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La relation sino-française : à la pointe des relations internationales

2019-03-04 13:29:00 Source:La Chine au présent Auteur:SUN HAICHAO
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Du 11 au 17 septembre 1973, le président français Georges Pompidou a effectué une visite d’état

en Chine. Il est le premier chef d’État occidental à avoir effectué une visite d’État en Chine. Sur

cette photo prise le 12 septembre 1973, le président chinois Mao Zedong le rencontre à Zhongnanhai. 

 

SUN HAICHAO*

En mars 2014, le président chinois Xi Jinping a visité la France et a déclaré dans son discours lors de la cérémonie de commémoration du cinquantenaire des relations diplomatiques entre la Chine et la France : « En ce moment précis, nos pensées vont aux deux grands hommes visionnaires, le président Mao Zedong et le général de Gaulle qui, il y a 50 ans, en pleine guerre froide, ont pris la décision historique d’établir des relations diplomatiques au niveau d’ambassadeur entre la Chine et la France. Ce geste qui a ouvert la porte à la connaissance mutuelle et aux échanges entre Chinois et Français, et aussi entre Chinois et Occidentaux, a noué entre ces deux grands pays une relation particulière qui figure depuis lors à la pointe des relations entre la Chine et les principaux pays développés de l’Occident. »

En 1977, j’ai commencé à travailler au ministère chinois des Affaires étrangères, pour le service français au sein du département des affaires de l’Europe de l’Ouest. Dès lors, ma carrière diplomatique, qui a duré 40 ans, est restée intrinsèquement liée à la relation sino-française. J’ai été témoin des progrès continus qu’a connus cette relation bilatérale au fil du processus de réforme et d’ouverture de la Chine.

Un événement historique

Le 27 janvier 1964, la Chine et la France ont publié un communiqué conjoint, le plus court de l’histoire (deux phrases seulement), pour annoncer l’établissement de leurs relations diplomatiques au niveau d’ambassadeur. La France est ainsi devenue le premier pays occidental à nouer des relations diplomatiques avec la Chine. Une nouvelle que les médias occidentaux de l’époque ont qualifié d’« explosion nucléaire diplomatique ».

Le général de Gaulle fut l’initiateur et le premier président élu de la Ve République, régime politique actuellement en vigueur en France. Le courant du « gaullisme », dont les maîtres-mots sont indépendance et autonomie, est devenu pour la France un principe directeur qui lui a permis de se libérer de l’occupation afin de se hisser au rang des grandes puissances et de jouer un rôle unique dans les affaires internationales. Sur le plan intérieur, la France a établi un système de défense non placé sous le commandement intégré de l’OTAN et s’est dotée de la force de dissuasion nucléaire en réponse aux pressions des États-Unis. Sur le plan extérieur, elle a mis en œuvre une politique diplomatique indépendante. En 1961, le général de Gaulle a indiqué qu’il n’était pas normal que la France et la Chine n’entretenaient pas des relations diplomatiques, car la Chine, ce grand pays oriental, ne pouvait être ignoré. Pour lui, il fallait mettre un terme au manque total de communication entre les deux pays, en s’enquérant de la possibilité d’établir des relations diplomatiques avec la Chine. Après avoir longuement réfléchi à l’avenir du monde en tenant compte des intérêts fondamentaux de la France, le général de Gaulle a pris la ferme décision de nouer des liens diplomatiques avec la Chine, pays socialiste abritant en ce temps-là un cinquième de la population mondiale. Une grande initiative stratégique de la part du général de Gaulle.

À cette époque, les relations sino-soviétiques, dans l’ensemble, se détérioraient. Les pays occidentaux, avec les États-Unis en chef de file, appliquaient une politique clairement hostile à l’égard de la Chine : blocus économique, encerclement militaire et absence de communication avec le pays. Quant à la Chine, elle s’opposait résolument au fait que les affaires internationales soient contrôlées par un pays ou un bloc d’États. Se positionnant ouvertement contre l’hégémonisme, elle préconisait l’égalité entre tous les pays, qu’ils soient grands ou petits, et se posait en fervent défenseur de la paix dans le monde. Au milieu des années 1960, la Chine a commencé à jouer un rôle de plus en plus important sur la scène internationale. Examinant avec soin l’évolution de la conjoncture internationale et du rapport de forces entre les pays, le président chinois d’alors, Mao Zedong, a répondu par l’affirmative à la proposition du général de Gaulle de nouer des liens diplomatiques, dans l’espoir que la Chine pourrait se hisser au palmarès des grandes nations du monde. Suite à l’établissement des relations diplomatiques avec la France, l’environnement des affaires extérieures de la Chine s’est amélioré et a convaincu dans les années 1970 une série de pays occidentaux de nouer, eux aussi, des relations diplomatiques avec ce grand pays d’Orient. Cette situation est venue bouleverser l’échiquier politique mondial et la structure des relations internationales. Ainsi, l’on peut affirmer que cet événement a marqué l’avènement d’une politique internationale multipolaire.

