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L’amitié dans la vallée de l’Omo

2018-08-30 15:02:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA HUIYUAN
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La sucrerie Omo 2
 
 
MA HUIYUAN, membre de la rédaction

 

La vallée de l’Omo se trouve à plus de 800 km au sud-ouest d’Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie. Sur ces terres vivent une vingtaine de tribus dont les Mursis, les Surmas et les Bodis. Les sucreries de l’Omo, qui apportent la modernité et des revenus économiques concrets aux populations locales, se situent dans cette vallée, au cœur d’une dense forêt.

 

L’arrivée des Chinois en Éthiopie

 

L’entreprise China National Complete Plant Import and Export Group Corporation Limited ( COMPLANT ) a lancé ses projets de sucreries en Éthiopie en 2012. À l’heure actuelle, l’entreprise a mis en œuvre la construction de trois grandes sucreries : la sucrerie Kesem dont la direction a officiellement été transférée à la partie éthiopienne en juin 2017 pour la poursuite des opérations, la sucrerie Omo 2 qui vient de commencer à produire du sucre, et la sucrerie Omo 3 dont les travaux de construction vont bientôt s’achever. Omo 3 a été élue parmi les « Top China overseas engineering campsites ».

 

Le projet de la sucrerie Omo 2 a été mis en chantier en juillet 2014. Wang Jipeng a été le premier à être envoyé sur le chantier de construction dans la vallée. Il se souvient parfaitement des pluies torrentielles qui l’ont accueilli le jour de son arrivée. « Pour atteindre le chantier, nous avons suivi un long chemin à travers des campagnes désertes. » Pas d’électricité, pas d’eau et pas de réseau, les conditions de travail étaient vraiment dures. Mais les travailleurs n’ont pas reculé devant les difficultés. « Dès que la pluie s’est arrêtée, nous avons commencé à décharger les camions et à construire les casernes. Quelques mâts enfouis dans la terre et des plaques de tôles, on avait notre caserne pour la première nuit. »

 

À cette époque, les routes de la vallée de l’Omo étaient en pleine construction et les déplacements dans cette région étaient très compliqués. Les voitures tombaient souvent dans les fossés qui bordaient les routes. Ensuite, ces voitures endommagées devenaient un terrain de jeu pour les habitants. Le plus difficile pour les travailleurs a été de faire face aux maladies contagieuses. Wang Jipeng nous a confié qu’au début des travaux, presque tous les membres de l’équipe avaient contracté le paludisme. La vallée de l’Omo a un taux d’incidence élevé de cette maladie. En outre, les moyens de communication étaient très limités. Une fois, à cause d’un problème d’eau potable, Wang Jipeng a passé toute une journée à arpenter les villages voisins à la recherche du responsable de la partie éthiopienne. À 21 h, il a fini par le croiser dans la rue alors qu’il retournait à la caserne. Sous le coup de l’émotion, Wang Jipeng a pris la main de cet ami africain et s’est exclamé : « Enfin je te trouve ! Enfin ! »

 

Lorsque les Chinois sont arrivés dans la vallée de l’Omo, une certaine méfiance régnait entre eux et les populations locales. Mais petit à petit, ils ont appris à se connaître et une amitié profonde s’est nouée entre eux. Wang Jipeng, qui est arrivé en premier, se sent désormais chez lui. « J’ai appris quelques mots de la langue locale, « guangjiu guangjiu » signifie « bon » et « tulu tulu » signifie « dépêchons-nous ». Les habitants ont appris de nouvelles techniques et portent les vêtements que nous leur avons offerts. Avec l’amélioration de leur qualité de vie, ils sont de plus en plus accueillants vis-à-vis des Chinois. Pour faciliter nos relations avec la population locale et renforcer la sécurité, nous avons recruté le chef de la tribu au sein de l’entreprise. Et nous avons installé des canalisations pour que les habitants aient accès à l’eau potable. Nous avons gagné leur respect grâce à notre sincérité. » En décembre 2016, le premier ministre éthiopien s’est rendu sur le chantier de construction et a déclaré que le projet de la sucrerie de l’Omo permettrait d’augmenter la capacité de production du Groupe éthiopien de l’industrie sucrière, changerait la situation du pays en ce qui concerne l’importation du sucre et stimulerait le développement économique et social de l’Éthiopie.
 
