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Investissement étranger et marché chinois : une progression conjointe

2018-03-13 10:33:00 Source:La Chine au présent Auteur:WU LI*
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Le 25 février 2016, un magasin DECATHLON à Putian, dans la province du Fujian.

Poussé par la vague de réforme et d’ouverture, le marché chinois progresse de pair avec l’investissement étranger. Ce dernier nourrit l’économie nationale et fait bénéficier le reste du monde de la bonne surprise que représente la croissance chinoise.

Le Rapport du XIXe Congrès national du PCC prévoit de « promouvoir une nouvelle conjoncture d’ouverture tous azimuts », insistant sur le fait que « la porte ouverte de la Chine ne se refermera pas, mais au contraire continuera à s’ouvrir encore davantage ». Il préconise de « mettre en application des politiques de libéralisation et de facilitation du commerce et de l’investissement de haut niveau, mettre en œuvre intégralement le système de la liste négative (identifiant les secteurs et entreprises faisant l’objet d’une interdiction ou de restrictions en matière d’investissements) et la règle du traitement national dès la phase de pré-établissement, assouplir considérablement les conditions d’accès au marché, élargir l’ouverture sur l’extérieur du secteur des services et protéger les droits et intérêts légitimes des investisseurs étrangers ». À l’avenir, l’investissement étranger en Chine devrait s’accompagner d’opportunités de développement encore plus grandes.

Une Chine en pleine transformation, un marché plein de vitalité

Dongguan, ville dans la province du Guangdong, est connue pour être l’« usine du monde ». Dans ce lieu qui a pu constater les résultats des quarante ans de réforme et d’ouverture, l’investissement étranger revêt une signification particulière.

Pourtant, il y a peu, le retrait des investissements étrangers de Dongguan a créé du remous. Mais en réalité, Dongguan traverse simplement une phase de métamorphose.

Comme le signale passionnément Cai Kang, directeur du Bureau du commerce de Dongguan, le secteur manufacturier de Dongguan s’oriente actuellement vers une production imprégnée d’une dimension écologique ; et les procédés de fabrication simples sont mis à niveau pour donner lieu à une fabrication moderne et haut de gamme. Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant d’observer ces entrées-sorties d’investissements étrangers. La restructuration et la modernisation technologique conduisent Dongguan à franchir une nouvelle étape en matière d’attraction des investissements étrangers, caractérisée par une qualité revue à la hausse. Dans la première moitié de 2017, plusieurs bourgs de Dongguan ont enregistré un taux de croissance des investissements étrangers de plus de 100 %, le record étant détenu par Shijie affichant un taux d’augmentation de 506,3 %. Parmi les secteurs les plus en vue pour l’investissement figurent la recherche et le développement, l’électronique et l’informatique, la logistique commerciale, les technologies Internet, les mobiles multifonction, les puces, les écrans, les appareils photo caméras et autres composants de base pour l’automatisation. Cai Kang estime que sur le modèle des villes pilotes dans la mise à niveau du secteur manufacturier et des villes pilotes dans la construction d’un nouveau système économique ouvert, Dongguan se transformera et sera elle aussi à l’initiative d’expérimentations amplement axées sur l’ouverture et l’innovation.

À un millier de kilomètres de Dongguan, dans la zone pilote de libre-échange de Shanghai, de nombreuses entreprises à capitaux étrangers ont déjà transformé l’« expérimentation » en véritable « expérience ». Decathlon, grande enseigne française de vente au détail d’articles de sport, s’est implantée à Shanghai dès 2003. Le 1er septembre 2017, c’est dans la zone pilote de libre-échange de Shanghai qu’elle a inauguré son nouveau siège régional pour la Grande Chine, qu’elle a baptisé « laboratoire de Decathlon ».

« Nous avons construit ce laboratoire dans le but d’être au plus proche du marché chinois, afin de concevoir et fabriquer des meilleurs produits au profit des consommateurs », a commenté Wang Tingting, vice-présidente de Decathlon pour la région Grande Chine.

