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Explorer la beauté culturelle des ethnies chinoises

2023-04-28 16:07:00 Source:La Chine au présent Auteur:ZHOU LIN, membre de la rédaction
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Robert Adolf apprend la broderie de la queue de cheval – inscrit au patrimoine culturel immatériel national – avec une femme de l’ethnie shui dans le district autonome shui de Sandu (Guizhou). 

Peu d’étrangers se rendent compte que l’immense population chinoise est composée de 56 ethnies. Toutes ces ethnies ont leur propre coutume, architecture, vêtement et festival, qui sont très attrayants pour les étrangers comme Robert Adolf, un jeune Allemand né dans les années 1990 et venu en Chine après avoir obtenu son diplôme en 2017. Depuis son arrivée, il visite de nombreuses régions où vivent des ethnies minoritaires et présente leur culture au monde entier à travers des vidéos courtes. À ce jour, Adolf a vu la majestueuse rivière Nujiang dans le Yunnan, les magnifiques rizières en terrasses de Jiabang dans le Guizhou, écouté les chansons folkloriques mélodieuses de l’ethnie Dulong dans le Yunnan, suivi un cours de langue tujia à l’école ethnique d’Enshi dans le Hubei, et s’est fait couper les cheveux à la faucille dans le village de Basha dans le Guizhou.

Fasciné par la culture chinoise

Plus jeune, Adolf était fasciné par le kungfu et les vêtements dans le film d’animation Mulan de Disney, sorti en 1998. Il n’aurait jamais pensé qu’il travaillerait en Chine 19 ans plus tard.

« Mon ami tenait un café à Changde, dans le Hunan, et j’ai été invité à le visiter », a raconté Adolf. Il est tombé amoureux des baozi, pains chinois farcis cuits à la vapeur, le premier plat qu’il a goûté à son arrivée en Chine, et est même connu sous le nom de « Baozi allemand » depuis. « C’est tellement délicieux ! », s’est exclamé Adolf.

Le jeune homme s’est rapidement intégré à la vie locale. « J’étais curieux et je voulais tout essayer. » Il a goûté de nombreux plats chinois, notamment le zongzi, une sorte de papillote de riz gluant, la crêpe chinoise du Shandong, l’omelette au thé Pu’er et les nouilles de riz aux escargots de rivière de Liuzhou, dans la région autonome Zhuang du Guangxi. En tant qu’amateur de cuisine, il s’intéresse beaucoup à partager ses expériences sur les plateformes de vidéos courtes telles que TikTok.

Né dans un petit village près de Munich, dans le sud de l’Allemagne, il a une affinité naturelle pour la vie rurale. Après qu’il est arrivé en Chine, il est allé à la campagne pour découvrir et déguster des mets délicieux. Cette expérience lui permet de s’immerger dans la culture riche et colorée des ethnies chinoises. « Je n’ai même pas planifié mes voyages, j’ai simplement marché pour voir ce que je pouvais découvrir. Les endroits que j’ai visités étaient si beaux et les gens que j’ai rencontrés étaient si amicaux. Leur culture unique m’a profondément attiré », a-t-il déclaré.

À la frontière entre le Hebei et la région autonome de Mongolie intérieure, il a rencontré des Mongols et d’autres ethnies, et a appris plus tard qu’il y avait en fait 56 ethnies en Chine. « C’est incroyable ! Pourquoi ne pas montrer leur charme culturel au monde entier ? », s’est-il demandé, expliquant pourquoi il réalise des documentaires courts sur les ethnies chinoises.

Robert Adolf avec des habitants de l’ethnie lahu dans le village de Laodabao, à Pu’er (Yunnan)

Les charmes culturels ethniques

Adolf a commencé à faire des vidéos courtes en 2021. Il s’est aventuré dans les régions reculées du pays, filmant la culture et la vie des ethnies minoritaires. Il était accompagné de trois partenaires chinois, chargés du tournage, du montage et d’autres tâches. En septembre 2021, ils sont partis de Lianyungang (Jiangsu) et ont traversé le Hubei et le Guangxi en direction du Guizhou, capturant les us et coutumes des ethnies tujia, miao, dong, bouyei, yao, shui, entre autres.

« Les habitants locaux étaient très amicaux. Ils nous invitaient chez eux pour dîner ou boire du vin de riz, nous traitant comme des membres de leur famille », s’est-il souvenu.

« Notre premier arrêt dans le Guizhou a été un village où les Miao et les Dong vivent ensemble », a-t-il déclaré. Ce village est situé dans le canton de Jiabang, dans la préfecture autonome miao et dong de Qiandongnan (Guizhou). Lorsqu’ils sont arrivés, c’était la saison des récoltes. De vastes étendues de rizières brillaient comme un océan doré dans les vallées, entre lesquelles s’élevaient des maisons sur pilotis. Les habitants chantaient et dansaient en costumes ethniques. La scène était inoubliable.

« Dans le Guizhou, vous pouvez découvrir la vie colorée des ethnies, les coutumes folkloriques simples et leur riche vie spirituelle », a-t-il précisé, ajoutant qu’il a également été impressionné par l’hospitalité du peuple shui lors de sa visite dans le district autonome shui de Sandu. « Deux jumelles, Wang Minzhi et Wang Minxian, m’ont accueilli et m’ont serré dans leurs bras. » Elles sont brodeuses et utilisent les vidéos courtes pour retransmettre leur vie quotidienne et promouvoir les produits agricoles. Les généreuses jumelles lui ont offert en cadeau un précieux vêtement brodé à l’aide de crin de queue de cheval.

