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Il est temps de joindre le geste à la parole

2024-01-12 16:41:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA MIAOMIAO
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La COP28 parvient à un consensus sur le premier bilan mondial de l’Accord de Paris, à Dubaï, le 13 décembre 2023. 

Les chiffres ne sont que la partie émergée de l’iceberg et la communauté internationale doit accélérer sa réponse commune à la crise climatique. Le 30 novembre, à un mois de la fin de l’année, l’Organisation météorologique mondiale a qualifié les 12 mois de l’année 2023 de période la plus chaude en près de 175 ans de recueil de données climatiques. « L’ère du réchauffement climatique est terminée et celle de l’ébullition mondiale est arrivée », a déclaré le secrétaire général de l’ONU António Guterres lors d’une conférence de presse en juillet dernier, après que les scientifiques ont confirmé que ce mois était alors en passe de devenir le plus chaud jamais enregistré dans l’histoire.

Fin septembre 2023, on avait enregistré 86 jours avec des températures supérieures de 1,5 °C aux niveaux préindustriels. Septembre a été le mois le plus chaud jamais enregistré, avec des températures moyennes mondiales jusqu’à 1,8 °C au-dessus des niveaux préindustriels, selon le Rapport sur les écarts d’émissions 2023, publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) avant la 28e session de la Conférence des Parties (COP28) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Dubaï, aux Émirats arabes unis. « Nous avançons à petits pas, beaucoup trop lentement pour sortir d’un monde instable qui manque de résilience, pour trouver les meilleures réponses aux impacts complexes [du changement climatique] auxquels nous sommes confrontés », a déclaré le secrétaire exécutif de l’ONU sur le changement climatique Simon Stiell lors de la cérémonie d’ouverture de la COP28 le 30 novembre.

Le président de la COP28, Sultan Ahmed Al Jaber, a sonné l’alarme, disant que « nous avons environ six ans avant d’épuiser la capacité de la planète à faire face à nos émissions, avant de dépasser la limite de 1,5 degré », une limite qui avait été convenue dans l’Accord de Paris de 2015 visant à maintenir le réchauffement climatique bien sous la barre des 2 degrés, et de préférence à 1,5 degré, par rapport aux niveaux préindustriels.

La COP28 a attiré l’attention du monde entier pendant deux semaines, car elle a marqué la conclusion du Bilan mondial, la toute première évaluation sur deux ans des progrès collectifs au niveau mondial pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. L’évaluation a servi non seulement à examiner et à dresser le bilan des progrès réalisés jusqu’à présent, mais aussi à fournir à la communauté internationale l’occasion de parvenir à un consensus sur la gouvernance climatique et à établir une base scientifique permettant aux décideurs politiques d’exhorter les pays à intensifier leurs actions, a déclaré Wang Ruibin, directeur adjoint du Département de l’économie mondiale et du développement à l’Institut chinois des études internationales.

Les pays ne déploient pas suffisamment d’efforts en termes de gouvernance climatique et des actions supplémentaires sont nécessaires, a déclaré Zhang Zhongxiang, doyen fondateur et professeur distingué de l’École d’économie Ma Yinchu de l’Université de Tianjin, et directeur de l’Académie chinoise de l’énergie, de l’environnement et de l’économie industrielle, ajoutant que les pays développés en particulier doivent remplir leurs engagements et obligations dans le cadre de l’Accord de Paris, et assurer la mise en œuvre d’actions concrètes pour atténuer l’impact négatif du changement climatique.

 

Le panda géant gonflable devant le pavillon chinois à la COP28, à Dubaï (Émirats arabes unis), le 5 décembre 2023

Des mesures pour limiter le réchauffement climatique

La COP27 en Égypte en 2022 s’était clôturée sur un accord révolutionnaire visant à fournir un financement « pour pertes et dommages » aux pays vulnérables durement touchés par les catastrophes climatiques. Il s’agissait d’une demande de longue date émanant des pays en développement confrontés aux coûts de la dévastation provoquée par des phénomènes météorologiques extrêmes toujours plus nombreux, tels que les sécheresses, les inondations et l’élévation du niveau de la mer.

