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La Chine et l’ONU fêtent 50 ans de relations et réimaginent leur avenir commun

2021-09-30 11:40:00 Source:La Chine au présent Auteur:SIDDHARTH CHATTERJEE
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Le 14 septembre 2021 marque la clôture de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies et l’ouverture de la 76e session à New York.

 

La Chine a été l’un des architectes des Nations Unies et a été le premier signataire de la Charte des Nations Unies à San Francisco en 1945.

 

Mais ce n’est qu’en octobre 1971 que la représentation de la Chine à l’ONU, à l’époque menée par Qiao Guanhua, a repris. Dès lors, l’ONU a eu le grand privilège de voir la Chine accomplir l’une des plus grandes périodes de progrès socio-économique de l’histoire du monde et de la soutenir dans cet accomplissement. Aujourd’hui, à l’occasion du 50e anniversaire de la Chine à l’ONU, j’ai l’honneur de servir en tant que coordinateur du système des Nations Unies, un poste que j’occupe depuis le début de cette année.

 

Je ne suis arrivé que récemment en Chine, et je commence à peine à comprendre ce pays riche de plus de 5 000 ans de civilisation, mais je suis fier de voir que l’ONU en Chine a eu le privilège de façonner les profondes transformations économiques et sociales qui se sont produites depuis la réforme et l’ouverture, et d’assister à ces transformations.

 

Alors que nous célébrons un demi-siècle de coopération, une question se pose naturellement : quelle direction maintenant pour les Nations Unies et la Chine?

 

Ceci est une question importante, car la Chine et le monde sont à un tournant critique. On sort petit à petit de la pandémie de COVID-19, mais de nombreux pays luttent toujours avec beaucoup de difficultés. On fait face aux menaces du changement climatique, avec des records de chaleur, d’incendies, de tempêtes et d’autres catastrophes naturelles. Pendant cette « Décennie d’action », on tient le compte à rebours pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

 

Le leadership de la Chine en matière de développement au cours des dernières décennies me donne confiance : nous pouvons accomplir des choses bien plus grandes encore dans les années à venir.
 

 

Le développement économique inédit de la Chine

 

En 1978, la politique de réforme et d’ouverture de Deng Xiaoping a commencé à transformer la nation, comme en témoigne, par exemple, la ville de Shenzhen (Guangdong), qui est passée, en une seule génération, d’un village de pêcheurs sur le delta de la rivière des Perles à un pôle international de recherche et d’innovation.

 

Et en 1979, la Chine a choisi d’accepter l’aide au développement de l’ONU, tout en tirant des leçons de sa longue expérience en matière de réduction de la pauvreté et de croissance industrielle et agricole.

 

Le succès de la Chine depuis plus de 40 ans a été tout simplement miraculeux. Durant cette période, la Chine a sorti plus de 750 millions de personnes de la pauvreté absolue. Elle a investi dans la santé publique et l’éducation, en investissant dans le capital humain, avec pour résultat une main-d’œuvre plus heureuse et en meilleure santé, qui a contribué à la croissance économique. La Chine est aussi devenue le centre manufacturier du monde, basé sur un modèle de croissance d’investissements étrangers, de fabrication à forte intensité de ressources de main-d’œuvre bon marché et d’exportations. Enfin, elle a multiplié son PIB par habitant, passant de 180 dollars en 1979 à un montant incroyable de 12 000 dollars aujourd’hui.

 

Les signes de ces progrès ne sont pas seulement évidents dans les statistiques, mais également dans les questions de qualité de vie au quotidien. Partout en Chine, les caractéristiques de l’économie de marché sont désormais visibles, avec des boutiques opulentes de marques de luxe, étrangères aussi bien que nationales. C’est sans comparaison avec ce que j’ai vu lorsque j’étais un jeune garçon grandissant près du quartier chinois de ma ville natale de Kolkata, en Inde, bien que je m’en souvienne avec tendresse comme d’un dédale de ruelles et d’allées étroites de marchés alimentaires, des hommes âgés jouant à des jeux de société dans les parcs, en dessous de panneaux avec des caractères chinois.

 

Par exemple, à Beijing au début des années 1980, le chou était souvent le seul légume sur les menus. Avec l’aide de l’agence des Nations Unies au développement de la Chine – en soutenant la diversification des légumes locaux et en introduisant de nouveaux légumes de l’étranger, tels que le brocoli – bien plus de produits sont désormais disponibles sur le marché.

 

Cet énorme succès se poursuit. Le PIB par habitant de la Chine devrait plus que doubler d’ici 2025, atteignant plus de 25 000 dollars, ajusté en fonction du pouvoir d’achat. L’économie en plein essor du pays devrait lui permettre de dépasser 56 pays dans le classement mondial du revenu par habitant au cours de ce quart de siècle (jusqu’en 2025), selon les projections du Fonds monétaire international.