Cette broderie, dont l’histoire remonte à plus de 1 000 ans, est un trésor transmis de génération en génération des Shui et a été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel national. La matière première de cet artisanat est le crin de queue de cheval et les procédés de couture sont compliqués. Le produit fini est exquis et résistant, avec des caractéristiques ethniques distinctives, ce qui a valu à cet artisanat l’honneur d’être le « fossile vivant » de la broderie.

Pendant le tournage dans le Guizhou, Adolf a également participé aux célébrations du festival le plus important du peuple shui, le festival de Duan, soit le Nouvel An de cette ethnie, aussi connu pour être le « plus long festival ethnique du monde ». À cette occasion, les Shui vénèrent leurs ancêtres, chantent des chansons traditionnelles et assistent à des courses de chevaux. Les célébrations durent généralement près de deux mois.

« Chaque village cuisine à tour de rôle pour toute la communauté. Les gens s’assoient ensemble pour manger et boire, puis chanter et danser. C’est très amusant », a raconté Adolf.

La diversité des cultures ethniques et des festivités a amené Adolf et son équipe à modifier leur projet de tournage à plusieurs reprises. « Afin d’enregistrer pleinement les caractéristiques distinctives de chaque ethnie, nous devons faire des recherches à l’avance. Et nous avons besoin d’un peu de chance pour enregistrer certaines coutumes ou fêtes précieuses. »

Le festival de Guzang de l’ethnie miao est célébré tous les treize ans. Dans le village miao de Rongjiang, dans le Guizhou, l’équipe d’Adolf est arrivée juste à temps pour ce festival traditionnel, qui est l’occasion pour les Miao de rendre hommage à leurs ancêtres. Les célébrations comprennent une série de rituels, tels que l’offrande de bétail en sacrifice pour vénérer les ancêtres et la fabrication de tambours avec des peaux de vache. Les filles miao dansent en groupe au son du lusheng, une sorte de cornemuse qui joue un rôle important dans l’héritage ethnique des Miao. Pendant le festival qui dure un mois, une grande partie du temps est consacrée à la prière pour la paix et le bien-être de l’ethnie.

« Les gens s’habillent en costumes traditionnels, boivent et dansent en jouant des instruments à vent. Nous avons été invités à les rejoindre », a raconté Adolf. Son équipe a modifié leur projet initial qui était de rester une semaine dans chaque village et y ont plutôt passé un mois pour célébrer et enregistrer la fête traditionnelle la plus mémorable et la plus longue du peuple miao.

Sans filtres sophistiqués ni scénarios préparés à l’avance, les documentaires courts publiés par Baozi allemand ont reçu un grand nombre de vues. « Une vidéo courte présentant des costumes miao a été vue par 19 millions de personnes sur TikTok », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il ne filmait pas pour obtenir des vues, mais plutôt pour enregistrer les vraies histoires des gens.

Le déclic pour la Chine

Adolf a confié qu’il ne s’était pas fixé de calendrier pour ses vidéos courtes, et qu’il continuerait son projet jusqu’à ce qu’il ait filmé les 56 ethnies chinoises.

Bien que la plupart des villages qu’il a visités soient situés dans des montagnes et des forêts reculées, Adolf a constaté avec surprise que les autorités locales avaient pavé les routes et mis l’eau courante, l’électricité, les toilettes et les cuisines à la disposition de tous les ménages. On trouve également des écoles publiques avec des terrains de sport. D’après ses déclarations, de nombreux villages exploitent le potentiel de leur culture ethnique diversifiée pour développer le tourisme rural. Des entreprises, en augmentant leurs revenus, contribuent à la transmission de l’artisanat traditionnel des populations locales. D’ailleurs, les jeunes qui avaient quitté leur village natal pour trouver un emploi dans les grandes villes sont revenus et ont créé des entreprises.

« En Chine, la vie à la campagne est pratique, car les supermarchés et les points de stockage de colis sont omniprésents », a expliqué Adolf. L’une de ses vidéos courtes sur une dame chinoise âgée vendant des patates douces cuites au four a eu plus d’un million de vues à l’étranger. « Les étrangers sont surpris par la facilité des paiements en ligne à la campagne. La connexion internet est vraiment bonne ici. En Allemagne, les gens utilisent encore des cartes de crédit pour faire leurs courses, et la mauvaise connexion internet les oblige parfois à payer en liquide », a-t-il déclaré.

En outre, Adolf a remarqué les grandes différences entre la Chine et l’Allemagne en termes de voisinage et de relations interpersonnelles. « Dans les villages allemands, les familles se concentrent sur leurs propres affaires plutôt que de communiquer fréquemment avec leurs voisins. Les villageois chinois sont plus accueillants et accommodants. Ils font souvent la fête et organisent des cérémonies ensemble et sont toujours prêts à donner un coup de main », a-t-il souligné.

« Les Chinois sont chaleureux et hospitaliers, et beaucoup d’entre eux mènent une vie colorée. C’est très différent de ce que dépeignent les médias étrangers. Mes parents et amis en Allemagne sont impatients de visiter la Chine », a déclaré Adolf, qui espère qu’un jour, les gens verront de leurs propres yeux la véritable Chine.

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