Comme elle nous l’a raconté, Decathlon a officiellement établi son premier point d’achat en Chine en 1992. Grâce à l’essor du marché des sports de masse, l’environnement d’affaires s’est constamment amélioré pour les entreprises étrangères et Decathlon, qui jusque-là ouvrait un ou deux magasins par an, a bientôt pu en ouvrir vingt à trente, et même cinquante ces deux dernières années. Aujourd’hui, le groupe compte près de 200 magasins en Chine, installés dans une centaine de villes du pays. Prochain objectif de Decathlon : arriver à être présent, le plus tôt possible, dans 200 villes à travers le pays. Dans le même temps, l’entreprise compte conforter sa position sur le marché chinois en intégrant les achats, la production, la vente au détail ainsi que la recherche et le développement.

Que ce soit dans les régions côtières de l’Est du pays (autrement dit, les plus développées) ou les régions du Centre et de l’Ouest, on observe de profonds changements dans l’utilisation de l’investissement étranger. Un fonctionnaire en charge de cette question au ministère chinois du Commerce nous a indiqué que sur les cinq dernières années, la Chine demeure le pays dans le monde attirant le plus les investissements étrangers, des fonds qui jouent un rôle toujours plus positif sur l’économie et la société chinoises. Dans le même temps, la structure industrielle chinoise a été optimisée de façon évidente. En 2017, le secteur des hautes technologies en Chine a absorbé un montant réel d’investissements étrangers en hausse de 61,7 % par rapport à l’année précédente, représentant ainsi une part de 28,6 %.

Selon Zhang Yansheng, chercheur en chef au think tank China Center for International Economic Exchanges, la Chine, à l’instar du monde entier, se trouve actuellement face à des profonds changements et ajustements majeurs, en conséquence de quoi, la fenêtre d’opportunité d’autrefois se ferme progressivement. La Chine doit asseoir de nouveaux avantages compétitifs par le biais de la réforme et de l’innovation pour devancer ses concurrents mondiaux. Dans ce contexte, les investisseurs étrangers en Chine ne feront que réajuster leur positionnement, mais n’iront pas jusqu’à quitter le marché chinois fort dynamique.

Des avantages institutionnels attractifs pour l’investissement étranger

En septembre 2017, le Programme sur la facilitation des investissements entre les BRICS a été approuvé par les dirigeants des pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) lors du Sommet de Xiamen, devenant le premier accord traitant spécifiquement de la facilitation de l’investissement global. Plus tôt, au sommet du G20 organisé à Hangzhou en septembre 2016, les Principes directeurs du G20 pour l’élaboration de politiques d’investissement à l’échelle mondiale ont été adoptés, formant le premier cadre réglementaire au monde en matière d’investissement multilatéral, qui vient ainsi combler certains vides juridiques dans ce domaine.

Comme le démontrent ces événements, la Chine commence à participer activement à la gouvernance économique mondiale ainsi qu’à la formulation de règles économiques et commerciales internationales, afin de contribuer à la libéralisation et à la facilitation de l’investissement, à l’heure où l’économie mondiale apparaît de plus en plus incertaine.

