent, le pays compte au total 28 zones pilotes de développement innovant du commerce des services (entre autres, Beijing, Tianjin et Shanghai), 37 villes exemplaires de sous-traitance des services (entre autres, Nanjing et Changsha) et 112 bases d’exportation de services caractéristiques qui couvrent la culture, la médecine traditionnelle chinoise, les services numériques, les ressources humaines, les données géographiques, la propriété intellectuelle et les services linguistiques.
La Chine continue d’améliorer le ciblage de la liste négative liée à l’ouverture du commerce des services et d’explorer l’assouplissement de l’accès au marché des services. De 2013 à 2021, les mesures spéciales de gestion (la liste négative) pour l’accès des investissements étrangers dans les zones pilotes de libre-échange ont été réduites de 190 à 27, et bon nombre d’entre elles sont liées au commerce des services.
En 2021, la Chine a publié les Mesures administratives spéciales pour le commerce transfrontalier des services dans le Port de libre-échange de Hainan (édition 2021), sa première liste négative à cet égard. Faisant une percée dans le modèle de gestion du commerce des services existant en s’alignant sur les règles économiques et commerciales internationales de haut niveau, la liste prend des dispositions pour l’ouverture de haut niveau dans les services professionnels, la logistique et les services financiers, et énumère clairement 70 mesures spéciales de gestion touchant 11 catégories pour les prestataires de services transfrontaliers. Elle contribuera à stimuler la libéralisation du commerce des services, à améliorer le niveau global d’ouverture de la Chine et à promouvoir la construction d’un nouveau modèle de développement.
Le stand de l’Institut de la monnaie numérique de la Banque populaire de Chine au parc Shougang du CIFTIS, à Beijing, le 5 septembre 2022
Une stabilité en hausse
Au cours de la dernière décennie, l’ampleur du commerce transfrontalier des services de la Chine a connu une croissance rapide, permettant une réduction du déficit commercial. Pendant la période 2012-2021, le montant total de l’import-export de services de la Chine est passé de 482,9 milliards à 821,2 milliards de dollars (+70 %), et sa part dans le commerce mondial des services est passée de 5,4 % à 7,1 %, se classant au deuxième rang mondial pendant huit ans consécutifs.
Plus précisément, les exportations chinoises de services sont passées de 201,6 milliards de dollars à 394,2 milliards de dollars (+95,6 %), leur part mondiale passant de 4,4 % à 6,6 %. La Chine est ainsi devenue le troisième plus grand exportateur de services au monde. D’autre part, les importations chinoises de services sont passées de 281,3 milliards à 427 milliards de dollars, leur part mondiale passant de 6,3 % à 7,7 %, ce qui fait de la Chine le deuxième plus grand importateur de services au monde après les États-Unis (Tableau I). Le déficit commercial des services de la Chine a atteint à 253,6 milliards de dollars en 2017, mais ce chiffre est tombé à 32,7 milliards en 2021, un plancher ces dernières années.
Pendant les dix dernières années, la structure globale du commerce des services de la Chine a été régulièrement optimisée, avec l’augmentation de la part de la logistique et la croissance continue de l’ampleur du commerce des services à forte intensité de savoir. Pendant la période 2012-2021, le volume total de l’import-export de services de la Chine dans les domaines à forte intensité de savoir est passé de 162,34 à 359,69 milliards de dollars, et sa part dans le commerce total des services du pays a augmenté de 9,5 points de pourcentage pour atteindre 43,2 %. Le volume total du commerce des services de la Chine dans les domaines traditionnels a maintenu une croissance constante, et le montant total de l’import-export est passé de 292,64 milliards à 436,5 milliards de dollars. Quant à la logistique, son montant total a atteint 275,15 milliards de dollars, sa part dans le commerce total des services de la Chine passant de 25,8 % à 33,0 %. En prenant 2020 comme année de référence, les services de logistique ont dépassé les services de voyages pour devenir le plus important secteur du commerce chinois, tandis que la Chine a dépassé les États-Unis pour devenir la première puissance commerciale mondiale dans le domaine de la logistique. (Tableau II).
Le montant des capitaux étrangers utilisés par le secteur des services n’a cessé d’augmenter en Chine au cours de la dernière décennie. Pendant la période 2012-2021, l’utilisation réelle de capitaux étrangers dans le secteur des services en Chine est passée de 60,27 milliards à 140,51 milliards de dollars, et sa part dans le montant total des capitaux étrangers effectivement utilisés en Chine est passée de 53,9 % à 78,9 % (Tableau III). Dans le même temps, la structure de l’utilisation des capitaux étrangers dans le secteur des services s’est optimisée. En 2021, l’utilisation effective totale des capitaux étrangers dans le secteur des services de haute technologie en Chine a augmenté de 19,2 %. Parmi eux, les services de commerce électronique et l’introduction de capitaux apportée par les services transformés par les réalisations dans les sciences et technologies ont respectivement augmenté de 220 % et 25 %.
La pandémie de COVID-19 a accéléré la transformation numérique du commerce des services de la Chine, en favorisant la mise à niveau de sa structure commerciale des services et le renforcement de sa compétitivité internationale. Selon le Rapport sur l’indice de développement du commerce mondial des services 2021 publié par l’Institut de recherche relevant du ministère du Commerce, l’indice de développement du commerce des services de la Chine est passé de la 20e à la 14e place mondiale, et en termes d’indice d’échelle, la Chine se classe au 4e rang.
L’ouverture et l’innovation
La Chine continuera à encourager davantage l’ouverture institutionnelle du commerce des services, accélérer l’ajustement et le perfectionnement des règles économiques et commerciales intérieures, s’aligner sur les règles économiques et commerciales internationales de haut niveau, élargir la portée de la coopération mondiale en matière de commerce des services, et construire un réseau de libre-échange de services diversifié et de haute qualité.
Elle explorera progressivement la mise en œuvre de la liste négative du commerce transfrontalier des services dans les zones pilotes de libre-échange et à l’échelle nationale, en réduisant les mesures commerciales restrictives du pays en matière de livraison transfrontalière, de consommation à l’étranger et de circulation des personnes physiques, pour promouvoir la libéralisation et la facilitation du commerce des services.
Aujourd’hui, le commerce numérique est devenu un nouveau moteur pour le commerce international et la croissance économique. En tant que partie importante du commerce extérieur, le commerce des services de la Chine continue d’accélérer sa numérisation. Selon les prévisions du ministère du Commerce, le montant total de l’import-export du commerce des services numérisés de la Chine dépassera 400 milliards de dollars en 2025, soit environ la moitié du commerce total des services.
À l’avenir, la Chine encouragera l’intégration profonde de la technologie numérique et du commerce des services, accélérera le processus de la numérisation du commerce des services, et développera la logistique intelligente, le paiement en ligne, l’éducation en ligne, la télémédecine, la finance et l’assurance numériques ainsi que les sports intelligents. Le pays poussera par ailleurs la numérisation des entreprises du commerce des services en soutenant le développement des PME innovantes en matière de services et en stimulant la transformation et la mise à niveau du commerce des services.
*LI JUN est directeur de l’Institut du commerce international des services relevant de l’Institut de recherche du ministère du Commerce.
ZHAO RUOJIN est chercheur adjoint de l’Institut du commerce international des services relevant de l’Institut de recherche du ministère du Commerce.