Le jour de l’ouverture de la COP28, plusieurs pays, menés par les Émirats arabes unis, ont pris des engagements financiers auprès du fonds. Cela marque un progrès dans une certaine mesure, a déclaré M. Wang. Mais les fonds récoltés sont loin d’être suffisants pour répondre aux besoins des pays en développement, qui subissent de plein fouet la crise climatique. « La manière d’allouer correctement les fonds à ces pays vulnérables reste à négocier. »

Le 1er décembre, lors d’une session spéciale du Sommet mondial de l’action pour le climat tenue pendant la conférence, les délégués ont signé une déclaration historique, la Déclaration de la COP28 aux Émirats arabes unis sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique. Le système alimentaire industriel est en effet responsable d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre et de 15 % de l’utilisation de combustibles fossiles, a déclaré Lim Li Ching, coprésidente du Groupe international d’experts sur les systèmes alimentaires durables, et chercheuse au Third World Network, un réseau d’organismes internationaux indépendants à but non lucratif et de personnes impliquées dans les questions liées au développement, aux pays en développement et aux questions Nord-Sud. Une étude sous l’égide de l’ONU en 2021 avait également confirmé que plus d’un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre causées par l’activité humaine pouvaient être attribuées à la manière dont nous produisons, transformons et emballons les aliments.

L’approbation de la déclaration de Dubaï contribuera à renforcer les systèmes alimentaires, à assurer la résilience au changement climatique, à réduire les émissions mondiales et à contribuer à la lutte mondiale contre la faim, conformément à l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, selon un rapport de l’agence de presse Xinhua.

Selon M. Wang, il s’agit d’un nouveau pas en avant dans la lutte contre le changement climatique puisque la COP28 a finalement posé sur la table les questions liées à l’alimentation. « Nos efforts précédents ciblaient principalement les activités industrielles, mais si nous ne coopérons pas pour prendre des mesures de réduction des émissions des systèmes alimentaires, cela annulera en réalité de nombreux efforts dans d’autres domaines. »

En novembre, la Chine et les États-Unis avaient publié la Déclaration de Sunnylands sur le renforcement de la coopération pour faire face à la crise climatique, réaffirmant leur engagement à travailler ensemble et avec d’autres pays pour faire face à la crise climatique. Les deux pays sont convenus de renforcer leur coopération en matière de transition énergétique, en réduisant les émissions de méthane et de gaz à effet de serre autres que le CO2, afin de lutter conjointement contre le réchauffement climatique, selon le communiqué.

Lors de la COP28, Xie Zhenhua, l’envoyé spécial chinois pour le changement climatique, a également souligné la nécessité urgente d’une coopération internationale pour renforcer la capacité des pays en développement à contrôler les émissions de méthane, un autre facteur majeur du réchauffement climatique à côté du CO2, auprès de l’envoyé spécial du président américain pour le climat, John Kerry, qui a appelé à l’unité mondiale et à l’action. MM. Zhang et Wang ont tous deux mentionné le potentiel de coopération en matière de contrôle du méthane, affirmant que la conclusion d’un accord entre la Chine et les États-Unis sur la réduction des émissions de méthane pouvait être considérée comme l’une des réalisations substantielles de la conférence de cette année. Cette coopération fera gagner à la communauté internationale un temps précieux pour réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre.

 

Les habitants du village de Chamwana Muma, au Kenya, traversent la rivière Tana en crue sur un pont de fortune, le 15 novembre 2023.

La Chine, bon élève dans les énergies renouvelables

Tout au long de la COP28, les fabricants chinois de véhicules à énergies nouvelles (VEN) Higer et BYD ont fourni des services de navettes électriques aux participants, un exemple du développement dynamique du secteur chinois des énergies nouvelles et de sa contribution à la gouvernance climatique mondiale au cours des dernières années. La production et les ventes de VEN en Chine se classent en effet au premier rang mondial, représentant plus de la moitié du total mondial, avec plus de 18 millions de véhicules utilisés.

