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Stimuler l'industrialisation

2018-09-03 15:43:00 Source:Beijing Information Auteur:He Wenping
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Avec son thème « Les BRICS en Afrique : collaboration pour une croissance inclusive et une prospérité partagée dans la quatrième révolution industrielle », le 10e Sommet des BRICS, qui s’est déroulé à Johannesburg en Afrique du Sud au mois de juillet, a de nouveau attiré l’attention publique sur les termes clés de « révolution industrielle » et d’ « industrialisation en Afrique ». Le Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) de Beijing au début du mois de septembre reliera encore davantage le futur développement de la Chine à celui des pays africains avec le thème « Chine-Afrique : vers une communauté de destin plus forte par la coopération gagnant-gagnant ». 

L’Afrique peut-elle devenir la prochaine « usine du monde » ? Est-il possible de transformer la richesse de ses ressources en avantages pour le développement du « Fabriqué en Afrique » ? Quel rôle la coopération capacitaire industrielle peut-elle jouer dans l’industrialisation de l’Afrique ? Toutes ces questions importantes sont liées au développement de l’Afrique.  

L’industrialisation en Afrique 

L’industrialisation est un fondement important pour la modernisation et une voie inévitable pour qu’un pays puisse développer son économie. Malgré ses abondantes ressources naturelles et l’importance de sa population jeune, l’industrialisation de l’Afrique a été un chemin long et tortueux, du fait d’une longue histoire coloniale et d’une structure économique non diversifiée. Avec des niveaux d’industrialisation restant faibles dans la plupart des pays africains, l’Afrique dans son ensemble est à l’étape primaire de l’industrialisation et la valeur de sa production industrielle représente moins de 3 % du total mondial. D’après les normes publiées dans un rapport de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) en 2014, il n’existe pas de pays industrialisé en Afrique. La République de Maurice, l’Afrique du Sud et la Tunisie sont les seuls pays commençant à s’industrialiser et le reste des pays africains sont des économies industrielles en développement ou sous-développées.  

L’industrialisation est un objectif important des pays africains depuis leur indépendance. Celle-ci est considérée comme un moyen de se débarrasser de leur dépendance économique vis-à-vis des anciens colonisateurs et de restructurer leurs économies pour être plus indépendants. Même s’ils n’ont jamais abandonné l’exploration, leur industrialisation avance au ralenti et doit faire face à de sérieux défis du fait des effets imbriqués des facteurs nationaux et internationaux. 

Depuis le début du XXIe siècle, les pays africains se sont engagés dans l’industrialisation avec encore plus d’enthousiasme en réponse à la mondialisation économique. Avec l’Union africaine (UA), ils ont développé des plans stratégiques fondamentaux pour le développement, comme le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, le Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique, le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique et l’Agenda 2063, dans l’espoir que le XXIe siècle soit une ère de développement pour l’Afrique par le biais de l’industrialisation et de l’intégration économique. Parmi ces programmes, le plus représentatif est l’Agenda 2063, qui a établi les orientations du développement économique et social de l’Afrique pour les 50 prochaines années. Celui-ci vise à augmenter la valeur ajoutée des ressources africaines et à optimiser les structures économiques des pays africains, par le biais de l’industrialisation et du développement de l’industrie manufacturière, afin de faire de l’Afrique un continent connaissant une stabilité macroéconomique, des structures économiques diversifiées, ainsi qu’une croissance économique durable et inclusive d’ici 2063. 

Dans le cadre des efforts pour réaliser leur vision de l’industrialisation et leurs aspirations, les pays africains, qui partent d’un niveau peu élevé, espèrent établir des partenariats avec d’autres pays industrialisés émergents.   

La coopération capacitaire industrielle  

La coopération capacitaire industrielle sino-africaine est conforme aux besoins de la Chine et des pays africains, et elle a le potentiel de se développer. Après 40 années de réforme et d’ouverture, la Chine est aujourd’hui à l’étape intermédiaire-finale de l’industrialisation, avec une importante capacité industrielle excédentaire accumulée. Elle possède les capitaux, les technologies et les équipements pour le développement, ainsi qu’une riche expérience dans le passage de « pays agricole » à « usine du monde ».  

La plupart des pays africains en sont à l’étape initiale de l’industrialisation, avec une forte demande pour des produits comme l’acier et le ciment, dont la majeure partie est importée. Ils sont enclins à accélérer l’industrialisation en important des capacités industrielles pour fabriquer ces produits. Ils ont des ressources abondantes, une main d’œuvre à bas coûts et un marché avec un potentiel considérable, tandis que les capacités industrielles de la Chine, ainsi que ses équipements et ses technologies, répondent amplement à leurs besoins. Cela signifie qu’ils sont extrêmement bien placés pour être une destination majeure du transfert des capacités industrielles, des équipements et des technologies de la Chine.  