En 1973, le président français Georges Pompidou (successeur de Charles de Gaulle) a effectué une visite en Chine. C’était la première fois qu’un chef d’État d’un pays occidental se rendait en Chine. En retour, en mai 1975, sur l’invitation de la partie française, Deng Xiaoping a réalisé une visite officielle en France, cet épisode marquant là encore la première visite d’un pays occidental par un dirigeant chinois depuis la fondation de la République populaire de Chine. La partie française « avait déroulé le tapis rouge » devant Deng Xiaoping : Jacques Chirac, alors premier ministre français, s’était déplacé à l’aéroport pour accueillir en personne Deng Xiaoping dès sa sortie de l’avion ; quant au président Valéry Giscard d’Estaing de l’époque, il avait exceptionnellement tenu deux entretiens officiels avec le dirigeant chinois.

Rappelons que dans sa jeunesse, Deng Xiaoping était venu en France dans le cadre du mouvement Travail-Études et c’est en ce lieu qu’il était devenu un militant foncièrement engagé dans la cause communiste. C’est pourquoi Deng Xiaoping a dit de cette visite qu’elle ravivait ses vieux souvenirs de l’Hexagone. Certains commentateurs français ont d’ailleurs analysé : « Ces quelques années passées en France ont revêtu une signification extraordinaire pour Deng Xiaoping et ont fait de lui l’homme qu’il est aujourd’hui. » Au cours de son déplacement en France, Deng Xiaoping a souligné, alors qu’il visitait une ferme : « L’agriculture est plus importante que l’industrie. » Il a également visité l’usine Berliet, alors deuxième constructeur de camions en France. Après quoi, le premier gros contrat commercial entre la Chine et la France a été signé, cette usine s’étant engagée par écrit à exporter près de 10 000 poids lourds en Chine. Au cours de sa visite sur le site nucléaire de Marcoule, Deng Xiaoping a écouté avec intérêt la présentation détaillée sur les réacteurs nucléaires. Suite à cela, les principaux équipements de la centrale nucléaire de la baie de Daya, la première centrale nucléaire chinoise, ont été importés de France. La coopération nucléaire sino-française représente d’ailleurs le premier grand projet de coopération entre la Chine et un pays étranger dans le secteur des hautes technologies.

En mai 1978, le vice-premier ministre chinois du Conseil des affaires d’État de l’époque, Gu Mu, a conduit une délégation dans cinq pays d’Europe de l’Ouest, en choisissant comme première destination la France. La délégation y a reçu un accueil exceptionnel. Le président français Giscard d’Estaing et son premier ministre Raymond Barre, qui revenaient d’un voyage diplomatique en Chine, ont rencontré à tour de rôle la délégation chinoise et lui ont proposé de « ne parler que d’économie et de commerce ». Cette visite économique en Europe, dirigée par Gu Mu, a sans nul doute joué un rôle historique dans la promotion de réforme et d’ouverture en Chine.

Lors de sa visite en France, Deng Xiaoping a prédit que même si les États-Unis et l’Union soviétique se disputaient l’hégémonie mondiale et cherchaient à conquérir un certain nombre de sphères d’influence, cette confrontation ne déboucherait pas sur une guerre mondiale. Il a précisé, de surcroît, que la Chine souhaitait coopérer avec la France dans les domaines technologiques et économiques. En outre, la toute première mission économique chinoise formée dans l’histoire a soumis un rapport soulignant que la Chine voyait le monde sous un nouveau jour et prévoyait de réorienter ses efforts vers la construction économique du pays, plutôt que sur le renforcement militaire en prévision de la guerre. Ce changement de paradigme était étroitement lié à la décision stratégique chinoise de mener une politique de réforme et d’ouverture.

 

Le 9 janvier 2018, le président chinois Xi Jinping rencontre le président

français Emmanuel Macron au Grand Palais du Peuple à Beijing.

