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La France et la Chine : un dialogue ouvert et franc qui permet d’aller vers plus de coopération

2019-03-04 12:57:00 Source:La Chine au présent Auteur:JEAN-MAURICE RIPERT
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Le 24 novembre 2018, la 10e édition de la cérémonie de remise du prix Fu Lei a lieu
à Beijing en présence de l’ambassadeur de France en Chine Jean-Maurice Ripert.
 
 
S.E.M. JEAN-MAURICE RIPERT*

 

Cette année marque le 55e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre la Chine et la France. À cette occasion, Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de France en Chine, a présenté un bilan des relations sino-françaises à La Chine au présent.

 

Les progrès enregistrés dans la relation bilatérale depuis 1964

 

D’abord, je voudrais souhaiter à la coopération franco-chinoise une bonne année du Cochon. On dit que c’est la meilleure du zodiac chinois : une année de prospérité, de bien-être et de réalisations. J’espère donc que cette année sera marquée pour les relations franco-chinoises par de nombreux succès. Nous avons en projet cette année une visite du président Xi Jinping en France ainsi qu’une visite du président Macron en Chine, ce qui traduit le très haut niveau atteint par les relations franco-chinoises.

 

L’acquis le plus important de ces 55 dernières années est le dialogue établi entre nos deux pays à tous les niveaux, entre nos plus hautes autorités, nos ministres, nos parlementaires et nos sociétés civiles. L’amitié qui lie nos deux pays permet aussi d’aborder tous les sujets, de manière très ouverte et franche, même quand nous ne sommes pas d’accord. Sur le plan économique, nous accordons une grande importance aux coopérations structurantes développées avec la Chine dans les domaines du nucléaire et de l’aéronautique.

 

La France et la Chine, deux grands pays d’histoire et de culture, sont aussi membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, ce qui leur donne des responsabilités particulières dans la gestion des crises et dans la réponse à apporter aux défis globaux. Sur ces questions, notre dialogue est très intense et nous sommes capables, ensemble, de prendre des initiatives.

 

Le partenariat stratégique global franco-chinois s’inscrit aussi dans le cadre des relations privilégiées que la Chine entretient avec l’Europe. Je rappelle souvent que l’UE est le premier partenaire commercial de la Chine. Il est donc important que les deux dialogues Chine-France et Chine-Europe avancent en parallèle.

 

L’environnement au cœur  des préoccupations  franco-chinoises
 
Notre coopération en matière d’environnement est fondamentale, notamment depuis l’annonce du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat.

 

Au niveau international, l’engagement dans la lutte pour la protection de l’environnement doit être concret. Il va falloir probablement revoir à la hausse les engagements pris à Paris. En marge du G20 à Buenos Aires, la France, la Chine et l’ONU ont adopté une déclaration tripartite pour rappeler que presque tout restait à faire. La protection de la biodiversité est également un point essentiel de notre coopération. La Chine accueillera en 2020 la COP 15, la 15e réunion des parties à la Convention sur la diversité biologique, et quelques semaines avant, la France accueillera le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Nous préparons ensemble ces deux échéances pour aboutir à encore plus de résultats. Enfin, la France a proposé aux Nations Unies l’adoption d’un pacte mondial pour l’environnement, et se réjouit du soutien de la Chine.

 

Au niveau bilatéral, nous mettons un accent particulier sur tous les domaines liés au développement durable et à la transition écologique. La Chine a lancé, en septembre dernier, pour la première fois au monde, un satellite purement dédié aux questions environnementales qui s’appelle CFOSAT, fruit d’une coopération franco-chinoise exemplaire. Nous essayons aussi de développer ensemble les énergies propres et à faible émission de carbone comme le nucléaire. Nous voulons également travailler ensemble au développement de projets franco-chinois en pays tiers qui participent à la lutte contre le changement climatique.

 

La haute technologie, point fort de la coopération

 

La France est une grande puissance technologique dans le domaine des sciences. En mathématiques, la France a notamment reçu 13 des 56 médailles Fields. La France est le quatrième pays au monde pour le dépôt de brevets. Le plus grand incubateur de startups au monde se trouve à Paris. Nous avons donc énormément de choses à faire ensemble, sur le plan de la recherche fondamentale comme sur le plan de coopérations pratiques.

