
Le 10 avril 2019, ouverture d’une exposition photographique sur le thème de la réforme et l’ouverture de la Chine et des efforts conjoints de la Chine et du Kazakhstan pour construire « la Ceinture et la Route »
ZHANG XUDONG*
L’initiative « la Ceinture et la Route », proposée par la Chine, joue un rôle considérable dans la prospérité et la revitalisation des pays en développement d’Asie et d’Afrique. Pour faire avancer concrètement cette initiative, la Chine et les pays partenaires ont mené une coopération approfondie et engagé des projets phares, qui ont apporté des résultats fructueux dans nombre de ces pays.
La ligne ferroviaire Lagos-Ibadan au Nigéria
Situé dans le sud-est de l’Afrique de l’Ouest, le Nigéria, qui abrite près de 200 millions d’habitants, est le pays le plus peuplé de la région. Lagos, son centre économique concentrant plus de 20 millions d’âmes, est la plus grande agglomération d’Afrique. Mais comparées à cette population nombreuse, les infrastructures nigérianes accusent un retard. En particulier, son réseau ferroviaire archaïque pénalise fortement le développement économique, tout en engendrant de graves embouteillages sur les routes.
Afin d’atténuer ce goulot d’étranglement du développement, le Nigéria a décidé de construire la ligne ferroviaire Lagos-Kano. Auparavant, les chemins de fer nigérians étaient constitués de rails de 40 pieds (12,192 m) en voie étroite (1 m). En raison de cet écartement étroit, la largeur et la vitesse du train étaient limitées. En outre, du fait des rails de courte longueur, les chocs entre les voies et les roues du train au franchissement des joints étaient plus fréquents. Conséquence : d’une part, ces chemins de fer étaient très bruyants ; et d’autre part, la durée de vie des rails et celle des trains étaient réduites.
Les entreprises chinoises ont entrepris les aménagements décrits dans la deuxième section de l’appel d’offres relatif à la ligne ferroviaire Lagos-Kano, projet emblématique de coopération entre la Chine et le Nigéria dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ». Le tronçon Lagos-Ibadan, qui a coûté 1,581 milliard de dollars, s’étend sur 156,08 km et traverse trois États, à savoir Lagos, Ogun et Oyo. Les travaux ont débuté le 7 mars 2017 et ont duré trois ans. Cette ligne à double voie, composée de rails de 400 m de long, présente un écartement standard de 1,435 m, (celui adopté par la Chine) et a été conçue pour une vitesse maximale de 150 km/h. L’Afrique de l’Ouest dispose désormais d’une ligne ferroviaire à double voie conforme aux normes chinoises, gage de trajets en trains plus stables, plus sûrs et moins bruyants.
Ce chemin de fer Lagos-Ibadan favorisera le transport de marchandises via le port de Lagos, ce qui jouera un rôle très important dans le développement économique des régions riveraines. En particulier dans l’État d’Ogun, pôle industriel au nord de Lagos. Son gouverneur, Ibikunle Oyelaja Amosun, a précisé que cette voie ferrée servira de « soupape de décompression » permettant de désengorger le trafic sur le réseau de transport de Lagos. Il s’agit d’une nécessité pour le développement. À l’avenir, davantage de personnes viendront travailler et vivre dans l’État d’Ogun, qui s’érigera en une grande cité internationale. Cette ligne ferroviaire stimulera la croissance économique et aidera le Nigéria à marcher dans les pas des pays développés.
Déjà au moment de sa construction, la ligne ferroviaire Lagos-Ibadan a laissé entrevoir ses retombées économiques considérables sur le Nigéria. Pour ce projet, plus de 4 000 postes ont été créés et 10 000 salariés ont été recrutés en période de pic, résolvant ainsi une grande partie des problèmes liés à l’emploi. Dans le même temps, ce projet a encouragé le développement des industries connexes, telles que les matériaux de construction et le génie, générant de nouvelles recettes fiscales.