 

Faisant figure d’autorité en la matière, le professeur Jeffrey Sachs, défenseur des ODD aux Nations Unies et directeur du Centre pour le développement durable de l’Université de Columbia, a qualifié la Chine « d’inspiration » en ce qui concerne le contrôle de la pandémie et la fin de la pauvreté.

 

Ces progrès sont d’autant plus remarquables compte tenu du coup que la pandémie a porté à l’économie mondiale. La générosité et le leadership de la Chine sur ce front sont louables.

 

Lors du 9e Forum mondial pour la paix de Beijing, Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, a annoncé l’intention du pays de « construire une ‘‘Grande Muraille d’immunité’’ » pour lutter contre la pandémie de COVID-19.

 

Pourtant, des défis demeurent. Comme pour toute économie à ce stade de développement, la poursuite incessante d’une croissance élevée atteint ses limites naturelles, et la Chine est confrontée à de nouveaux défis économiques, sociaux et environnementaux. 
 
 
De nouvelles priorités pour l’Agenda 2030 et au-delà

 

Les ODD doivent être atteints d’ici 2030, et nous sommes maintenant dans ce qu’on appelle la « Décennie d’action ». Je vois trois domaines pour une coopération étroite à ce stade critique.

 

Premièrement, un nouveau modèle de développement durable. Le gouvernement reconnaît une croissance économique plus lente comme la « nouvelle normalité ». L’évolution des réalités démographiques, du travail et des investissements pose de nouveaux obstacles en ce qui concerne la sécurité alimentaire, les inégalités largement répandues et le rapport coût-efficacité des soins de santé universels. Dans une société post-xiaokang (modérément prospère), la Chine doit adopter des innovations et des services qui favorisent un progrès équitable et inclusif, confortant l’héritage d’une expansion rapide, afin d’atteindre les ODD et ne laisser personne de côté.

 

Deuxièmement, le changement climatique. En raison de sa population et de son économie importantes, la Chine est le plus grand émetteur de dioxyde de carbone, responsable d’un quart des émissions mondiales. Ayant reconnu les coûts environnementaux de ce modèle de développement, le président Xi Jinping a fixé une forte ambition pour la Chine, celle d’atteindre son niveau le plus élevé d’émissions avant 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Cet énorme exploit nécessitera une transition massive dans la façon dont l’économie de la Chine fonctionne aussi bien que dans la la qualité de vie de sa population. Des changements profonds, rapides et complexes dans les investissements et les technologies seront nécessaires.

 

Troisièmement, le multilatéralisme. La Chine est un champion des efforts multilatéraux pour relever les défis mondiaux. La Chine a la volonté, la connaissance et les ressources pour contribuer de manière importante aux ODD et se positionner comme un membre exceptionnel de la communauté des nations. Aujourd’hui, la Chine est le deuxième contributeur au budget de maintien de la paix de l’ONU, et elle a envoyé plus de soldats de la paix dans les missions de l’ONU que tout autre membre permanent du Conseil de sécurité. La Chine a également joué un rôle essentiel dans la formation du consensus nécessaire pour les ODD et l’Accord de Paris.

 

À l’avenir, les efforts devraient mettre l’accent sur les initiatives qui élargissent l’accès aux vaccins, accordent un allégement de la dette aux pays à faible revenu et fournissent un financement durable pour les efforts en matière d’infrastructure et de climat.

 

La Chine et les Nations Unies

 

La famille des Nations Unies en Chine soutient la vision de la Chine. L’Agenda 2030 et le cadre national récemment adopté sont les plans permettant de construire sur les acquis du passé.

 

Au cours de cette « Décennie d’action » vers les ODD, l’ONU peut soutenir cette ambition et rassembler, connecter et catalyser les parties prenantes en tirant parti de l’expérience de développement de la Chine au profit des pays, particulièrement en Afrique, dans l’esprit de la coopération Sud-Sud.

 

Tandis que le monde fait face à la pandémie, António Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, a déclaré : « Alors que nous nous efforçons de réagir et de nous rétablir, nous devons réexaminer de nombreuses hypothèses de longue date et reconsidérer les approches qui nous ont égarés. Nous devons également réimaginer la manière dont les nations coopèrent. La pandémie a souligné la nécessité d’un multilatéralisme renforcé et renouvelé. »

 

Ce mois d’octobre sera également le moment pour l’ONU et la Chine de célébrer leurs 50 ans de relations. La Chine et l’ONU joindront leurs efforts dans le travail acharné quotidien, le réinventer, le revigorer et le renforcer, et se consacreront à la création d’une prospérité durable pour le peuple chinois et le monde entier.

 

*SIDDHARTH CHATTERJEE est le coordonnateur résident des Nations Unies en Chine.

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