 

Le rôle pilote de la relation sino-française

Deng Xiaoping a profondément été influencé par son expérience de travail et d’études en France pendant ses jeunes années. C’est pourquoi il a tant contribué à la relation entre la Chine et la France, ce pays étranger pour lequel il gardait des sentiments profonds.

À la faveur de cette relation bilatérale privilégiée, la France a été l’un des premiers pays à investir et à fonder des entreprises conjointes en Chine. À cette époque, évoluant dans un contexte difficile (stagnation économique et hausse du chômage), la France plaçait de fortes attentes dans la Chine, avec son vaste marché et ses innombrables consommateurs potentiels. Dès le coup d’envoi de la politique de réforme et d’ouverture, les premiers projets sino-étrangers ont vu le jour, et parmi eux, des projets sino-français pilotes dans divers secteurs : automobile à Wuhan et dans la province du Guangdong ; pétrolier à Liaoyang ; vinicole à Tianjin. Par ailleurs, en raison de la particularité de la relation sino-française, la Chine a adopté le principe de « donner la priorité à la France en cas de conditions égales » dans les affaires commerciales.

Suite à la mise en œuvre de sa nouvelle politique de réforme et d’ouverture, la Chine a attiré les investissements extérieurs et a appris de l’étranger des méthodes de gestion avancées. Une démarche qui a commencé, côté Asie, au Japon et côté Europe, en France. Toutefois, sur la scène internationale, la France exerçait alors une influence bien plus grande que le Japon. Rappelons que la France, l’un des membres fondateurs de l’Union européenne, a assumé un rôle de premier plan à l’heure où régnait la guerre froide. Ainsi, la relation sino-française qui s’est développée a joué un rôle pilote en Europe. Les pays de l’Europe de l’Ouest ont publié l’un après l’autre des politiques vis-à-vis la Chine. C’est le cas de l’Allemagne, qui, inspirée par l’initiative de la France, a cherché à nouer des liens diplomatiques avec la Chine. À ce moment-là, les États-Unis n’avaient pas encore établi des relations diplomatiques avec la Chine. De fait, cette relation avec l’Europe, avec la France comme pays précurseur, avait une importance spéciale et un rôle évident pour la Chine, aux prémices de la politique de réforme et d’ouverture.

En octobre 1980, le président Giscard d’Estaing a visité la Chine aux côtés d’une délégation du gouvernement, devenant ainsi le premier chef d’État d’un grand pays occidental à avoir été reçu en Chine suite au lancement de la politique de réforme et d’ouverture. Le président français a suggéré que les bonnes relations bilatérales aux niveaux économique et commercial soient adaptées à la sphère politique, un appel auquel la Chine a répondu positivement. La partie française a proposé encore que les relations économiques et commerciales soient développées en accord avec les besoins de la Chine, avec des coopérations en priorité dans les domaines de l’industrie nucléaire, des télécommunications et de l’assemblage de véhicules industriels. Pour les projets nucléaires, les deux parties ont conclu un accord de principe, la France s’étant engagée à accorder des prêts à taux préférentiels à la Chine dans ce secteur. Ainsi, la France, qui était déjà le premier pays occidental à signer un accord intergouvernemental de coopération scientifique et technologique avec la Chine, est devenue également le premier pays occidental à collaborer avec la Chine dans le cadre de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Les vastes perspectives de la coopération économique et commerciale sino-française étaient alors de plus en plus visibles.

Dans le message de remerciements qu’il a adressé au dirigeant chinois à l’issue de son séjour, le président Giscard d’Estaing a indiqué avoir constaté, au travers de cette visite, que la Chine était en voie de devenir un grand pays moderne.

En janvier 1981, François Mitterrand, alors candidat à l’élection présidentielle, a effectué une visite en Chine à la tête d’une délégation du Parti socialiste français. Deng Xiaoping a rencontré les membres de cette délégation et discuté avec eux de la conjoncture internationale ainsi que des relations entre les deux pays et entre les deux partis. Au mois de mai de la même année, François Mitterrand a été élu président de la France. Des commentateurs français ont plaisanté en supposant que la « bonne fortune chinoise » avait souri à M. Mitterrand lors de sa visite en Chine, où il avait foulé Qufu (ville natale du Confucius) et la Grande Muraille.

