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L’Eurasie à vélo

2025-11-04 10:43:00 Source: La Chine au présent Auteur: XU YING, membre de la rédaction
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Un cycliste belge réalise un voyage en tricycle électro-solaire de Bruxelles à Shanghai. 

Claude Brouir franchit la ligne d’arrivée au Consulat de Belgique à Shanghai, le 31 août 2025 

Le 30 août, Claude Brouir, cycliste belge dans sa soixantaine, est arrivé à Shanghai, achevant son projet Bike2Shanghai, une aventure transcontinentale de quatre mois. Contrairement à un périple cycliste classique, Claude Brouir a voyagé à bord d’un tricycle personnalisé électro-solaire.

Aventurier en vélo solaire

Cycliste passionné de vélo de course classique depuis le début des années 2000, Claude Brouir, a vécu un tournant en 2017 avec la découverte de l’écomobilité. Cette année-là, particulièrement éprouvante en raison d’un travail insatisfaisant et d’un diagnostic de cancer, il a ressenti le besoin de prendre du recul et d’entreprendre un voyage de réflexion. C’est à cette période qu’un type de vélo singulier a capté son attention : un jeune Français utilisait un vélo à trois roues, doté d’un siège et d’une petite remorque alimentée par un panneau solaire. En raison de son état de santé, cette configuration, alliant confort et assistance énergétique, lui semblait bien plus adaptée.

En 2018, Claude s’est lancé dans un périple de 5 000 km, reliant les capitales des pays fondateurs de l’Europe : Bruxelles, Amsterdam, Berlin, Rome, Paris et Luxembourg. Cette aventure lui a permis d’explorer davantage et de prendre conscience qu’il n’était pas tout seul à avoir choisi ce mode de transport. La communauté « The Sun Trip », initiée à Lyon en France, regroupe les passionnés de vélos solaires et vise à valoriser les valeurs de l’écomobilité par divers moyens, notamment l’organisation des rallyes cyclistes dans différents pays.

Au cours de ces rencontres, il a pu échanger des techniques d’assemblage de vélos avec d’autres cyclistes. En 2020, refusant le confinement imposé par la pandémie, il a acheté un vélo électro-solaire pour poursuivre ses explorations. Son vélo, conçu sur mesure par un vélociste spécialisé en France, combine un châssis, un moteur, des batteries et un toit solaire, lui offrant une parfaite autonomie.

Visite du Musée du site archéologique de la cité antique de Beiting dans le district de Jimsar (Xinjiang)

Un périple minutieusement orchestré

L’idée du voyage transcontinental est née du désir de rendre visite à son fils résidant en Chine. Dès septembre 2024, Claude a commencé à élaborer méticuleusement un itinéraire à travers l’Europe et l’Asie. Ce parcours audacieux, s’étendant de la Belgique à la Chine via la Russie et le Kazakhstan, représente une distance colossale de 12 000 km.

Parallèlement à cette préparation logistique, il a réussi à établir des contacts avec des passionnés chinois lors d’un événement de cyclisme solaire organisé par The Sun Trip en novembre 2024, dans le Guangdong. Cette première immersion en Chine lui a permis de traverser toute la province à vélo électro-solaire avec des Suntrippeurs locaux.

Pour cette aventure eurasiatique d’envergure, Claude a amélioré son vélo électrique en ajoutant un second moteur, une batterie supplémentaire et un toit solaire additionnel. Ces modifications ont été cruciales pour garantir une autonomie suffisante et une puissance adéquate, notamment pour l’ascension des reliefs montagneux chinois. Grâce à son tricycle sur-mesure, il ambitionnait de maintenir une vitesse moyenne de 22 à 25 km/h sur son parcours et de faire 100 km par jour.

Son expérience de voyage à vélo en 2018 lui a enseigné une leçon précieuse : il est important d’oser faire le premier pas. « En fait, j’ai ressenti de la peur avant de partir en 2018 plus qu’en 2025, même si le voyage de cette année m’emmène plus loin et dans des pays encore plus inconnus », confie-t-il.

L’achèvement du rêve

Tout au long de son périple, Claude a pu compter sur un réseau de soutien impressionnant et sur la bienveillance de nombreuses personnes. L’Ambassade de Chine à Bruxelles a marqué le coup d’envoi en organisant une cérémonie officielle de départ le 19 avril. Lors de son passage en Russie, il a bénéficié de l’aide précieuse de ses amis.

Ses relais se sont étendus jusqu’en Asie : un cycliste chinois rencontré lors de l’événement de The Sun Trip à Guangzhou s’est porté volontaire pour l’accompagner sur une partie du trajet. Ce dernier l’a rejoint à Tacheng (Xinjiang) le 30 juin, juste à la frontière entre la Chine et le Kazakhstan, et est resté à ses côtés pendant quinze jours. Un autre cycliste et son fils l’ont bientôt rejoint, formant un trio qui a roulé pendant cinq semaines à partir de Lanzhou. « J’avais des points d’appui un peu partout », se remémore-t-il.

Dès son entrée dans le Xinjiang, il a été confronté à un relief nettement plus montagneux, qui rendait le paysage particulièrement attrayant. Il évoque le souvenir de journées passées à travers des décors si variés qu’ils semblaient appartenir à une autre planète : « je me croyais sur Mars », s’exclame-t-il. Après avoir traversé les provinces du Gansu, du Shaanxi, du Henan, de l’Anhui, du Jiangsu avant d’atteindre Shanghai, il confie qu’il a une préférence pour la beauté brute et naturelle de l’ouest de la Chine. Il cite notamment le Gansu pour ses splendides panoramas montagneux et les variations chromatiques époustouflantes qu’il a pu observer au coucher du soleil.

Le périple n’a pas été exempt d’imprévus. Des incidents mécaniques sont survenus, nécessitant des ajustements, notamment l’abandon de la remorque et de son toit solaire, ce qui a entraîné des recharges de batterie plus fréquentes et l’allègement du chargement par l’envoi de bagages jugés superflus à son fils. « On dit souvent qu’on a peur de crever, donc on prend des pneus. Mais en fait, on se charge de trop », explique-t-il. Il a également dû faire face à des soucis de santé imprévus en cours de route : souffrant du dos, il a notamment fait une séance d’acupuncture dans une clinique à Urumqi (Xinjiang).

Au fil de sa traversée de la Chine, Claude a été frappé par la prédominance et la diversité des petits véhicules, qu’il s’agisse de vélos ou de scooters. Il a particulièrement noté l’adaptation des infrastructures routières à ces moyens de transport : des avenues larges dédiées aux automobiles côtoient des voies spéciales pour les véhicules plus légers. Cela a grandement favorisé son sentiment de sécurité tout au long de ses déplacements.

Le 30 août, il est arrivé à Shanghai, marquant l’aboutissement triomphal de son projet ambitieux. Par la suite, Claude a prolongé son séjour en Chine pendant trois semaines, sillonnant différentes métropoles pour s’immerger dans les multiples facettes culturelles et les spectacles variés qu’offre le pays.

 

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