 
Des amis louables

 

En mars 2017, la sucrerie Omo 2 a été mise en service. Cela a boosté l’économie locale. Sun Ming, responsable sur site du projet Omo 2, employé de l’entreprise COMPLANT, nous a expliqué : « Chaque jour, la sucrerie peut traiter 12 000 tonnes de cannes à sucre et produire au moins 1 000 tonnes de sucre. Chaque campagne de production nécessite au moins 100 jours et aboutit à la production de 100 000 tonnes de sucre. Si on se base sur le prix du marché intérieur en Éthiopie, qui est de 1000 dollars par tonne, cela représente une valeur globale de 100 millions de dollars. »

 

Sun Ming travaille en Éthiopie depuis plus de deux ans. Il a maintenant beaucoup d’amis africains. L’un d’entre eux est le directeur actuel de l’usine Omo 2, Hassen Abdi Fahiye, et Sun Ming lui voue un profond respect. « Hassen a bientôt 60 ans et il a fait ses études en Union soviétique quand il était jeune. Au début, il se méfiait de nous car il pensait que les techniques qu’il avait apprises pendant ses études en Union soviétique étaient plus avancées que les techniques chinoises. Il avait des doutes quant à la fiabilité des équipements chinois et la viabilité de l’opération. Notre amitié est née de débats et de discussions. » Grâce à la coopération avec les Chinois, « Hassen a finalement reconnu la fiabilité des équipements chinois, l’efficacité et la qualité chinoises. D’un signe du pouce, il nous a signifié son admiration pour les travailleurs chinois. »

 

Les employés de la sucrerie  sont composés de trois parties. Premièrement, les employés permanents de l’usine, parmi lesquels on trouve notamment le personnel administratif et technique. Le niveau d’automatisation de la sucrerie étant élevé, le nombre d’employés est donc moindre, environ 300. La deuxième catégorie est constituée par les travailleurs de services d’accompagnement ; 240 conducteurs de camions pour transporter la canne à sucre ainsi que les techniciens qui s’occupent de la maintenance etc., soit un total d’environ 300 travailleurs. Les plus nombreux sont les employés chargés de couper les cannes à sucre, ils sont plus de 10 000. Sun Ming a indiqué : « Nous offrons presque 700 emplois permanents et plus de 10 000 emplois saisonniers. La sucrerie se situe dans une zone éloignée et le gouvernement accorde une grande importance à cette industrie, donc le revenu des travailleurs ici est beaucoup plus élevé que celui des travailleurs de la capitale. »

 

Sun Ming compte de nombreux amis parmi les locaux. Certains, comme Hassen, ont pu faire de longues études, d’autres n’ont pas eu cette chance. Sun Ming nous a raconté :  « Je connais un homme très gentil qui travaille sur le chantier de construction dans les services d’accompagnement. Avant qu’il ne quitte le site de construction, je lui ai offert des vêtements et des chaussures. Il était très content. Je pensais que les choses s’arrêteraient là mais le lendemain, il m’a surpris en m’apportant deux poulets qu’il élevait chez lui. Il m’a dit :  “Merci ! Et la courtoisie exige la réciprocité !” Cela m’a beaucoup ému. »

 

Des formations pour les employés

 

Une fois les travaux de construction de la sucrerie achevés, l’entreprise COMPLANT a proposé des formations aux travailleurs éthiopiens : une formation sur place dans la sucrerie pour le personnel administratif et technique, ou une formation en Chine, dans les sucreries chinoises.

 

Endris Mohamma est un mécanicien éthiopien qui travaille pour la sucrerie Omo 3. Il a été invité à suivre une formation à Nanning, en Chine. Lors de notre interview, il se rappelle, « Pendant la formation, j’ai appris non seulement la théorie, mais aussi les techniques nécessaires dans la pratique. J’ai beaucoup appris sur les chaudières, les turbines, les équipements thermiques ainsi que les équipements chimiques. Nous avons visité plusieurs sucreries chinoises et toutes ces expériences se révèlent très utiles pour mon travail. »

 

Lorsqu’il évoque son impression sur les Chinois, il dit : « Ce qui m’impressionne le plus, c’est leur ponctualité et leur hospitalité. Et puis, la propreté des sucreries chinoises m’étonne aussi. »

 

Endris Mohamma a confiance en l’avenir. « J’aime travailler dans la sucrerie Omo. Ici, il y a beaucoup d’équipements et de machines. Cela me permet d’acquérir énormément de connaissances et d’expériences, ce qui est important pour moi. La vie dans la vallée de l’Omo est agréable. À l’avenir, nous allons construire des infrastructures médicales et de loisir, la vie va s’améliorer. »

 

En six ans, des sucreries modernes ont vu le jour dans une région peu développée d’Éthiopie. Et au-delà, c’est une véritable amitié qui est née entre le peuple chinois et le peuple éthiopien.

 

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