En mai 1983, le président François Mitterrand a visité la Chine à l’invitation du gouvernement chinois. Il s’agissait de sa première visite hors de l’Europe depuis son arrivée au pouvoir, accordant à la Chine la priorité face aux États-Unis et à l’Union soviétique. Ce choix stratégique visait plusieurs objectifs : faire davantage rayonner l’influence de la France dans le monde et obtenir des retombées économiques. La Chine a souligné qu’une politique plus ouverte serait appliquée à l’égard de l’Europe, notamment pour bénéficier du transfert des technologies. Les deux parties sont parvenues à d’autres consensus concernant la coopération dans l’industrie nucléaire, les télécommunications et le transport, la culture et les PME. François Mitterrand a indiqué que les deux pays devaient « entrer dans une nouvelle ère de progrès technologique et d’ouverture aux courants du monde ». Suite à cet événement, la relation sino-française a connu une nouvelle phase de développement, puisqu’entre 1981 et 1989, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a enregistré une croissance exponentielle, passant de 700 millions à deux milliards de dollars.

En septembre 1994, le président chinois Jiang Zemin a effectué une visite officielle en France, épisode marquant la première visite du chef suprême de l’État chinois dans un pays d’Europe de l’Ouest. Au vu du climat politique de l’époque, cette initiative prise par la Chine se révélait une mesure majeure destinée à briser les sanctions imposées par les pays occidentaux. Abordant avec son homologue chinois des sujets économiques et commerciaux, François Mitterrand a exprimé l’avis suivant : l’économie chinoise a connu un développement rapide et le peuple chinois avance sur la voie de la prospérité, avec un taux de croissance à faire pâlir d’envie les autres pays. Et d’ajouter : les accomplissements réalisés par la Chine depuis le lancement de la politique de réforme et d’ouverture sont attribuables aux sages décisions adoptées par les dirigeants chinois et résultent des laborieux efforts consentis par le peuple chinois. Ainsi, pour la première fois, le chef d’État d’un pays occidental louait les réalisations de la Chine accomplis au fur et à mesure de sa réforme et de son ouverture.

Durant cette visite, les deux parties ont signé des contrats commerciaux et des lettres d’intention s’élevant à une valeur colossale. En France, le président chinois a pris le TGV et a visité une centrale nucléaire ainsi qu’une usine Airbus, trois fleurons de l’industrie française représentant les trois axes prioritaires dans les échanges commerciaux sino-français. Cette coopération avec la France a considérablement contribué au développement du ferroviaire à grande vitesse, de l’énergie nucléaire et de l’aéronautique en Chine.

En mai 1995, Jacques Chirac a remporté les suffrages à l’élection présidentielle. Dès lors, la relation sino-française a pris un nouvel essor. En mai 1997, le président Jacques Chirac a effectué une visite d’État en Chine, en réponse à l’invitation formulée par cette dernière. Les deux parties sont parvenues à des consensus non négligeables sur la coopération dans les secteurs des services et de la finance. Les deux chefs d’État ont ratifié un partenariat global sino-français tourné vers le XXIe siècle, scellant dans le même temps un nouveau type de relation internationale entre la Chine et un pays occidental. Encore une fois, la relation sino-française a pris de l’avance sur les autres pays occidentaux. Le président Jacques Chirac a offert en cadeau à la partie chinoise les précieuses archives authentiques des travaux effectués par Deng Xiaoping chez Schneider alors qu’il était en France dans le cadre du mouvement Travail-Études.

De 2003 à 2005, avec le soutien des deux chefs d’État, les Années culturelles croisées Chine-France ont eu lieu dans les deux pays, un événement culturel totalement inédit entre la Chine et un pays étranger. Pendant ces deux années, l’engouement pour la Chine en France, de même que l’engouement pour la France en Chine, n’ont cessé de croître, ce qui a favorisé la compréhension mutuelle et les échanges amicaux entre les peuples.

Du 26 au 29 janvier 2004, le président chinois Hu Jintao a effectué une visite d’État en France et a assisté aux activités en célébration du 40e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. À cette occasion, la Tour Eiffel a été illuminée en rouge, couleur de la Chine par excellence, au moyen de 280 projecteurs installés par EDF. Début novembre 2010, Hu Jintao a effectué une deuxième visite présidentielle en France, que le porte-parole de l’Élysée a qualifiée de « visite stratégique. »

Nicolas Sarkozy a effectué trois visites d’État en Chine pendant son mandat présidentiel. Il était venu notamment le 8 août 2008 pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Beijing et mener une série de visites. Puis, en avril 2013, à l’invitation du président Xi Jinping, le président François Hollande est venu en Chine dans le cadre d’une visite officielle. Dans le communiqué de presse conjoint sino-français publié à l’issue de ce déplacement, les deux chefs d’État convenaient des points suivants : les deux pays réaffirment les grandes responsabilités qu’ils assument dans le monde d’aujourd’hui, ainsi que la nécessité d’entretenir une concertation maintenue et poussée sur les grandes questions internationales et les crises régionales ; les deux pays défendent le multilatéralisme, promeuvent la construction d’un monde multipolaire et déploient des efforts pour façonner un ordre mondial plus égalitaire et équilibré ; les deux pays soulignent l’importance primordiale de la relation sino-française, illustration d’une coexistence pacifique, d’une coopération mutuellement bénéfique et d’un développement conjoint entre deux pays aux institutions, aux traditions et aux cultures différentes.

