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Les opportunités des entreprises privées

2018-09-03 15:39:00 Source:Beijing Information Auteur:Cai Lihua
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Fondé au début de ce siècle, le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) est une plateforme importante de dialogue entre la Chine et l’Afrique dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Au cours de ces 18 dernières années, le forum s’est imposé comme un catalyseur pour une coopération sino-africaine rapide et durable, fournissant une dynamique durable et énergique au développement sain des relations bilatérales. Les huit mesures publiées par le Sommet du FCSA de Beijing en 2006 et les dix plans majeurs de coopération annoncés lors du Sommet de Johannesburg en 2015 ont particulièrement accéléré le développement économique et commercial entre la Chine et l’Afrique. Dans ce contexte, les dirigeants d’entreprises privées chinoises doivent être pleinement conscients de l’importance grandissante et de la tendance actuelle des relations sino-africaines, afin de pouvoir participer de façon plus active à la coopération dans différents domaines.  

Un rôle plus important pour les entreprises privées   

En entrant dans le XXIe siècle, les pays africains ont commencé l’industrialisation. Au cours de ce processus, ils ont de plus en plus considéré les parcs industriels comme un modèle important pour attirer les investissements étrangers et stimuler l’industrialisation. Alors que les liens économiques et commerciaux entre la Chine et l’Afrique se sont approfondis, les principaux participants dans le domaine de la coopération économique ont changé, et de plus en plus d’entreprises privées chinoises sont apparues sur le devant de la scène avec une approche flexible et pragmatique. 

D’après le Bulletin statistique des investissements directs étrangers de la Chine en 2016 publié conjointement en octobre 2017 par le ministère du Commerce, le Bureau national des statistiques (BNS) et l’Administration nationale des échanges extérieurs (SAFE), la Chine comptait 3 254 entreprises ayant un investissement en Afrique. Cependant, le rapport intitulé « Danse des lions et des dragons » publié en juin 2017 par le cabinet de conseil Mckinsey & Company suggère que plus de 10 000 entreprises à capitaux chinois opéreraient en Afrique. Cet écart abyssal entre les deux chiffres découle principalement du fait que de nombreuses entreprises privées chinoises ne se sont pas enregistrées auprès des autorités commerciales locales avant de lancer leurs projets en Afrique.   

Le rapport du cabinet de conseil Mckinsey note que près de 90 % des entreprises chinoises sont des entreprises privées. La plupart de ces entreprises de tailles diverses et aux multiples activités sont rentables. D’un côté, les entreprises privées chinoises dans différents secteurs ont formé un système industriel complet et leur investissement en Afrique constitue une part de la chaîne industrielle mondiale. De l’autre, l’Afrique - ce continent de 30,29 millions de km2, où vit une population totale de 1,2 milliard d’habitants - forme un marché de consommateurs considérable. Par ailleurs, les pays africains sont enclins et présentent les conditions nécessaires pour une coopération capacitaire industrielle avec la Chine.   

Les parcs industriels chinois, dans lesquels participent principalement des entreprises privées, ont connu une croissance rapide. Les statistiques montrent, qu’il existe une centaine de zones de coopération et de parcs industriels fondés grâce aux investissements chinois en Afrique. Plus de 20 parcs industriels ont bénéficié d’un investissement majeur et absorbé quelque 400 entreprises, avec un investissement combiné de près de 5 milliards de dollars et une valeur de production brute de 13 milliards de dollars. La Zone industrielle orientale en Ethiopie, la Zone de coopération économique et commerciale sino-égyptienne de Suez et la Zone libre de Lekki au Nigéria ont attiré chacune plus de 50 entreprises. Ces trois zones majeures jouent un rôle important dans le développement économique local et l’industrialisation. A l’avenir, ce seront également des vecteurs importants de la coopération capacitaire industrielle bilatérale. Le modèle de coopération basé sur les parcs industriels est également conforme aux objectifs stratégiques de l’initiative chinoise des nouvelles Routes de la soie et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). Celui-ci pourrait être immensément bénéfique à la Chine et aux pays africains. 

  

Des concepts corrects   

Les concepts corrects de développement engendrent généralement de bonnes orientations de développement et de bons résultats.  

Premièrement : le concept du développement prolongé. A la suite de la fondation du FCSA en 2000, de plus en plus d’entrepreneurs chinois ayant un investissement en Afrique ont modifié leur concept de développement basé sur le court terme, et espèrent désormais un développement stable et durable.   

D’après Yin Yiqiao, le président de la Chambre de commerce du Hubei en Afrique, pour être couronnées de succès en Afrique, les entreprises chinoises doivent se concentrer sur les bénéfices à long terme, plutôt que rechercher uniquement les intérêts à court terme. En mars 1997, Yin Yiqiao, enseignant à l’Université de technologie de Wuhan dans la province du Hubei, se rend en Madagascar pour son travail et découvre d’importantes opportunités dans cette nation insulaire. Il décide alors de s’y installer et fonde avec un ami l’entreprise Future Development Corporation, engagée dans la production de portes et fenêtres en alliages d’aluminium, ainsi que dans le commerce de matériaux de construction. Grâce aux prix compétitifs des matériaux importés de la Chine, à la technologie avancée et à la stratégie de la localisation, l’entreprise est rapidement devenue la plus grande entreprise de production de portes et de fenêtres en alliage d’aluminium de Madagascar. Aujourd’hui, elle s’est développée dans plusieurs autres pays africains, incluant le Kenya, l’Ouganda, la République du Congo et le Mozambique.    