Ces dernières années, le ministère chinois du Commerce accélère ses efforts pour capter les investissements étrangers. Premièrement, il élargit l’ouverture sur l’extérieur. Par deux fois, il a révisé le Catalogue d’orientation des investissements étrangers par secteurs d’activité, réduisant à 63 le nombre de mesures restrictives. Il a aussi amendé à deux reprises le Catalogue des secteurs privilégiés pour les investisseurs étrangers dans les régions du Centre-Ouest, y ajoutant 228 articles destinés à stimuler l’investissement étranger. Deuxièmement, il accélère la réforme du système de gestion des investissements étrangers, pour qu’à l’échelle du pays, la création et la modification (fusion ou scission, par exemple) des entreprises à capitaux étrangers non soumises à des mesures spéciales soient simplifiées. En effet, le « système d’approbation au cas par cas » appliqué depuis quarante ans est remplacé par un « système de simple enregistrement », afin de promouvoir considérablement la facilitation de l’investissement étranger. Troisièmement, il continue de promouvoir la construction de zones pilotes de libre-échange. Il a formé une configuration suivant le principe du « vol des oies sauvages » (une oie en chef de file guide les autres, en renfort sur les côtés) à travers le modèle « 1+3+7 » (une zone de libre-échange aménagée à Shanghai en 2013 ; trois zones complémentaires créées à Tianjin, dans le Fujian et le Guangdong en 2015 ; sept nouvelles zones créées en 2017). Il a introduit des nouveautés institutionnelles audacieuses dans les domaines du commerce, de l’investissement, de la finance et de la supervision pendant et après l’implantation. 123 expériences pilotes pour la réforme ont ainsi vu le jour et devraient être imitées dans tout le pays. Quatrièmement, il travaille à promouvoir la construction de zones de développement d’échelon national pour accélérer la transformation et la modernisation. La Direction générale du Conseil des affaires d’État a publié successivement deux documents politiques majeurs, précisant les fonctions et l’orientation du développement dans la nouvelle ère. Les zones de développement économique nationales sont devenues un moteur puissant du développement économique de la Chine, un support important pour l’ouverture sur le monde extérieur et une zone d’essai pour la réforme des mécanismes institutionnels. Parallèlement, des progrès ont été réalisés dans l’établissement de mécanismes d’ouverture sur les pays le long de la frontière, notamment avec celui des zones de coopération économique frontalière.

Des opportunités à saisir en Chine

À Beijing, dans le quartier de Zhongguancun surnommé la « Silicon Valley chinoise », se trouve le siège de Microsoft Chine, où de nouvelles décisions d’investissement sont prises presque tous les mois.

Bien que la société Microsoft existe depuis 43 ans et qu’elle se soit implantée en Chine il y a déjà 26 ans, le personnel de Microsoft Chine aime qualifier son entreprise de « startup ». Il faut dire que face à l’émergence des nouvelles sciences et technologies, telles que le Cloud computing, le Big data, l’Internet des Objets ou l’intelligence artificielle, Microsoft explore plus profondément le marché chinois actuellement en pleine transition.

Selon Alain Crozier, vice-président de Microsoft International et Président-Directeur Général (PDG) de Microsoft pour la région Grande Chine, partout, en Chine comme dans le reste du monde, la dernière révolution industrielle représentée par la transformation numérique apporte des opportunités de développement inédites, et ce quels que soient les secteurs. Microsoft s’empresse de créer un écosystème de partenaires dynamiques, afin d’accueillir avec les clients chinois ces nouvelles occasions.

Pour dire vrai, ces quarante dernières années, les entreprises à capitaux étrangers ont tiré de généreux bénéfices du gigantesque marché et des ressources de haute qualité offerts par la Chine ; mais la Chine s’est frayé sa propre voie de développement également en faisant appel à l’investissement étranger pour s’élancer sur sa voie de développement unique. Toutefois, en ce moment, avec l’évolution du contexte économique mondial et l’entrée de l’économie chinoise dans la « nouvelle normalité » caractérisée par une croissance moyennement rapide, une question a fait l’objet de vifs débats : la Chine a-t-elle encore besoin de l’investissement étranger ?

Le président Xi Jinping a souligné en plusieurs occasions : « L’ouverture sur le monde extérieur est une politique fondamentale de notre pays : nous devons y adhérer et même, y adhérer plus fermement ». Et d’ajouter : « La porte ouverte de la Chine ne se refermera pas. »

Selon les dernières statistiques du ministère chinois du Commerce, en 2017, 35 652 entreprises à capitaux étrangers ont été créées en Chine, soit une augmentation de 27,8 % sur un an ; l’investissement étranger réel a atteint 877,56 milliards de yuans, soit une hausse de 7,9 % sur un an.

L’investissement étranger continue d’écrire un chapitre chinois

« Deloitte, qui investit en Chine depuis déjà 100 ans, a été témoin des changements colossaux intervenus dans l’environnement d’investissement chinois. Surtout au cours des dernières années, aussi bien l’environnement des investissements matériels que l’environnement des investissements immatériels s’améliorent chaque jour davantage dans le pays », a noté Jiang Ying, vice-présidente de Deloitte Chine.

