Observateur et acteur averti de la vie économique chinoise et française depuis de nombreuses années, Javier Gimeno, président de la CCIFC, nous livre son analyse sur le nouveau modèle économique chinois et ses implications pour la France et le monde.

Depuis l’année dernière, la Chine a lancé beaucoup de mesures pour améliorer un environnement favorable à l’investissement comme les diminutions d’impôt, la liste négative, etc... Comment jugez-vous le climat d’investissement en Chine ?

Je constate une certaine inquiétude des milieux d’affaires étrangères en Chine, y compris de la communauté des entreprises françaises dans ce pays. Les raisons de cet état d’esprit sont bien connues : d’une part, les difficultés générées par les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. De l’autre, le ralentissement du rythme de la croissance économique chinoise, avec un certain affaiblissement de la vigueur de la consommation privée, et les difficultés significatives qu’en 2018 certains secteurs très importants ont expérimentées ; je pense notamment à l’industrie automobile.

À moyen et long terme, ma vision de la Chine reste très positive, et ceci en raison des grandes tendances de fond que continueront à porter le pays tout au long de 10 ou 20 prochaines années. Sans aucun doute, ces leviers robustes seront porteurs de prospérité et de croissance : la poursuite du processus d’urbanisation et l’exécution des programmes d’infrastructures, l’élargissement des classes moyennes avec leurs nouveaux comportements en termes de consommation, la démarche vers une civilisation / société verte, la digitalisation croissante de la population chinoise, le poids grandissant de la technologie, de l’innovation et de la créativité…

Toutes ces tendances sont et demeureront favorables à la Chine, ainsi qu’aux entreprises françaises, comme Saint-Gobain qui, devront bâtir leur « Business Model » et leur stratégie autour de ces éléments d’avenir.