 

Dans beaucoup de domaines, on doit rapprocher les entreprises, mais aussi nos institutions.

 

Lors de sa visite en Chine fin février, la ministre de la Recherche et de l’Innovation a concrétisé l’adoption de sept secteurs prioritaires de notre coopération en matière de recherche et d’innovation : l’environnement et le changement climatique, le spatial, la santé, l’agriculture, la physique des particules, les matériaux avancés et l’intelligence artificielle.

 

Renforcer la réciprocité dans la coopération économique

 

Sur le principe, la France comme l’UE ne peut que se réjouir de la constance avec laquelle le leadership chinois, et en particulier le président Xi Jinping, réaffirme depuis quelques années la volonté chinoise de continuer à s’ouvrir. Nous attendons maintenant de voir des résultats concrets.

 

Sur l’adoption prochaine d’une nouvelle loi sur les investissements étrangers, nous nous réjouissons de cette annonce. Nous attendons de voir le texte de la loi et la manière dont il sera appliqué. Sur la révision de la liste négative, cela va dans la bonne direction car nous pensions qu’elle est trop restrictive. Concernant l’accès au marché, plusieurs centaines de produits verront leur tarif douanier diminuer, tout va donc dans le bon sens. Nous nous réjouissons de la reprise des importations de viande bovine française et espérons que les procédures indispensables pour nos entreprises pourront être accélérées.

 

Il y a aussi un projet d’accord entre la Chine et l’UE en cours de négociation sur la protection des investissements, nous souhaitons que cela aille vite et jusqu’au bout. Cela donnera confiance aux entreprises.

 

Dans l’autre sens, nous regrettons qu’il y ait un déficit d’investissement chinois en France et nous ferons tout pour accueillir les investissements chinois dans d’excellentes conditions.

 

Renforcer la connectivité entre l’Europe et l’Asie

 

Notre position sur l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » a été clairement définie par le président de la République Emmanuel Macron dans un discours qu’il a prononcé à Xi’an l’année dernière. Nous reconnaissons tout à fait le mérite de l’initiative. Il faut accroître les investissements dans le domaine des infrastructures afin d’améliorer la connectivité entre l’Europe et l’Asie. C’est tout le sens aussi de la stratégie de connectivité eurasiatique portée par l’UE. Le président de la République a souhaité que cette initiative revête quatre caractéristiques : que la circulation sur les Nouvelles Routes de la soie se fassent dans les deux sens ; que cette connectivité bénéficie à l’Europe, à la Chine, mais aussi à tous les pays traversés par ces routes ; qu’il s’agisse de « Routes vertes de la soie » ; qu’elles respectent les meilleurs standards internationaux notamment en matière de transparence, de conditions de concurrence, de soutenabilité financière.

 

Les échanges humains et culturels

 

Les échanges humains et culturels sont un aspect essentiel de nos relations bilatérales.

 

Sur le tourisme, nous sommes très contents : 2,3 millions de touristes chinois se sont rendus en France en 2018. Hors Europe, la Chine est le deuxième pays d’origine des touristes internationaux en France.

 

Les langues jouent un rôle fondamental, et nous souhaitons que se développent l’enseignement du chinois en France et l’enseignement du français en Chine. Nous souhaitons que l’ouverture d’Alliances françaises en Chine soit facilitée et que la Chine envisage la possibilité de rendre obligatoire l’apprentissage d’une deuxième langue vivante dans le secondaire. Je rappelle que l’Organisation internationale de la francophonie est la deuxième plus grande organisation internationale au monde après l’ONU avec 88 membres.

 

Nous avons de grands projets en matière d’échanges culturels, notamment l’ouverture d’un Centre Pompidou à Shanghai et d’un musée Rodin à Shenzhen, et la préservation de nos patrimoines matériel et immatériel est un sujet de grande préoccupation pour nos deux pays.

 

*S.E.M. jean-maurice ripert est ambassadeur de France en Chine.

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