En septembre 2017, lorsque Deloitte a célébré le 100e anniversaire de son arrivée sur le marché chinois, il a annoncé un plan d’investissement stratégique d’un montant total de 200 millions de dollars, destiné massivement à la formation du personnel et au renforcement des capacités. Jiang Ying a expliqué qu’au moment même où s’accélère la transformation des entreprises et de l’économie chinoises, l’initiative de construction des nouvelles Routes de la Soie rapproche la Chine du monde. De ce fait, Deloitte s’emploie à proposer, à long terme, des services de qualité à long terme sur le marché chinois, affichant une pleine confiance dans l’avenir de ce marché.

Cette confiance, elle émane d’une compréhension in extenso du marché chinois et d’un jugement rationnel, mettant en évidence les atouts du marché chinois qui a encore de quoi séduire les investisseurs. Selon les données fournies par la Chambre de commerce américaine à Shanghai, en 2016, 77 % des sociétés américaines installées en Chine interrogées ont confié avoir engrangé des bénéfices en Chine. Selon les données transmises par la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine, 71 % des entreprises sondées ont rapporté qu’en 2016, le total de leurs bénéfices avant impôt réalisés en Chine en 2016 s’approchait du record atteint en 2011 et 51% des répondants prévoient d’étendre l’ampleur de leurs opérations en Chine.

Long Guoqiang, directeur adjoint du Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d’État, a affirmé que la Chine reste l’un des territoires les plus attractifs au monde en matière d’investissement. Son charme s’explique par plusieurs facteurs : l’énorme pouvoir d’achat et la demande des consommateurs en augmentation constante ; les infrastructures exhaustives et le système de soutien industriel complet ; la libération progressive du potentiel des réserves des ressources humaines ; un environnement économique et social stable ; une politique d’ouverture sur le monde extérieur progressivement renforcée ; l’innovation et la réforme intensifiées dans les mécanismes institutionnels. Néanmoins, face au marché chinois en pleine mutation, les entreprises à capitaux étrangers doivent se montrer réactives pour saisir les opportunités, au lieu de simplement constater les changements qui leur sont défavorables, comme le retrait des politiques préférentielles (sur le plan fiscal notamment) et l’affaiblissement des avantages traditionnels de la Chine.

D’après un fonctionnaire chargé des investissements étrangers auprès du ministère chinois du Commerce, le ministère du Commerce fera le nécessaire pour coordonner pleinement la mise en œuvre de la Circulaire du Conseil des affaires d’État relative à certaines mesures pour accroître l’ouverture sur le monde extérieur et l’utilisation des investissements étrangers et d’autres politiques, en vue d’élargir l’ouverture. Il s’efforcera de construire des vastes platesformes d’investissement, notamment des zones pilotes de libre-échange, pour assurer un meilleur service aux investissements étrangers entrant en Chine et créer un environnement d’investissement plus accueillant.

Selon des initiés professionnels, à l’heure de la restructuration et de la montée en gamme de son industrie, la Chine doit éviter toute délocalisation de la chaîne industrielle. Dans le même temps, il lui faut accélérer sa planification et son positionnement industriels. Il y a lieu de promouvoir l’instauration d’un environnement commercial et réglementaire favorable au développement du secteur manufacturier de pointe et du secteur des services modernes dans l’Ouest du pays, pour promouvoir la transformation des idées dans les régions du Centre et de l’Ouest et renforcer l’ouverture. Il est urgent de perfectionner encore les conditions industrielles pour le développement économique régional, d’accélérer la transformation de la chaîne industrielle et de former des ensembles d’investissements étrangers en ligne avec la planification industrielle.

Pour conclure, le socialisme aux caractéristiques chinoises est récemment entré dans une nouvelle ère, annonçant l’avènement d’un marché chinois plus ouvert, équitable, libre et favorable. Par conséquent, l’investissement étranger continuera de croître avec le marché chinois et d’écrire, comme dans le passé, des chapitres nouveaux sur l’innovation et le développement chinois.

*WU LI est journaliste pour le quotidien International Business Daily.

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