La Chine vise à plafonner ses émissions de CO2 avant 2030 et à atteindre la neutralité carbone avant 2060. Le Rapport 2023 sur les politiques et les actions de la Chine pour lutter contre le changement climatique a montré que les émissions de CO2 du pays par unité de PIB avaient chuté de plus de 51 % en 2022 par rapport à 2005.

Les réalisations de la Chine dans le développement des ressources énergétiques renouvelables ont été phénoménales et hors de Chine, il est sans doute difficile de réaliser l’ampleur du changement en cours, a déclaré à Xinhua Dominic Waughray, vice-président exécutif du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable. La capacité totale installée d’énergies renouvelables de la Chine a augmenté de 20,8 % sur un an pour atteindre 1,4 milliard de kilowatts fin octobre, selon les données de l’Administration nationale de l’énergie. Ce chiffre représentait 49,9 % de la capacité installée de production d’électricité du pays.

« La Chine joue un rôle clé dans la décarbonation de l’énergie que nous utilisons aujourd’hui », a déclaré à Xinhua le président de la COP28, Sultan Al Jaber, précisant que dans le monde, plus des trois quarts des panneaux solaires, environ 60 % des éoliennes et les trois quarts de toutes les batteries ion-lithium proviennent de Chine.

La balle est dans le camp des pays développés

En tant que grands émetteurs de carbone depuis la révolution industrielle, qui a commencé dans les années 1830 en Grande-Bretagne, les pays développés ont la responsabilité historique d’offrir leur aide aux pays en développement, les plus grandes victimes du changement climatique, a déclaré M. Wang.

Dans le cadre de la CCNUCC et de l’Accord de Paris, les pays développés doivent fournir une assistance financière, technologique et de renforcement des capacités aux pays en développement pour qu’ils s’adaptent au changement climatique et puissent atténuer ses impacts. Lors de la conférence sur le climat de Copenhague en 2009, ils se sont engagés à fournir 100 milliards de dollars de financement climatique par an jusqu’en 2020. En octobre 2021, la présidence britannique de la COP a suggéré que cet objectif serait atteint avant 2023. Mais cette promesse n’a toujours pas été tenue. « L’Europe, l’Amérique du Nord, le Japon et quelques autres pays parmi les plus développés du monde sont les pays qui sont à l’origine du problème », a déclaré à Xinhua Erik Solheim, ancien secrétaire général adjoint de l’ONU et ancien directeur exécutif du PNUE.

Selon un rapport publié en août sur le site NOAA Climate.gov, une plateforme américaine fournissant des données et des informations scientifiques sur la science climatique, l’adaptation et l’atténuation, « du point de vue de l’équité, les États-Unis, par exemple, ont libéré davantage de gaz à effet de serre à ce jour que la Chine ou l’Inde, les deux pays les plus peuplés du monde ». Ainsi, à titre de comparaison, la Chine et l’Inde sont arrivées sur le tard sur le plan de l’industrialisation, même si la Chine a remarquablement accéléré le rythme. Malgré cela, les deux pays sont restés derrière les États-Unis en termes d’émissions par personne et d’émissions cumulées totales. « Au rythme de la Chine de 11,47 gigatonnes par an en 2021, il faudrait environ 15 ans pour égaler la contribution historique des États-Unis. Au rythme de l’Inde de 2,71 gigatonnes par an en 2021, il faudrait environ 135 ans pour rattraper les États-Unis », indique le rapport.

Dans la réponse mondiale au changement climatique, les pays développés ont à la fois des responsabilités historiques à assumer tout en pouvant contribuer de manière réaliste, et ils doivent donc jouer un rôle plus actif et plus important, a déclaré M. Wang, faisant écho aux propos de M. Solheim. « Les grands discours sont désormais terminés », a asséné le ministre de l’Énergie du Malawi, Ibrahim Matola, lors de la COP28, ajoutant qu’il fallait désormais « joindre le geste à la parole ».

 

*MA MIAOMIAO est journaliste à Beijing Information.

 

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