Le 8 février 2019, alors qu’un train a effectué un premier trajet d’essai sur les sections déjà aménagées de ce chemin de fer, les passagers ont afflué et toutes les voitures étaient remplies. Chaque fois que le train passait à proximité de marchés en plein air, des foules de gens s’empressaient de venir le saluer, de nombreux passants s’arrêtaient pour prendre des photos et les enfants essayaient de courir après le train. Lors de la cérémonie qui a eu lieu au terminus de cette mise à l’essai, Rotimi Amaechi, ministre nigérian des Transports, a déclaré, non sans émotion : « Remercions nos amis chinois pour leur contribution et applaudissons-les ! »
Aujourd’hui, 37 pays africains (dont le Nigéria) ainsi que l’Union africaine ont signé des documents de coopération avec la Chine en vue de la construction conjointe de « la Ceinture et la Route ». L’Afrique est devenue une orientation majeure pour la coopération internationale dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ». António Guterres, secrétaire général des Nations Unies, a souligné : « Je crois sincèrement que le succès de l’Afrique est essentiel pour la paix et le développement dans le monde et que le succès de l’Afrique est indissociable de la coopération avec la Chine. »

Le 7 mars 2017, inauguration de la ligne ferroviaire Lagos-Ibadan au Nigeria
Le projet d’accès à la télévision par satellite dans 10 000 villages africains
Pour de nombreux Africains ordinaires, regarder la télévision était encore un luxe il y a quelques années. Cependant, ce qui n’était qu’un rêve pour beaucoup d’Africains est devenu réalité après le Sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine de 2015. À cette occasion, le projet d’accès à la télévision par satellite dans 10 000 villages africains a été élevé au rang d’initiative de coopération sino-africaine majeure dans les domaines culturels et humains. Les entreprises chinoises se sont chargées de la mise en œuvre du projet, tout en assumant les opérations commerciales et l’entretien.
Dans le cas du Nigéria, par exemple, un millier de villages ont déjà profité de ce projet. Dans chaque village bénéficiaire, trois zones publiques ont été sélectionnées pour l’installation de téléviseurs et écrans, sur lesquels les villageois peuvent regarder gratuitement 21 chaînes de télévision par satellite. Dans chaque village, 20 foyers se sont vus offrir un décodeur et deux mois d’abonnement gratuits. À l’issue de cette période, si l’utilisateur ne souhaite pas poursuivre l’abonnement à ses frais, il pourra toujours accéder gratuitement à une chaîne de télévision par satellite ou choisir de verser une redevance mensuelle équivalent de 18 yuans pour bénéficier d’un bouquet de 34 chaînes. Les habitants des villages bénéficiaires ont depuis dit adieu à la télévision analogique, caractérisée par ses images floues et un choix restreint de chaînes. Désormais, ils visionnent des programmes de la télévision numérique, avec une réception stable et des contenus riches.
Dans de nombreux villages nigérians, comme ailleurs en Afrique, deux facteurs empêchent les habitants de regarder la télévision : le réseau électrique suranné et le prix élevé des programmes. Pour garantir l’alimentation en électricité, des panneaux solaires ont été installés dans le cadre du projet d’accès à la télévision par satellite dans 10 000 villages africains. Ceux-ci assurent le fonctionnement d’une télévision pendant au moins cinq heures consécutives. Les tarifs des programmes sont maintenant relativement bas, d’autant plus que les programmes gratuits offerts par les entreprises chinoises répondent déjà presque intégralement à la demande.
Les décodeurs fournis par ces entreprises permettent notamment la réception d’une chaîne consacrée au kung-fu, qui passionnent les téléspectateurs locaux. Selon Zhou Pingjian, ambassadeur de Chine au Nigéria, le lancement du projet dans ce pays africain est une illustration vivante du fait que les deux pays promeuvent globalement la construction de « la Ceinture et la Route ». D’après lui, le gouvernement chinois est ravi de participer à ce projet, qui s’attache à renforcer les liens entre le peuple nigérian et le monde extérieur.