Deuxièmement : le concept d’opérations regroupées. Comme le dit un proverbe africain : « Il est possible d’aller plus vite tout seul, mais plus loin avec les autres. »    

Les parcs industriels peuvent apporter de meilleures perspectives industrielles. Chaque parc industriel chinois en Afrique a été établi en se basant sur des enquêtes et une recherche en profondeur sur le marché. Ces parcs ont été conçus pour répondre aux demandes du marché et aux stratégies de développement des pays correspondants, ce qui peut aider les investisseurs à prendre les bonnes décisions. Par ailleurs, ces parcs industriels bénéficient souvent de politiques préférentielles des pays d’accueil, car ceux-ci peuvent les aider à accomplir l’industrialisation, à créer des emplois et à augmenter les revenus fiscaux.   

Plus important encore, les parcs industriels comportent des structures complètes de soutien industriel, qui peuvent aider les entreprises à contrôler les coûts et à renforcer l’efficacité. Les parcs industriels peuvent également proposer des procédures d’investissement facilitées. La plupart des entreprises chinoises privées ne sont pas forcément familières avec les marchés étrangers, ni n’ont suffisamment d’expérience dans l’investissement à l’international. De plus, il faut généralement une longue durée pour accomplir toutes les procédures locales d’investissement. A cet égard, elles peuvent obtenir de l’aide des parcs industriels, qui peuvent fournir des services à guichet unique, et les aider à résoudre des différends pouvant survenir dans la coopération commerciale et économiques, ainsi qu’à solliciter une protection consulaire.   

Troisièmement : le concept de localisation. La localisation est un critère important pour mesurer si une entreprise possède une stratégie à long terme dans le pays dans lequel elle investit. C’est également un facteur important pour évaluer la contribution de l’entreprise à la société locale. Dans certains pays africains, la localisation est une exigence légale pour les investissements étrangers. Par exemple, le Zimbabwe a adopté en 2007 la Loi d’indigénisation et d’émancipation économique, afin d’éliminer l’influence du colonialisme, de protéger les ressources nationales et de préserver sa souveraineté économique. Ainsi, les entreprises chinoises accueillent à bras ouverts les stratégies de localisation pour développer une coopération mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant.   

Lorsqu’elles investissent en Afrique, la plupart des entreprises chinoises attachent une grande importance aux bénéfices économiques et sociaux. Par exemple, le groupe Huajian, qui produit des chaussures en Ethiopie, a donné la priorité absolue à sa politique de localisation. Sur plus de 6 000 employés, l’entreprise ne compte que 160 employés chinois. Chaque année, elle envoie 50 employés africains à son siège à Dongguan dans la province méridionale chinoise du Guangdong pour une formation de six mois. D’après le plan du groupe, lorsque le Parc international d’industrie légère de Huajian sera achevé en 2020, celui-ci offrira entre 30 000 et 50 000 opportunités d’emploi.   

De nouvelles mesures attendues   

Le prochain Sommet du FCSA à Beijing présentera de nouvelles opportunités pour la coopération sino-africaine. D’après Dai Bing, le secrétaire général du Comité chinois de suivi du FCSA et directeur général du Département des affaires africaines du ministère des Affaires étrangères, la promotion de la transformation et de la modernisation des échanges économiques et commerciaux sino-africains est l’un des cinq objectifs du Sommet. Il note que la coopération sino-africaine est en train de passer de « guidée par les gouvernements » à « orientée par le marché », du commerce de produits courants à une coopération capacitaire industrielle, et de la sous-traitance en ingénierie à l’investissement et la mise en œuvre commune de projets.   

Les dirigeants chinois et africains devraient réaliser davantage d’efforts pionniers, pour concevoir d’autres mesures pragmatiques de coopération. La Chine devrait adopter plus de mesures, comme la promotion des règlements en yuans dans le commerce sino-africain, afin de soutenir effectivement la coopération entre les micro-, petites et moyennes entreprises chinoises et leurs homologues africaines. Les pays africains devraient par ailleurs poursuivre leur politique de « Regard vers l’Est » (« Look East policy »), pour attirer les capitaux et les technologies de Chine avec un environnement d’investissement plus transparent et plus favorable.   

La coopération sino-africaine doit être conforme à l’Agenda 2063 de l’UA et aux dix plans majeurs de coopération sino-africaine, et favoriser la construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse, des réseaux autoroutiers et aériens, l’industrialisation au niveau continental, et l’amélioration de la qualité des produits exportés vers l’Afrique. Les investissements des entreprises chinoises doivent également être guidés par les objectifs du Sommet du FCSA de Beijing, renforcer la coopération des infrastructures basé sur l’initiative des nouvelles Routes de la soie, promouvoir vigoureusement la coopération dans différents secteurs et faire avancer l’industrialisation et la modernisation agricole en Afrique. 

  

L’auteur est le secrétaire général adjoint de la Chambre conjointe sino-africaine de commerce et d’industrie. 

  

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