En janvier 2018, l’actuel président Emmanuel Macron a commencé sa visite en Chine à Xi’an, point de départ de l’ancienne Route de la Soie. Là-bas, il a prononcé un discours dans lequel il insistait sur l’importance que la France prêtait à sa relation avec la Chine et le caractère crucial de la coopération sino-française dans le changement climatique pour l’avenir du monde. Le président Macron a scandé, en chinois, son slogan « rendre sa grandeur à notre planète ». Il a également salué l’initiative « la Ceinture et la Route », devenant ainsi le premier chef d’État occidental à faire l’éloge de cette initiative chinoise.

Pendant son entretien avec son homologue français Emmanuel Macron, le président chinois Xi Jinping a indiqué que la relation sino-française se tenait aujourd’hui à un nouveau point de départ. Les deux parties doivent s’unir pour défendre le multilatéralisme, la paix et la stabilité du monde, et elles doivent travailler main dans la main pour relever ensemble les défis mondiaux posés par le changement climatique, le terrorisme et la cybersécurité, dans le but de construire une communauté de destin pour l’humanité.

Une amitié qui progresse

En 2017, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la France a atteint 54,46 milliards de dollars, soit une hausse de 15,4 % en glissement annuel. Sur les six premiers mois de l’année 2018, ce chiffre a totalisé 28,94 milliards de dollars, en croissance de 16,4 % par rapport à la même période de l’année précédente. Les deux pays ne cessent de signer des nouveaux records en la matière, le volume des échanges commerciaux étant aujourd’hui cent fois plus élevé qu’au lancement de la politique de réforme et d’ouverture. Quant au montant total des investissements réciproques, il a suivi une même progression.

La Chine et la France ont établi divers mécanismes de dialogue, les trois principaux étant le dialogue stratégique sino-français, le dialogue économique et financier sino-français de haut niveau et le dialogue sino-français de haut niveau sur les échanges humains. Des institutions spécialisées pour porter la coopération ont également été mises en place, comme la Commission mixte économique et commerciale ou la Commission mixte scientifique et technologique. Il existe aussi des mécanismes de coopération au niveau local, tels que la Table ronde des maires chinois et français ou les Rencontres de la coopération décentralisée sino-française.

Sur le plan éducatif, à l’heure actuelle, plus de 40 000 jeunes chinois effectuent leurs études en France, tandis que la France envoie en Chine 10 000 étudiants français. L’Alliance française a ouvert 17 filiales en Chine qui, elle, a établi en France 17 instituts Confucius et deux classes Confucius. De 2011 à 2012, la Chine et la France ont organisé les Années linguistiques croisées, qui ont eu pour effet de promouvoir les échanges linguistiques et culturels entre les deux pays.

Au niveau touristique, la France est une destination populaire parmi les Chinois. À vrai dire, les voyageurs asiatiques en France sont majoritairement d’origine chinoise. Le nombre de touristes chinois en France a atteint le record historique de 2,2 millions en 2015. Ce chiffre a légèrement baissé les années suivantes, notamment pour des raisons de sécurité, mais montre une reprise en 2018.

Dans le contexte international d’aujourd’hui, la relation sino-française continue de jouer un rôle exemplaire en matière de coopération entre deux pays au régime politique différent. Les deux pays ont récemment renforcé leur coopération pour ensemble défendre le libre-échange et le multilatéralisme, garantir la mise en œuvre efficace de l’Accord de Paris et promouvoir le développement équilibré des relations internationales.

C’est dans ce contexte de développement sain au niveau diplomatique que la Chine et la France célèbrent cette année le 55e anniversaire de l’établissement de leurs relations. Nous avons toutes les raisons de penser que l’amitié sino-française continuera de progresser en surmontant les difficultés et réservera un avenir meilleur aux deux peuples.

 

*SUN HAICHAO est un ancien ministre conseiller à l’ambassade de Chine en France et ancien ambassadeur.

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