La centrale hydroélectrique de Lower Sesan 2 au Cambodge
Le Cambodge est un voisin ami de la Chine en Asie du Sud-Est et un partenaire notable dans l’initiative « la Ceinture et la Route ». Depuis longtemps, il souffre d’un manque d’électricité. Certes, il recèle des ressources en eau abondantes, mais sans les compétences pour exploiter pleinement celles-ci. Dans ce contexte, le pays est en proie à une pénurie, qui l’a rendu dépendant des importations d’électricité auprès des pays limitrophes.
Afin d’atténuer efficacement ce problème, les entreprises chinoises, en collaboration avec le gouvernement cambodgien, ont fait de l’exploitation du potentiel hydroélectrique une priorité dans leur coopération. Le fleuve chinois Lancang descend jusque dans les pays de l’ASEAN, où il est connu sous le nom de Mékong. Ce Mékong sinueux, qui coule du nord au sud vers le Cambodge, possède un affluent s’étirant sur plusieurs centaines de kilomètres surnommé Sesan, dans la province de Stoeng Treng, au nord-est du pays. Cette province située à la jonction du Mékong et des rivières Sekong et Sesan, est riche en ressources hydrauliques.
Le 17 décembre 2018, la centrale hydroélectrique de Lower Sesan 2, construite par des entreprises chinoises, a officiellement été achevée et mise en service dans la province de Stoeng Treng. Elle représente le plus grand projet hydroélectrique établi au Cambodge, muni du plus long barrage (6,5 km) de toute l’Asie. La centrale affiche une capacité totale de stockage de 2,72 milliards de m3 et une puissance totale installée de 400 000 kW, soit près de 20 % de la puissance totale installée du Cambodge. Alimentée par huit turbines fabriquées en Chine, elle sera en mesure de produire jusqu’à 1,97 milliard de kilowattheures d’électricité par an, selon les plans. D’après les calculs, si l’on considère la population cambodgienne dénombrant plus de 14 millions d’habitants et la consommation annuelle d’électricité de toute la société s’élevant à 8,8 milliards de kilowattheures, cette centrale devrait résoudre la question de l’accès à l’électricité pour plus de trois millions de Cambodgiens.
Par ailleurs, les entreprises chinoises ont pleinement tenu compte des intérêts de la population qui a été déplacée pour les besoins de ce grand projet hydroélectrique. Au total, les 3 690 habitants répartis dans 840 foyers situés dans la zone de construction ont tous emménagé dans de nouvelles maisons spacieuses, lumineuses, sûres et confortables.
Les firmes chinoises attachent également une grande importance à la protection de l’environnement, cherchant l’équilibre parfait entre développement et préservation. Environ 1,5 million de dollars ont été investis dans la mise en place d’un canal sur la rive droite de la centrale pour permettre le passage des poissons migrateurs, afin de garantir leur survie et leur reproduction. Après l’achèvement de cette centrale, un grand nombre de poissons d’eau douce sont nés dans l’immense réservoir, ce qui a permis d’accroître considérablement les revenus tirés de la pêche au sein de la population locale. Ainsi, en raison de leur contribution non négligeable à la protection de l’environnement, les entreprises chinoises jouissent d’une grande popularité auprès des habitants.
Selon Suy Sem, ministre cambodgien des Mines et de l’Énergie, cette centrale est la principale source d’électricité au Cambodge. Quant à Mom Saroeun, gouverneur de la province de Stoeng Treng, il a ajouté que la construction de « la Ceinture et la Route » avait offert de vastes opportunités de développement à sa province.
Dans son discours d’ouverture du premier Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale, le président chinois Xi Jinping a indiqué : « Longue de plus de 10 000 km, l’ancienne Route de la Soie au sens large a forgé, au cours des millénaires, son propre esprit, basé sur la coopération pacifique, l’ouverture, l’inclusivité, l’inspiration réciproque et le bénéficie mutuel. Et cet esprit de la Route de la Soie constitue un héritage précieux de la civilisation humaine. » En conclusion, l’initiative chinoise de « la Ceinture et la Route » donne des ailes aux pays en développement d’Asie et d’Afrique, pour qu’ils puissent se redresser et atteindre la prospérité.
*ZHANG XUDONG est docteur du Département des relations internationales à l’université Tsinghua.