La coopération capacitaire industrielle sino-africaine bénéficie d’un fort soutien de la part des gouvernements et des entreprises. Les visites en Afrique du Président chinois Xi Jinping en 2013 et du Premier ministre Li Keqiang en 2014 ont permis de dévoiler le plan de la Chine pour aider à promouvoir le développement des réseaux ferroviaires, autoroutiers et aériens régionaux d’Afrique, ainsi que l’industrialisation. Les pays africains sont également enclins à renforcer la coopération avec la Chine dans un nouveau cycle de restructuration industrielle, mais également à stimuler le développement industriel et les progrès technologiques en Afrique, en introduisant des capacités industrielles chinoises de haute qualité. Les projets phares à la tête de cette coopération seront principalement des grands projets d’infrastructures transfrontaliers voire transrégionaux et des projets d’industrialisation.  

En plus des grandes entreprises d’Etat, qui ont été actives dans les secteurs de l’énergie et de l’extraction de minerais, et les projets de construction d’infrastructures à grande échelle, davantage d’entreprises chinoises privées dans le secteur de l’industrie légère, riches en expérience de production et hautement compétentes, devraient devenir la force principale dans la coopération capacitaire industrielle.   

Des zones économiques fructueuses 

Après plusieurs années d’efforts sans relâche, la coopération capacitaire industrielle sino-africaine a permis de recueillir de nombreux avantages initiaux. Depuis le Sommet du FCSA de Beijing en 2006, la Chine a établi six zones de coopération économique et commerciale dans cinq pays d’Afrique. Il existe près de 100 parcs industriels conjoints sino-africains en construction ou en activité. À la fin 2017, le stock d’investissement de la Chine en Afrique a dépassé les 100 milliards de dollars avec plus de 3 500 entreprises chinoises opérant sur le continent.  

Le 27 janvier 2015, la Chine et l’UA ont signé un mémorandum d’entente sur la coopération en matière de construction d’infrastructures. Selon cet accord, la Chine va renforcer dans le cadre de l’Agenda 2063 sa coopération avec les pays africains au niveau des lignes de chemin de fer, des autoroutes et de l’aviation régionale, ainsi que de l’industrialisation, afin de promouvoir l’intégration africaine. Parmi le premier groupe de pays à coopérer avec la Chine, la coopération capacitaire industrielle commence déjà à porter ses fruits. 

La Tanzanie a par exemple été l’un des premiers pays africains à rejoindre les programmes de coopération. Le 28 avril 2015, un accord-cadre sur la coopération capacitaire industrielle a été signé. Le plan quinquennal de la Tanzanie en cours d’élaboration à cette époque était également centré sur l’industrialisation, afin de s’aligner sur la coopération capacitaire industrielle de la Chine. Le pays a par ailleurs construit une zone de traitement des exportations en 2009 pour attirer les investissements étrangers, développer les exportations, augmenter l’emploi et améliorer les technologies de production et la gestion économique. Il existe actuellement douze entreprises chinoises dans cette zone.  

La Zone de coopération économique et commerciale sino-égyptienne de Suez est un autre exemple de cette coopération. Au mois de juin 2017, cette zone accueillait 65 entreprises (dont 32 entreprises manufacturières et 33 fournisseurs de services de soutien), attirant près d’un milliard de dollars en investissements et créant plus de 3 000 emplois locaux.  

En résumé, la construction des infrastructures et des parcs industriels, qui sont considérés comme les « deux ailes » de la coopération capacitaire industrielle sino-africaine, connait un essor considérable en Afrique. La Chine a également aidé l’Afrique à bâtir un certain nombre de voies ferrées, incluant la ligne SGR Mombasa-Nairobi, la ligne reliant Addis-Abeba à Djibouti et les voies ferrées en Angola et au Nigéria.  

Selon le Président kényan Uhuru Kenyatta, la ligne SGR Mombasa-Nairobi pose les fondations pour un nouveau chapitre de l’industrialisation du Kenya. La première année de mise en service de la ligne ferroviaire a permis le transport de plus de 1,38 million de passagers et quelque 60 000 conteneurs. Plus de 46 000 emplois ont été créés, plus de 5 000 techniciens et employés de direction ont été formés, et plus de 100 étudiants kényans sont actuellement en Chine dans le cadre de programmes de premier cycle universitaire liés au transport ferroviaire. La construction de la ligne SGR représente 1,5 à 2 % de la croissance du PIB du Kenya, engendrant la formation d’un écosystème commercial le long de la ligne, et le développement d’une chaîne industrielle complète, incluant des ports. 

  

L’auteure est maître de recherches à l’Institut Charhar et à l’Institut des études ouest-asiatiques et africaines de l’Académie des sciences sociales de Chine. 

 

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